Dans un article intitulé « Election présidentielle et révision constitutionnelle : embrouilles et cafouillages », le Quotidien d’Oran, réputé proche du clan de Bouteflika et du sérail, dresse, sous la Ghania Oukazi, un tableau accablant des « années Bouteflika ». Extraits.
Le président de la République vient de confirmer implicitement deux choses importantes, son rejet de l'ouverture politique et de celui de l'alternance au pouvoir.
En accordant mercredi dernier une interview à l'agence Reuters, le président de la République n'a à aucun moment fait allusion à la nécessité d'une ouverture politique ou à une alternance au pouvoir, deux fondamentaux d'un Etat de droit et de démocratie. Bien au contraire, il a estimé que les appels des partis et des associations à un mandat présidentiel sont une preuve de « maturité politique ». S'il dit vouloir avant toute chose voir si les objectifs qu'il s'est fixés pendant le deuxième mandat ont été ou non réalisés, c'est qu'il tient à mettre en avant des subterfuges qui lui serviront à tenir en haleine tous ceux n'attendent que le moment où il se prononcera pour ou contre un troisième mandat présidentiel.
C'est que le Président a toujours voulu être le centre du monde dans un pays qui n'arrive pas à émerger de la masse de problèmes qui l'enfoncent de plus en plus dans les contradictions et les aberrations d'un système politique décadent. Simple subterfuge est cette idée de vouloir d'abord voir les résultats qu'il s'est assignés durant ce quinquennat, parce que le Président sait en évidence qu'un grand nombre de projets lancés ne pourront jamais être achevés en une année seulement de temps.
Jamais le pays n'a enregistré autant de scandales financiers, par corruption et détournements interposés, que ces dernières années. Il doit aussi savoir que la hausse des prix du pétrole et les devises que le pays a engrangées développent les appétits les plus féroces et empêcheront toujours de laisser aboutir des projets de toute nature qu'ils soient. Ceci, bien sûr, quand le contrôle et la régulation font terriblement défaut. Mais cela semble lui importer peu. Il n'en parle à aucun moment. Mieux, il laisse entendre que les résultats qu'il veut d'abord voir palpables le sont déjà puisqu'il est convaincu que les appels de ses courtisans sont une preuve de « maturité politique ». Bouteflika aime le pouvoir dans toute la profondeur du terme. Il ne suggère pas, même pour la forme, la nécessité d'une alternance au pouvoir. Il ne se dit ni lassé, ni fatigué, encore moins déçu et blasé par les hommes qu'il a placés à des postes importants mais dont la gestion a pratiquement verrouillé les ultimes brèches de sortie d'une crise que personne ne peut pourtant ignorer.
Par sa reconnaissance à « la maturité politique » ambiante, il rend ainsi hommage aux Bounedjmaa, Tayeb El-Houari, Belkhadem et autres visages que ses différentes cours ont mis en avant pour le prier de se porter une troisième fois candidat. Et la seule chose qui semble l'énerver dans tout ce gâchis est que l'on se permette des commentaires et des supputations « fantaisistes » sur son état de santé. Etat qui, faut-il le souligner, est l'objet de discussions parce qu'il s'agit de celui du chef de l'Etat, donc un personnage dont la santé physique et morale doit intéresser toute la Nation, quand bien même il ordonnerait de ne plus en parler. Le Président fera par ailleurs l'impasse sur le drame des harraga et des kamikazes.
COMPROMIS ET COMPROMISSIONS
Pourtant, le pays profond souffre de malvie et de hogra. Ses jeunes sont prêts à affronter tous les genres de périls, pour peu qu'ils assurent une vie décente à leurs familles. Bouteflika sait au moins qu'une grande majorité des sinistrés du séisme de Boumerdès n'ont pas été relogés à ce jour, alors qu'il s'était engagé à le faire en peu de temps. De nombreux chantiers de construction de logements sont à l'arrêt ou alors achevés et non distribués. Que Mascara et Aïn Defla ne produisent plus la pomme de terre comme il se doit. Que ses ministres sont cités dans des affaires scabreuses sans que la justice ne s'en offusque. Ce sont là des signes qui montrent que la haute administration n'est pas saine. Signes qui ne l'obligeront pas pourtant à recomposer les équipes gestionnaires pour en corriger les dysfonctionnements.
Bien qu'on dise de lui qu'il n'aime pas les « pleurnichards », Bouteflika aime être entouré de gens de cours diverses. Il aime tenir les gens à sa merci. Au risque de faire étouffer toute velléité de contre-pouvoirs. La vie politique du pays, s'il la trouve évoluée, c'est parce qu'elle ne compte parmi ses intervenants que ceux qui le créditent d'une bonne gestion ou l'appellent à une « ouhda thalitha ».
Le président de la République vient de confirmer implicitement deux choses importantes, son rejet de l'ouverture politique et de celui de l'alternance au pouvoir.
En accordant mercredi dernier une interview à l'agence Reuters, le président de la République n'a à aucun moment fait allusion à la nécessité d'une ouverture politique ou à une alternance au pouvoir, deux fondamentaux d'un Etat de droit et de démocratie. Bien au contraire, il a estimé que les appels des partis et des associations à un mandat présidentiel sont une preuve de « maturité politique ». S'il dit vouloir avant toute chose voir si les objectifs qu'il s'est fixés pendant le deuxième mandat ont été ou non réalisés, c'est qu'il tient à mettre en avant des subterfuges qui lui serviront à tenir en haleine tous ceux n'attendent que le moment où il se prononcera pour ou contre un troisième mandat présidentiel.
C'est que le Président a toujours voulu être le centre du monde dans un pays qui n'arrive pas à émerger de la masse de problèmes qui l'enfoncent de plus en plus dans les contradictions et les aberrations d'un système politique décadent. Simple subterfuge est cette idée de vouloir d'abord voir les résultats qu'il s'est assignés durant ce quinquennat, parce que le Président sait en évidence qu'un grand nombre de projets lancés ne pourront jamais être achevés en une année seulement de temps.
Jamais le pays n'a enregistré autant de scandales financiers, par corruption et détournements interposés, que ces dernières années. Il doit aussi savoir que la hausse des prix du pétrole et les devises que le pays a engrangées développent les appétits les plus féroces et empêcheront toujours de laisser aboutir des projets de toute nature qu'ils soient. Ceci, bien sûr, quand le contrôle et la régulation font terriblement défaut. Mais cela semble lui importer peu. Il n'en parle à aucun moment. Mieux, il laisse entendre que les résultats qu'il veut d'abord voir palpables le sont déjà puisqu'il est convaincu que les appels de ses courtisans sont une preuve de « maturité politique ». Bouteflika aime le pouvoir dans toute la profondeur du terme. Il ne suggère pas, même pour la forme, la nécessité d'une alternance au pouvoir. Il ne se dit ni lassé, ni fatigué, encore moins déçu et blasé par les hommes qu'il a placés à des postes importants mais dont la gestion a pratiquement verrouillé les ultimes brèches de sortie d'une crise que personne ne peut pourtant ignorer.
Par sa reconnaissance à « la maturité politique » ambiante, il rend ainsi hommage aux Bounedjmaa, Tayeb El-Houari, Belkhadem et autres visages que ses différentes cours ont mis en avant pour le prier de se porter une troisième fois candidat. Et la seule chose qui semble l'énerver dans tout ce gâchis est que l'on se permette des commentaires et des supputations « fantaisistes » sur son état de santé. Etat qui, faut-il le souligner, est l'objet de discussions parce qu'il s'agit de celui du chef de l'Etat, donc un personnage dont la santé physique et morale doit intéresser toute la Nation, quand bien même il ordonnerait de ne plus en parler. Le Président fera par ailleurs l'impasse sur le drame des harraga et des kamikazes.
COMPROMIS ET COMPROMISSIONS
Pourtant, le pays profond souffre de malvie et de hogra. Ses jeunes sont prêts à affronter tous les genres de périls, pour peu qu'ils assurent une vie décente à leurs familles. Bouteflika sait au moins qu'une grande majorité des sinistrés du séisme de Boumerdès n'ont pas été relogés à ce jour, alors qu'il s'était engagé à le faire en peu de temps. De nombreux chantiers de construction de logements sont à l'arrêt ou alors achevés et non distribués. Que Mascara et Aïn Defla ne produisent plus la pomme de terre comme il se doit. Que ses ministres sont cités dans des affaires scabreuses sans que la justice ne s'en offusque. Ce sont là des signes qui montrent que la haute administration n'est pas saine. Signes qui ne l'obligeront pas pourtant à recomposer les équipes gestionnaires pour en corriger les dysfonctionnements.
Bien qu'on dise de lui qu'il n'aime pas les « pleurnichards », Bouteflika aime être entouré de gens de cours diverses. Il aime tenir les gens à sa merci. Au risque de faire étouffer toute velléité de contre-pouvoirs. La vie politique du pays, s'il la trouve évoluée, c'est parce qu'elle ne compte parmi ses intervenants que ceux qui le créditent d'une bonne gestion ou l'appellent à une « ouhda thalitha ».
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