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«Des poisons contaminent nos boissons!»

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  • «Des poisons contaminent nos boissons!»




    Le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), le docteur Mustapha Zebdi alerte les consommateurs quant à l'existence d'au moins six additifs qui entrent dans la production des boissons et qui sont nocifs à la santé. Là, il jette un pavé dans la mare et déclare que «la réglementation en vigueur est dépassée par rapport à ce qu'il se passe ailleurs dans le monde!»

    L'Expression: Nous sommes en pleine saison estivale où la demande sur les différents types de boissons explose et les ventes s'envolent. Quel état des lieux peut être établi sur cette filière?

    Mustapha Zebdi: Il faut savoir que la production des eaux minérales, ou de soda, de jus et de manière générale les boissons est soumis à une réglementation stricte. Pour cela il y a des produits qui sont autorisés et d'autres qui sont interdits.
    Et il y a des additifs dont la composition doit être accompagnée d'une remarque sur son existence. Chose qui n'est pas respectée par certains producteurs.

    Voulez-vous dire que les boissons que nous buvons sont dangereuses? Que nous fait-on boire?

    Malheureusement, oui. Il y a un risque sur la santé publique. Des conservateurs, des colorants et additifs ne sont pas mentionnés sur l'étiquetage des produits, et ce contrairement à ce qui est exigé par la réglementation en vigueur. La situation est pire que ce qu'on peut imaginer.
    Normalement ce que doit proposer notre marché ce ne sont que les produits autorisés. Et là encore, il existe de nombreuses lacunes dans cette même réglementation. Nos lois qui régissent la filière de la production des boissons sont dépassées par rapport à ce qu'il se passe ailleurs dans le monde. Au moins six aditifs qui représentent un vrai danger pour la santé publique sont toujours «autorisés» en Algérie! Par exemple, vous avez «l'aspartame» qui est déconseillé pour les enfants et les femmes enceintes. C'est un additif qui peut provoquer une hyperactivité chez les enfants.

    Qu'est- ce qu'il y a lieu de faire?

    Ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait une mise à jour des textes réglementaires, de manière à assurer une protection totale pour le consommateur algérien. Permettez- moi de souligner dans ce sens, que cela fait maintenant 6 ans que nous menons des campagnes de sensibilisation au début de chaque été pour parler d'un problème non des moindres: les conditions de stockage, et de transport des boissons. Ce que nous buvons passe par de nombreuses étapes, qui peuvent avoir des conséquences graves, si les normes exigées en la matière ne sont pas respectées. De l'usine jusqu'à nos verres, les boissons peuvent se transformer en un véritable poison. L'emballage dans des bouteilles en polyéthylène téréphtalique (PET), se pose comme premier problème.
    C'est pour cela que nous avons toujours mené des campagnes de sensibilisation pour expliquer que les bouteilles en PET, ne doivent être utilisées qu'une seule fois. Si elle est vierge (non utilisée) celle-ci ne représentera pas de risque, pour le consommateur. Sinon, le risque est inévitable. Car, les PET recyclés contiennent davantage de produits chimiques.
    L'exposition au soleil de ces bouteilles est le deuxième danger, car les composants des boissons peuvent se métamorphoser en produits toxiques néfastes. Les pouvoirs publics sont appelés à réagir à ce phénomène. C'est vrai qu'on a vu ici et là quelques réactions pour, mais cela n'est pas encore suffisant. Nous dénonçons aussi l'exposition des boissons dans les commerces à l'air libre. Car, il s'agit de produits périssables et il faut que les commerçants respectent les normes exigées dans ce sens.

    En parlant de normes, les opérateurs économiques du monde entier sont accusés d'orienter les consommateurs vers la consommation des différents produits à fort taux de sucre au point de rendre le consommateur dépendant. Qu'avez- vous à dire dans ce sens?

    Nous avons à maintes reprises, et à chaque fois que l'occasion se présente dénoncé l'utilisation «excessive» du sucre dans les denrées alimentaires. La protection des consommateurs doit se faire par le lancement des campagnes de sensibilisation à l'intention du grand public en général et les enfants et les adolescents, en particulier. Et cela doit être accompagné par des mesures dissuasives afin de contraindre les industriels à diminuer le taux de ces produits nocifs pour la santé des consommateurs. Je profite de votre question pour réitérer dans ce sens notre proposition de taxer les produits alimentaires contenant de grandes quantités de sucre.
    Cette mesure s'impose, de nos jours étant donné que le sucre est responsable de plusieurs maladies chroniques comme le diabète qui prospère à un taux très inquiétant.

    Justement, il devient inévitable de ne pas parler des boissons énergisantes qui contiennent beaucoup de sucre. Quel est la position de l'Apoce vis-à-vis de ce genre de boisson?

    Ce sont des produits réglementés mais, nous appelons en tant qu'association de protection des consommateurs à ne pas en consommer, sauf en cas d'indication médicale. L'Apoce appelle toujours le citoyen à adopter une consommation saine et naturelle. Une personne normale qui se nourrit comme il le faut n'a pas besoin de boire ce type de boissons qui ne sont pas des produits «miracles».


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