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Le « Hirak » et puis !

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    Le « Hirak » et puis !


    OLJ / Par Yazid HADDAR, le 19 avril 2021 à 00h00
    La pause est finie, les manifestants des mardis et vendredis ont repris leur marche hebdomadaire ; désormais, rien ne les arrête. Ni le Covid ni la peur de l’oppression policière ! Les manifestants sont déterminés à conquérir leur liberté. Au bout de deux ans, avec une pause de quelques mois, Covid oblige, les Algériens n’ont pas baissé les bras. Une soif de remettre le pays sur « les bons rails » anime les manifestants ! Cependant, la société algérienne est bel et bien minée par « le risque vert », c’est-à-dire la religion-État, qui peut se définir comme un État où les lois sont un pêle-mêle de religion et de jurisprudence internationale ! Les limites ne sont pas traçables, ni sur les contours ni sur le fond des lois !

    En effet, les revendications hebdomadaires se résument à « un État civil et non pas militaire », mais le civil est déjà miné par la culture du croyant et elle s’éloigne de la culture du citoyen. Après des années de dogmatisation des identités, d’instrumentalisation de la religion par les politiques, de renversement de la suprématie des valeurs du citoyen en valeurs du croyant et après avoir vidé le système scolaire du libre arbitre, la nouvelle « culture citoyenne » en Algérie est, souvent, dominée par le nationalisme, pour faire durer le « ressentiment colonial », et par la religiosité identitaire et culturelle, qui rendrait la société maîtrisable. Quant à l’État militaire, les Algériens l’ont déjà vécu (et le vivent encore) avec ses conséquences. Cette mine, souvent utilisée par les autorités politiques comme menace sur l’unité de la nation, sera prête à exploser à n’importe quel moment. Car, comme nous l’avons souligné, tous les ingrédients sont semés pour que la « religion-État » soit l’unique marque de fabrication de la culture militaire en Afrique du Nord, laquelle a deux objectifs : d’une part, assurer une pression sur la rive nord (ainsi ils seront les garants de leur stabilité) ; et d’autre part, être un moyen de mettre les sociétés du sud sous l’emprise de l’idéologie maîtrisée. En l’état actuel, les pouvoirs politiques et militaires n’ont pas réussi à apaiser la rue algérienne. Au contraire, ils sont piégés par leur propre « logique de développement ». Ils veulent « une nouvelle Algérie », mais avec les mêmes moyens et méthodes politiques et les mêmes têtes. Comment voulez-vous rétablir une confiance entre le peuple et le pouvoir politique au moment où ce dernier continue à ignorer les manifestants ? Aucun dialogue n’a été mis en place afin de trouver une issue à cette crise; cependant, nous assistons à un discours politique qui réduit la crise politique à une crise économique et à la corruption ! Le peuple n’est pas dupe !

    Les dirigeants de l’opposition, même s’ils affichent une même volonté, n’arrivent pas à s’entendre pour proposer un consensus politique, ou pour déterminer sur quoi le dialogue peut être engagé! En effet, ce vide politique est de plus en plus remplacé par l’idéologie « religion-État » qui, selon plusieurs observateurs, renforce ses positions à travers les manifestants et les médias d’opposition. Certes, il n’est plus question de construire une nouvelle république sans eux, mais il n’est plus question d’en faire une où les contours et le fond sont déterminés par leur idéologie! Il est de la responsabilité historique de chacun de prendre les choses dans le bon sens, c’est-à-dire la volonté du peuple, mais sans la corruption idéologique ou religieuse !

    Yazid HADDAR

  • #2
    L'auteur de cet article m'a l'air de vouloir aller très (trop?) vite en besogne ! La construction d'un État moderne sur les ruines d'une régence affiliée à un Califat, puis dominée par un autre État colonisateur et prédateur, ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un long processus historique qui prendra le temps qu'il prendra, mais le cap sur l’État de droit démocratique est quasi-inévitable.

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