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Régionalisme, benamisme et corruption

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    CONFEDERATION DES CADRES DE LA FINANCE ET DE LA COMPTABILITE

    «Régionalisme, benamisme et corruption»



    Réunis hier au siège de leur confédération, les cadres de la finance et de la comptabilité ont asséné des vérités sur la gestion des finances publiques et les pratiques de la corruption, qui donnent froid au dos.

    Il est vrai que c’est juste une poignée d’adhérents qui était présente hier à la réunion mais il faut reconnaître qu’ils sont en poste dans les différentes structures du secteur financier et bancaire. Leurs propos sont loin d’être, de ce fait, de simples supputations mais des vérités qui renseignent sur la situation dramatique que vit le pays en matière de gestion des finances publiques, de corruption et autre de passe-droit.

    «En tant que cadres, nous constatons que beaucoup de personnes ne sont pas à leur place, c’est le régionalisme, le benamisme, qui marchent pour le pourvoi de poste dans les institutions de l’Etat. Ce sont là des dépassements qui affaiblissent l’Etat», a affirmé un cadre du secteur. Un cadre d’une banque étatique estime pour sa part que «les jeunes compétences activant au niveau du secteur financier et bancaire sont bloquées et que les hiérarchies sont composées par des anciens à la retraite qui se comportent comme des barons propriétaires des banques». Déçu, il lance: «C’est l’impasse.» Une inspectrice générale des impôts tient à dire que «les banques, Sonatrach, les impôts, la SNTF..., sont devenus des secteurs de familles». Et dans le secteur des finances, elle estime «qu’il y a beaucoup d’affairistes. Sinon avec quoi un employé de banque peut-il construire une villa ?!?». Les salaires des cadres du secteur ont aussi fait l’objet d’une discussion conclue par ce constat: «les salaires stagnent depuis 1995 alors qu’il y a des employés qui sont payés au-dessous du SNMG.» Des intervenants estiment que «l’Etat est en train d’encourager la corruption parce qu’il accepte qu’un cadre des finances à Hassi Messaoud soit payé à 13 000 dinars !».

    Beaucoup de reproches ont été faits à l’adresse de celui qu’on appelle «le patron» de l’IGF. «Boukhalkhal qu’on a ramené de l’habitat pour s’occuper d’affaires financières fait la pluie et le beau temps, alors qu’il est impliqué dans des affaires, il doit passer devant la justice», dit le président de la CCFC. Même constat pour le nouveau PDG du CPA. «Il est pire que son prédécesseur, il a 7 affaires en justice à Annaba», lance Mahmoudi. Pour lui, «le secteur des finances est frappé de plein fouet par la corruption». Il reconnaît: «Que peut faire le président de la République seul au milieu de toute une mafia ? Quand il fait une instruction, elle est bloquée en bas, c’est les clans qu’il faut combattre.» Il note que «l’opération mains propres menée par Ouyahia en 1996 a permis à des personnes de s’enrichir, c’est le même clan qui agit aujourd’hui au titre d’une campagne méprisante qui n’est autre qu’une campagne partisane pour occuper Club des Pins mais qui a marqué un recul parce que Belkhadem a eu le courage de la dénoncer».

    Il reproche au gouvernement de n’avoir pas assaini le tissu économique. «Je ne vois pas pourquoi eux volent et les cadres ne doivent pas le faire !», se dit-il. Les douanes n’ont pas échappé au verdict de Mahmoudi qui a affirmé que «les postes aux douanes se vendent.

    Celui de chef de brigade est à 2 milliards, d’inspecteur à 500 millions et d’agent de brigade à 5 millions». Les quartiers «El-Hamiz et Dubaï» sont évoqués pour démontrer l’incapacité de l’Etat à contrôler les commerces. «A El-Hamiz et Dubaï, il n’y a que des grossistes qui n’ont ni adresse ni registre de commerce, mais il n’y a pas d’Etat, c’est un Etat dans un Etat», dit Mahmoudi qui ne manque pas de lancer «qu’il y a à côté la direction des impôts de Rouiba». Il indique que le commerce informel emploie 3 millions de personnes et «tourne chaque année avec 10 milliards de dollars». Un cadre à la retraite fait remarquer: «Les milliardaires ne paient pas les impôts mais un retraité si ! Parce qu’il est ponctionné à la source.»

    «L’équation est simple», continue-t-il à dire en parlant de la corruption dans les ports algériens. «Quand un bateau arrive, les douaniers, les agents des impôts, les services de sécurité savent qu’est-ce qu’il y a dedans alors il faut gagner tant !», précise Mahmoudi. L’affaire Khalifa fait toujours parler d’elle. «Le patron de Khalifa Bank est pharmacien, celui de la BCIA fait du fromage, leur mission était de blanchir l’argent amassé durant les années de terrorisme», explique le président de la CCFC. Mais, ajoute-t-il, «jusqu’à maintenant, la justice n’a pas arrêté ceux qui ont créé Khalifa, l’un est un commerçant multimilliardaire et le second est au pouvoir».

    Se sachant controversé par certains milieux, Mahmoudi déclare: «Si le liquidateur a su que j’ai pris un centime, je serais devant la justice, je défie quiconque de trouver quoi que ce soit, à l’époque, nous avons installé un collectif pour sauver Khalifa Airways.»

    Des intervenants affirment que «les collègues à l’intérieur du pays vivent le calvaire, ce sont le passe-droit, l’excès de zèle et l’abus de pouvoir qui rythment leur travail». Ce sont les fonctionnaires qui doivent, selon Mahmoudi, «faire en sorte de faire respecter la loi.

    On doit aller très loin pour cela mais sinon comment voulez-vous que ça marche dans nos institutions ?». «Certains cadres se trouvent dans de beaux draps pour avoir dénoncé certaines choses, la corruption...», s’est indigné un cadre.

    Il estime «qu’il faut qu’on soit sécurisé dans notre travail et lorsqu’on voit un directeur voler, il faut qu’on le dénonce, qu’on fasse notre travail consciencieusement sans s’attendre à ce que la police vienne frapper à notre porte». «Vous vous taisez, c’est pour ça qu’on vous tape dessus, ne restez pas passif !», lui répond le président de la CCFC. Mahmoudi rappelle que le patron d’El Bousten est toujours en prison «alors que le ministre de la Justice a déclaré que la détention préventive est une exception». La CCFC fait savoir qu’elle va devoir à ce sujet saisir les organisations internationales.

    Les cadres présents se sont interrogés sur les réformes menées dans le secteur. «L’opération doit se passer dans la transparence, impliquer les cadres et les technocrates des banques, sinon nous allons avoir d’autres crashs financiers», estime l’un d’entre eux. «En tant que confédération, je me demande s’il n’est pas de notre devoir de faire des propositions pour baliser ce chantier et ne pas laisser livrer les banques à une liquidation douteuse. Il faut qu’on soit regardant en tant que cadres dans ce qui se passe pour éviter le bradage du patrimoine», suggère un autre.

    Nombreux s’insurgent contre le fait que la tutelle pense à réglementer l’escompte ou à l’interdire carrément. «C’est vraiment fou de le vouloir le faire.

    Tout le monde sait que la meilleure opération de crédit au niveau d’une banque c’est l’escompte parce qu’elle est assise sur un produit», indique un responsable d’une structure financière qui affirme que «bien sûr qu’on pratique la cavalerie et le tirage à blanc ! Mais pour y mettre un terme, ce n’est pas du tout la solution».

    La BDL est citée comme exemple. Mahmoudi fait savoir que «cette banque a fait un escompte de 150 millions de dollars et le CPA a 500 millions de dollars d’irrécouvrables, c’est dans son rapport». Ce qu’il qualifie de «scandale du siècle» en soulignant que «rien que le médicament a un milliard de dollars par an».

    La BNA a, selon lui, 1300 milliards de créances irrécouvrables d’une seule personne, la BEA a 1000 milliards de créances de trois personnes et la BADR en a 6000 milliards, aussi pour une seule personne.

    «Pourquoi pensez-vous qu’on n’arrive pas à mettre en place la télécompensation ?», demande-t-il.

    Pour répondre: «C’est une espèce de radar qu’on place au-dessus des banques pour vérifier en temps réel, à la seconde près, la situation financière du demandeur et ça leur cause des problèmes.» D’ailleurs, dit-il, «prenez les dossiers des crédits, vous allez comprendre tout». Le président de la CCFC note que «les DG des banques nommés récemment sont des responsables qui étaient chargés des crédits et tout le monde sait que tout ce qui se passe comme affaires louches vient des crédits». Le DG de la résidence d’Etat «Club des Pins» est à son tour épinglé. «Il a corrompu tout le monde, tout le monde le sait et Club des Pins est un point de non-droit», a affirmé Mahmoudi qui, pour conforter ses propos, rappelle que «le président à Oran a refusé de serrer la main à ce DG».

    C’est son président, Mahmoudi, qui l’affirme en appelant les cadres du secteur à rejoindre la confédération mais aussi à intéresser des sponsors et à collecter des aides financières pour donner une véritable vie à l’organisation. «Depuis un an, le conseil national a décidé d’exclure tout adhérent qui ne s’est pas acquitté de ses cotisations sur une période de deux ans», a-t-il lancé.

    La réunion d’hier a été provoquée en prévision de la préparation du congrès de la CCFC à l’horizon 2006. Une commission devait être installée pour faire du prochain congrès celui de «la consécration». Le président de la CCFC fait savoir aux adhérents que «la confédération n’a plus d’argent, on est à moins 24 millions DA.

    Si nous avions accepté de marcher, nous aurions été milliardaires». Il précise «on peut faire comme l’UGTA et vous poussez à être maires, sénateurs, députés mais vous allez vous retrouver à applaudir à tout». Mahmoudi va plus loin: «Sidi Saïd a choisi son camp, il vit avec ceux qui sont debout.

    D’ici le 5 juillet, il va avoir des changements, il va voir où il va se retrouver !»

    Ghania Oukazi
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

  • #2
    Le constat fait par le président de la ccfc est très juste.Mais il me semble qu'il se trompe complètement quand il considère qu'il y a au sein du système des bons (Bouteflika) et des méchants (Ouyahia et ceux qui se cachent derrière lui c'est-à-dire les militaires).Pour combattre la corruption,la recette est simple:séparation des pouvoirs exécutif,législatif et judiciaire avec le renforcement du pouvoir de controle des institutions judiciaire et législative.Une classe politique autonome et forte,qu'elle soit au pouvoir ou dans l'opposition.Une presse réellement indépendante à l'égard des puissances politiques et financières(rien à voir avec notre "vaillante" presse indépendante qui ressemble plus à un chien dressé pour s'attaquer seulement aux cibles que lui désigne son maitre qu'à une vraie presse indépendante).Le problème avec Bouteflika c'est que depuis qu'il est aux affaires,il fait exactement le contraire et il est donc illusoire de croire que boutef sera l'homme qui moralisera le système algérien.

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