Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'agriculteur en Algérie, une espèce en voie de disparition

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'agriculteur en Algérie, une espèce en voie de disparition

    Le ministre de l'Agriculture annonce que l'Etat infligera "des amendes et des pénalités" aux propriétaires et bénéficiaires du domaine foncier agricole qui n'exploitent pas la terre. Malgré la disponibilité de la terre et de l'argent, l'agriculture refuse de décoller. Depuis 1962, on aura tout essayé : d'abord, le modèle autogéré yougoslave, le sovkhoze et le kolkhoze soviétiques. Sans autonomie de gestion et assurés du financement de leurs déficits, ces "domaines" servaient de villages aux derniers paysans sans terre.

    Dans leur situation d'agriculteurs sous-payés, ils songeaient à quitter la ferme pour une place de planton dans une prospère société nationale. Et leurs enfants, quand ils ne réussissaient pas leurs études, rêvaient de devenir agents de l'administration. Dans cette situation provisoire, qui penserait à entreprendre des travaux de mise en valeur, à planter et à soigner un verger ? L'Etat avait donné l'exemple avec l'arrachage des vignes. L'éloge des "industries industrialisantes" achevait de signifier le mépris national pour l'agriculture. Ce fut l'exode vers les couronnes urbaines et les pompeux "pôles" industriels. Au passage, on massacra les plaines de la Mitidja, d'Arzew. On bétonna. On inventa les cités bidonvilles.

    Comme l'industrialisation n'allait pas sans la socialisation, il fallait nationaliser les exploitations. Certains des propriétaires remettaient leurs terres au fonds de la Révolution agraire avec un zèle paradoxal : ils devaient trouver plus d'intérêt à soutenir le socialisme qu'à travailler la terre. Le résultat fut de créer une nouvelle catégorie de "coopérateurs salariés" qui trouva plus avantage à transporter du sable dans une remorque et à tracter des citernes d'eau qu'à labourer un sol où ils sont de passage. On essaya encore autre chose : les EAC (exploitations agricoles collectives) et les EAI (exploitations agricoles individuelles). Elles ont servi, le plus souvent, à quelques-uns des citadins bureaucrates, devenus majoritaires dans le pays et possédant l'entrisme nécessaire à ce genre d'opportunités, à vérifier qu'on ne s'improvise pas agriculteur. Ils auront eu le temps de revendre des serres et des matériels financés à crédit avant d'avouer l'impossibilité de leur reconversion professionnelle.

    Le paysan a disparu. Pour la bureaucratie toute-puissante comme pour le nouveau bénéficiaire, la terre n'est plus qu'un fonds, pas un capital, quelque chose dont la valeur est dans sa propriété, non dans son exploitation. Seuls les paysans des profondeurs rurales s'acharnent encore à tirer leur subsistance d'un sol émietté et souvent ingrat. Par les expériences appliquées à la gestion de la terre et par les statuts successifs qu'on lui a décernés, on l'a éloigné de son objet. Le spéculateur a progressivement remplacé l'agriculteur, qui, peu à peu, a disparu, éradiqué par les politiques agraires.

    Avant d'espérer relancer l'agriculture, il faudrait peut-être réinventer l'agriculteur, le fellah.

    Mustapha Hammouche
    Liberté

    courrierinternational.com
    Dernière modification par sapien, 18 avril 2008, 05h09.
    "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo

  • #2
    Salut Sapien,
    mais que pensent nos ingénieurs en agriculture sur cette situation catastrophique

    Commentaire


    • #3
      le dernier qui pourrait penser qque chose sur l'agriculture algerienne c'est bien l'ingenieur agronome , l'ingenieur agronome de chez nous bienentendu , auquel on apprend bcp de choses sur l'agrobacterium tumeffaciens ,et ses centaines de souches pathogenes mais rien sur comment devenir agriculteur .. l'agriculteur ne s'invente pas , surtt l'agriculteur moderne , il se cree sur le terrain , les agriculteurs modernes existent en algerie , ils font avec ce qu'ils ont , sans soutient , sans aide , et surtt ds l'indifference de l'etat qui ne les reconnais pas , ils sont classés opportunistes , affairistes ,parceque pour les illuminés du pouvoir algeriens , et de ceux innocement ne connaissent rien a l'agriculture pensent tj que le vrais agriculteur est le fellh mesquine à la boubegra ,un homme d'affaire peut etre un excelent agriculteur , il suffis qu'il recrute des competences , je connais des agriculteurs qui recrutes des chefs de culture espagnols , italiens ,avec 2000, 3000 euro mois, d'autres se deplacent en espagne, en france , en tunisie , des arboriculteurs a blida n'ont rien a envier aux agriculteurs français ou espagnols , seulement pour l'administration le fellah reste cet illetré membre des EAC,qui est inscrit comme agriculteur chez eux alors qu'ila quitté la terre il ya 20 ans , je connais des membres d'EAC qui ont travaillé 18 et 20 ans ailleur que sur la terre et qui ont leur retraite ailleur et qui sont enregistrés comme agriculteurs chez barkat ,et qui revendiquent leur parts des EAC qui sont elles travaillées par des entrepreneurs privés ...
      en verité ...en verité... je vous le dis .. si un grain de blé tombe en terre et ne meurt pas ,il restera seul , mais s'il meurt ,il donnera beaucoup de fruits . evangile

      Commentaire

      Chargement...
      X