Exclusif. Tahkout, Oulmi, Ali Haddad et les Kouninef ont refusé de dévoiler à Tebboune les « placements secrets » de leurs avoirs à l’étranger
Les autorités algériennes ont échoué à négocier un accord avec les principaux oligarques emprisonnés depuis la chute du régime Bouteflika afin de leur soutirer des informations concernant les placements de leurs avoirs à l’étranger, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Depuis presque deux mois, le ministère de la Justice a dépêché plusieurs conseillers du ministre Belkacem Zeghmati pour rencontrer dans les centres pénitentiaires les oligarques les plus richissimes de l’ère Bouteflika afin de les auditionner à propos des placements secrets de leurs avoirs bancaires à l’étranger dans des paradis fiscaux ou des pays occidentaux. Selon les informations recueillies et confirmées par Algérie Part au cours de ses investigations, les conseillers de Belkacem Zeghmati ont rencontré Mahieddine Tahkout, Mourad Oulmi, Ali Haddad et les frères Kounnef.
Ces rencontres se sont déroulées dans les diverses prisons où sont détenus ces anciens oligarques ayant détenu les groupes privés les plus prospères pendant le règne d’Abdelaziz Bouteflika. Les conseillers de Belkacem Zeghmati ont tenté de négocier un accord avec ces anciens oligarques pour pouvoir identifier avec exactitude l’ampleur de leurs fortunes dissimulées à l’étranger.
Cependant, les anciens oligarques ont refusé catégoriquement de dévoiler la moindre information aux conseillers de Zeghmati dépêchés à leur rencontre. Les hommes d’affaires algériens déchus et placés en détention ont estimé que les conditions de leurs procès sont inéquitables et leur sort a été décidé arbitrairement sans respecter leurs droits fondamentaux de citoyens et entrepreneurs. Dans ces conditions, ils ont refusé toute perspective de négociation avec le nouveau pouvoir algérien en place. Ce refus catégorique a été vécu comme une « humiliation » de la part du Président Abdelmadjid Tebboune qui serait, indiquent nos sources, entré dans une colère noire lorsqu’on lui avait fait parvenir le compte-rendu complet de ces entretiens ratés avec les richissimes hommes d’affaires emprisonnés depuis 2019. C’est pour cette raison qu’il a tenu à affirmer lors de sa dernière rencontre avec des représentants diffusée dimanche dernier sur l’ENTV que « des hommes d’affaires finiront un jour par révéler ce qu’ils ont caché à l’étranger ». Tebboune avait prononcé ces mots sur un ton menaçant qui laisse transparaître une justification de l’emploi de la force pour contraindre ces anciens oligarques à « cracher le morceau »…
algerie partplus
Commentaire