Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Rapport de la Banque mondiale sur l’éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Rapport de la Banque mondiale sur l’éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

    Rapport de la Banque mondiale sur l’éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
    Déperdition scolaire : niveaux peu flatteurs pour l'Algérie


    Selon le rapport, la concurrence intense et la rapidité des changements technologiques dans le monde d’aujourd’hui nécessitent des aptitudes à la résolution de problèmes, à la communication et aux langues étrangères, lesquelles ne sont pas encouragées dans la plupart des écoles de la région.
    Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord doivent effectuer une refonte de leurs systèmes éducatifs respectifs s’ils veulent répondre aux demandes d’un monde de plus en plus concurrentiel et réaliser le potentiel d’une population jeune dont les effectifs importants ne font qu’augmenter. C’est l’une des principales conclusions tirées du rapport de la Banque mondiale, “ Education Reform in the Middle East and North Africa ” (L’autre voie : Réforme de l’éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), publié récemment. Ce rapport présente une analyse économique exhaustive de l’impact des investissements pour l’éducation dans cette région, ainsi que les changements démographiques, la mondialisation, la migration de la main-d’œuvre et le rôle du marché du travail. L’histoire moderne de la réforme de l’éducation dans les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) est celle d’ambitions, de gains importants, de lacunes, et de réformes entamées mais non finies. Sur ce parcours, la région a connu de nombreuses réussites : la plupart des enfants bénéficient d’une scolarisation obligatoire, ils sont nombreux à disposer d’opportunités pour continuer leur éducation formelle et les résultats de l’enseignement se sont améliorés. Cependant, des écarts existent entre ce que les systèmes éducatifs ont réalisé et ce dont la région a besoin si elle veut mener à bien ses objectifs de développement actuels et futurs. Les pays de la région Mena continuent d’être à la traîne de nombreux pays comparateurs, en termes du nombre d’années nécessaires pour atteindre un niveau éducatif suffisant de la population adulte. Les réalisations à ce jour dans le domaine éducatif sont partiellement compromises par des taux élevés d’abandon et des résultats relativement faibles en matière d’examens internationaux. Le taux d’analphabétisme adulte reste encore élevé et les systèmes éducatifs ne parviennent pas à développer les compétences nécessaires dans un monde de plus en plus compétitif. Le taux de chômage est particulièrement élevé parmi les diplômés ainsi que pour une grande partie de la population active instruite, souvent employée par l’Etat. Par conséquent, le lien entre l’éducation et la croissance économique, la distribution des revenus et l’atténuation de la pauvreté reste faible. Les progrès considérables en matière d’éducation enregistrés dans la région Mena ne se sont pas généralement traduits en termes de croissance économique, de distribution des revenus et d’atténuation de la pauvreté.

    L’Algérie enregistre de hauts taux d’abandon

    Le rapport établit un indice composite des résultats éducatifs pour 14 pays incorporant les réalisations relatives à l’accès, l’équité, la qualité et l’efficacité de l’éducation aux trois niveaux formels, corrigés par point de départ. Dans le cas de l’accès, l’indice regroupe les taux nets d’inscription dans l’éducation primaire et les taux bruts d’inscription dans le secondaire et l’éducation supérieure. L’indice intégré pour l’accès démontre que le Liban, la Jordanie, l'Egypte, et la Tunisie ont connu des performances particulièrement élevées comparées à Djibouti, au Yémen, à l’Iraq et au Maroc. Le reste des pays s’est classé au milieu. La variation entre les pays est explicable surtout à cause des différences de taux concernant l’éducation supérieure. La réussite relative en matière d’équité a été mesurée en comparant les indices de parité entre les genres (IPG) des taux bruts de scolarisation et la distribution des années de scolarisation. (L’IPG est défini comme étant le taux brut de scolarisation pour les filles divisé par le taux brut de scolarisation pour les garçons.) Aujourd’hui tous les pays sauf Djibouti, l'Egypte, l’Irak, le Maroc et le Yémen ont des IPG d’au moins 0,95 pour tous les niveaux d’enseignement. Les IPG pour l’enseignement supérieur sont plus élevés que pour l’enseignement primaire et secondaire dans la plupart des pays de la région Mena. En Iran, Jordanie, Koweït, Liban, Arabie Saoudite et Tunisie, le nombre d’étudiantes à l’enseignement supérieur dépasse celui des étudiants par une marge importante.
    En ce qui concerne la distribution des années d’éducation, tous le pays se sont considérablement améliorés depuis les années 1970. La réussite éducative la plus équitablement répartie revient à la Jordanie et à la Syrie alors que les plus grandes disparités existent en Irak et au Yémen. L’efficacité a été mesurée à travers le taux de réussite au niveau primaire. Ce taux dans la région varie de 36% à Djibouti à 106% en Cisjordanie et Gaza. La qualité a été mesurée à partir de deux perspectives : les taux d’alphabétisme des adultes et les résultats obtenus aux examens internationaux. Dans la région, les taux d’alphabétisation des adultes ont doublé de 1970 à nos jours, enregistrant 29% pour Djibouti et 93% pour le Koweït. L’Algérie, l’Iran, l’Arabie Saoudite, et la Tunisie ont enregistré les plus grands progrès en matière d’alphabétisation des adultes au cours des dernières 35 années. Djibouti et l’Irak ont augmenté le moins leurs taux d’alphabétisme adulte au cours de la même période. Quant aux résultats du TIMSS, l’Iran et la Jordanie ont eu les meilleurs résultats en sciences, tandis que le Liban et le Maroc en ont eu les résultats les moins bons. Pour les mathématiques, la Jordanie et le Liban ont eu les meilleurs scores, tandis que le Maroc et l’Arabie Saoudite ont eu les résultats les moins bons. Lorsque les quatre indicateurs sont combinés en un seul indice général, la différence la plus marquante se trouve entre les pays les plus performants (Jordanie et Koweït) et les pays les moins bien classés (Djibouti, Yémen, Irak et Maroc) de l’échantillon. Les pays à performance moyenne, surtout la Tunisie, le Liban, l’Iran, l'Egypte, la Cisjordanie et Gaza et l’Algérie, ont tendance à suivre de près les pays démontrant les meilleures performances. Chaque groupe de pays confronte des défis légèrement différents. Le pays se classant en haut de l’échelle ont réalisé des niveaux relativement élevés d’accès à l’éducation et se trouvent maintenant dans une position leur permettant d’engager une nouvelle génération de réformes éducatives destinées à adresser la rétention à des niveaux plus élevés d’instruction, une plus grande efficacité externe ainsi que des niveaux plus élevés en matière de qualité de l’instruction pour tous.
    L’Algérie enregistre de hauts taux d’abandon limitant sa capacité à développer les niveaux d’enseignement post-obligatoires relève le rapport. Quatre pays de l’échantillon ont connu des conflits politiques considérables depuis les années 1960, et pourtant ils se sont montrés capables de maintenir leur place en haut de l’échelle ou parmi les pays moyens : le Liban, l’Iran, le Koweït, et la Cisjordanie et Gaza.
    La réussite satisfaisant les objectifs éducatifs n’a pas toujours une corrélation avec le revenu par tête. Il est certain que le Koweït obtient un résultat meilleur que le Yémen ou Djibouti. Cependant, l’Algérie et l’Arabie Saoudite, disposant de revenus par tête relativement élevés, marquent un score moindre que la Jordanie ou la Tunisie qui ont des revenus par tête plus bas. Donc, ni une situation de conflit ni le manque de disponibilité de ressources ne constituent des goulets d’étranglement aux progrès dans les réformes éducatives.

  • #2
    “ Les systèmes éducatifs doivent être changés pour enseigner de nouvelles compétences ”
    Selon le rapport, la concurrence intense et la rapidité des changements technologiques dans le monde d’aujourd’hui nécessitent des aptitudes à la résolution de problèmes, à la communication et aux langues étrangères, lesquelles ne sont pas encouragées dans la plupart des écoles de la région. Dans cette région, les pays ne bénéficient pas du même rendement sur leur investissement dans l’enseignement supérieur que certains pays asiatiques à forte croissance et revenu intermédiaire, tels que la Malaisie et la République de Corée, et “ ne répondent certainement pas aux aspirations ”, a déclaré Michal Rutkowski, directeur sectoriel pour le développement humain dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (Mena) de la Banque mondiale. La Jordanie, la Tunisie et le Liban ont fait le plus de progrès en matière de pédagogie centrée sur l’étudiant. Par opposition à ces innovations pédagogiques, les pays restants continuent à adopter une pédagogie dépassée. Les cursus et les livres scolaires sont développés de manière centralisée pour s’assurer que tous sont identiques pour un niveau donné. La langue arabe, l’histoire et la religion prédominent dans les cursus, par rapport aux mathématiques, aux sciences et à la technologie. En résumé, note le rapport, trois aperçus peuvent être tirés de l’analyse. En premier lieu, il y a des variations significatives dans les résultats des pays. La Jordanie, le Koweït, la Tunisie et le Liban ont connu relativement plus de succès en offrant plus d’accès à une éducation de qualité raisonnable pour leurs citoyens que les autres pays faisant partie de l’échantillon. À l’autre extrémité du spectre, Djibouti, le Yémen, l’Irak et le Maroc sont nettement à la traîne. Enfin, au milieu il y a un autre groupe de pays comprenant l’Iran, l'Egypte, la Cisjordanie et Gaza, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, et la Syrie.

    L’emploi des diplômés universitaires est souvent compromis par la faible demande de main-d’œuvre

    Dans les pays de la région Mena, le chômage est en moyenne de 14%. En outre, le chômage a affecté de manière disproportionnée ceux dotés de niveaux éducatifs plus élevés. Ainsi, la nature des marchés du travail dans les pays de la région Mena et au-delà de leurs frontières, a fait qu’il est plus difficile de maximiser les rendements économiques de l’éducation. A l’intérieur des pays, la demande en main-d’œuvre est généralement insuffisante ou comporte des distorsions, à cause du faible niveau de croissance économique, de la prédominance de l’Etat en tant qu’employeur et du coût relativement élevé lié à la marche des affaires. Il en résulte que la productivité et les rendements de l’éducation sont particulièrement faibles. Les résultats sur les marchés du travail observés dans les pays de la région Mena sont la conséquence de déséquilibres entre l’offre et la demande de main-d’œuvre.
    M.R.
    Liberté

    Commentaire

    Chargement...
    X