Lors de son intervention à la réunion du comité des 24 de l’ONU, tenue lundi 13 juin à New York, le représentant permanent du Royaume Marocain auprès des Nations unies, Omar Hilale, a tenu des propos provocateurs à l’égard de mon pays, l’Algérie.
Au-delà du caractère haineux d’une telle diatribe, il a porté atteinte à la mémoire d’un million et demi de martyrs qui ont sacrifié leurs vies pour l’indépendance de l’Algérie unie et indivisible. Une indépendance arrachée au prix d’une haute lutte révolutionnaire et dans laquelle la région de Kabylie, un des bastions de la résistance, a joué un rôle majeur en payant un lourd tribut.
Omar Hilale ignore-t-il à ce point l’histoire ?
Est-il utile de lui rappeler que la solidarité des peuples de l’Afrique du nord dépasse les clivages politiques et idéologiques conjoncturels ? Plusqu’un lien culturel, elle est d’une profondeur historique incontestable.
Lors de la conférence tenuele 27 avril 1958 à Tanger au Maroc, les représentants du parti Istiqlal (Maroc), le FLN (Algérie) et le Néo-Destour (Tunisie), les trois pays avaient adopté le principe de mener une action communeen faveur de :
(1) la réalisation de l’unité de l’Afrique du Nord
(2) l’indépendance de l’Algérie
(3) la liquidation des « séquelles du colonialisme » en Afrique du Nord.
Or, lors de son intervention, le représentant du Maroc auprès des Nations Unies a appelé à « décoloniser les kabyles », qui sont, selon lui, « sous occupation algérienne depuis que l’Algérie est devenue un Etat en 1962 » et affirme que « la Kabylie est une prison à ciel ouvert ».
Bien plus qu’une hystérie politicienne, ce grave dérapage, aux relents de délire, dissimule difficilement l’obsession de projeter sur autrui ses propres crises. Au demeurant, tant que ces régimes de dictatures sont en place, la région du Maghreb, l’une des rares au monde à ne pas réaliser son intégration, demeurera une prison à ciel ouvert pour ses cent millions d’habitants condamnés au désespoir.
Que ce soit en Algérie, au Maroc, en Tunisie et au-delà de toute l’Afrique du nord, la jeunesse s’est d’abord soulevée pour mettre fin au règne de la tyrannie et de la bêtise en espérant tracer de nouveaux sillons démocratiques pour une vie meilleure et digne.
Non monsieur le représentant ! la crise au Maghreb n’est ni une crise de régions, ni une crise de géographie. Elle est de nature politique. Et le régime que vous représentez en constitue une de ses parties.
Je demeure convaincu que la solution pour une meilleure intégration maghrébine fondée sur les libertés, la démocratie et le vivre ensemble apaisé réside dans votre départ et celui de vos semblables. Tout le reste relève, au mieux, de la divagation, au pire de la manipulation politicienne !
Monsieur Omar Hilale,
Ce point d’ordre est une initiative personnelle. Je vous réponds donc en ma qualité de citoyen Algérien.
Bien que je m’oppose farouchement au pouvoir en place dans mon pays, je trouve vos propos indécents, d’une indigence intellectuelle et politique qui n’honorent point votre statut de haut fonctionnaire auprès d’une aussi prestigieuse institution.
Je sais que la parole de vos semblables de chez nous, ces bureaucrates rentiers et carriéristes attitrés, n’apporte aucun additif positif à ce débat. Mais, aujourd’hui - et plus que jamais -, il incombe à l’ensemble des intellectuels, animateurs politiques et sociaux autonomes des deux pays, la diaspora maghrébine et les amis de ces peuples, de prendre des initiatives concrètes pour briser ces murs de haine et ce terrorisme intellectuel imposés par des despotes et leurs relais satellitaires
Contrairement à vos allégations Monsieur Omar Hilale, la Kabylie est une région située au cœur de l’Algérie ; Elle est et restera cette soudure inoxydable de l’unité nationale.
Quelles que soient les motivations qui sous-tendent vos allégations mensongères, votre manœuvre perfide confondant le combat de tous les Algériens, - dont la Kabylie demeure un de ses fidèles bastions -, pour une réelle autodétermination politique avec toutes ces manigances d’une poignée d’agitateurs en mal d’audience témoigne de votre rancune, votre manque definesse et d’intellection.
Comme attesté durant le mouvement de libération nationale, la Kabylie demeurera le cœur battant de l’Algérie et restera ce bastion incontestable de toutes les luttes citoyennes et fer delance des combats démocratiques.
Les peuples de l’Afrique du Nord, en cohérence avec eux-mêmes, partagent assurément cet idéal de liberté et de l’unité. En Kabylie, au Rif où à Gafsa, la jeunesse, lassée des discours démagogiques et de toutes ces guerres froides stériles, rêve d’un vivre ensemble apaisé et convivial.
Et bien que la construction d’un Maghreb démocratique reste une alternative possible, se défaire de ces régimes de dictature, qu’il soit habillé en burnous monarchique où se proclamant république démocratique, est une condition sine qua non.
Nos animosités futiles, notre mauvaise perception des enjeux qui nous entourent, notre méconnaissance de la cadence et des impacts des changements qui s’opèrent dans le monde, notre incapacité à nous projeter dans la géopolitique future, nos tergiversations et nos pusillanimités et notre absence totale des nouvelles conquêtes technologiques, risquent inévitablement de nous reléguer au rang de vulgaires sujets à portée des charlatans.
Prétendre vouer à la région de Kabylie du soutien et du respect et affirmer que « des millions de Kabyles se sentent sous occupation de l’Algérie », c’est tenter d’exorciser des démons et faire l’apologie de la haine et du séparatisme.
Au lieu de répondre aux préoccupations démocratiques et sociales des peuples du Maghreb, les régimes en place recourent plutôt aux surenchères populistes et tentent de dresser la géographie contre l’histoire et contre l’espoir de ces peuples dont le passé et l’avenir restent pourtant consubstantiellement liés.
L’« entente paradoxale » du régime de la police politique et celui du Makhzen réside dans leur volonté commune d’imposer leur diktat à leurs peuples en usant de procédés morbides et monstrueux. C’est ainsi que les deux régimes agitent en interne les spectres de l’ennemi extérieur, en aiguisant périodiquement les tensions, pour exacerber les conflits, pour créer l’alibi à la mise en place de politiques sécuritaires garantes de leur maintien.
Mais, « Quelque soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple et, à travers lui les autres, ira » disait notre célèbre écrivain Mouloud Mammeri qui fut un véritable trait d’union entre nos deux peuples et incarnation de l’idéal maghrébin.
Ni les diatribes du chef de l’Etat et ni les haines muettes de l’« Emir » de l’Atlas ne peuvent stopper le train de l’histoire. La jeunesse maghrébine n’accepte plus d’être otage de tous ces dirigeants avides d’autorité, schizophrènes politiques en mal d’aura, en panne de projets et sans charisme.
Vive l’Algérie
Vive la démocratie
Au-delà du caractère haineux d’une telle diatribe, il a porté atteinte à la mémoire d’un million et demi de martyrs qui ont sacrifié leurs vies pour l’indépendance de l’Algérie unie et indivisible. Une indépendance arrachée au prix d’une haute lutte révolutionnaire et dans laquelle la région de Kabylie, un des bastions de la résistance, a joué un rôle majeur en payant un lourd tribut.
Omar Hilale ignore-t-il à ce point l’histoire ?
Est-il utile de lui rappeler que la solidarité des peuples de l’Afrique du nord dépasse les clivages politiques et idéologiques conjoncturels ? Plusqu’un lien culturel, elle est d’une profondeur historique incontestable.
Lors de la conférence tenuele 27 avril 1958 à Tanger au Maroc, les représentants du parti Istiqlal (Maroc), le FLN (Algérie) et le Néo-Destour (Tunisie), les trois pays avaient adopté le principe de mener une action communeen faveur de :
(1) la réalisation de l’unité de l’Afrique du Nord
(2) l’indépendance de l’Algérie
(3) la liquidation des « séquelles du colonialisme » en Afrique du Nord.
Or, lors de son intervention, le représentant du Maroc auprès des Nations Unies a appelé à « décoloniser les kabyles », qui sont, selon lui, « sous occupation algérienne depuis que l’Algérie est devenue un Etat en 1962 » et affirme que « la Kabylie est une prison à ciel ouvert ».
Bien plus qu’une hystérie politicienne, ce grave dérapage, aux relents de délire, dissimule difficilement l’obsession de projeter sur autrui ses propres crises. Au demeurant, tant que ces régimes de dictatures sont en place, la région du Maghreb, l’une des rares au monde à ne pas réaliser son intégration, demeurera une prison à ciel ouvert pour ses cent millions d’habitants condamnés au désespoir.
Que ce soit en Algérie, au Maroc, en Tunisie et au-delà de toute l’Afrique du nord, la jeunesse s’est d’abord soulevée pour mettre fin au règne de la tyrannie et de la bêtise en espérant tracer de nouveaux sillons démocratiques pour une vie meilleure et digne.
Non monsieur le représentant ! la crise au Maghreb n’est ni une crise de régions, ni une crise de géographie. Elle est de nature politique. Et le régime que vous représentez en constitue une de ses parties.
Je demeure convaincu que la solution pour une meilleure intégration maghrébine fondée sur les libertés, la démocratie et le vivre ensemble apaisé réside dans votre départ et celui de vos semblables. Tout le reste relève, au mieux, de la divagation, au pire de la manipulation politicienne !
Monsieur Omar Hilale,
Ce point d’ordre est une initiative personnelle. Je vous réponds donc en ma qualité de citoyen Algérien.
Bien que je m’oppose farouchement au pouvoir en place dans mon pays, je trouve vos propos indécents, d’une indigence intellectuelle et politique qui n’honorent point votre statut de haut fonctionnaire auprès d’une aussi prestigieuse institution.
Je sais que la parole de vos semblables de chez nous, ces bureaucrates rentiers et carriéristes attitrés, n’apporte aucun additif positif à ce débat. Mais, aujourd’hui - et plus que jamais -, il incombe à l’ensemble des intellectuels, animateurs politiques et sociaux autonomes des deux pays, la diaspora maghrébine et les amis de ces peuples, de prendre des initiatives concrètes pour briser ces murs de haine et ce terrorisme intellectuel imposés par des despotes et leurs relais satellitaires
Contrairement à vos allégations Monsieur Omar Hilale, la Kabylie est une région située au cœur de l’Algérie ; Elle est et restera cette soudure inoxydable de l’unité nationale.
Quelles que soient les motivations qui sous-tendent vos allégations mensongères, votre manœuvre perfide confondant le combat de tous les Algériens, - dont la Kabylie demeure un de ses fidèles bastions -, pour une réelle autodétermination politique avec toutes ces manigances d’une poignée d’agitateurs en mal d’audience témoigne de votre rancune, votre manque definesse et d’intellection.
Comme attesté durant le mouvement de libération nationale, la Kabylie demeurera le cœur battant de l’Algérie et restera ce bastion incontestable de toutes les luttes citoyennes et fer delance des combats démocratiques.
Les peuples de l’Afrique du Nord, en cohérence avec eux-mêmes, partagent assurément cet idéal de liberté et de l’unité. En Kabylie, au Rif où à Gafsa, la jeunesse, lassée des discours démagogiques et de toutes ces guerres froides stériles, rêve d’un vivre ensemble apaisé et convivial.
Et bien que la construction d’un Maghreb démocratique reste une alternative possible, se défaire de ces régimes de dictature, qu’il soit habillé en burnous monarchique où se proclamant république démocratique, est une condition sine qua non.
Nos animosités futiles, notre mauvaise perception des enjeux qui nous entourent, notre méconnaissance de la cadence et des impacts des changements qui s’opèrent dans le monde, notre incapacité à nous projeter dans la géopolitique future, nos tergiversations et nos pusillanimités et notre absence totale des nouvelles conquêtes technologiques, risquent inévitablement de nous reléguer au rang de vulgaires sujets à portée des charlatans.
Prétendre vouer à la région de Kabylie du soutien et du respect et affirmer que « des millions de Kabyles se sentent sous occupation de l’Algérie », c’est tenter d’exorciser des démons et faire l’apologie de la haine et du séparatisme.
Au lieu de répondre aux préoccupations démocratiques et sociales des peuples du Maghreb, les régimes en place recourent plutôt aux surenchères populistes et tentent de dresser la géographie contre l’histoire et contre l’espoir de ces peuples dont le passé et l’avenir restent pourtant consubstantiellement liés.
L’« entente paradoxale » du régime de la police politique et celui du Makhzen réside dans leur volonté commune d’imposer leur diktat à leurs peuples en usant de procédés morbides et monstrueux. C’est ainsi que les deux régimes agitent en interne les spectres de l’ennemi extérieur, en aiguisant périodiquement les tensions, pour exacerber les conflits, pour créer l’alibi à la mise en place de politiques sécuritaires garantes de leur maintien.
Mais, « Quelque soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple et, à travers lui les autres, ira » disait notre célèbre écrivain Mouloud Mammeri qui fut un véritable trait d’union entre nos deux peuples et incarnation de l’idéal maghrébin.
Ni les diatribes du chef de l’Etat et ni les haines muettes de l’« Emir » de l’Atlas ne peuvent stopper le train de l’histoire. La jeunesse maghrébine n’accepte plus d’être otage de tous ces dirigeants avides d’autorité, schizophrènes politiques en mal d’aura, en panne de projets et sans charisme.
Vive l’Algérie
Vive la démocratie
Commentaire