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Le gspc calque son mode opératoire sur celui D’al qaïda en Irak

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  • Le gspc calque son mode opératoire sur celui D’al qaïda en Irak

    Quelle stratégie pour contrer les attentats kamikazes ?

    En dépit du démantèlement de nombreux ateliers de fabrication d’explosifs par les services de sécurité, durant les deux derniers mois, le GSPC a vite fait de reconstituer ses réseaux logistiques.

    L’élimination d’une bonne partie des architectes des différents attentats kamikazes ayant été commis depuis le 11 avril dernier, notamment Sofiane Fassila, émir de la zone 2 (centre du pays), Al Achaachi et Ali Eddis, n’a pas pour autant empêché l’organisation terroriste de poursuivre sa logique génocidaire qui consiste à procéder à des massacres collectifs, à l’aide de bombes humaines. Ce ne sont pas les artificiers qui manquent dans les rangs du GSPC, nous affirme une source sécuritaire, et encore moins les kamikazes. Les artificiers qui ont été éliminés par les services de sécurité confectionnaient leurs engins en présence de jeunes apprentis, toujours dans la perspective d’une relève. D’ailleurs, depuis le premier attentat suicide commis le 11 avril dernier à Alger, la technique et les ingrédients utilisés sont les mêmes. Nous pouvons même affirmer que tous les attentats kamikazes portent la même signature », déclare notre interlocuteur. Il précise que le produit de base est l’engrais, que les terroristes utilisent comme charge. « Ces produits ne sont pas achetés chez Asmidal ou directement chez des organismes qui les importent. Pour échapper à la loi parce qu’il y a une réglementation rigoureuse qui contrôle le commerce. Ils mettent des moyens financiers à la disposition de jeunes chômeurs et crédules pour créer des sociétés écrans activant dans le domaine agricole et, en contrepartie, ils récupèrent, à chaque fois que le besoin se fait sentir, des quantités de ces produits chimiques, acquis dans la légalité », explique la source. Pour celle-ci, le plus important dans la confection d’une bombe n’est pas la charge, donc les engrais, mais plutôt la matière servant à sa mise à feu. Depuis les premiers attentats kamikazes, les composants de cette matière sont toujours les mêmes. Il s’agit de l’acétone, que l’on trouve en pharmacie, et de l’acide sulfurique, obtenu après évaporation de l’eau acidulé, disponible dans les stations d’essence, deux produits auxquels les terroristes ajoutent une petite charge de TNT pour obtenir un puissant détonateur, de loin beaucoup plus dangereux que la nitroglycérine. Notre interlocuteur estime que le plus grand souci des services de sécurité n’est pas dans l’engrais en tant que charge explosive, mais plutôt dans la charge d’amorçage de celui-ci. « Les trois produits entrant dans la fabrication des engrais ne doivent plus être à la disposition des terroristes. Malheureusement, sur la liste des produits susceptibles d’être détournés à des fins terroristes, ces trois composants n’y figurent pas », explique notre source. Selon elle, les terroristes ont introduit cette nouvelle technique dont la programmation est intégrée grâce à un téléphone portable, durant l’été 2005, lors de l’attentat à l’explosif qui a eu lieu à Dellys, puis à Alger, lors de l’attentat à la voiture piégée qui a visé la centrale électrique d’El Hamma. « Mais depuis le ralliement du GSPC à Al Qaïda, la stratégie de l’organisation criminelle a changé. Toutes les techniques utilisées en Irak dont les opérations kamikazes sont copiées, afin de convaincre les jeunes de rejoindre les maquis pour aller combattre les troupes américaines en Irak ». Exception faite des deux derniers attentats suicides commis par d’anciens terroristes, d’un âge avancé, les autres opérations kamikazes ont été exécutées par des éléments très jeunes, y compris des adolescents ayant rejoint le maquis pour la plupart, au début de l’année, c’est-à-dire juste après le ralliement du GSPC à Al Qaïda. « Une fois dans les rangs des terroristes, ces jeunes recrues découvrent qu’elles ont été piégées. Elles sont soumises à un encadrement rigoureux jusqu’au moment où les chefs décident de les envoyer à la mort. Pour éviter toute mauvaise surprise à la dernière minute, un deuxième système de mise à feu à distance est intégré dans les charges, de manière à ce que la bombe explose si jamais le kamikaze hésite ou tente de rebrousser cheminé », déclare une source sécuritaire.

    Recours à d’anciennes recrues

    Celle-ci relève par ailleurs que le recours à d’anciens terroristes pour les deux dernières opérations reste énigmatique. « Habituellement, ce sont les nouvelles recrues qui sont utilisées comme chair à canon. Or, le choix des deux derniers kamikazes laisse supposer qu’il y a une nouvelle donne. Y a-t-il rupture de confiance entre les nouveaux terroristes et les émirs ? Pourquoi avoir pris le risque d’envoyer des terroristes recherchés à bord de camions bourrés d’explosifs pour passer à travers tous les barrages militaires, de police et de gendarmerie ? ». Des questions auxquelles les réponses ne sont pas encore trouvées. Néanmoins, certains responsables des services de sécurité avancent des explications plus ou moins plausibles et qui méritent une longue réflexion. « D’abord, la quantité d’explosifs ne dépasse pas les 200 kg, ce qui est très important. Les procédés de fabrication de bombes et de piégeage de poids lourds sont les mêmes que ceux utilisés lors des autres attentats suicide. D’autre part, les deux kamikazes ne sont pas venus de l’extérieur de la capitale à bord de leurs camions bourrés d’explosifs. Ils ont certainement rejoint Alger quelques jours avant les attentats et les camions, dotés de papiers légaux, n’ont pu être chargés que le jour-même ou la veille, dans un quartier très proche des cibles. Ce qui laisse croire que le GSPC possède encore ses réseaux de soutien et de logistique. Ces réseaux dormants, constitués d’éléments non fichés, tapis un peu partout, servant d’œil et d’oreille aux terroristes et auxquels ces derniers font appel à chaque fois que la nécessité l’exige ». Pour notre source, ces réseaux ne peuvent être combattus que par le renseignement et grâce à l’implication de la population et de toutes les composantes de la société. Force est de croire donc que tant que ces cellules dormantes existent et servent de terreau au GSPC, les opérations kamikazes continueront à endeuiller le peuple algérien. Une réalité que le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, semble occulter. En effet, il est totalement irresponsable qu’un dirigeant à la tête d’un services de sécurité aussi important que la police, et ce, depuis plus de 10 ans, puisse affirmer avoir trouvé les mesures à même de faire face aux attentats suicide, au moment où les plus grands spécialistes mondiaux du terrorisme se déclarent impuissants face à ce phénomène « imparable ». Plus grave, au lieu d’appeler à une plus grande vigilance et à une meilleure coopération avec les services de sécurité pour renforcer le renseignement, seule parade contre les kamikazes, le premier responsable de la police rassure les Algériens en leur disant qu’ils peuvent « aller dormir tranquillement ». Des propos, pas faits du tout pour rassurer, qui pour beaucoup, dénotent un manque de professionnalisme flagrant.

    - El Watan
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