incroyable mais vrai, on abait vu des cas isolé dans des villes algeriennes non-berberophones, mais là ça se passe ....à tizi ouzou !
voici la lettre qu'un pere de famille envoie à la presidence :
Votre Excellence,
Je suis honoré de pouvoir m’adresser à votre excellence mais en même temps, je regrette que l’objet de mon geste soit, encore une fois de plus, une saisine pour dénoncer un déni de justice , un déni d’identité et ce, parallèlement à votre politique d’apaisement envers la société en général et envers la Kabylie en particulier.
Ces faits que je tiens à porter à votre connaissance sont scandaleux et frustrants pour le citoyen qui veut croire que ce genre d’injustices ne soit plus d’actualité au vue du discours officiel qui se veut réconciliateur. Réconciliation du peuple avec lui-même dans ses différences, réconciliation entre le peuple et ses dirigeants, réconciliation du peuple avec son histoire millénaire, réconciliation de l’Algérie avec son identité...
Les faits sont les suivants : En date du 27 mai 2007, une algérienne est née à Tizi-Ouzou. Dans une Algérie qui a réalisé des pas de géants dans sa démocratisation, son père que je suis, a cru bon de lui donner un prénom amazigh, un prénom qui nous vient des temps lointain de notre histoire glorieuse, un prénom portée alors par une princesse amazigh, un prénom qui subsiste encore aux Aurès où il est très répandu, un prénom que porte à juste titre la célèbre chanteuse MARKUNDA AURES. Ce prénom est, vous le devinez, MARKUNDA.
Me présentant au service de l’état civil de la mairie de Tizi-Ouzou pour inscrire ma fille, un geste, faut-il le rappeler, qui revêt une importance capitale dans la vie d’un père. La préposée au guichet, une jeune fille en minijupe me regarda d’un air étonné en hochant la tête avant de me dire que ce prénom n’est pas accepté. A ma demande d’explication, elle me répondit que l’état civil refuse et c’est la loi, l’inscription des prénoms européens. Son ignorance conjuguée à son arrogance et au paradoxe de l’explication donnée d’avec sa tenue vestimentaire m’impulsa une surdose d’adrénaline dans mon sang !
Le chef de service qui intervint m’expliqua qu’il existe une liste des prénoms établie dans les années 70 et qui ne comprend pas ce prénom. Est-il concevable de prendre en compte une nomenclature tombée en désuétude après que les textes fondamentaux du pays eurent évolué, sachant que la constitution a été amendée à deux reprises et que la donne amazigh est officiellement reconnue ? Est-ce concevable que ce genre d’actes subsistent encore alors que votre excellence a eu le courage de déclarer la langue amazigh langue nationale ?
A tous ces arguments, le chef de service m’a envoyé voir le "directeur". Celui-ci me reproduit les mêmes arguments en reconnaissant le caractère injuste et illégal de leur attitude avant de me révéler que l’ordre est venu du monsieur procureur qui leur a ordonné de ne plus accepter les prénoms d’origine amazigh ! rien que ça et ça se passe, votre altesse, sous votre responsabilité et dans la capitale du Djurdjura ! D’après le directeur en question, le procureur était venu lui-même au sein de la mairie pour ordonner en ces termes :" fini les Massinissa, fini les Jugurtha, fini tout ça, fini les prénoms barbares, nous avons une nomenclature officielle même si elle est ancienne, elle doit être rétablie"
Je tiens à porter à la connaissance de votre excellence que j’ai des preuves palpables que ces mêmes services ont accepté d’inscrire les prénom suivants : " Saddam Hussein, Jessica, Steven, Daniel,..." Je vous laisse dès lors le soin de méditer ces abus et ces paradoxes.
Pour ma part, avec ce genre d’attitude, je comprends parfaitement pourquoi la violence est si présente dans les moeurs de notre société.
Espérant trouver auprès de vous entente et compréhension afin de permettre à ma fille Markunda d’exister officiellement en mettant fin à ces attitudes négativistes et qui portent atteinte à l’image de l’Algérie que vous prétendez vouloir construire, je vous prie, votre altesse, d’agréer l’expression de ma haute considération.
Le père Halim AKLI
voici la lettre qu'un pere de famille envoie à la presidence :
Votre Excellence,
Je suis honoré de pouvoir m’adresser à votre excellence mais en même temps, je regrette que l’objet de mon geste soit, encore une fois de plus, une saisine pour dénoncer un déni de justice , un déni d’identité et ce, parallèlement à votre politique d’apaisement envers la société en général et envers la Kabylie en particulier.
Ces faits que je tiens à porter à votre connaissance sont scandaleux et frustrants pour le citoyen qui veut croire que ce genre d’injustices ne soit plus d’actualité au vue du discours officiel qui se veut réconciliateur. Réconciliation du peuple avec lui-même dans ses différences, réconciliation entre le peuple et ses dirigeants, réconciliation du peuple avec son histoire millénaire, réconciliation de l’Algérie avec son identité...
Les faits sont les suivants : En date du 27 mai 2007, une algérienne est née à Tizi-Ouzou. Dans une Algérie qui a réalisé des pas de géants dans sa démocratisation, son père que je suis, a cru bon de lui donner un prénom amazigh, un prénom qui nous vient des temps lointain de notre histoire glorieuse, un prénom portée alors par une princesse amazigh, un prénom qui subsiste encore aux Aurès où il est très répandu, un prénom que porte à juste titre la célèbre chanteuse MARKUNDA AURES. Ce prénom est, vous le devinez, MARKUNDA.
Me présentant au service de l’état civil de la mairie de Tizi-Ouzou pour inscrire ma fille, un geste, faut-il le rappeler, qui revêt une importance capitale dans la vie d’un père. La préposée au guichet, une jeune fille en minijupe me regarda d’un air étonné en hochant la tête avant de me dire que ce prénom n’est pas accepté. A ma demande d’explication, elle me répondit que l’état civil refuse et c’est la loi, l’inscription des prénoms européens. Son ignorance conjuguée à son arrogance et au paradoxe de l’explication donnée d’avec sa tenue vestimentaire m’impulsa une surdose d’adrénaline dans mon sang !
Le chef de service qui intervint m’expliqua qu’il existe une liste des prénoms établie dans les années 70 et qui ne comprend pas ce prénom. Est-il concevable de prendre en compte une nomenclature tombée en désuétude après que les textes fondamentaux du pays eurent évolué, sachant que la constitution a été amendée à deux reprises et que la donne amazigh est officiellement reconnue ? Est-ce concevable que ce genre d’actes subsistent encore alors que votre excellence a eu le courage de déclarer la langue amazigh langue nationale ?
A tous ces arguments, le chef de service m’a envoyé voir le "directeur". Celui-ci me reproduit les mêmes arguments en reconnaissant le caractère injuste et illégal de leur attitude avant de me révéler que l’ordre est venu du monsieur procureur qui leur a ordonné de ne plus accepter les prénoms d’origine amazigh ! rien que ça et ça se passe, votre altesse, sous votre responsabilité et dans la capitale du Djurdjura ! D’après le directeur en question, le procureur était venu lui-même au sein de la mairie pour ordonner en ces termes :" fini les Massinissa, fini les Jugurtha, fini tout ça, fini les prénoms barbares, nous avons une nomenclature officielle même si elle est ancienne, elle doit être rétablie"
Je tiens à porter à la connaissance de votre excellence que j’ai des preuves palpables que ces mêmes services ont accepté d’inscrire les prénom suivants : " Saddam Hussein, Jessica, Steven, Daniel,..." Je vous laisse dès lors le soin de méditer ces abus et ces paradoxes.
Pour ma part, avec ce genre d’attitude, je comprends parfaitement pourquoi la violence est si présente dans les moeurs de notre société.
Espérant trouver auprès de vous entente et compréhension afin de permettre à ma fille Markunda d’exister officiellement en mettant fin à ces attitudes négativistes et qui portent atteinte à l’image de l’Algérie que vous prétendez vouloir construire, je vous prie, votre altesse, d’agréer l’expression de ma haute considération.
Le père Halim AKLI
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