Pour des raisons d’ordre sécuritaire, la Direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset a décidé d’interdire l’organisation de circuits entre le Hoggar et le Tassili des Ajjers. L’interdiction est dénoncée par les responsables d’agences de voyages et risque d’avoir des répercussions négatives sur le secteur touristique de ces deux régions.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La décision prise, hier, par la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset est sur le point de compromettre la saison dans les régions du Hoggar et du Tassili des Ajjers, considérées comme les principaux pôles touristique en Algérie. Cette administration s’est contentée de quelques mots pour annoncer cette interdiction : «Vu les informations sécuritaires qui nous ont été transmises et qui confirment l’absence de sécurité entre les circuits touristiques reliant les villes de Tamanrasset et Djanet, nous vous demandons de ne pas emprunter ces parcours afin de garantir la sécurité des touristes et des ressortissants étrangers.» La correspondance portant la référence 131/08 est signée par le directeur du tourisme par intérim. «Nous avons été surpris par cette interdiction qui concerne près de 120 agences à Tamanrasset et Djanet.
C’est une véritable catastrophe ! Ils ne sont pas conscients de la position dans laquelle ils nous mettent avec les centaines de touristes qui arrivent chaque semaine. La saison prendra fin le 5 mai prochain et ce sont près de 5000 visiteurs qui ont déjà payé leur séjour», précise Ahmed Hamdaoui, président de l’association des agences de tourisme de la wilaya de Tamanrasset. La situation est effectivement des plus critiques pour les professionnels de ce secteur. Et pour cause : les circuits sont organisés par des tour-opérateurs, généralement français ou allemands, qui affrètent des vols charters. Les touristes parviennent par l’aéroport de Tamanrasset, effectuent leur périple puis repartent par l’aéroport de Djanet. Dans le cas des vols charters, il est impossible de modifier les lieux, et les dates d’arrivée et de départ. Ahmed Hamdaoui cite l’exemple de la centaine de touristes arrivés hier à Tamanrasset. «Si je m’en tiens à cette interdiction, ce groupe ne pourra pas rallier Djanet. Donc au terme de leur séjour, je serais obligé de leur louer un autre avion pour qu’ils puissent repartir, ou alors je les garde avec moi ici…», dit-il en désespoir de cause. Ahmed Hamdaoui annonce toutefois que les responsables des agences ont décidé de braver l’interdiction. «Cette décision a été prise d’un commun accord. Il faut savoir que la distance qui sépare le Tassili des Ajjers du Tassili du Hoggar n’est que de 60 kilomètres. Si le problème se pose à cet endroit-là, il est possible de le sécuriser. Nul ne connaît cette région mieux que nous. Nous travaillons avec des guides aguerris et avons mis en place un système d’information à toute épreuve grâce à l’assistance des nomades.» Il tient également à rappeler que les membres de son association ont «toujours coopéré avec les services de sécurité.» «Nous entretenons d’excellentes relations avec l’ensembles des institutions chargées de la sécurité. Et il est important de rappeler le rôle que nous avons joué lors de l’affaire des otages allemands.» Ahmed Hamdaoui s’attend à ce que cette interdiction ait des répercussions négatives sur l’image de l’Algérie. «Les autorités encouragent le développement de l’activité touristique mais prennent des décisions qui sont totalement contradictoires. Il faut savoir ce que l’on veut et qu’on le décide une bonne fois pour toutes. Et qu’on arrête d’attribuer des visas à des étrangers si nous sommes incapables de les prendre en charge.» Notons que c’est aujourd’hui que s’ouvrent les assises nationales et internationales du tourisme. Cette rencontre qui réunira au Palais des nations près de 1200 participants, notamment des experts algériens et étrangers, vise à mettre en œuvre la stratégie de relance du tourisme en Algérie à l’échéance 2025.
LE DIRECTEUR PAR INTÉRIM :
"C'est une décision normale"
Signataire de cette interdiction, le directeur par intérim de la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset — le premier responsable de cette institution administrative étant à Alger pour participer aux assises — estime que cette décision est normale. «C’est une décision qui a été prise par la tutelle (la wilaya, ndlr) pour des raisons liées à la sécurité des touristes étrangers. C’est une décision normale», a indiqué ce fonctionnaire. Il est important de préciser que cette note date du 4 février et qu’elle n’a été diffusée qu’hier, soit le 10 février. A ce propos, notre interlocuteur précise qu’il est inutile de prendre attache avec le directeur du tourisme pour obtenir plus d’information, ce dernier «n’étant pas au courant de cette situation». L’absence d’informations est également à signaler du côté du ministère de l’Environnement et du Tourisme. Contacté hier, le chargé de la communication du département de Chérif Rahmani a avoué ne rien savoir sur cette affaire.
- Le Soir d'Algerie
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La décision prise, hier, par la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset est sur le point de compromettre la saison dans les régions du Hoggar et du Tassili des Ajjers, considérées comme les principaux pôles touristique en Algérie. Cette administration s’est contentée de quelques mots pour annoncer cette interdiction : «Vu les informations sécuritaires qui nous ont été transmises et qui confirment l’absence de sécurité entre les circuits touristiques reliant les villes de Tamanrasset et Djanet, nous vous demandons de ne pas emprunter ces parcours afin de garantir la sécurité des touristes et des ressortissants étrangers.» La correspondance portant la référence 131/08 est signée par le directeur du tourisme par intérim. «Nous avons été surpris par cette interdiction qui concerne près de 120 agences à Tamanrasset et Djanet.
C’est une véritable catastrophe ! Ils ne sont pas conscients de la position dans laquelle ils nous mettent avec les centaines de touristes qui arrivent chaque semaine. La saison prendra fin le 5 mai prochain et ce sont près de 5000 visiteurs qui ont déjà payé leur séjour», précise Ahmed Hamdaoui, président de l’association des agences de tourisme de la wilaya de Tamanrasset. La situation est effectivement des plus critiques pour les professionnels de ce secteur. Et pour cause : les circuits sont organisés par des tour-opérateurs, généralement français ou allemands, qui affrètent des vols charters. Les touristes parviennent par l’aéroport de Tamanrasset, effectuent leur périple puis repartent par l’aéroport de Djanet. Dans le cas des vols charters, il est impossible de modifier les lieux, et les dates d’arrivée et de départ. Ahmed Hamdaoui cite l’exemple de la centaine de touristes arrivés hier à Tamanrasset. «Si je m’en tiens à cette interdiction, ce groupe ne pourra pas rallier Djanet. Donc au terme de leur séjour, je serais obligé de leur louer un autre avion pour qu’ils puissent repartir, ou alors je les garde avec moi ici…», dit-il en désespoir de cause. Ahmed Hamdaoui annonce toutefois que les responsables des agences ont décidé de braver l’interdiction. «Cette décision a été prise d’un commun accord. Il faut savoir que la distance qui sépare le Tassili des Ajjers du Tassili du Hoggar n’est que de 60 kilomètres. Si le problème se pose à cet endroit-là, il est possible de le sécuriser. Nul ne connaît cette région mieux que nous. Nous travaillons avec des guides aguerris et avons mis en place un système d’information à toute épreuve grâce à l’assistance des nomades.» Il tient également à rappeler que les membres de son association ont «toujours coopéré avec les services de sécurité.» «Nous entretenons d’excellentes relations avec l’ensembles des institutions chargées de la sécurité. Et il est important de rappeler le rôle que nous avons joué lors de l’affaire des otages allemands.» Ahmed Hamdaoui s’attend à ce que cette interdiction ait des répercussions négatives sur l’image de l’Algérie. «Les autorités encouragent le développement de l’activité touristique mais prennent des décisions qui sont totalement contradictoires. Il faut savoir ce que l’on veut et qu’on le décide une bonne fois pour toutes. Et qu’on arrête d’attribuer des visas à des étrangers si nous sommes incapables de les prendre en charge.» Notons que c’est aujourd’hui que s’ouvrent les assises nationales et internationales du tourisme. Cette rencontre qui réunira au Palais des nations près de 1200 participants, notamment des experts algériens et étrangers, vise à mettre en œuvre la stratégie de relance du tourisme en Algérie à l’échéance 2025.
LE DIRECTEUR PAR INTÉRIM :
"C'est une décision normale"
Signataire de cette interdiction, le directeur par intérim de la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset — le premier responsable de cette institution administrative étant à Alger pour participer aux assises — estime que cette décision est normale. «C’est une décision qui a été prise par la tutelle (la wilaya, ndlr) pour des raisons liées à la sécurité des touristes étrangers. C’est une décision normale», a indiqué ce fonctionnaire. Il est important de préciser que cette note date du 4 février et qu’elle n’a été diffusée qu’hier, soit le 10 février. A ce propos, notre interlocuteur précise qu’il est inutile de prendre attache avec le directeur du tourisme pour obtenir plus d’information, ce dernier «n’étant pas au courant de cette situation». L’absence d’informations est également à signaler du côté du ministère de l’Environnement et du Tourisme. Contacté hier, le chargé de la communication du département de Chérif Rahmani a avoué ne rien savoir sur cette affaire.
- Le Soir d'Algerie