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Enfin de l'eau à Ifigha ?

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  • Enfin de l'eau à Ifigha ?

    La depeche de Kabylie
    Édition du Dimanche 10 Fevrier 2008 N° 1730

    Msaâdane (Ifigha)
    Auprès de la fontaine, le village a soif
    Les bras étirés vers le bas, ses épaules tentent impuissamment de jouer les contre- poids d’une quarantaine de litres d’eau qu’elle porte dans deux jerricans tenus, non sans forces, par ses deux mains. Le poids de l’eau la contraint à resserrer ses mains sur les anses des bidons de 20 litres chacun et à marcher chancelante.

    Sur le chemin qui mène de sa maison vers la fontaine du village, la jeune femme au visage ridé par le poids des jours qui se suivent et se ressemblent, elle profite de quelques minutes de palabres avec ses connaissances du village pour poser les jerricans par terre et redresser son torse. Un petit moment de répit avant d’arriver à la maison remplir les réservoirs et refaire le même itinéraire : puiser de l’eau de la fontaine en attendant que la municipalité ne daigne s’occuper de leur calvaire.

    A Msaâdane, les mieux lotis sont ceux qui possèdent encore une bête de somme. Un moyen confortable pour transporter des dizaines de litres d’eau sur des distances sinueuses. Un supplice au quotidien que vivent hommes, femmes et enfants de ce quartier dont le seul torts est d’avoir fait le choix de se détacher de l’exiguïté du village d’en haut : Ihellalene. Mais faudra-t-il encore rester étriqué à Ihellalene, ou encore à Ait Issad, le grand village aux abords de la Route nationale, pour pouvoir « s’abreuver » de l’eau de robinet ?

    Rien n’est garanti quand cette denrée précieuse coule péniblement dans les tuyaux desservants quelques maisons. Pourtant, les réservoirs d’eau sont là, ils sont érigés sur des collines surplombant tous les villages qu’ils alimentent.

    En hiver 2008, il n’est pas aisé de concevoir ni même d’imaginer qu’il reste encore des citoyens n’ayant pas accès à l’eau potable en Kabylie. Des milliards de dinars ont été déboursés dans le méga-barrage de Taksebt et dans les projets de transfert. D’ailleurs, c’est vers cette zone, comprise dans le premier schéma des transferts de l’eau du barrage, que se situe Ifigha, dans la daïra d’Azazga.

    Ayant conscience du retard mis dans le lancement de la tranche qui devait les alimenter en eau de Taksebt, les citoyens d’Ifigha, ceux de Msaâdane et d’Ihellalene en particulier, ont appris à se contenter de ce qu’ils possèdent comme infrastructures et ressources en eau. Deux châteaux d’eau, dont l’un alimente le chef-lieu communal et les hameaux environnants et l’autre qui se déverse en gravitaire vers les foyers d’Ait Issâd et d’Ihellalene. Sauf que, en contre- bas de ce dernier, Msaâdane est royalement dépourvu.

    Le problème que vivent les villageois ne date pas d’aujourd’hui. Si par le passé, le manque d’eau ne se fait sentir qu’en été, notamment pour ceux ayant des branchements datant des années 80, les autres, ceux qui ont construit depuis dans la perspective de l’extension de la zone habitable entre 1965/1970, au quartier dit Tamazirt (Msaâdane), l’eau ne parvient pas chez eux même en hiver. La bataille administrative, a débuté en 1998. Il est vrai qu’à cette époque, les démarches en vue d’être doté d’un réseau AEP ont été reléguées en second plan derrière le besoin urgent de se voir raccorder en réseau électrique et l’ouverture d’une piste carrossable. Mais les villageois commençaient à ressentir sérieusement la soif depuis 2003, date à laquelle ils entreprirent des démarches administratives auprès des autorités locales. En vain.

    "Des quartiers entiers ne voient pas l'eau couler dans leurs robinets pendant au moins trois mois si ce n'est plus, tels les quartiers d'Ilekti, Tahriqt et Taêwint…" lancent comme un cri au secours les citoyens d'Ihellalene, principalement ceux du quartier Msaâdane.

    8 milliards pour boire de l’eau de Taksebt
    Mohand-Larbi Kaïbi, président du Comité pour l’action et la solidarité de ce quartier avoue qu’une enveloppe budgétaire avait été débloquée par les pouvoirs publics en 2003 en vue de réaliser le réseau AEP en question. Rien n’a été fait.

    « C’est le projet (AEP) qui nous préoccupe en ce moment plus que tous les autres. Une enveloppe budgétaire a été débloquée en 2003 pour sa réalisation. Mais au lieu de procéder à sa réalisation selon les normes techniques reconnues, la municipalité a voulu user d’un détour pour que l’alimentation de notre quartier ne se fasse pas à partir du réservoir du village de l’administrateur communal de l’époque », explique-t-il.

    D’après notre interlocuteur qui nous a convié à suivre le tracé établi par le service technique « sous les ordres de l’ex-administrateur communal », le schéma retenu et contre lequel le comité qu’il dirige maintient son opposition, ne permettra jamais à l’eau de parvenir aux maisons censées en bénéficier.

    Ce tracé est, en effet, fait d’une pente allant du lieu du piquage de l’eau, localisé au centre du village Ihellalene dont dépend le quartier Msaâdane, avant d’amorcer une remontée que seule l’érection d’une mini- station de refoulement est à même de pouvoir remonter cette eau. Sauf que cela nécessitera plus d’argent que prévu étant donné que l’autorisation du programme (AP) initiale n’a prévu aucune pompe. Encore faudra-t-il que les résidants d’Ihellalene ne soient d’abord bien alimentés en eau potable via ce même réseau sujet à extension, pour que ceux censés en bénéficier reçoivent leur quota.

    C’est cette crainte justement qui a fait réagir les villageois de Msaâdane, en exprimant leur opposition « à tout piquage » hors d’Ighil Tizi, un village surplombant Ihellalene et Msaâdane où est implanté le second château d’eau d’Ifigha, via des correspondances adressées à l’administrateur de leur commune, au chef de daïra d’Azazga et au wali de Tizi-Ouzou, depuis le mois de mai 2003. Résultat : aucun retour d’échos.

    Pour parvenir à satisfaire leur doléance, la municipalité a mis en avant le besoin d’une rallonge financière de 130 000 DA, à en croire Mohand-Larbi Kaïbi même s’il ne croit pas à cet argument étant donné, explique t-il, la distance qui sépare leur quartier du lieu de piquage via le réseau d’Ighil Tizi est bien plus inférieure à celle choisi par la municipalité. Chose que nous avons vérifié de nous-mêmes d’ailleurs. En plus, ça nous a permis de constater, sans la moindre prétention de nous substituer au travail des agents du service technique de la mairie, que l’eau parviendra à sa destination sans peine car l’ensemble du tracé est en forme de pente. Lors de notre passage dans ce village que nous avons effectué au chef lieu d’Ifigha où nous étions étonnés de constater qu’aucun quotidien d’information ne parvient à cette commune distante de seulement 20 km du chef-lieu de la daïra d’Azazga, une rencontre a lieu entre le nouveau maire et les représentants du quartier Msaâdane. Une pure coïncidence qui nous a privé, néanmoins, d’assister aux pourparlers. Le maire qui nous a signifié gentiment l’impossibilité de nous y associer, a évoqué sa méconnaissance du sujet de requête des villageois et que cela nécessitera d’abord, selon lui, des prises de contacts. A leur sortie du bureau du maire, les villageois avaient l’air satisfait. Ils disent croire en la bonne volonté de l’édile communal de satisfaire bon nombre de leurs préoccupations, même s’ils restent prudents quant à leur concrétisation sur le terrain. Des promesses aux vieilles doléances dont quelques-unes ont l’âge du président du comité du quartier, révèle celui-ci.

    Mais le plus grand secret de la satisfaction de ces villageois réside dans l’annonce qui leur a été faite par le nouveau maire à propos du projet de 8 milliards de centimes rien que pour le chapitre de l’AEP. Il s’agit de la réalisation du projet du transfert des eaux de Taksebt, inclus initialement dans le couloir du transfert Taksebt-Fréha-Azazga et qui sera prolongé, tel que prévu dans le programme, jusqu’à la commune d’Ifigha. Un chantier qui comprend également les travaux de rénovation et de l’extension du réseau de l’eau potable pour toute la localité. Néanmoins, si l’étude topographique dudit projet a été achevée l’année dernière, les villageois d’Ifigha ne puiseront de cette eau que vers la fin de l’année en cours. En attendant, ils semblent prendre leur mal de soif en patience.

    M.A.Temmar
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Esperons que l'arrivée de la nouvelle équipe municipale va changer les choses. C'est le RCD qui a remporté les élections.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      J’espère que la nouvelle équipe du RCD apportera beaucoup plus d’eau au moulin de cette commune IFIGHA. J’espère que le RCD serait apprécié pour sa gestion de cette commune, et delà saura gérer la République Algérienne avec à sa tête SAID SADI en 2009.
      Il est à rappeler que ce parti politique s’est transformé de parti « régionaliste » à un parti « nationaliste ».
      La preuve en est, les résultats qu’il a obtenus lors des dernières élections communales et wilayates.
      "Les grands hommes proposent à leurs peuples un destin, quant aux autres ils proposent que des dessins".

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      • #4
        A.Madjid

        En tout cas ils semblent vouloir s'impliquer et agir en entamant un dialogue avec la population pour recueillir les doléances tout en liant des partenariats avec l'extérieur pour tenter de bouger les choses. L'équipe est jeune et semble dynamique alors pourquoi pas un pari réussit s'ils ne tombent pas dans les mauvais travers et que surtout ils ne se font pas charmer par le chant des sirènes d'El Mouradia.....
        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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