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Algérie-France : Macron qualifie d’« inacceptables » les propos de Djaaboub

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  • Algérie-France : Macron qualifie d’« inacceptables » les propos de Djaaboub

    Politique Par: Rédaction 18 Avril 2021 à 21:19


    La relation franco-algérienne a pris un coup de froid après le report de la visite du Premier ministre français Jean Castex qui devait co-présider une réunion du Comité intergouvernemental de haut de niveau (CHIN) dimanche 11 avril à Alger.

    L’annonce de ce report, qui a eu lieu jeudi 8 avril, avait coïncidé avec des propos inattendus du ministre du Travail El Hachemi Djaaboub, qui a qualifié la France d’ « ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie, et des menaces à peine voiler du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement à l’encontre de l’ambassadeur de France en Algérie.

    Si Alger n’a pas n’a pas commenté le report de la visite de Castex, ni réagi aux propos de Djaaboub, les réactions ont été nombreuses à Paris où ces évènements ont provoqué un tollé parmi la classe politique.

    Le gouvernement a condamné et déploré les propos de Djaaboub, tout en réaffirmant l’attachement de la France à sa relation avec l’Algérie.

    Ce dimanche, c’est le président français Emmanuel Macron en personne qui réagit en pointant « quelques résistances » en Algérie aux efforts de réconciliation des mémoires entre les peuples des deux pays.

    « Ni repentance, ni déni »

    Il a fait part de l’existence d’une volonté de réconciliation « est très largement partagée, notamment par le président (algérien Abdelmadjid) Tebboune ». « Il est vrai qu’il doit compter avec quelques résistances…», a déclaré M. Macron dans un entretien au Figaro.

    Le président français rejoint ainsi son homologue algérien sur l’existence de lobbies de part et d’autres de la Méditerranée qui font obstacle à la réconciliation algéro-française.

    En juillet dernier, le président Tebboune a pointé dans un entretien au Figaro des « lobbies minoritaires, mais très dangereux qui essaient de saper le travail » du président Macron.

    Il avait mis en cause des « personnes revanchardes connues pour leur anti-algérianité, qui pensent toujours que l’Algérie a été bradée et n’a pas été libérée, que le général de Gaulle est un traître. »

    Le président français a réagi aussi aux propos de Djaaboub en les qualifiant d’ « inacceptables ».

    Sur le dossier de la mémoire, qui l’un des sujets de discorde entre les deux pays, il a réitéré son ni, ni. « Je ne suis ni dans la repentance ni dans le déni. Je crois dans une politique de la reconnaissance qui rend notre nation plus forte », a-t-il dit.

    Lors de la publication du rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie, l’Élysée a exclu à ce que la France présente ses excuses ou fasse acte de repentance sur la colonisation.

    L’Algérie a toujours réclamé une reconnaissance par la France de ses crimes durant la période coloniale, et la restitution de toutes ses archives.

    TSA

  • #2
    Hahaha... qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour masquer la visite du chef d'état major français et les termes qui ont été convenus entre l'armée française et l'armée d'outre-mer...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3

      Il n'y a rien a cacher au peuple.

      ALGER - Le général de Corps d'Armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a reçu jeudi au siège de l'Etat-major de l'ANP, le général d'armée, François Lecointre, chef d'Etat-major des Armées françaises, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
      Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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      • #4
        Le drapeau français à gauche sur la table, cela doit leur piquer les yeux.

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        • #5
          Algérie-France : Macron qualifie d’« inacceptables » les propos de Djaaboub
          Il a raison .
          ce sinistre est sorti du cadre de ses prérogatives .
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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          • #6
            Hahahaha.... C'est pire qu'EL Djeich, l'organe de propagande de l'armée, la colonne vertébrale du régime, au lieu d'être une institution nationale sous les ordres des institutions légitimes.. On a eu le cinquième mandat par SIssi l'impératrice ne voulait faire le salut militaire à celui qu'il jugerait indigne de sa génération de maquisard, et là on a des potentats qui ne veulent PAS SE SOUMETTRE A LA LEGITIMITE DU PEUPLE... préférant dealer avec leurs MAITRES... dans la pure tradition de la cinquième république et des réseaux Foccart...

            QUE VENAIT FAIRE LE CHEF D'ETAT MAJOR FRNACAIS A LA VEILLE D'UNE IMPORTANTE DELEGATION MINISTERIELLE QUI A CAPOTE POUR D'AUTRES RAISONS QUE CELLES INVOQUEES....
            Othmane BENZAGHOU

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            • #7
              ce sinistre est sorti du cadre de ses prérogatives
              Bien au contraire, la France est devenue maîtresse dans ce jeu d'ombre de légitimer un pouvoir par une opposition frontale contre elle... Ca a commencé d'ailleurs à l'indépendance pour ne pas dire pendant la révolution... Ce sont les plus virulents contre la France qui au fond masquaient leurs compromissions, car ils ont cherché la légitimité là où ils ne l'avaient pas... La France n'a jamais voulu de légitimité populaire, car elle ne peut pas la contrôler comme une bande de potentats tellement affamés, qu'ils mangent dans la mains de tous ceux qui lancent des subsides....

              D'ailleurs, il n'y a rien d'officieux, c'est les accords d'Evian, et la question du référendum de l'indépendance de l'Algérie était plutôt claire (avec un clin d'oeil aux chiffres "arabes" venus du Mashrek, les chiffres universels venant du Maghreb :


              Jacques Chevalier, ancien de la SDECE, Maire d'Alger, Ministre de la défense pendant la guerre qui entretenaient des relations particulières avec un courant du MTLD qu'on a retrouvé au FLN et qui a été le négociateur entre le GPRA et l'OAS a pris la nationalité algérienne à l'indépendance, est devenu patron du port autonome d'Alger et de la chambre de commerce Franco-Algerienne à l'indépendance et est mort à El Biar dans sa maison royale en 1971...

              Voici ce qu'il écrivait :

              Des penseurs éminents ont dépeint avec une précision et une logique impitoyables le processus qui entraînait l'Algérie vers l'inéluctable et on leur a fait grief de l'avoir dit aussi clairement.

              D'autres, publicistes ou politiciens en mal d'un succès facile, ont monopolisé l'Algérie à leur profit, y cherchant prétexte à leurs effets, mais sans grande idée ni conviction quant à ses lendemains. Leur argumentation, qui puise dans les élans patriotiques et les lieux communs, sans cesse rabâchés, n'apporte rien de nouveau ni de positif dans le débat.

              D'autres aussi prétendent parler au nom des Algériens qui n'expriment qu'une tendance axée sur le passé, nostalgique et anachronique à l'instant même où les bouscule un continent qui naît. C'est le bataillon incorrigible des gens qui ne veulent rien concéder, responsables au premier chef du drame algérien.
              Aux inconditionnels de l'Algérie française, ont succédé les inconditionnels de l'Algérie profondément française, la façade étant sauve, tout se passe dans les profondeurs. On peut remarquer que ce sont les mêmes griefs de ce libéral qui souhaitait que les pieds noirs sortent moins meurtris du drame qui s'est déroulé dans ce pays depuis 1830, son arrière grand père ayant acheté la résidence du Day d'Alger en 1842...
              Dernière modification par ott, 19 avril 2021, 13h23.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                A la lecture du livre de Jacques Chevalier, "Nous algériens", qui militait pour une cohabitation sous l'Algérie française des musulmans et pieds noirs, voilà, ce qu'il écrivit le 14 septembre 1951 :

                Alger, le 14 septembre 1951.
                Monsieur le Gouverneur général,

                Au cours de l'automne 1950, les signataires de la présente note, qui étaient alors membres de l'Assemblée nationale (fonction dont ils se sont depuis volontairement dessaisis), sollicitèrent une audience de votre prédécesseur, M. M. E. NAEGELEN. Cette audience leur était accordée le 16 octobre 1950 à 17 heures en la " Villa des Oliviers ", à El-Biar. A la demande de Si Hachemi Benchenouf était également présent M. Ciosi, directeur du Cabinet chargé des affaires musulmanes.
                Abstraction faite de certaines questions de personnes accessoirement évoquées, l'essentiel de l'échange de vues qui suivit porta sur les divers aspects du problème politique algérien. Nous les rappelons aujourd'hui d'autant plus volontiers qu'aucun compte n'ayant été tenu de nos avertissements et suggestions, les données du problème se sont depuis compliquées et revêtent même à présent un caractère de singulière acuité. Nous déclarâmes notamment à M. Naegelen, que :

                1°: "L'heure nous paraissait venue de " reconsidérer " l'orientation donnée jusqu'alors à la politique française en Algérie, eu égard à certains facteurs dont on ne pouvait ignorer l'importance.
                Sur le plan international, on assistait à une véritable prise de conscience de l'Islam, sorti de sa longue léthargie. Les leaders musulmans ne méconnaissaient pas les motifs qui incitaient les puissances de l'un ou l'autre bloc à rechercher leur alliance; ils appréciaient à sa juste valeur l'atout que ces amitiés intéressées constituaient.
                Dans cet ordre d'idées, il était clair que l'exploitation du nationalisme musulman par la propagande soviétique avait pour but de flatter certaines aspirations, parfois chimériques, et de susciter des complications intérieures chez les nations atlantiques.
                Sur le plan métropolitain, les difficultés économiques et financières, de jour en jour plus perceptibles, provoqueraient des remous sociaux auxquels l'Algérie n'échapperait pas.
                L'impécuniosité grandissante de l'État aboutirait fatalement à un amenuisement de l'aide financière consentie à l'Algérie, voire simplement à un changement dans l'affectation des crédits consentis. Et les transferts de chapitre à chapitre poseraient des problèmes délicats.
                Ils fourniraient notamment l'occasion de remettre en cause les lourds engagements souscrits dans le Statut. Ils mettraient en relief l'inéluctabilité d'un divorce entre les possibilités économiques et les impératifs sociaux, ébranlant ainsi un système insuffisamment adapté aux réalités.
                Sur le plan strictement algérien, le pays en pleine évolution, en pleine crise de croissance politique depuis la mise en application des réformes consécutives à la guerre de 1939-1945 et du Statut voyait une élite de plus en plus nombreuse prendre, elle aussi, conscience de sa personnalité. Elle devenait d'autant plus réceptive aux influences extérieures que son existence ou sa valeur étaient localement ignorées ou sciemment méconnues.

                2° Devant des causes de fièvre, de division et de discorde dont nous ne citons pour mémoire qu'une infime partie, nous déclarâmes qu'il importait avant tout d'armer moralement l'Algérie et de rétablir parmi les diverses collectivités qui la peuplent un climat de confiance, de compréhension, de justice et d'amitié.
                Ainsi, forte de son unité morale, pourrait-elle dominer les difficultés présentes et affronter, unie et apaisée, les spasmes chaotiques qui ébranleraient l'univers.

                3° Pour établir cet indispensable courant de confi ance entre les diverses collectivités, nous suggérions que fût instaurée une politique de rapprochement des élites, axée sur une meilleure connaissance les uns des autres, sur des contacts plus étroits entre évolués musulmans et européens, et sur une loyale et franche collaboration entre les élites musulmanes et l'Administration.
                Ces élites devaient pouvoir exprimer librement leur pensée sans être astreintes à se réfugier pour ce faire dans les colonnes d'un quotidien communiste.
                Dans ce but, nous envisageâmes d'ouvrir un " Dialogue entre Algériens ".
                Vous savez ce qu'il en advint au bout de quelques semaines...

                4° Nous exposâmes que nous considérions les élites musulmanes acquises à notre culture comme des réussites dans l'œuvre entreprise par la France en Algérie.
                Et pourtant, plutôt que de les accueillir avec enthousiasme, plutôt que de les associer intimement à nos efforts pour tenter de résoudre avec elles les innombrables et surhumains problèmes posés par la masse immense qu'il reste à élever, il semblait qu'un incompréhensible aveuglement incitât à pousser ces élites vers d'autres horizons.
                Sans raison, les portes de la Cité leur demeuraient fermées. Alors qu'elles quittaient leur milieu, on leur refusait l'accès du nôtre. Comment s'étonner ensuite qu'elles allassent là où il nous déplaît de les retrouver?
                Comment s'étonner qu'elles formassent les cadres d'une réelle opposition dont nous déplorons l'agressivité politique, alors que ce repli ne s'explique souvent que par une profonde blessure de l'homme dans son amour-propre, -ou mieux, dans sa dignité?

                5° Nous suggérâmes encore que fût appliqué honnête ment le Statut de l'Algérie et loyalement observée la loi française. Le musulman a un sens inné de la justice. Pourquoi lui reprocherait-on de recourir à l'illégalité quand ceux qui lui ont imposé leurs lois les violent parfois cyniquement ?
                Quelle autorité pouvait avoir une Administration, émanation de l'Exécutif, chargée de faire appliquer la loi, quand elle donnait elle-même ouvertement l'exemple de son non-respect?
                L'Administration qui, par ses créatures, contrôlait l'Assemblée algérienne eût pu faire résoudre rapidement l'épineuse question de la Séparation du Culte et de l'État. L'article 56 de la loi du 20 septembre 1947 l'y engageait. Elle préférait néanmoins attendre : sans comprendre que dans un pays en pleine évolution le temps ne résout jamais rien... au contraire.

                6° Enfin, nous insistâmes de façon toute particulière sur le fait que l'accélération chaque jour accrue de l'évolution exigeait une adaptation, à vrai dire une évolution parallèle de la part de l'Administration.
                Il fallait qu'elle révisât certaines méthodes dont la persistance engendrait découragement, amertume et peut-être ressentiment chez les élites musulmanes. Si elle s'y refusait, la désaffection qui s'ensuivrait vis-à-vis de la France ne manquerait pas d'être exploitée par la propagande étrangère toujours à l'affût.
                Ce disant, nous visions les procédés généralement employés au cours des élections. Nous exposâmes notamment que depuis 1945 le truquage électoral dans le deuxième collège s'accentuait de façon si maladroite qu'aussi patientes que fussent les populations, il ne serait plus de mise, sans risque grave, de continuer à recourir dans l'avenir à de tels procédés.
                Le préjudice moral qu'en retirait la France dépassait de beaucoup les inconvénients qui résulteraient de l'accession dans les assemblées de quelques membres de l'opposition.

                Nous demandâmes enfin au Gouverneur général de ne point confondre l'aile pensante musulmane avec quelques trublions et d'abandonner le procédé facile, mais absurde, qui consiste, par mesure de sécurité, à soutenir ou à désigner des analphabètes et des non-valeurs.

                Le Gouverneur général nous remercia de notre exposé, en approuva le fond, se déclara d'accord quant à l'expérience de rapprochement que nous voulions tenter, et nous demanda de le tenir au courant pour suivre nos efforts et au besoin nous aider de son autorité. Par contre, il s'éleva avec véhémence contre les attaques personnelles dont il était l'objet de la part de l'U.D.M.A.

                Rappelant par ailleurs son passé de militant socialiste et de syndicaliste, le Gouverneur général manifesta sa satisfaction de voir deux hommes appartenant à deux collectivités si différentes s'attaquer avec foi à la besogne ingrate et difficile de tenter de vaincre les complexes et les préjugés raciaux.
                Il rappela que tel avait été également son désir. Son message à l'Assemblée algérienne du vendredi 21 mai 1948 l'attestait. Notre entretien prit fin sur cette déclaration. Une espérance était née…

                Un an bientôt se sera écoulé depuis notre entretien du 14 octobre 1950 aux "Oliviers". Économiquement, socialement, politiquement, partout, la situation s'aggrave.
                On demande sans cesse de nouveaux efforts à l'Algérie. Depuis la guerre d'Indochine à laquelle elle contribue héroïquement, jusqu'à ceux, plus lourds encore, que demain peut-être l'Occident sollicitera d'elle.

                Pourtant, hormis notre essai qui nous valut d'abondantes injures, rien n'a été fait pour armer moralement le pays. Le communisme moscoutaire l'a parfaitement compris. Il a saisi au vol l'occasion inespérée que lui offrait cette déception nouvelle et profonde des musulmans devant l'unanimisme administratif des récentes élections.

                L'absence de vision de l'Administration algérienne aura, en quelques jours, provoqué une union que le Parti communiste, des années durant, s'était efforcé en vain de réaliser.

                Il ne faut pas mésestimer le Front algérien ". C'est une conjonction redoutable, désormais inspirée par une nation qui, camouflée sous des prête-noms, livre la guerre à l'Occident. Ceux qui ont adhéré à ce Front l'ont fait moins par conviction que par désespoir. Et la masse musulmane semble accueillir avec sympathie la constitution de ce Front.

                La religion musulmane étant engagée dans le Front algérien, combattre le Front serait interprété par certains comme une manifestation hostile à la religion.
                Les musulmans modérés se trouvent maintenant acculés dans une impasse. Ou adhérer au Front, c'est-à-dire se solidariser avec lui pour condamner ce qu'ils réprouvent, mais supporter du même coup l'hypothèque communiste, ou bien ne pas adhérer au Front et paraître ainsi avaliser la politique routinière de l'Administration, la préfabrication des élus, etc.

                Nous n'avons pas le droit d'enfermer les modérés dans ce dilemme tragique.
                L'Administration doit prendre position pendant qu'il en est temps encore, avant les élections d'octobre. Elle doit se décider à appliquer loyalement le Statut. En particulier, elle doit se prononcer sur la séparation du Culte et de l'État par le dépôt d'un projet provoquant la discussion de l'article 56 du Statut.
                Elle doit modifier sa conception des élections en garantissant et en imposant une stricte liberté du vote.
                Qu'elle songe aux incidents que les communistes, à l'affût de toute occasion d'agitation, ne manqueront pas de provoquer si elle persistait dans ses méthodes antérieures.
                Qu'elle songe que l'O.N.U. siège à présent à trois heures d'Alger et qu'il est de l'intérêt de certains de la voir s'intéresser à nos affaires.
                Qu'elle songe enfin que lorsque l'agitation commence en Algérie, nul ne sait où, quand et comment finira l'aventure...

                Il était de notre devoir de Français et de musulmans de vous avertir de ces choses. Notre rôle d'élus est de vous aider dans votre tâche et de vous dire la vérité, aussi pénible qu'elle puisse être.
                Par l'observation de la loi et d'une stricte justice, vous pouvez encore redresser une situation compromise.
                Permettez-nous de vous conseiller d'axer votre action sur le secteur moral, trop souvent négligé par vos prédécesseurs.
                Chaque jour nous démontre davantage le bien-fondé de ce jugement de GSELL : " La conquête morale du pays tout entier s'imposera d'une manière aussi nécessaire que la conquête matérielle. Malheur aux maîtres de l'Afrique du Nord qui ne sauront pas le comprendre."

                Veuillez agréer, Monsieur le Gouverneur général, l'expression de notre haute et respectueuse considération.

                Si HACHEMI BENCHENOUF
                Ancien député
                Délégué à l'Assemblée algérienne
                Conseiller général

                Jacques CHEVALLIER
                Ancien député
                Délégué à l'Assemblée algérienne
                Conseiller général
                Dernière modification par ott, 19 avril 2021, 17h03.
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  Politique des égards et de la confiance
                  M. Soustelle écrivait
                  (circulaire no 2385 CAC du 5 avril 1955)

                  L'ordre matériel n'est pas tout. La paix des esprits, l'accord des volontés ont besoin de la coopération de tous. Marchander notre confiance à nos concitoyens musulmans serait faire le jeu de nos adversaires.
                  Il appartient donc à tous les Français conscients des nécessités de l'heure (autorités administratives, élus, fonctionnaires de tous ordres, hommes de bonne volonté, quelles que soient leur origine et leur condition) de se convaincre, et de convaincre leurs proches par la parole et par l'exemple, que nous ne triompherons durablement du crime, du fanatisme et de l'erreur que par l'union étroite et confiante de tous les éléments de ce pays.

                  Je suis certain que tous auront à cœur de se donner à cette tâche. Les quelques manifestations de méfiance injustifiée qui m'ont été signalées ne sont peut-être pas sans rapport, chez certains, avec la persistance de cet état d'esprit qu'on appelle aujourd'hui " complexe de supériorité ", si souvent et si durement condamné par les meilleurs artisans de notre oeuvre en Afrique du Nord, notamment par le maréchal LYAUTEY :
                  "Le secret, disait-il, c'est la main tendue, et non la main condescendante, mais la loyale poignée de main d'homme à homme faits pour se comprendre... Adaptons-nous les uns aux autres... La morgue, la distance sont les choses qui se pardonnent le moins... La durée, la fécondité de notre établissement ont comme condition absolue la multiplication de nos rapports avec les indigènes : association agricole, industrielle, association d'affaires, mais surtout association intellectuelle : celle de l'esprit et celle du coeur... "
                  Certes, le "danger du mépris" n'est plus aussi menaçant qu'autrefois. Les expressions malsonnantes de jadis s'entendent de moins en moins. Le tutoiement systématique à l'égard des autochtones tend à disparaître. Les préjugés réciproques se dissipent.

                  Un gros effort reste néanmoins à faire pour que la courtoisie entre vraiment dans les mœurs. On constate parfois encore, de la part de personnes dont la culture laisse à désirer, des paroles ou des gestes désinvoltes, voire grossiers, à l'égard des Français musulmans. De telles attitudes ont pu passer jadis pour l'expression d'une certaine bonhomie bourrue. Aujourd'hui et de plus en plus à mesure que se répandent notre langue et nos concepts, l'autochtone veut être traité avec la même politesse que tout autre.
                  Il tient, légitimement, à sa dignité d'homme. Les blessures d'amour-propre, chez un peuple naturellement fier et imbu des règles de la politesse orientale, sont souvent les plus longues à cicatriser. Un grand pas sera fait le jour où tous les habitants de ce pays se respecteront les uns les autres et se comporteront en conséquence, quelles que soient leur race, leur religion et leur situation sociale. Il n'est pas besoin d'ajouter que les représentants de l'autorité doivent, dans ce domaine, donner l'exemple.

                  En bref, si le " problème algérien " est de nature économique, sociale, politique, il est aussi, et plus encore peut-être, un problème de relations humaines. Cette " politique des égards " nécessaire à la conquête des cœurs n'est d'ailleurs nullement exclusive de la fermeté qui convient dans la défense de l'intérêt général.
                  Loin de s'opposer, autorité et bienveillance sont les caractéristiques des hommes et des États forts, comme renoncement et nervosité sont celles des faibles. Fermer les yeux sur des infractions délibérées à la loi serait un abandon. En faire grief à la communauté à laquelle appartient le coupable serait une injustice.
                  L'immense majorité de ceux qui représentent la France dans ce pays l'ont compris et savent se tenir à égale distance de ces deux excès.
                  Que chacun, dans son comportement quotidien, s'inspire de ces idées et les inspire à ses subordonnés, qu'il s'efforce à la patience et au tact, quelles que soient les difficultés de sa tâche, que nos concitoyens musulmans se sentent traités en égaux comme le veulent les lois et l'esprit de la République, qu'ils constatent surtout que la justice et l'équité s'appliquent à tous sans discrimination : c'est là une condition essentielle de la paix publique et du progrès.
                  Othmane BENZAGHOU

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