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Derrière la polémique mémorielle, l’isolement et la fragilité d’un régime

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  • Derrière la polémique mémorielle, l’isolement et la fragilité d’un régime

    Rien n’a été dit par Macron sur le pouvoir algérien qui n’ait déjà été dit, partagé et crié haut et fort en Algérie même. Il en a seulement pris avantage pour pousser jusqu’à semer le doute sur les fondements d’une nation algérienne.

    S’il s’est permis de le faire, ou a cru, pour des calculs électoralistes, devoir le faire, c’est parce que le discrédit du régime algérien est tel qu’il rejaillit sur l’image de tout le pays et que, pour cette raison, il ne se trouve plus personne en France pour le défendre alors même que sa guerre de libération puis ses tentatives de développement et de lutte pour le rééquilibrage des rapports Nord/Sud, malgré leurs errements, lui avaient valu la sympathie de larges secteurs de l’opinion française, notamment nombre de ses intellectuels.

    Les pratiques autoritaires et la prédation industrielle de ses ressources par un système politico-militaire ont fini par dilapider tout le capital de sympathie dont bénéficiait le pays et lui aliéner tous ses soutiens. Pire, ils ont justifié, à postériori, les thèses revanchardes de l’extrême droite et des tenants de « L’Algérie française » en leur fournissant, rétroactivement, l’alibi d’une « république bananière » caricaturale. Remuer le couteau dans la plaie des tares du régime pour jeter le discrédit sur tout le parcours libérateur du pays procure dorénavant un avantage électoral. Le régime algérien porte une part importante de responsabilité dans ce glissement de l’opinion française.

    La désespérance que ce régime a introduit dans la société algérienne est telle que nombre de ses citoyens identifient les figures militaires et civiles de ce système à des « colons » et le crient dans les manifestations. Il ne sert à rien de s’offusquer d’un tel anachronisme qui exprime plutôt la violence d’un ressenti. Il faut surtout s’inquiéter des effets de réel des ressentis et représentations qui peuvent miner l’édifice national de son intérieur.

    Le discrédit du système politico-militaire algérien est tel que, par ricochet, il a abouti à crédibiliser la monarchie marocaine sur la scène internationale et à faire occulter la dimension corrompue et autoritaire d’un Makhzen archaïque.

    Mais au-delà de ses « ennemis traditionnels », l’Algérie s’est isolée même dans ses bastions stratégiques comme en Afrique où le retour en force du Maroc a entrainé dans son sillage celui d’Israël illustré par son siège comme observateur à l’Union Africaine au moment même où ce pays s’ancrait toujours plus à l’extrême droite raciste déniant tout droit aux Palestiniens.


    L’Algérie « l’homme malade du Maghreb »

    L’intérêt n’est pas dans ce qu’a dit Macron sur la nation algérienne Il n’y a rien de neuf, il a repris des clichés autant vieux que largement démentis par les historiens. Des clichés qui font des va-et-vient dans l’actualité française au gré des enjeux électoraux.

    Ce qu’il y’a de nouveau et la vraie question pour l’Algérie, celle qui doit faire débat, c’est le contexte nouveau, côté algérien, dans lequel intervient cette énième polémique. Celui de l’extrême isolement dans lequel s’est placé le régime algérien, dans le pays d’abord comme l’illustre le Hirak, et à l’international ensuite, et qui vulnérabilise à l’extrême l’Algérie. C’est cela d’abord qui en fait la cible facile des révisionnistes de la décolonisation. C’est cela aussi qui élargit en France le cercle de l’inimitié, ou au moins de l’antipathie, en dehors des secteurs qui lui sont traditionnellement hostiles. Mais c’est surtout cela qui, faisant de l’Algérie « l’homme malade du Maghreb », a abouti à un effacement de sa présence sur la scène internationale et a aiguisé des appétits pour tenter de l’en bouter.

    D’un point de vue géopolitique, l’Algérie est un pays neutralisé, contraint à la défensive comme l’illustrent d’un côté son effacement même dans des enjeux régionaux qui affectent directement sa sécurité comme le conflit libyen et de l’autre l’immense mur défensif qu’elle construit le long de ses vastes frontières, notamment sahariennes, et qui n’est pas sans rappeler celui que le Maroc avait érigé quand il ne pouvait résister aux assauts du Polisario. Sauf qu’il est d’une toute autre ampleur, les frontières de l’Algérie étant ce qu’elles sont, à la mesure du pays le plus vaste d’Afrique.

    La véritable question, c’est cette vulnérabilité extrême dans laquelle le régime a mis le pays. C’est cette réalité que celui-ci veut faire oublier en se saisissant de la perche que lui a offert la saillie provocatrice de Macron. Comme en France, le débat focalisé sur les questions identitaires et mémorielles sert de diversion pour occulter les impasses dans lesquelles le régime a enferré le pays et qui, elles, ébranlent réellement l’édifice national. D’ailleurs, il décrédibilise par ses propres pratiques ses revendications mémorielles comme celle consistant à réclamer le retour en Algérie des archives alors qu’il interdit à ses chercheurs, et l’assume officiellement, l’accès à celles qui s’y trouvent déjà. Sans parler des entraves au travail de recherche qui n’est qu’une facette d’une répression qui se généralise.


    Le risque de la guerre

    En effet, il y’a une fuite en avant dans un tout répressif qui prend l’allure d’une guerre à la société et qui accentue les fissures de l’édifice national et l’instrumentalisation de la question régionale, notamment kabyle, n’est pas la moins dangereuse pour la cohésion nationale. Cette fuite en avant se traduit à l’international par la multiplication des tensions avec l’environnement régional et le recours à des casus belli dans une sorte de prophétie auto-réalisatrice de « forteresse assiégée » qui justifierait les déboires du régime et le légitimerait par l’épouvantail du danger extérieur. La fébrilité de cette fuite en avant laisse craindre que ne soit plus exclue l’option d’une guerre avec l’illusion, classique, qu’elle pourrait renflouer son déficit de légitimité et ressouder autour de lui une population qui, depuis le 22 février, lui tourne fermement le dos.

    Cette crainte est d’autant plus fondée que cette option a des chances de trouver un écho au Maroc, pays qui s’est tout autant surarmé que l’Algérie et où l’alliance avec Israël donne un surcroit d’assurance et d’hubris à certains cercles du Makhzen qui pensent régler par une sorte de guerre éclair la question du Sahara Occidental et dans la foulée celle de la suprématie régionale.

    Si cela devait arriver, ce n’est pas seulement l’embrasement régional qu’il faudra craindre mais surtout le risque d’effondrement de l’Etat-national dont la crise de l’oxygène face à la pandémie du covid et celle des incendies, ont révélé sa fragilité telle qu’il ne pouvait déjà plus assurer ses missions régaliennes. De l’Irak à la Syrie en passant par le Yémen et la Libye, on sait comment les conflits armés précipitent la chute des Etats. Le risque que l’Algérie rejoigne cet arc des Etats-faillis ne serait alors plus de l’ordre de l’improbable.

    Pr Ali Bensaad
    10 octobre 2021
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Le discrédit du système politico-militaire algérien est tel que, par ricochet, il a abouti à crédibiliser la monarchie marocaine sur la scène internationale et à faire occulter la dimension corrompue et autoritaire d’un Makhzen archaïque.
    Je rassure Msiou le profissour : cette equation où le Maroc et l'Algerie sont deux variables et qui veut que pour qu'une variable augmente l'autre doit baisser "par ricohet" est le coeur meme du problème psychologique que la junte a laissé en Algérie.

    Et msiou le profissour me semble très contaminé...

    Le "Makhzen archaique" est en avance sur tous les plans, à commencer par le domaine technologique... Vous pouvez meme appeler le Maroc l'empire chérifien pour revenir quelques siècles avant, ça n'y changerait rien du tout : M6 est une génération en avance par rapport aux leaders algériens et a entamé la modernisation du pays depuis 20 ans maintenant. a7abba man a7ab wa kariha man karih...


    Le Maroc réussit parce qu'il ne s'est placé en compétition contre personne, il n'a pas identifié l'Algerie comme son ennemi qu'il fallait abattre. Il a plutôt identifié comme ennemi le sous développement, le chômage et l'ignorance et il les combat année après année depuis 1956.

    Voila la différence y a msiou lprofissour...
    Dernière modification par ayoub7, 10 octobre 2021, 23h53.

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    • #3
      Parfois, l' "opposisionnite" maladive fait dire à ses adeptes n'importe quoi.
      C'est hélas le cas de Ali Bensaad qui semble atteint d'une cécité invraisemblable, à moins qu'il ne s'agisse d'une mauvaise foi inguérissable...

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      • #4
        Le Pr Ali Bensaad est un spécialiste en géopolitique, son analyse est très pertinente

        Il a raison, il n’y a rien de nouveau ce qu’a dit Macron sur la nation algérienne. Il n’a que fait reprendre de vieux clichés démentis par les historiens. C’est le pouvoir qui donne des alibis à l’extrême droite française pour nous attaquer

        Le système politico-militaire, qui jadis avait une sympathie en France pour sa lutte pour le rééquilibrage des rapports Nord/Sud, est discrédité. Aujourd’hui, il ne trouve personne pour le soutenir

        Avec ses attaques et mesures disproportionnés contre le Maroc, le pouvoir algérien ne fait que crédibiliser le Maroc, un pouvoir autoritaire et archaïque, sur la scène internationale

        Il a raison aussi de mettre en garde contre le risque d'embrasement de la région mais aussi l’effondrement de l’État-national !
        Dernière modification par shadok, 11 octobre 2021, 12h44.
        Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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        • #5
          Le Pr Ali Bensaad est un spécialiste en géopolitique, son analyse est très pertinente
          Hummm... j'aimerais bien le croire, sauf que je ne suis pas né de la dernière pluie.
          A la fin des années 90, A. Bensaâd a été outrageusement utilisé par le DRS pour s'attaquer à Betchine, le bras sécuritaire de Zeroual. Ses articles dans El Watan existent toujours.
          De là à dire qu'il soit en mesure de produire des analyses objectives, il faut une sacrée dose de naïveté pour y croire...

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          • #6
            A la fin des années 90, A. Bensaâd a été outrageusement utilisé par le DRS pour s'attaquer à Betchine, le bras sécuritaire de Zeroual. Ses articles dans El Watan existent toujours.
            Au contraire, le Pr Ali Bensaad est une victime du DRS. Le Pr Ali Bensaad est connu dans le milieu universitaire et dans la presse pour son engagement démocratique

            Il n y a pas d'articles du Pr Ali Bensaad s'attaquant à Betchine. Les seuls articles qui existent sont des appels à l’opinion publique sur la cabale menée contre lui par le général Betchine et le DRS

            Le tort du Pr Ali Bensaad était d’avoir critiqué en 1995 le général Betchine dans un meeting électoral à Constantine animé par Réda Malek pour dire qu'il ne voulait pas d'une République islamique celle d'Abassi Madani et militaire celle de Mohammed Betchine

            Le Pr Ali Bensaad a été menacé, accusé de terrorisme islamiste (lui le communiste menacé par le FIS et qui échappé à plusieurs attentats terroristes), et condamné à mort par Betchine. C'est pour cette raison qu'il s'est exilé en Allemagne puis en France

            Les archives sont disponibles en ligne :

            Algeria-Watch, 01 juillet 1998 : Ali Bensaad: Appel à l’opinion publique
            El Watan, 05 février 2005 : Ali Bensaâd : «Il faut éclairer le passé»

            Dernière modification par shadok, 11 octobre 2021, 12h35.
            Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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            • #7
              Le Pr Ali Bensaad est un spécialiste en géopolitique, son analyse est très pertinente
              Apres avoir posté l'écrit de Ali Bensaad, il serait de bon aloi de le faire suivre par ceux du Professeur Ahmed Bensaad.
              ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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              • #8
                Apres avoir posté l'écrit de Ali Bensaad, il serait de bon aloi de le faire suivre par ceux du Professeur Ahmed Bensaad.
                Que vient faire ici Ahmed Bensaada ? Ahmed Bensaada est un petit complotiste qui n'a rien avoir avec la géopolitique. S'il y a un qui est utilisé par le DRS, c'est bien ce Ahmed Bensaada. Il a bien été utilisé par le pouvoir contre le Hirak.
                Dernière modification par shadok, 11 octobre 2021, 12h57.
                Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                • #9
                  A travers sa réaction déchaînée aux propos stupides de Macron qui ont été rapportés par un journal français, le mafieux enragé Tebboune a littéralement prouvé la critique de Macron: la dictature militaro-mafieuse du cartel ANP/FLN n'existe qu'à travers la rente mémorielle et la rente pétrolière.

                  A l'instar de certains Algériens qui ont quitté l'Algérie pour vivre en France mais qui détestent la France, les mafieux du cartel ANP/FLN exploitent massivement la rente mémorielle pour manipuler les Algériens pendant qu'ils s'achètent des biens en France et y font vivre leurs enfants et leurs proches en dilapidant massivement l'argent public. D'ailleurs, le mafieux Bouteflika s'était soigné à plusieurs reprises en France pendant que les mafieux du cartel ANP/FLN se légitimaient quotidiennement avec la rentre mémorielle pour mieux manipuler et arnaquer les Algériens.

                  Ainsi, pendant que le mafieux Bouteflika et ses acolytes du cartel ANP/FLN se soignaient très chèrement dans les meilleures hôpitaux français et européens, les femmes algériennes et leurs bébés étaient littéralement traités pire que des animaux dans certains hôpitaux algériens (voir vidéo 1).

                  D'ailleurs, le traître mafieux Tebboune qui a été fidèle caniche de son parrain mafieux Bouteflika, a lui été prouvé son indignité et son mépris total envers le peuple algérien en allant se soigner en Allemagne à plusieurs reprises au lieu de se soigner en Algérie, le pays où il est censé être président (voir vidéo 2).

                  Le traître mafieux et indigne Tebboune a biensûr choisi l'Allemagne au lieu de la France pour manipuler les Algériens en disant presque ceci: "Je suis un grand patriote, c'est pourquoi je ne vais jamais me soigner en France, l'ennemi éternel de l'Algérie. Vive l'Allemagne!"



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                  • #10

                    Que vient faire ici Ahmed Bensaada ? Ahmed Bensaada est un petit complotiste qui n'a rien avoir avec la géopolitique. S'il y a un qui est utilisé par le DRS, c'est bien ce Ahmed Bensaada. Il a bien été utilisé par le pouvoir contre le Hirak.
                    Ainsi donc tu ne t'intéresses qu'a ceux dont les écrits te caressent dans le sens du poil, tu ne supportes donc pas la contradiction. Ils utilises le mot complotiste comme les islamistes utilisent le terme de kafer pour designer ceux avec qui ils ne sont pas d'accord.
                    ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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                    • #11
                      Ne parlez svp du Hirak 2, ça était une mascarade. L'histoire de ''madaniya'' n'a jamais existé dans la plus-part des nations, qu'en dites vous de l'argent offerte par le Nepad ? Comme le dit Le professeur Bensaada le Hirak 2 infiltré par les "ongistes", "makistes" et "islamawistes".




                      Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                      • #12
                        L’Algérie « l’homme malade du Maghreb »
                        peut-être le plus malade mais certainement pas le seul, ils le sont tous. Pas un dont on peut espérer l'avancement. Même pas la Tunisie qui fait de plus en plus des ronds. Le Maroc, c'est toujours un roi omnipotent et féodal, des sujets asservis et une pauvreté profonde et étendue. La Maritanie, pire encore. La Libye , n'en parlons même. Un pays qui n'a jamais ressembler à rien.

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                        • #13
                          entièrement d’accord analyse très fine un pouvoir en faillite depuis l indépendance toujours à chercher des boucs émissaires

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