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À qui profite l’argent de l’ansej ?

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  • À qui profite l’argent de l’ansej ?

    Lancé depuis de nombreuses années, Des « anomalies » décrédibilisent son bilan

    Alors que les responsables de l’Ansej estiment à près de 25% les jeunes entrepreneurs qui n’arrivent pas à rembourser leurs dettes, des chercheurs du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) ont montré que près de la moitié de ces entreprises n’existent plus ou peut-être ne l’ont-elles jamais été...

    A l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), le « tout va bien » est très à la mode. Des milliers de jeunes auraient ainsi réalisé, grâce à ce dispositif, le rêve de créer leur propre entreprise. Cela aurait même eu un effet boule de neige et les promoteurs auraient réussi à créer, à leur tour, de nouveaux postes d’emploi. Tout va bien donc, sauf lorsque des chercheurs font entendre leurs petites voix dissonantes. Côté face, il semble, comme l’attestent les chiffres, que les différents dispositifs de lutte contre le chômage ont accompli un époustouflant travail ces dernières années. A elle seule, l’Ansej aurait participé à la concrétisation de plus de 85 000 projets, générant ainsi quelque 240 000 emplois. Côté pile, il apparaît que le taux de mortalité de ces nouvelles entreprises pourrait être conséquent. Alors que les responsables de l’Ansej estiment à près de 25% les jeunes entrepreneurs qui n’arrivent pas à rembourser leurs dettes, des chercheurs du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), qui sont en train de mener une étude sur ce thème, sont arrivés à des résultats troublants. Ayant ciblé 420 entreprises à partir de la base de données de l’Ansej dans quatre wilayas du pays (Alger, Blida, Boumerdès, Tipaza), Bensedik Aïssa et Bouchicha Nacer Eddine n’ont pu trouver que 178 entreprises. La première conclusion qu’il est possible de tirer est que plus de la moitié de ces entreprises n’existent plus ou peut-être ne l’ont-elles jamais été.

    « Trabendo à l’envers »

    « Plus de la moitié des entreprises sont difficiles à localiser. Nous ne savons pas ce qui s’est passé. Les adresses qui ont été communiquées à l’Ansej sont, pour la plupart, fausses. Peut-être que le promoteur a donné une adresse juste pour remplir une formalité. Ce qui est sûr, c’est que le jeune n’a pas encore remboursé sa dette, mais il est introuvable », nous dit M. Bensedik, maître de recherche. Les enquêteurs du Cread qui se sont déplacés sur les lieux pour rencontrer les jeunes entrepreneurs ne trouvaient souvent que des adresses de maison (perchées parfois dans de hauts immeubles) ou des garages désaffectés. Parfois, on leur disait que le propriétaire de l’entreprise s’est fait la belle au Canada ou en France. « Il y a une typologie interminable de cas. Nous ne savons plus comment déterminer le vrai et le faux », explique M. Bouchicha. Son collègue, M. Bensedik, craint qu’un grand nombre de ces entreprises ne vire vers l’informel. « Si l’on analyse les résultats obtenus, l’on se rend compte que c’est une espèce de trabendo à l’envers », lance-t-il. Le maître de conférences estime qu’il est important qu’un dispositif de l’emploi se dote d’un bon système d’accompagnement. « Il est nécessaire de s’assurer de l’honnêteté de l’individu. De deux choses l’une, soit l’on crée un tissu économique performant ou l’on retombe dans l’informel. L’on ne mesure pas le danger de créer une entreprise et de partir. On ne lâche pas des jeunes de cette manière », plaide M. Bensedik. Parmi les entreprises que les enquêteurs du Cread ont réussi à trouver, seule une minorité a pu évoluer. « Parfois, le besoin est tellement fort que l’échec est impossible. D’autres ont du mal à se maintenir en vie », constate-t-on.

    De jeunes entrepreneurs de 50 ans !

    L’une des plus frappantes « anomalies » observées par le Cread est l’âge des entrepreneurs. Alors que la limite d’âge imposée par les règles de l’Ansej est de 35 ans (qui peut aller jusqu’à 40 ans tout au plus), la frange des 44-50 ans figure en bonne place dans l’étude du Cread. « Nous avons ciblé des entreprises ayant 5 ans d’existence. A moins que cet entrepreneur ait vieilli à ce point en 5 ans, je n’arrive pas à expliquer cette anomalie », s’interroge M. Bensedik. Parmi les conditions d’éligibilité de l’Ansej, il y a également le fait que le promoteur doit être « chômeur » au moment du dépôt du dossier. Or, dans les réponses des entrepreneurs aux enquêteurs, beaucoup ont déclaré qu’avant la création de leur entreprise, ils étaient salariés ou dirigeants d’une autre société (97 des entrepreneurs étaient chômeurs, 67 étaient salariés et 7 dirigeaient une entreprise).

    « Nos résultats paraissent en nette contradiction avec les chiffres énoncés par l’Ansej », lance M. Bensedik. Les chercheurs du Cread ont inséré dans leur étude la question de la corruption dans les milieux d’affaires algériens. « Quand on vient du chômage, on vire plus facilement vers la corruption », estime le maître de recherche. Dans un milieu où la « tchippa » est devenue monnaie courante, peu d’entrepreneurs osent avouer leur délit. Les résultats du Cread montrent que 145 chefs d’entreprise disent rejeter ces pratiques, mais 21 autres estiment que « même s’ils n’admettent pas ces pratiques, ils peuvent y succomber s’ils y sont obligés ». « Au-delà du fait qu’on ne peut pas savoir si les 145 promoteurs disent vrai, le fait qu’il y ait 21 chefs d’entreprise qui ne désavouent pas ces pratiques est important », diagnostique M. Bensedik.

    Pour mesurer l’ampleur des tracasseries administratives, les chercheurs du Cread ont questionné les promoteurs sur « l’accueil » qui leur est généralement réservé par les fonctionnaires de l’Ansej. Selon les réponses recueillies, 128 entrepreneurs sont parfois bien accueillis, 17 entrepreneurs ont toujours été bien accueillis, 23 chefs d’entreprise n’ont jamais reçu un bon accueil. M. Bouchicha nuance néanmoins les « anomalies » repérées dans le système de l’Ansej. « Pour avoir travaillé à l’Agence de développement social (ADS), je sais que les dispositifs n’ont pas les moyens d’actualiser leurs bases de données. J’ai fait partie de ce genre de système, il est souvent difficile de vérifier les données », argue-t-il. L’un dans l’autre, le résultat est le même, un bon nombre de jeunes qui avaient placé leurs espoirs dans l’Ansej ont connu de cinglantes déconvenues.

    - El Watan

  • #2
    Tout le monde connait les "astuces", il faut peut etre attaquer ce fleau..

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    • #3
      De toute façon c'est rare ou cet argent profite aux gens honnêtes, motivés et capables de créer des richesses .

      i y a des critères ceux qui sont stipulés par la loi = à la poubelle


      et ceux que le responsable d'une banque éxige " pot de vin, voire piston "

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      • #4
        Il a fallut une petite etude serieuse par des chercheurs pour se rendre compte que le sucee des financements de l'ANSEJ c'est de 42% et non 75% comme ils le pretendent. Encore pire, l'etude montre l'ANSEJ n'arrivent meme pas a retrouver les traces des personnes qu'ils ont finance, alors qu'ils sont censes suivre leur evolutions.

        Encore une tres belle initiative de creation de richesse detourne par l'incompetence et la corruption.

        Chapeaux aux chercheurs du Cread pour ce travail.

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