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Telles que gérées actuellement, nos entreprises publiques ne pourront jamais être performantes

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    Telles que gérées actuellement, nos entreprises publiques ne pourront jamais être performantes

    Par Nordine Grim -
    14 septembre 2021 / 12 :46




    Dans l’état actuel de son organisation, le secteur public économique algérien est il en mesure de permettre aux cadres dirigeants des EPE, de mettre les entreprises qui les emploient sur le chemin de la performance ? Mis à part les quelques grandes sociétés restées sous le giron de l’Etat dans certains pays européens, mais dont la gestion est confiée à des « tops managers », on ne connait pas d’entreprises publiques, en Algérie comme ailleurs, qui réalisent des performances exceptionnelles. Toutes sans exception sont en effet suspendues aux subsides de l’Etat pour compenser leurs pertes. Et comme les États ne sont plus aussi riches qu’ils l’étaient par le passé, ces entreprises ne sont même plus renflouées régulièrement, ce qui exacerbe chaque année un peu plus leur fragilité. L’État propriétaire ne se comporte pas comme un patron qui doit veiller au bon fonctionnement de son entreprise et à sa rentabilité, mais comme un superviseur distant et peu ou, pas du tout, impliqué dans le destin managérial son entreprise, se contente de les autoriser à poursuivre leurs activités en dépit de leurs totales déstructurations.

    Entre une société privée dans laquelle, une ou plusieurs personnes physiques, ont pris le risque d’engager leur propre argent et dont le maintien en activité dépend de ses seuls résultats managériaux et une EPE dont l’Etat propriétaire peut décider de la poursuite de son activité, même si elle est faillite, la manière de concevoir le management des entreprises n’est effectivement pas la même, selon que l’on soit patron d’une société privée ou seulement tuteur (ministre) d’une entreprise publique économique pompeusement auréolée du titre bien fictif de société par actions. C’est une question fondamentale qui s’est effectivement posée à la veille du passage à l’autonomie des entreprises publiques opérée en 1990, à laquelle les législateurs avaient tenté de répondre en établissant, notamment, une distinction entre, d’un coté, l’Etat propriétaire du capital, et de l’autre, les managers, chargés de leur gestion courante (cadres dirigeants et administrateurs). Le législateur a fait de sorte que les relations juridiques entre ces deux parties, soient régies par le Code de Commerce, au même titre que les sociétés privées, mais avec la différence de taille qui consiste à empêcher les PDG et les administrateurs, de détenir comme leurs collègues du privé, des parts du capital social des entreprises dont on leur a confiés la gestion.N’étant pas contraints de miser, comme l’exige pourtant le Code de Commerce, leur propre argent dans l’entreprise, les PDG et administrateurs des EPE, ne sont soumis au risque de perdre l’argent qu’ils placés dans le capital social de ces sociétés. Ils auront tout de même les attributs du propriétaire, au moyen de clauses juridiques artificielles, insérées dans un code de commerce complètement coupé des réalités du terrain.
    N’étant pas propriétaires du capital des entreprises dans lesquelles l’Etat les a placés, les PDG des EPE ne sont en réalité que de simples salariés et les administrateurs, des représentants fictifs et sans pouvoirs réels. Ces derniers se contentent d’empocher des tickets de présences aux réunions des six conseils d’administration autorisés et de minables tantièmes lorsque l’entreprise parvient exceptionnellement à engranger des profits.De cette situation anti économique, résulteront le dilettantisme et la fuite de responsabilité qui caractérisent bon nombre de responsables d’entreprises publiques. Sans motivation pécuniaire et sans pouvoirs de gestion réels, les cadres dirigeants et les administrateurs des EPE, ne s’aventurent presque jamais à prendre des risques managériaux, quand bien même, ces derniers seraient vitaux pour l’entreprise. Ils savent qu’ils n’ont rien à y gagner en cas de réussite, mais par contre beaucoup à perdre (limogeage et poursuites judiciaires) au cas où leurs initiatives venaient à échouer. En cas de mauvais résultats, il n’est en effet pas aisé de situer les responsabilités, tant les carences constatées sont souvent la conséquence de ce mode gestion virtuel perméable aux injonctions des autorités politiques et administratives, qui ne laissent généralement aucune trace écrite. Quand l’affaire est grave ce sont évidemment les gestionnaires qu’on incrimine et incarcère avec une facilité déconcertante. Cette tradition qui consiste à sacrifier les managers, a été héritée de « l’Algérie socialiste » des années 70 et 80 n’est pas prête à prendre fin, tant les intérêts des uns et des autres sont divergents. . Mais en règle générale, les dirigeants politiques algériens feront preuve d’une troublante clémence à l’égard des chefs d’entreprises publiques qui cumulent des bilans déficitaires sur plusieurs années, sans jamais être inquiétés par leurs tutelles qui peuvent être, selon les cas, des ministères, des sociétés de gestion de participations (SGP) ou des directoires de holdings publics. Cette relation de copinage entre les représentants de l’Etat propriétaire et certains gestionnaires d’EPE continue à tirer les résultats des entreprises publiques vers la bas.En effet, en raison de l’interaction entre le système politique et le système économique qui a toujours caractérisé la gestion du entreprises publiques, les autorités algériennes ont toujours eu tendance à croire qu’en critiquant la gestion des EPE ou en mettant fin aux fonctions d’un PDG, elles se critiquaient elles mêmes, en touchant à personnes qu’elles avaient elles mêmes placées à la tête de ces sociétés. C’est sans doute ce qui explique les hésitations de l’Etat à engager des poursuites judiciaires, comme l’exige le Code de Commerce, à l’encontre des dirigeants d’EPE en faillites, comme s’ils craignaient que les investigations des tribunaux mettent en évidence, leur influence sur les résultats incriminés (immixtion dans la gestion, injonctions diverses, non compensation de sujétions de service public, créances impayées, etc.). Autant de circonstances atténuantes qui pourraient être retournées contre eux par les tribunaux, redoutent-ils !Le malaise managérial du secteur public économique réside en réalité dans ce mode de gestion virtuel, dans lequel les réformes de 1988 l’ont enfermé, pour des raisons politiques. Le rapport de force étant en faveur de personnes franchement hostiles à la liberté d’entreprendre, les réformateurs n’avaient en effet trouvés que cette formule à leur offrir, le temps pensaient-ils, que les mentalités évoluent. Si la mentalité a quelque peu changé chez les managers qui réclament davantage de pouvoirs et de liberté d’entreprendre, la classe dirigeante algérienne a, par contre, gardé le même archaïsme et la même hostilité, à l’égard des ruptures systémiques et de tout ce qui peut faire basculer l’Algérie dans une authentique économie de marché. Selon la formule érigée en crédo par la classe politique au pouvoir « seuls des changements dans la continuité sont tolérés » !!Cette rupture avec le mode de gestion précédent est pourtant indispensable, pour ne pas dire vitale, si on veut vraiment impulser une nouvelle dynamique au secteur des entreprises publiques qui n’est plus que l’ombre de lui-même, tant il a accumulé de déficits. C’est une rupture qui ne pourrait être effective que dans la mesure où la question fondamentale des droits de propriété des cadres dirigeants des EPE (PDG, administrateurs) est réglée, selon les critères du management universel, qui ne conçoit pas qu’une société par actions soit dirigée par des personnes qui ne disposent pas d’une part personnelle du capital de la société concernée. Ce qui n’est qu’une évidence, ne l’est malheureusement pas chez nous, où des personnes qui n’ont pas misé un seul centime dans l’entreprise, continuent à la diriger de l’extérieur, en actionnant ses gestionnaires, qui n’ont aucune possibilité de remettre en cause leurs instructions. . Tant que les entreprises publiques économiques continueront à être perçues comme des entités appartenant exclusivement à l’Etat, c’est à dire à tout le monde, mais en réalité à personne, il ne sera jamais possible d’en faire des firmes, performantes qui créent de la richesse et des emplois. Sans ce pré-requis continueront à appauvrir le pays en vivant éternellement sur le dos des contribuables

    algerie-eco

  • #2
    Cette rupture avec le mode de gestion précédent est pourtant indispensable, pour ne pas dire vitale, si on veut vraiment impulser une nouvelle dynamique au secteur des entreprises publiques qui n’est plus que l’ombre de lui-même, tant il a accumulé de déficits.

    Je vous dirais Franchement que l' entreprise publique chez nous, n' a aucun avenir , elles seront toujours déficitaires
    J' aime bien savoir si il ya au moins une qui dégage des bénéfices et surtout aucun déficits
    Je pense qu il faut garder certaines entreprises pour l équilibre de la société civile

    Sonatrach sonelgaz les eaux.

    Sachez que pendant les années de industrialisation
    De Abdeslam
    Il ne fallait pas parler de rentabilité
    Mais de taux d' emploi


    Gone with the Wind.........

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    • #3
      Tiliwine

      Certes , la rupture est effectivement indispensable , mais comment y procéder ? Faudrait peut-etre remonter aux années Chadli pour se souvenir que ce problème est récurrent . Chadli avait bien compris les causes et voulait réellement changer les choses sur bien des points à commencer par le changement des responsabilités humaines à tout les niveaux et l'on se rappellera ce slogan très impactant dans la presse et à la tv et aussi dans les esprits des populations : " L'homme qu'il faut à la place qu'il faut ". Mais les tenants des koursis ne l'entendaient pas de cette façon et les efforts de Chadli furent restés lettres mortes et voeux pieux .

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      • #4
        Va falloir tout privatiser.
        Les états modernes ne font plus les épiciers.

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        • #5
          Il y a eu deux fautes majeures qui ont été commises:

          ​​​​​​- Les privatisations dans les années 90 qui ont détruit 500000 emplois industriels et qui ont transformé les entreprises en importateur. A l'exception de cevital.

          ​​​​​​- le soutien massif aux entreprises publiques restantes sans aucun contrat d'objectif durant les années boutef pour acheter la paix social.

          Il reste quelques bijoux de famille que je pense prisativables. Les deux opérateurs de télécommunications, consider, fertial, sonelgaz ........ Et queiques autres dont le grand tabou sonatrach....

          On peut très bien privatiser y compris sonatrach, mais cette approche de privatisation doit être prise dans sa globalité de façon à maintenir l'emploi, sécuriser les équilibres de la balance commerciale et garantir le service sur l'ensemble du territoire.



          « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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          • #6
            Non je suis contre la privatisation car elle n'engendrera pas l'émergence des capacités intellectuelles et technologiques mais seulement la main mise sur les richesses actuelles par des puissants en frics . Il faut absolument déployer une nouvelle politique qui permettrait de mettre en valeurs les élites , les ingénieurs ....et ne pas les mettre au rencart et / ou à leurs conférer des postes subalternes sans possibilités d'initiatives et d'inovations . Mais c'est un rêve actuellement .

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