De toutes les questions qui ont dominer le débat historiographique en Algérie, la construction identitaire et la conception de la nation sont parmi les plus brulantes. La controverse a commencé dans les années 30 entre Ferhat Abbas de la Fédération des Élus du Constantinois, et du leadeur des Oulémas, cheikh Abdelhamid Ben Badis. Selon Ben Badis, l'islam et la langue arabe ne sont pas seulement une langue et une religion mais une identité que la communauté musulmane doit préserver au risque de mettre en péril sa propre existence...
De ce fait, la nation algérienne, encore en formation, est perçue non comme une association de citoyens libres de leur appartenance culturelles et religieuses mais comme une communauté d'appartenance dont l'adhésion à l'islam constitue l'origine identitaire. Cette formulation constitue le point modal du basculement de l'histoire du pays.
C'est là, selon ma vision des choses qu'on voit se dessiner la physionomie présente de l'Algérie et que se développent les contre-sens historiques et anthologiques qui aliènent encore aujourd'hui la mémoire algérienne, obèrent lourdement sa perception du monde en réglant les choix et la hiérarchie de ses rapports à autrui.
L’ambivalence de cette pensée "oulémiste" produit des effets variables selon les époques. Durant la lutte coloniale, ils représentent l’élément fédérateur de la résistance culturelle au projet de déculturation de la société, ils œuvraient à enraciner le nationalisme algérien dans le terreau de la civilisation arabo-islamique.
Après l'indépendance, ce qui aurait du être un élément de progrès en devient un obstacle et participe avec d'autres facteurs à la création d'une situation propice au conformisme et au conservatisme, qui par ailleurs jouent aussi un rôle dans les luttes pour le pouvoir, de la main mise sur le destin du pays. Une conception étriquée du développement réduit celui ci à des réalisations matérielles et à quelques ouvertures et retouches superficielles dans une situation politique pérenne et immuable, l'implantation d'une pensée rationnelle est négligée, sinon combattue.
En contradiction avec ses références à la souveraineté du peuple, la formule badissiène est de tout temps et jusqu'alors contestée par les partisans qui se réclament d'une Algérie algérienne...
Mai 2022 : Arezki HAMOUDI.
De ce fait, la nation algérienne, encore en formation, est perçue non comme une association de citoyens libres de leur appartenance culturelles et religieuses mais comme une communauté d'appartenance dont l'adhésion à l'islam constitue l'origine identitaire. Cette formulation constitue le point modal du basculement de l'histoire du pays.
C'est là, selon ma vision des choses qu'on voit se dessiner la physionomie présente de l'Algérie et que se développent les contre-sens historiques et anthologiques qui aliènent encore aujourd'hui la mémoire algérienne, obèrent lourdement sa perception du monde en réglant les choix et la hiérarchie de ses rapports à autrui.
L’ambivalence de cette pensée "oulémiste" produit des effets variables selon les époques. Durant la lutte coloniale, ils représentent l’élément fédérateur de la résistance culturelle au projet de déculturation de la société, ils œuvraient à enraciner le nationalisme algérien dans le terreau de la civilisation arabo-islamique.
Après l'indépendance, ce qui aurait du être un élément de progrès en devient un obstacle et participe avec d'autres facteurs à la création d'une situation propice au conformisme et au conservatisme, qui par ailleurs jouent aussi un rôle dans les luttes pour le pouvoir, de la main mise sur le destin du pays. Une conception étriquée du développement réduit celui ci à des réalisations matérielles et à quelques ouvertures et retouches superficielles dans une situation politique pérenne et immuable, l'implantation d'une pensée rationnelle est négligée, sinon combattue.
En contradiction avec ses références à la souveraineté du peuple, la formule badissiène est de tout temps et jusqu'alors contestée par les partisans qui se réclament d'une Algérie algérienne...
Mai 2022 : Arezki HAMOUDI.
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