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La moitié des Algériens pensent que les femmes représentent une concurrence déloyale sur le marché de l’emploi

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  • La moitié des Algériens pensent que les femmes représentent une concurrence déloyale sur le marché de l’emploi

    Le travail des femmes est encore très mal vu et très mal apprécié en Algérie. C’est du moins ce que démontre une récente vaste étude internationale réalisée sur le marché de l’emploi algérien. La Rédaction d’Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations une copie de cette enquête qui dévoile une certaine frustration chez les demandeurs d’emploi vis-à-vis de l’implication de plus en plus forte des femmes algériennes dans le marché du travail.

    Cette enquête a été réalisée entre novembre 2018 et mars 2019 le cadre général du projet « Building Algerian Youth’s Future – BAYF », proposé et mis en œuvre par Education For Employment en Europe (EFE-Europe) avec l’appui et le financement du gouvernement du Royaume Uni. L’ONG d’Education For Employment est une ONG internationale à but non lucratif motivée par la forte volonté d’améliorer les opportunités d’emploi offertes aux jeunes chercheurs d’emploi dans les pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. Depuis plusieurs années, cette ONG s’est spécialisée dans le traitement de la problématique de l’employabilité des jeunes dans la région MENA avec une approche axée sur la demande du marché de l’emploi.

    De novembre 2018 à mars 2019, 2 160 personnes ont ainsi participé à une étude du marché de l’emploi dans les villes cibles de Ain Salah, Béchar, Bordj Bou Arréridj, Ghardaïa, Illizi (In Amenas), Oran, Ouargla, et Tamanrasset. L’étude s’est développée autour d’un axe de recherche classique et un axe innovant qui a fait appel à un logiciel d’intelligence artificielle adapté spécifiquement pour le projet. La recherche classique a consisté en l’organisation de focus groups et d’entretiens individuels qualitatifs avec des parties prenantes représentatives du secteur privé, institutionnel et académique, et la distribution d’enquêtes quantitatives auprès de 1 475 demandeurs d’emploi. L’outil d’intelligence artificielle a permis de recueillir et d’analyser plus de 30 000 offres d’emploi actuelles en Algérie dont 4 824 dans les wilayas ciblées par l’étude, en termes de répartition géographique, métiers, professions, compétences demandées et niveaux d’éducation requis.

    Les résultats de cette enquête ont démontré qu’en Algérie, un homme sur deux pense que les femmes représentent une forme de concurrence sur le marché de l’emploi. Ces hommes ont énuméré plusieurs causes qui laissent apparaître les femmes comme potentielle menace sur le marché de l’emploi pour les hommes. Le ressenti que les femmes sont en concurrence avec les hommes sur le marché de l’emploi est motivé pour 38% des répondants par le fait que les femmes sont favorisées lors des recrutements.

    Ce sentiment est basé sur un amalgame d’idées reçues, comme par exemple l’idée que les recruteurs sont généralement des hommes (les patrons), les femmes usant alors de leur charme pour séduire les recruteurs ou l’inverse. 25% des hommes chômeurs algériens pensent que les femmes acceptent des salaires plus bas que le salaire du marché et / ou que le salaire des hommes. 14% de ces hommes pensent que les femmes acceptent les situations de précarité d’emploi (dont 4% ne pas être déclarées).

    Ces hommes pensent aussi que les femmes acceptent toute offre d’emploi à toute condition créant ainsi un favoritisme des femmes par les recruteurs qui veulent offrir de bas salaires ou faire faire à leurs salariés des taches très complexes, risquées ou ingrates. 20% des chômeurs hommes trouvent que les femmes sont avantagées car elles n’ont pas l’obligation du service militaire.

    L’étude sur l’emploi et le chômage en Algérie menée dans le cadre du « Building Algerian Youth’s Future – BAYF » dévoile également la complexité entretenue par la société algérienne vis-à-vis du travail des femmes. Si officiellement, 72% des répondants hommes et femmes se sont dit favorables pour une femme active dans la société, seulement 57% des hommes pensent tout de même que la femme doit participer au côté de l’homme dans la vie professionnelle et économique.

    En revanche, il a été observé que les opposants au travail des femmes ne sont pas uniquement des hommes, mais comptent également 11% de femmes qui se disent pour les femmes au foyer car la tradition ou la religion l’exigent, ou afin d’éviter des conflits avec leur conjoint ou famille. Les femmes conservatrices interviewées lors du projet BAYF se trouvent essentiellement dans les wilayas de Ghardaïa (12%), Bordj Bou Arréridj (11%) et Tamanrasset (20%).

    Il est à signaler en outre que 52% des personnes interrogées dans le cadre de la même enquête déclarent que la nécessité d’augmentation des revenus des ménages passe forcément par le travail de tous les membres en âge et en force de le faire. 33% croient en l’égalité des femmes et des hommes et conçoivent que la femme comme l’homme doit travailler pour réaliser un accomplissement personnel et une autonomie. D’ailleurs, 9% des répondants disent être issus de familles ou régions où la femme a toujours été un maillon dans la vie professionnelle. Les personnes qui se disent favorables au travail des femmes ont malgré tout fixé certaines conditions sur les types de métiers qui sont tolérés et jugés convenables pour les femmes. Ainsi, 25% d’entre eux déclarent enfin que le métier d’enseignante ou institutrice dans l’éducation nationale est correct selon leur valeur.

    ALGERIEPART PLUS
    Dernière modification par wahrani, 21 avril 2021, 00h06.

  • #2
    Normal , avec un taux de chômage des plus élevés , les femmes sont surement la cause , si toutes les femmes restaient a la maison , tous les hommes auraient un job , pas vrai ?

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