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Fuite des cerveaux

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  • Fuite des cerveaux

    Malgré toutes les tentatives sincères ou hypocrites qui sont faites par les responsables pour faire revenir les cadres algériens partis pour l’étranger, on voit bien que la tendance est loin de s’inverser.
    Rien qu’en 2007, on ne dénombre pas moins de 300 universitaires qui ont plié bagages, poussés à l’exode par la dégradation des conditions de vie. Rien qu’entre 1992 et 1996, des milliers de cadres, intellectuels, scientifiques, informaticiens, ont quitté le pays.
    On parle de fuite de cerveaux : le mot fuite est en lui-même très fort, presqu’autant que le mot Harraga. Les cadres ne se contentent pas de partir : ils fuient.
    C’est le sauve-qui-peut. Comme on le ferait d’un bateau qui coule, et c’est malheureusement l’image que renvoie l’Algérie, où malgré des potentialités énormes, le chômage des diplômés est une réalité palpable, et où les conditions de vie et de travail n’ont fait que se détériorer.
    A la recherche d’un eldorado

    La question est simple : combien de cadres diplômés sont au chômage ? Médecins, ingénieurs, informaticiens, professeurs du secondaire formés à l’ENS … Ils n’ont aucun espoir quant à la possibilité d’accéder à un logement, d’avoir une couverture sociale, encore moins de se payer des loisirs.
    Quelle est la solution qui s’offre à eux, sinon celle de s’expatrier ; en quête d’un eldorado qui leur garantisse un emploi, un logement, de meilleures conditions de travail, de vie, de soins et de loisirs...
    Rien que pour l’année 2007, on estime que des dizaines d’universitaires ont pris le bateau ou l’avion. Le mouvement, déjà ancien, a pris de l’ampleur au cours de la décennie 90, du fait des conditions sécuritaires et de la dégradation générale du cadre de vie.
    Résultat : l’Algérie ne compterait plus que 30.000 enseignants, soit un professeur pour 29 étudiants, dans les 56 universités du pays. La détérioration des conditions de vie et de travail n’est pas le seul motif qui pousse les jeunes à émigrer sous des cieux plus cléments.
    Différents facteurs se superposent et se conjuguent pour boucher les horizons de carrière des cadres, qui n’aspirent pourtant qu’à la stabilité auprès de leur famille et de leurs amis : corruption, favoritisme, bureaucratie, insécurité, absence de loisirs, crise aiguë du logement, on a beau essayer de donner quelques couleurs à ce tableau, mais tout concourt à le rendre encore plus noir.
    Même si le manque d’études approfondies ne permet pas d’identifier les raisons de cet exode, le conseil économique et social (CNES), avait constaté en 2004 que «bien que toutes les spécialités soient concernées, les secteurs les plus touchés seraient la recherche, la médecine, les nouvelles technologies de la communication et dans une moindre mesure les hydrocarbures.»
    Malgré l’accalmie relative sur le plan sécuritaire, et des réserves de changes remarquables, on n’a pas assisté à un retour notable des cadres exilés.
    Raisons invoquées : le logement, bien sûr, mais aussi le salaire ; avec un salaire moyen de 40.000 dinars (soit 400 euros), l’universitaire algérien ne peut qu’envier son collègue mauritanien, qui touche deux fois plus, sans parler des voisins tunisiens et marocains dont le salaire avoisine les 2000 euros. Tout cela fait qu’on est loin du compte.
    Les conditions sont donc loin d’être attractives. Comme l’écrit cet internaute, qui dit que son séjour à l’étranger n’a pas été une perte de temps.
    «Au contraire, j’ai appris beaucoup de choses. Je n’ai fait que me perfectionner et la mission en tant qu’Algérien c’est de transmettre mes connaissances». Nous ne savons pas ce qu’il a fait par la suite. Toujours est-il qu’il a lancé un avertissement :
    Le problème des équivalences des diplômes

    «Est-ce que l’Algérie va m’ouvrir ses bras et aura l’intelligence cette fois-ci de ne pas nous laisser repartir, car ce qui est sûr c’est que la prochaine fois ça sera un aller sans retour ! Je pense qu’on se comprend ?", dira-t-il.
    Quel est l’obstacle principal que rencontrent les candidats au retour ? Renseignements pris, il s’avère que le premier écueil concerne la question de l’équivalence des diplômes.
    Le problème des équivalences, de la reconnaissance de diplômes acquis à l’étranger dans les meilleures universités, auprès de professeurs agrégés émérites, au prix de mille sacrifices, n’a pas été appréhendé à sa juste valeur.
    On a beau promettre monts et merveilles, mais dès que vous franchissez le seuil du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, vous vous heurtez à une bureaucratie digne de la Russie de Staline.
    Lorsqu’au bout des mois d’attente, on vous accorde enfin, cette équivalence, commence un autre parcours du combattant ; le manque de postes budgétaires, vous obligeant soit à poireauter, soit à vous contenter quand c’est possible d’un salaire de vacataire, qui ne couvre même pas vos frais de déplacement.
    L’émigration sélective

    Pendant ce temps, les entreprises, universités et centres de recherche du Canada, des Etats-Unis, de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne sont demandeurs de tous ces cadres. Les chasseurs de têtes sont organisés en réseaux et font carrément du «Body shopping».
    Ils vont puiser dans ces pays gisements que sont les pays maghrébins, aux côtés de la Chine, des Philippines, de l’Inde, de l’Argentine, de Yougoslavie… Après nombre de pays occidentaux, la France de Sarkozy s’est mise, elle aussi, à l’école des politiques migratoires sélectives.
    Ce qui fait que plus de 7.000 médecins algériens sont en poste dans les hôpitaux de l’Hexagone, sur un total de 10.000 médecins étrangers. L’agence Reuter rapportait en 2002 ces propos éloquents de de Patrice Blemond, directeur de l’hospitalisation au ministère français de la santé.
    «N’importe quel praticien, sans aucune condition de séjour, quelle que soit sa nationalité et quel que soit son diplôme - du moment bien sûr qu’il est titulaire dans son pays d’origine du diplôme de la spécialité dans laquelle il veut concourir - pourra se présenter».
    On ne peut pas être plus explicite. Madame Bachelot, ministre français de la Santé, a lancé un appel similaire ces derniers jours pour pourvoir les hôpitaux français de compétences venues d’horizons différents, à l’effet de combler le déficit en effectif.
    Question d’attractivité

    Cela dit, on ne sait pas ce qu’il est advenu du groupe de travail mis en place en 2003 par Mme Fatima Zohra Bouchemla, à l’époque ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la communauté nationale à l’étranger, et dont la mission consistait à sensibiliser les Algériens de l’étranger en essayant de les impliquer dans le développement du pays.
    Ce groupe de travail a-t-il vu le jour ? Constitué de représentants d’institutions et d’organismes spécialisés, d’universitaires et d’élus, on ne sait s’il a servi à quelque chose.
    Il s’agissait également, dans le sillage de ce groupe de travail, de mettre en place une sorte d’agence ou d’office chargé de gérer tous les aspects du dossier, ainsi qu’une base de données pour recenser les compétences algériennes à l’étranger. Ce qu’on peut dire, néanmoins, au vu de la conjoncture actuelle, c’est que la tendance est loin d’avoir été inversée.
    Le nombre d’Algériens candidats à l’exode est de plus en plus important. Et pourtant, les outils d’aujourd’hui, comme Internet et l’enseignement à distance, sont en mesure de permettre un apport certain des compétences à l’étranger ? Ces outils ont-ils été expérimentés ?
    De toute évidence, l’approche qui consiste à se contenter de recenser les compétences et de les appeler en renfort n’est pas suffisante, et elle s’apparente à de la démagogie pure, en même temps qu’une perte de temps et d’argent, si dans le même temps on ne met pas en place les structures chargées de les accueillir : centres de recherches et institut spécialisés, etc.
    Quel est le budget consacré à la recherche en Algérie ? Quelle sa part dans le PNB ? C’est la réponse à ces questions qui permet de juger du degré d’implication des pouvoirs publics dans l’effort d’améliorer l’attractivité du pays vis-à-vis de ses cadres et universitaires.
    Mais les chiffres aujourd’hui parlent d’eux-mêmes, et rien ne permet à l’heure actuelle de noter une amélioration du cadre de vie des universitaires et des chercheurs.
    Nouveauté des nouveautés : les femmes prennent une part importante dans cette migration. Jeunes, diplômées, compétentes, ambitieuses, elles sont prêtes à prendre le large à la moindre occasion.

    Le midi Libre




    Connaître les autres, c'est la sagesse. Lao Tseu

  • #2
    Le probleme du cadre de vie est à mon avis le plus important. Comment expliquer à un jeune diplomé,sortie d'une université au bout de 5 année d'études difficiles ou il à du se sacrifier, jour et nuit dans des conditions déplorables, à la limite de l'indécent, qu'il devera encore vivre comme ça plusieurs années alors que des personnes dans le seul acquis est d'avoir de bonne relations jouira d'une vie bien aisée!! Pour resoudre le probleme de la fuite des cerveaux, il faut d'abord s'attaquer à la culture de la médiocrité. Il faut valorisé ce que le pays à de plus chere, la matiere grise. La vérité est qu'actuellement les diplomés algéries son méprisé dans leur pays et courtisé ailleurs, le choix entre mépris est respect n'et pas vraiment difficil à prendre. Pour ce qui est la reconnaisance des diplomes... je n'ai jamais vraiment sus qui à eu l'idée lumineuse de faire valider une equivalences à des docteurs qui ont obtenus leurs diplomes en europe pour qu'ils puissent travailler en Algerie. Je m'explique, un docteur en europe est une personne qui aura effectué trois années amprés son master dans de trés bons laboratoires disposant d'un materiel de pointe, et eyant comme encadrants d'excellents profs, des references dans leurs domaines pour les plus travailleurs, une fois son diplome en poche notre docteur, aprés avoir eu l'occasion de cotoyer des pointures de rang mondial lors de ces etudes, aprés avoir participé à des congrés internationaux, aprés avoir publié dans les plus grandes revues (C'est une condition pour avoir un autorisation de soutenance en France, et dans le reste de l'europe aussi je pense), se doit d'aller demander un équivalence à des gens qui n'ont rien avoir avec la recherche, cloué dans leurs bureau depuis les années 70 et pas dessus tout méprisant... aprés avoir eu le respect des personnes les plus représentative de ton domaine, tu te fait snober par la médiocrité caractérisée... un comble. dans ces conditions, aucun être, aussi sensible aux appels de son pays qu'il puisse etre, ne prendra la décision de rentrer. Il faut se donner les moyens de sa politique, les grand discours ne servent à rien. Dans le monde ou nous vivons, les actes ont valeur de garantie de bonne fois. Il ne sert à rien de verser des larmes de crocodile lorsque un billet d'avion aller retours vers l'algerie coute 500 euros alors que ton voisin marocain ou tunisien paye son retour au pays 120 euro. il ne sert à rien de crier sur tout les toits que l'algérie à besoin de ses enfant alors que les consulats algériens méprisent leurs propres ressortissants. Si jamais un jours l'élite intellectuelle expatrié décide de rentrer en algérie, ça sera pour y être mieux considérée qu'à l'étranger, quoi de plus normal puisqu'il sagit de son pays.
    « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

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    • #3
      Merci Hope, je pense en toute modestie que la fuite des ceveaux va s'accentuer dans les années à venir. Après l'hémoragie des années 90, beaucoup de cadres restés le regrèttent maintenant. La fuite des cerveaux, la Harga sont essentièllement dûes à l'inégalité des chances à la Hogra et l'impunité des responsables. Une catégorie d'algériens possèdent tout les privilèges et la majorité vit le calvaire et l'injustice.

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      • #4
        @hope & samirlechequier
        C'est bien expliqué. Merci.

        méprisant
        Ca revient très souvent : le mépris.

        Ce mépris de cette nomenklatura, c'est sincère ou une tactique ?
        Dernière modification par Alain, 26 février 2008, 16h17.

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        • #5
          chaque jour des centaines de peronnes , etudiants, cadres , ou autres qui quittent le pays !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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          • #6
            Merci Hope, je pense en toute modestie que la fuite des ceveaux va s'accentuer dans les années à venir. Après l'hémoragie des années 90, beaucoup de cadres restés le regrèttent maintenant. La fuite des cerveaux, la Harga sont essentièllement dûes à l'inégalité des chances à la Hogra et l'impunité des responsables. Une catégorie d'algériens possèdent tout les privilèges et la majorité vit le calvaire et l'injustice.
            entierement daccord avec toi Beldna.
            Tu as tout dit; Rien à rajouter.

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            • #7
              Merci Vidchato

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              • #8
                Rien de nouveau,l'Algérie a tout le temps chasse ses intellectuelles qui dérangent ces médiocres dirigeants.

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                • #9
                  Merci a tous merci samir le chequier!!! ce que tu dis est vrai a 1000%
                  Quand j'ai ete etudiant en 1994 en algerie j'ai dis a notre directeur d'institut: pourquoi dois je rester dans ce pays si je me sens etranger, il vaut mieux aller a l'etranger, la bas au moins je le sais d'avance que je suis un etranger.
                  Mais c'est le dernier des derniers soucis d'un etat qui s'appel l'algerie. Ou bien il nest plus un souci.
                  Connaître les autres, c'est la sagesse. Lao Tseu

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