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Gouvernement Un silence et des interrogations

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    Gouvernement Un silence et des interrogations
    par Ghania Oukazi lequotidien-oran



    Et de deux ! Après le ministre de l'Agriculture et du développement rural, c'est au tour de son collègue, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs d'être éclaboussé par un scandale, qui remettrait en doute jusqu'à la foi des gouvernants. Le ministre des Affaires religieuses se doit d'avoir un rôle éducateur avant toute chose.

    La République le place, en principe, parmi les départements les plus à même d'être ses porte-parole en matière de droiture et de légalité. Il se doit d'être ainsi parce qu'en consacrant sa religiosité dans la loi suprême qui est la Constitution, l'Etat accorde systématiquement et implicitement aux affaires religieuses un rôle avant-gardiste en la matière. Seulement, les choses ne se passent pas comme le veut la règle, ceci s'il en existe une pour gouverner. Il y a quelques jours, on entendait Cheikh Bouamrane, le président du Haut conseil islamique (HCI), vociférer à travers les ondes de la Radio nationale pour dénoncer l'instauration d'une caisse officielle pour la zakat (sandouk ezzakat).

    Cheikh Bouamrane n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Je le dis et je l'ai déjà dit, j'ai même saisi le ministre des Affaires religieuses par écrit, l'Islam oblige les Musulmans à s'acquitter de la zakkat directement au profit des personnes défavorisées, le ministère n'a aucun droit de la collecter, c'est illicite ! », a-t-il souligné avec grande conviction.



    «L'Etat, c'est moi !»



    Pour conforter ses propos, le président du HCI s'est référé aux règles basiques de la religion musulmane, qui dictent que l'aumône doit être donnée aux nécessiteux, sans passer par une quelconque institution étatique soit-elle. Et ce ne sont pas les nécessiteux qui manquent dans un pays qui a toujours confondu filet social, solidarité nationale avec un système social performant que l'Etat se doit de mettre en place pour freiner la paupérisation.

    Le ministre des Affaires religieuses et des wakfs aurait donc, selon les aveux de son ex-conseiller, Abdellah Tamine, puisé dans le fonds de la zakat pour s'acheter un véhicule de haut standing. Décidément, les voitures luxueuses emballent même des personnes bien loties au risque de les obliger à piocher dans les caisses de l'Etat. Interrogé sur les raisons qui poussent des ministres à le faire, un de leurs collègues nous a répondu que « ceux qui le font doivent confondre entre leur personne et l'institution qu'ils dirigent». Pour notre interlocuteur, « ces ministres doivent penser qu'à partir du moment où ils commandent des institutions, ils doivent se dire, certainement, qu'ils peuvent se servir quand ils veulent ». En tout état de cause, nous insistons pour dire qu'ils ont la présomption d'innocence comme tous les justiciables. Jusqu'à preuve du contraire que la justice doit en principe, apporter.

    « L'Etat, c'est moi ! », aurait dit Louis XIV. Dans cette confusion qui mêle pouvoir et culte de la personnalité à la supériorité des missions de l'Etat, le gouvernant algérien pense bénéficier d'une immunité à vie. Il faut reconnaître qu'il l'a dans la plupart des cas. Sauf exception pour quelques-uns qui sont restés dans les mailles de l'appareil judiciaire. Mais ceux-là, on les appelle, en politiquement correct, « les boucs émissaires ».



    «Ils confondent entre leur personne
    et l'institution»




    Le problème, dans « l'affaire » du ministre des Affaires religieuses et des wakfs, est que c'est son propre conseiller qui l'a dévoilée dans des forums de deux journaux, Ennahar et Echourouk, donc des espaces où le public peut être convié. Mais, le drame est que ce même conseiller, qui était chargé de la communication, n'avait rien dit de tout ce qui se serait passé au niveau de ce ministère, jusqu'à ce qu'il en soit éjecté. S'il était resté en poste, ce cadre aurait-il dénoncé quoi que ce soit ? Bouabdellah Ghoulamallah doit se mordre les doigts pour l'avoir fait. Le ministre de l'Agriculture a déclaré hier, à Tipaza, que « l'Etat importe de la pomme de terre depuis 2000, personne n'avait trouvé à redire mais aujourd'hui, ça gêne tout le monde ». Ce que Saïd Barkat n'a pas dit c'est qu'en 2000, le gouvernement n'avait pas décidé d'exempter la patate importée des taxes de douane. Il n'a donc pas dit non plus que par cette décision, l'Etat a perdu près de deux milliards de dinars. Ceci sans pour autant que le prix du produit baisse. L'idéal aurait été que le ministre de la Communication, Abderrachid Boukarzaza, nous dise, au nom du gouvernement, ce qu'il pense de tout cela, mais nos contacts avec son ministère se sont avérés vains.

    Ceci étant dit, il n'y a pas de mal à ce que la société demande des comptes à ses gouvernants, même si tant serait cette arrière-pensée de la mauvaise gestion de « ses biens » qui la pousserait à le faire. Le mal profond est que ces gouvernants ne semblent pas se soucier d'en rendre à qui que ce soit. Et à entendre leur collègue dire qu'ils doivent confondre entre leur personne et les institutions qu'ils dirigent, il faut comprendre qu'ils ont décidé, depuis toujours, de privatiser l'Etat en le mettant à leur service, tout en prenant le soin de l'amputer d'un de ses fondements cardinaux, la justice.

  • #2
    Cheikh Bouamrane n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Je le dis et je l'ai déjà dit, j'ai même saisi le ministre des Affaires religieuses par écrit, l'Islam oblige les Musulmans à s'acquitter de la zakkat directement au profit des personnes défavorisées, le ministère n'a aucun droit de la collecter, c'est illicite ! », a-t-il souligné avec grande conviction.
    Et il a raison car cela ne fera qu'une caisse de plus où nul ne saura où va vraiment l'argent et quand je lis que le ministre s'achète une voiture de luxe en puisant dans les caisses, j'ai vraiment du mal à comprendre où est sa religiosité....

    Bouabdellah Ghoulamallah doit se mordre les doigts pour l'avoir fait. Le ministre de l'Agriculture a déclaré hier, à Tipaza, que « l'Etat importe de la pomme de terre depuis 2000, personne n'avait trouvé à redire mais aujourd'hui, ça gêne tout le monde ». Ce que Saïd Barkat n'a pas dit c'est qu'en 2000, le gouvernement n'avait pas décidé d'exempter la patate importée des taxes de douane. Il n'a donc pas dit non plus que par cette décision, l'Etat a perdu près de deux milliards de dinars.
    Ce qu'il n'a pas dit non plus c'est le montant des commissions versées par les sociétés qui importent les pommes de terre et dans quelles poches elles vont. Et là on comprend mieux le desinterêt total du pouvoir algérien envers les producteurs locaux avec qui ils ont beaucoup moins à gagner.....
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      "L'fqih li trajina baraktou dkhal l'jamaa bi blaghtou."

      Proverbe marocain qui veut dire que le Fqih dont on attendait la baraka est entré à la mosquée avec ses babouches.

      Qu'est ce que ce monsieur responsable du culte a laissé aux citoyen lambda point de vue droiture.

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