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Opération Flintlock 2005 : les americains investissent le Sahel

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  • Opération Flintlock 2005 : les americains investissent le Sahel

    L’ attaque d’un poste militaire mauritanien par des islamistes a permis aux États-Unis de conforter leur présence militaire dans la région.

    « Le Sahel est le nouvel Afghanistan qu’al Qaeda recherche comme havre de paix », affirmait récemment à Alger le général américain Charles Wald, adjoint au commandant des forces américaines en Europe (EUCOM). L’attaque lancée par le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) contre un poste militaire mauritanien à proximité des frontières algérienne et malienne, qui s’était traduit dimanche passé par la mort de quinze soldats mauritaniens, est tombée à point nommé pour justifier la thèse américaine d’une menace terroriste islamiste dans cette région riche en ressources énergétiques et minérales.

    Il y existe « un risque élevé », affirment les faucons de Washington qui ont donc saisi l’occasion pour organiser sous commandement américain une vaste traque des assaillants dénommée « Opération Flintlock 2005 », associant les militaires de huit pays : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Mali, le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal. Dans cette vaste zone désertique comprise entre l’extrême-sud algérien, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger et qui s’étend à l’est au Tchad et à l’ouest au Sénégal voire au Burkina-Faso, pullulent des groupes de contrebandiers, de trafiquants de drogue, d’armes et de marchands d’hommes mais aussi des « desesperados » islamistes dont l’importance paraît quelque peu exagérée.

    C’est l’épisode de l’enlèvement de 36 touristes européens par un groupe armé islamiste dirigé par Amara Saïfi dit El Para, numéro deux du GSPC, pendant l’été 2003 dans le Sud algérien qui a braqué les projecteurs sur cette région. Les otages ont été libérés contre le versement d’une rançon de 5 millions d’euros par le gouvernement allemand. El Para s’est alors réfugié au Mali, puis au Tchad où il a été fait prisonnier par les rebelles du MTJD (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad). Ces derniers ont fini par le livrer, via la Libye aux autorités algériennes, le 28 octobre 2004. Son procès à Alger ayant été reporté, on ne saura pas ce qu’il faisait dans une zone éloignée de plus de 1 500 km des Aurès, région où El Para s’était fait connaître par des actions meurtrières contre l’armée algérienne. Est-ce pour ouvrir un second front de guérilla islamiste dans le Grand Sud et fédérer tous les groupes rebelles aux régimes africains en place, comme l’affirment certains organes de la presse algérienne citant des sources du Pentagone ? Quoi qu’il en soit, pour Washington il ne faisait guère de doute que cet épisode d’enlèvement de touristes européens et le faux-vrai ralliement du GSPC à al Qaeda confirmait leur thèse d’une implantation de djihaddistes de toute nationalité à la recherche d’une zone refuge après la perte de l’Afghanistan.

    Dès 2004, Washington a mis en place le Pan-Sahel, doté d’un budget de 7 millions de dollars et regroupant des unités militaires des pays de la région dont le commandant opérationnel est basé à Dakar au Sénégal. Selon El Watan, cette initiative serait considérée par les États-Unis comme une réussite parce qu’elle aurait permis de neutraliser El Para. La seconde mise en place en 2005, d’une plus grande envergure, dénommée « Transsaharien counterterrorism initiative », dotée d’un budget de 500 millions de dollars, consiste en un entraînement sous encadrement américain, d’unités spéciales des armées des pays de la région. Selon Theresa Wheelan, secrétaire adjoint à la Défense chargée des affaires africaines, citée par El Watan, il s’agit à travers ces manoeuvres militaires de « stimuler les efforts mis en place (...) en vue d’empêcher l’établissement de bases en Afrique par les terroristes ».

    Bien que ce début de déploiement militaire américain ne soit nullement justifié pour la raison que la présence islamiste dans cette région est largement exagérée, les pays concernés n’y voient que des avantages. L’Algérie, d’abord. Le président Bouteflika, qui ne désespère pas d’être invité officiellement à Washington, tient à démontrer que son pays peut être un allié aussi sûr stratégiquement parlant que le Maroc, pays vers qui va pour l’heure la préférence des États-Unis. Et en retour, il compte bien que Washington ferme les yeux sur les violations des libertés d’expression, de la presse et des droits humains commises en Algérie. Quant au Maroc, il ne désespère pas de voir ces mesures « antiterroristes » être utilisées pour « traiter » le Polisario, le front indépendantiste du Sahara-Occidental.

    Quant aux régimes de la région, excepté peut-être au Mali, ils sont en proie à de graves crises sociales minés par la pauvreté et la corruption, et il ne leur déplaît pas de voir la France, protecteur traditionnel, supplantée par les États-Unis. En vérité, derrière cette supposée menace islamiste se cache des intérêts plus terre à terre, ceux de sécuriser des approvisionnements dans une zone riche en matières premières stratégiques.

    Source : l'humanité

    Ps: juste une petite question d'un "neophyte" comme Stanislas en politique pourquoi une attaque aussi spectaculaire se produit juste au moment ou on parle des maneouvres americaines au Sahel ? hum.......quel coincidence !!!
    Dernière modification par Stanislas, 11 juin 2005, 07h55.
    “If you think education is expensive, try ignorance”
    Derek Bok
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