6 avril 2021
La semaine écoulée a été riche en évènements. Je fus apostrophé par pas moins de deux figures emblématiques de la confrérie des « Yetnahaw Gaa » (Il faut tous les enlever). J’ai récemment répondu au premier qui n’est autre que le physicien de Rachad, l’homme à la recherche du chat de Schrödinger, l’intellectuel perdu dans l’espace-temps. Quant à l’autre je ne me souviens plus de son nom.
Par Ahmed Bensaada
– Vous savez, le type avec une moustache qui passe son temps à discuter avec ses copains dans une radio sur le Net.
– Oui, toujours les mêmes. Une vraie consanguinité intellectuelle, tous des petits clones avec ou sans moustaches d’ailleurs.
– Mais oui, vous le connaissez! Le trotskyste qui est devenu par je ne sais quel miracle ultra-néolibéral et dont la fille passe sur Fr24 en anglais.
– Quelle radio? Radio… Radio M, je pense.
– Que veut dire M?
– Aucune idée. Peut-être M comme Mercenaire ou comme Magouille. Je ne pourrais pas vous dire. L’autre fois, un internaute m’avait même suggéré Radio M***, mais je lui ai dit que je ne lui permettrais jamais de baisser le niveau du débat vers les « lieux d’aisance » même si eux y ont élu domicile.
– Oui, exactement. C’est lui, Ihsane Al Kadi. Pourtant, reconnaissons qu’il a un joli nom, un nom si mignon que je ne devrais pas l’oublier.
Bref, revenons à nos moutons. Euh, pardon, à nos intellectuels. Lors d’une émission sur l’économie algérienne sur Radio M, l’ex-trotskyste moustachu me traita de « barbouze » avec une incroyable animosité. Pourtant, je n’ai rien à voir avec l’économie et je n’ai jamais travaillé à Wall Street ni à la City de Londres. D’ailleurs, à peine si je sais utiliser un guichet automatique.
Cliquez sur le lien pour visionner la vidéo
Mais au fait, que veut dire « barbouze »?
Selon le Larousse, le mot « barbouze » possède deux sens : soit il s’agit d’une « barbe » (nom féminin), soit il désigne un membre d’une police secrète ou parallèle, ou d’un service d’espionnage (nom masculin). Pour le dictionnaire du CNRTL, il peut aussi s’agir d’une « personne barbue ». Ainsi, la barbouzerie serait un acte commis par un barbouze.
Comme je n’ai pas de barbe (juste une petite moustache comme lui), j’en déduis qu’il insinuait que j’étais en service commandé. Un genre d’agent secret 008 (007 étant déjà pris), à la solde de forces occultes. Tiens donc, le physicien de Rachad m’avait servi la même soupe dans sa jacasserie cyberspatiale. Se seraient-ils concertés? Possible. Parait-il qu’ils sont copain-copain. Le beurre sur le miel, comme dit ma vénérable maman. Le prochain slogan du Hirak? « Mourad–Ihsane, khawa–khawa! » (frère–frère), ou encore mieux, « Radio M–Rachad, Ikhwane – Ikhwane! » (Frères – Frères). Bien entendu, toute ressemblance avec une organisation bien connue est purement fortuite).
Je dois avouer qu’en faisant mes recherches sur les « ténors du Hirak », j’ai trouvé de nombreuses informations compromettantes en relation avec le financement de Radio M. Je n’ai pas voulu les publier, même après le manque de respect flagrant envers ma personne lors de l’émission avec M. Bouchachi comme invité. Il avait sciemment évité de lui parler de mon livre alors qu’il faisait le buzz et m’a lancé une invitation sous forme de sarcasme.
Mais, maintenant, puisqu’il a décidé d’ouvrir les hostilités, il devient impératif de démontrer, preuves à l’appui, qui de nous deux est un « barbouze ». Moi ou lui?
Le programme EBTICAR-MEDIA
En janvier 2014, Canal France International (CFI) a signé deux contrats importants avec l’Union européenne (UE), d’un montant global de 2,7 millions d’euros.
Une enveloppe de 1,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros de l’UE) a été attribuée au premier qui est dédié à l’accompagnement et le développement de médias syriens indépendants, principalement par le biais de formations. Dans le cadre de ce projet, le CFI a aménagé un centre de médias, le Syrian Media Incubator, dans la ville turque de Gaziantep, à 60 km de la frontière syrienne.
Le second contrat, d’une durée de trois ans (2014-2016) est destiné au financement de projets « visant à développer l’information en ligne » dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Doté d’un budget de 1,5 millions d’euros, le programme ciblait neuf pays arabes dont, évidemment, l’Algérie. Cette somme a servi à financer des projets « portés par des médias privés ou associatifs » ou par « de nouveaux médias d’information en ligne indépendants ».
En avril 2014, le CFI lança le premier appel à propositions dans le cadre de EBTICAR-MEDIA, dont le premier mot est l’acronyme de « E-Booster for Technical and Innovative Contents in the Arab Region ». Ebticar veut aussi dire « innovation » en arabe.
Il faut savoir que les projets sélectionnés ont obtenu des subventions dont le montant varie entre 20 000 et 80 000 euros.
Les 8 et 9 juillet 2014, le jury d’EBTICAR s’est réuni à Marseille dans le but de sélectionner les projets qui bénéficieront de leur financement.
Onze projets ont été finalement retenus:
New Syrian Voices (Syrie)
Visualizing X (Liban)
Mada Masr Super Desk (Égypte)
Radio M(Algérie)
Inkyfada (Tunisie)
Mashalla News (Liban)
Collective Photo Documentary (Liban)
Tunisie Bondy Blog et Speak out Tunisia (Tunisie)
ARIJ (Jordanie)
Webticar (Tunisie)
Arablog (Trans-Arabe)
On voit bien que le projet « Radio M » est le seul projet algérien accepté en 2014. Et comme les dix autres projets, il a reçu entre 20 000 et 80 000 euros.
Lors des deux jours de sélection à Marseille, les candidats ont participé à des ateliers de formation dans le but de favoriser leur réseautage, activité qui s’est poursuivie par la suite.
En 2015, Nejma Rondeleux, journaliste et coordonnatrice de Radio M à l’époque, explique sur les colonnes du Quotidien d’Oran ce à quoi a servi cette subvention du CFI:
« Grâce à la subvention Ebticar-Media – accordée par Canal France International (CFI) et l’Union européenne pour le développement des médias en ligne dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient – décrochée par Radio M en juillet dernier, à l’issue du premier appel à proposition, la webradio algéroise est en train de s’équiper d’un vrai studio. »
Il faut dire que Mme Rondeleux avait déjà expliqué cela dans une vidéo tournée à Beyrouth en 2014 :
« L’idée avec cette subvention que l’on va obtenir de EBTICAR, c’est d’étendre notre grille de programme, de s’équiper d’un studio en bonne et due forme avec des caméras parce qu’on aimerait faire de la radio filmée, insonorisée, de former aussi des journalistes sur la radio, avoir des techniciens. »
Ihsène Al Kadi et le concept de « barbouzerie »
Cliquez sur le lien visionner la vidéo
Dans le rapport 2015 de CFI, Soumia Ferkali, animatrice à Radio M, déclare:
« La subvention d’EBTICAR nous a permis de franchir deux étapes importantes : lancer notre propre site et développer notre studio ».
En résumé, Radio M a reçu de CFI un financement qui se situe entre 20 000 et 80 000 euros. D’après l’utilisation déclarée de cette subvention (studio professionnel, formation des journalistes, techniciens, site web), on peut admettre qu’elle est plus proche du maximum que du minimum. Rappelons à cet effet le montant de 60 000 US$ octroyé en 2015 par la NED (National Endowment for Democracy) pour la mise en place de Radio RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), un projet moins ambitieux que celui de Radio M.
La semaine écoulée a été riche en évènements. Je fus apostrophé par pas moins de deux figures emblématiques de la confrérie des « Yetnahaw Gaa » (Il faut tous les enlever). J’ai récemment répondu au premier qui n’est autre que le physicien de Rachad, l’homme à la recherche du chat de Schrödinger, l’intellectuel perdu dans l’espace-temps. Quant à l’autre je ne me souviens plus de son nom.
Par Ahmed Bensaada
– Vous savez, le type avec une moustache qui passe son temps à discuter avec ses copains dans une radio sur le Net.
– Oui, toujours les mêmes. Une vraie consanguinité intellectuelle, tous des petits clones avec ou sans moustaches d’ailleurs.
– Mais oui, vous le connaissez! Le trotskyste qui est devenu par je ne sais quel miracle ultra-néolibéral et dont la fille passe sur Fr24 en anglais.
– Quelle radio? Radio… Radio M, je pense.
– Que veut dire M?
– Aucune idée. Peut-être M comme Mercenaire ou comme Magouille. Je ne pourrais pas vous dire. L’autre fois, un internaute m’avait même suggéré Radio M***, mais je lui ai dit que je ne lui permettrais jamais de baisser le niveau du débat vers les « lieux d’aisance » même si eux y ont élu domicile.
– Oui, exactement. C’est lui, Ihsane Al Kadi. Pourtant, reconnaissons qu’il a un joli nom, un nom si mignon que je ne devrais pas l’oublier.
Bref, revenons à nos moutons. Euh, pardon, à nos intellectuels. Lors d’une émission sur l’économie algérienne sur Radio M, l’ex-trotskyste moustachu me traita de « barbouze » avec une incroyable animosité. Pourtant, je n’ai rien à voir avec l’économie et je n’ai jamais travaillé à Wall Street ni à la City de Londres. D’ailleurs, à peine si je sais utiliser un guichet automatique.
Cliquez sur le lien pour visionner la vidéo
Mais au fait, que veut dire « barbouze »?
Selon le Larousse, le mot « barbouze » possède deux sens : soit il s’agit d’une « barbe » (nom féminin), soit il désigne un membre d’une police secrète ou parallèle, ou d’un service d’espionnage (nom masculin). Pour le dictionnaire du CNRTL, il peut aussi s’agir d’une « personne barbue ». Ainsi, la barbouzerie serait un acte commis par un barbouze.
Comme je n’ai pas de barbe (juste une petite moustache comme lui), j’en déduis qu’il insinuait que j’étais en service commandé. Un genre d’agent secret 008 (007 étant déjà pris), à la solde de forces occultes. Tiens donc, le physicien de Rachad m’avait servi la même soupe dans sa jacasserie cyberspatiale. Se seraient-ils concertés? Possible. Parait-il qu’ils sont copain-copain. Le beurre sur le miel, comme dit ma vénérable maman. Le prochain slogan du Hirak? « Mourad–Ihsane, khawa–khawa! » (frère–frère), ou encore mieux, « Radio M–Rachad, Ikhwane – Ikhwane! » (Frères – Frères). Bien entendu, toute ressemblance avec une organisation bien connue est purement fortuite).
Je dois avouer qu’en faisant mes recherches sur les « ténors du Hirak », j’ai trouvé de nombreuses informations compromettantes en relation avec le financement de Radio M. Je n’ai pas voulu les publier, même après le manque de respect flagrant envers ma personne lors de l’émission avec M. Bouchachi comme invité. Il avait sciemment évité de lui parler de mon livre alors qu’il faisait le buzz et m’a lancé une invitation sous forme de sarcasme.
Mais, maintenant, puisqu’il a décidé d’ouvrir les hostilités, il devient impératif de démontrer, preuves à l’appui, qui de nous deux est un « barbouze ». Moi ou lui?
Le programme EBTICAR-MEDIA
En janvier 2014, Canal France International (CFI) a signé deux contrats importants avec l’Union européenne (UE), d’un montant global de 2,7 millions d’euros.
Une enveloppe de 1,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros de l’UE) a été attribuée au premier qui est dédié à l’accompagnement et le développement de médias syriens indépendants, principalement par le biais de formations. Dans le cadre de ce projet, le CFI a aménagé un centre de médias, le Syrian Media Incubator, dans la ville turque de Gaziantep, à 60 km de la frontière syrienne.
Le second contrat, d’une durée de trois ans (2014-2016) est destiné au financement de projets « visant à développer l’information en ligne » dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Doté d’un budget de 1,5 millions d’euros, le programme ciblait neuf pays arabes dont, évidemment, l’Algérie. Cette somme a servi à financer des projets « portés par des médias privés ou associatifs » ou par « de nouveaux médias d’information en ligne indépendants ».
En avril 2014, le CFI lança le premier appel à propositions dans le cadre de EBTICAR-MEDIA, dont le premier mot est l’acronyme de « E-Booster for Technical and Innovative Contents in the Arab Region ». Ebticar veut aussi dire « innovation » en arabe.
Il faut savoir que les projets sélectionnés ont obtenu des subventions dont le montant varie entre 20 000 et 80 000 euros.
Les 8 et 9 juillet 2014, le jury d’EBTICAR s’est réuni à Marseille dans le but de sélectionner les projets qui bénéficieront de leur financement.
Onze projets ont été finalement retenus:
New Syrian Voices (Syrie)
Visualizing X (Liban)
Mada Masr Super Desk (Égypte)
Radio M(Algérie)
Inkyfada (Tunisie)
Mashalla News (Liban)
Collective Photo Documentary (Liban)
Tunisie Bondy Blog et Speak out Tunisia (Tunisie)
ARIJ (Jordanie)
Webticar (Tunisie)
Arablog (Trans-Arabe)
On voit bien que le projet « Radio M » est le seul projet algérien accepté en 2014. Et comme les dix autres projets, il a reçu entre 20 000 et 80 000 euros.
Lors des deux jours de sélection à Marseille, les candidats ont participé à des ateliers de formation dans le but de favoriser leur réseautage, activité qui s’est poursuivie par la suite.
En 2015, Nejma Rondeleux, journaliste et coordonnatrice de Radio M à l’époque, explique sur les colonnes du Quotidien d’Oran ce à quoi a servi cette subvention du CFI:
« Grâce à la subvention Ebticar-Media – accordée par Canal France International (CFI) et l’Union européenne pour le développement des médias en ligne dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient – décrochée par Radio M en juillet dernier, à l’issue du premier appel à proposition, la webradio algéroise est en train de s’équiper d’un vrai studio. »
Il faut dire que Mme Rondeleux avait déjà expliqué cela dans une vidéo tournée à Beyrouth en 2014 :
« L’idée avec cette subvention que l’on va obtenir de EBTICAR, c’est d’étendre notre grille de programme, de s’équiper d’un studio en bonne et due forme avec des caméras parce qu’on aimerait faire de la radio filmée, insonorisée, de former aussi des journalistes sur la radio, avoir des techniciens. »
Ihsène Al Kadi et le concept de « barbouzerie »
Cliquez sur le lien visionner la vidéo
Dans le rapport 2015 de CFI, Soumia Ferkali, animatrice à Radio M, déclare:
« La subvention d’EBTICAR nous a permis de franchir deux étapes importantes : lancer notre propre site et développer notre studio ».
En résumé, Radio M a reçu de CFI un financement qui se situe entre 20 000 et 80 000 euros. D’après l’utilisation déclarée de cette subvention (studio professionnel, formation des journalistes, techniciens, site web), on peut admettre qu’elle est plus proche du maximum que du minimum. Rappelons à cet effet le montant de 60 000 US$ octroyé en 2015 par la NED (National Endowment for Democracy) pour la mise en place de Radio RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), un projet moins ambitieux que celui de Radio M.
Commentaire