L’affaire des Algériens bloqués à Roissy devient une véritable humiliation pour la diaspora algérienne à l’étranger
La diaspora algérienne n’a aucune valeur aux yeux des autorités de l’Etat algérien. Et l’affaire des Algériens bloqués à la zone internationale de l’aéroport de Roissy en est une parfaite illustration. Cette affaire est devenue un véritable casse-tête juridique pour les autorités françaises. La justice française vient une nouvelle fois de réagir en expliquant que c’est un problème qui dépasse les compétences de l’Etat français puisque c’est leur propre pays, l’Algérie, qui leur avait refusé l’accès au territoire national.
Le 22 avril dernier, le tribunal administratif de Paris a rendu une nouvelle décision dans laquelle il explique que les autorités françaises ne sont aucunement responsables du dénouement malheureux de ces ressortissants algériens abandonnés à leur triste sort dans une zone de transit de l’aéroport de Roissy. Pour rappel, un groupe de 25 Algériens, en provenance de Grande-Bretagne, s’était retrouvé bloqué le 26 février dans la zone internationale de Roissy. Les autorités algériennes avaient refusé de les laisser embarquer sur un vol d’Air Algérie en raison de la suspension, depuis mars 2020, de toute liaison aérienne ou maritime avec le reste du monde en raison de la pandémie de Covid-19.
La majorité de ce groupe d’Algériens a depuis quitté le territoire français. Seuls 5 Algériens sont toujours à Roissy, ont indiqué les autorités aéroportuaires françaises. « Les cinq ressortissants algériens venus de Grande Bretagne n’étaient pas maintenus en zone d’attente puisqu’il n’y avait aucune décision de placement ou de maintien (dans cette zone) prise à leur encontre », a indiqué à ce propos le dernier référé du tribunal administratif de Paris.
« Ils n’ont pas sollicité leur entrée sur le territoire français, ont refusé la proposition faite par la compagnie Air Algérie de les acheminer vers un nouveau pays de destination et restent, selon les écritures du préfet de police, de leur plein gré dans la zone de transit international dans le but de faire pression sur les autorités algériennes afin de pouvoir se rendre en Algérie », ajoute encore ce référé du tribunal dont un extrait a été publié lundi dans un tweet de la préfecture de police de Paris.
En clair, ce sont les autorités algériennes qui sont pleinement responsables du malheureux sort qui a été réservé à ces ressortissants algériens dont les souffrances et les dramatiques conditions de vie à l’aéroport de Roissy ont soulevé l’indignation de nombreux députés français et plusieurs titres de la presse française. « Leur quotidien est un enfer », a dénoncé récemment le député du Val-d’Oise Aurélien Taché dans une lettre adressée le 14 avril à Emmanuel Macron et consultée par l’AFP. « Ils dorment à même le sol, souffrent de carences alimentaires, d’absence de soins médicaux essentiels », a écrit Aurélien Taché, appelant le chef de l’État à entamer un processus bilatéral actif et concret pour permettre le rapatriement de ces personnes.
De cette histoire, c’est la diaspora algérienne qui en sort totalement humiliée car l’Etat algérien a démontré au vu et au su du monde entier qu’il traite ses ressortissants établis à l’étranger comme de vulgaires malfrats. Rejetés, méprisés, coincés dans des pays étrangers à la merci de la générosité des autorités étrangères, les ressortissants algériens ont été clochardisés à cause de cette fermeture bête et méchante des frontières du pays. Aucun autre pays n’a traité ses propres ressortissants avec autant de dégoût. Aucun autre pays n’a fermé ses portes au nez de ses ressortissants bloqués ou établis à l’étranger.
L’Article 49 de la nouvelle Constitution Algérienne approuvée en 2020 indique clairement que tout citoyen a le droit de choisir librement le lieu de sa résidence et de circuler
librement sur le territoire national. Le droit d’entrée et de sortie du territoire national lui est garanti. Toute restriction à ces droits ne peut être ordonnée que pour une durée déterminée par une décision motivée de l’autorité judiciaire ».
La liberté de circulation est également garantie par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme depuis 1948. Ces lois fondamentales sont quotidiennement violées par le régime algérien qui a instrumentalisé la crise sanitaire pour transformer les frontières du pays en un bien personnel relevant seulement de son domaine privé.
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