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Le prix Benchicou de la Plume libre 2008 attribué à Bachir Rezzoug et Slim Boukhdir

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  • #16
    Un peu de lecture:
    Peut-on être « indépendant » face à la presse « indépendante » ?

    « L'affaire Benchicou » dure depuis dix ans

    Par Kamel Daoud

    Le Quotidien d'Oran, 16 décembre 2004

    Osons la thèse: pour bien parler des dix ans du « Quotidien d'Oran », il faut bien parler de « l'affaire Benchicou ». Elle nous a tous salis, elle nous a tous ennoblis.

    Elle nous a tous renvoyés dos à dos et elle nous a tous mis face à face. Explications et fausses conjonctions.

    Benchicou est le directeur du journal «Le Matin», mis en prison pour un délit économique dont l'explication est toujours réservé aux initiés du domaine. En réaction, et selon une tradition éditoriale algérienne, c'est toute la corporation des journaux algériens «indépendants» qui s'y vit convoquée à la solidarité, à la colère et donc à la campagne. Depuis l'affaire Betchine, la presse algérienne occupe le bon rôle de la victime et la case confortable des «bonnes causes». Ce genre de «scandale» offrait l'occasion de retour à quelques bons slogans et à quelques voix de chapelle, déjà installées dans le rôle de la victime et dans une bonne répartition des rôles. Le Pouvoir cherche la mise au pas lorsque la presse défend sa liberté, fortement couplée au débat sur les libertés publiques. Betchine en a payé une sorte de faux prix et la presse «indépendante», dont la liste est close sur quelque cinq ou six gros tirages, en a tiré une fausse victoire. Pour le cas de Benchicou, la partition a été faussée en quelque sorte très tôt par une série de couacs et d'anomalies. Le scénario, qui a bien fonctionné au beau milieu de la décennie 90, connaît cette fois-ci des ratés qui débouchent sur une sorte de douche froide, et une désaffection du public consommateur, mais pas sur le bon bilan. Selon les lignes de force, le passif et la culture désormais sédimentée des ténors de la place éditoriale privée, il fallait fermer les yeux sur les petites vérités du cas Benchicou et n'y voir que la victime d'un harcèlement politique qui devait se terminer par l'incarcération du directeur du «Matin» et la mise à mort de ce journal. Les raisons étaient suffisantes pour ne retenir que la lecture politique de cette affaire et fermer les yeux sur ce que la presse indépendante d'Alger a réussi à traîner comme casserole d'époque: une conjonction artisanale avec les milieux d'affaires, une filiation politique peu reluisante mais très utilitaire, un monolithisme éditorial qui excluait par principe le droit à la différence idéologique des Algériens du pays profond et une sorte de corporatisme d'exclusion qui cachait mal une sorte de penchant vers le monopole des marchés de diffusion, celui des mannes publicitaires et celui du droit à la prise de parole par noblesse des chiffres de tirages. Pour parler de l'affaire «Benchicou», il fallait porter des oeillères et ne voir que du «politique», avoir son siège et sa «famille» dans la capitale et ses salons d'appartenance. Dans cette «bataille d'Alger» qui a vu la victoire de Bouteflika selon certains, il n'y avait pas de place pour le lecteur moyen, forcé à la consommation d'un scandale réservé à deux versions exclusives. Le pire c'est qu'il n'y avait pas de place aussi pour une ligne éditoriale venue d'ailleurs, exprimant ce parent pauvre de la vérité: l'exactitude.

    «L'affaire Benchicou» est donc un procès à huis-clos entre Pouvoir et journaux indépendants. S'y immiscer avec la volonté d'un bilan à tirer sur un faux succédané d'une affaire Betchine qui a terni le métier par ses évidentes manipulations, n'était pas une ligne admise ni une position à tenir. Il fallait Choisir entre Bouteflika - dire qu'il avait raison contre un journal qui a été privatisé en vue d'une seule besogne personnelle - et Benchicou dont on forçait l'image à celle de l'incarnation d'un vieux débat entre les pouvoirs publics, la liberté de tous et le droit à l'expression indépendante. Un bon film en noir et blanc.

    En finale et pour revenir au sujet du papier, le cas de Benchicou, le «débat», pas l'homme, a toujours été le cas de chaque jour du «Quotidien d'Oran». Même après dix années d'existence, il fallait chaque jour trancher dans des «cas Benchicou» sans perdre Benchicou, la vérité qu'il cache ou qu'il offre à voir, l'exactitude qu'il interdit ou qu'il force à chercher, l'exercice de probité ou de clairvoyance qu'il impose ou escamote. L'avantage était que le journal n'était pas un journal «algérois», n'en avait ni la culture non-dite, ni le passif chargé, ni la complaisance familiale, ni la prétention politique, ni la force de monopole, ni la vue élaborée et définitive parce que proche des sources de décision. En définitive, ce jour-là, le jour ou «Benchicou» est tombé, en pleine réunion de la rédaction, il fallait choisir entre la facilité de faire campagne, la difficulté de ne pas en parler, la correction de ne pas forcer le lecteur à consommer une «obscurité» de la corporation, le devoir d'informer, celui de se montrer solidaire et celui de ne pas se faire «embarquer» et «embarquer» le lecteur dans un sit-com hermétique mais faussé dès le début. Il fallait choisir le bon silence, la bonne dose d'information, le bon angle, la bonne retenue mais aussi la moins naïve des formules et celle qui dit le moins de ces vérités, sur cette affaire, que d'autres préfèrent taire dans cette logique du «notre âne est toujours mieux que votre cheval». La solution n'a pas été trouvée et «Le Quotidien d'Oran» vivra cette affaire comme un gros malaise de vocation et un «ratage» consentis comme un moindre mal. Ce sera toujours la cas avec d'autres exemplaires de «l'affaire Benchicou». Quelque part c'est une vocation par défaut là où le débat sur la presse algérienne n'a pas et refuse toujours et encore de trancher sur ses véritables vocations et sur sa nature propre et celle de son métier. Pour «l'affaire Benchicou», la bonne presse a préféré n'y retenir que le consensus sur une bataille noble mais a refusé d'en saisir l'occasion du bon débat. Les éditeurs - encore incapables d'aboutir à une charte - et le syndicat des journalistes en consommeront la noblesse avec un gros malaise vite oublié. «Le Quotidien d'Oran» en vivra la chronique avec un autre gros malaise, qui revient cependant chaque jour, depuis dix ans, pour n'importe quelle autre «affaire Benchicou» et sur n'importe quel autre fait divers habillé de simples initiales prudentes. Une sorte de culture de l'inconfort dont on s'accommode comme d'une éthique par défaut. Les uns en écrivant, d'autres en tentant d'écrire et le reste en essayant d'avoir l'honneur du sens de la mesure là même où l'on risque le verdict de la lâcheté et de la silencieuse compromission. Une sorte de slogan maison, parfois honorable, parfois calculé, d'être un journal «indépendant» face au cercle fermé de la presse «indépendante». Le pays étant habité par trente millions d'autres Algériens qui n'ont pas la chance médiatique de porter ce nom, cette fonction et ce dilemme typique.
    Dernière modification par absent, 07 juin 2008, 14h04.

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    • #17
      Envoyé par Cell
      a libérté cher ballZ n'est pas un acquis éternel , c'est même un privilège avec une durée de vie très limitée par les temps qui courent
      En effet tu devrais alors réfléchir sur cette idée et l'appliquer pour ton cher royaume enchanté ! Ca t'évitera de réfléchir pour les autres
      Un marocain qui parle de liberté de presse à un Algérien, c'est incongru !!! à la limite risible
      ?

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      • #18
        En effet tu devrais alors réfléchir sur cette idée et l'appliquer pour ton cher royaume enchanté ! Ca t'évitera de réfléchir pour les autres
        mais c'est pour ca que tu ne m'entendra jamais defendre les injustices des dirigeants de mon royaume enchanté . ......... contrairement à toi qui semble les suivre dans leur délire de museler la presse.

        Un marocain qui parle de liberté de presse à un Algérien, c'est incongru !!! à la limite risible
        si ce marocain croit que la presse est plus libre dans ce pays , en effet c'est risible , mais je dis on ne peut plus clairement que nos deux pays sont dans un goufre noir , et je suis encore plus critique à l'égard de mon pays , puisque je le connais , alors pourquoi chercher la confrontation .

        tout ca a commencé quand t'a traité ce prix de ridicule , et moi je t'ai dit que benchicou malgré tout ces défaut est un journaliste proffessionnel et que tu ne devrais pas le tourner en dérision ....

        évidement , il faut toujours que tu ramène tout à la comparaison enttre le maroc et l'algérie , qui gagne et qui perd ......
        " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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        • #19
          Ici il existe le prix "citron" pour les plus médiocres, le prix "Benchicou" c'est l'équivalent algérien...
          Rezzoug, ça ne m'étonnerait pas du tout, vu que c'est une autre outre très vide...
          ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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          • #20
            Benchicou fait partie de l'anti-clan Boutef', il ne fait que défendre son clan, lequel clan se bat ardemment pour récupérer la fameuse chaise, et par la même occasion reprendre leur activité favorite : le grappillage!
            Alors, vois-tu, ses gesticulations sur la liberté et gnagnagna, ne nous impressionnent pas un instant...
            super .... défendons l'injustice des uns pour prévenir celle des autres .

            à noter ....
            " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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            • #21
              condamné pour corruption!

              Corruption ! Ok mais celle de Mohamed Benchicou c’est du pipi chat par rapport à ça !
              Une émission tournée par une équipe de Canal+

              http://www.dailymotion.com/video/x48...teflika_travel
              "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux". Jean-Paul Sartre

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              • #22
                A propos de Claude Moniquet VS Le Journal Hebdo


                "Les étranges raisonnements de M Frédéric Bourdel"
                Written by Claude MONIQUET
                Tuesday, 11 April 2006
                Droit de réponse de Claude MONIQUET, président de l’ESISC:

                Dans son édition du 22 février, Newropeans Magazine publiait un éditorial
                de M. Frédéric Bourdel intitulé : "Journal Hebdomadaire" - Esisc : les
                étranges affinités washingtoniennes d’un think-tank bruxellois. Ce texte
                nous met en cause et appelle quelques commentaires.

                Pour éclairer le lecteur tout en faisant court, rappelons que le centre de
                recherche que je dirige (European Strategic Intelligence and Security
                Center, ESISC) a été amené, à son corps défendant, à déposer plainte en
                diffamation contre un périodique de Casablanca, « Le Journal Hebdomadaire
                »(JH). En première instance, le tribunal nous a attribué environ 300 000
                Euros de dommages et intérêts. Le procès en appel vient d’avoir lieu et le
                jugement définitif sera rendu le 18 avril.

                Voici pour les faits. Venons-en maintenant à l’éditorial de M. Bourdel.
                Contrairement à ce qui est écrit, Nous ne sommes pas « sentis diffamés »
                parce que le Journal Hebdomadaire avait critiqué notre rapport (cela fait
                partie du jeu ; la critique peut être intéressante et nous sommes
                habitués, dans les matières que nous traitions, à un certain degré de
                polémique). Non, notre problème était que cette publication affirmait
                et/ou sous-entendait sans preuve à quatre reprises (dont sur sa « une »)
                que nous avions agi sur commande de Rabat et avions été payé pour ce
                faire. Deux allégations fausses et donc…diffamatoires.

                J’ajoute que, alors qu’il s’apprêtait à nous mettre gravement en cause, Le
                Journal Hebdomadaire avait omis de prendre contact avec nous pour
                connaître notre version des faits, une pratique qui relève de la
                déontologie, que l’on apprend dans les écoles de journalisme ce qui eut
                peut-être évité bien des problèmes. De plus, par la suite, plusieurs
                tentatives de conciliation échouèrent.


                M. Bourdel nous accusait également de nous « faire l’instrument d’attaques
                contre la liberté de la presse » (entre autres en ayant obtenu des
                indemnités très importantes). Or, dès le soir de la condamnation du
                Journal, nous avions fait savoir par voie de presse (entre autre sur
                Aldjazera), que nous étions prêts à renoncer à faire exécuter la sentence
                pour peu que la partie adverse publie un éditorial d’excuses. Par la
                suite, à deux reprises, nous avions confirmé cette position conciliante
                (et généreuse) à nos adversaires par le biais d’intermédiaires jouissant
                de leur confiance et de la nôtre. Quel fut le résultat de cette tentative
                d’arrangement ? Début mars, le Journal Hebdomadaire publiait, en
                l’aggravant, un article paru dans Le Soir (Bruxelles) et m’accusant d’être
                un agent du Mossad, ou peut –être de la DST ou de la DGSE, les
                journalistes ne savaient pas très bien. Du reste, leurs « sources »
                étaient toutes anonymes. Pour ne pas dire inexistantes… Par les temps qui
                courent, accuser un expert en contre terrorisme qui se rend fréquemment
                dans le monde arabe d’être un « agent du Mossad », moi, j’appelle cela un
                appel au meurtre. Qu’on ne s’étonne pas dés lors si nous avons renoncé à
                tout accord à l’amiable.


                Dans un autre paragraphe, M. Bourdel qualifiait notre argumentation de «
                limpide comme un argumentaire de la CIA » (ce qui prouve au moins qu’il
                n’a pas du en voir beaucoup…) et, après une allusion à Guantanamo et Abu
                Ghraib, sous-entendait que nous accusions le Polisario de « pratiques »
                (la torture) « que l’on a l’intention de faire subir à ces responsables
                puisqu’ils sont de la graine de terroriste ». Il va de soi que nous
                n’avons jamais préconisé l’enfermement et/ou la torture des cadres du
                Polisario. Faire croire le contraire est gravement diffamatoire et
                pourrait relever des tribunaux.


                Enfin, Monsieur Bourdel s’interrogeait gravement : qu’est ce qu’un «
                think-tank » européen, bruxellois qui plus est, qui reprend les analyses
                de Washington et plaide pour les Etats-Unis au détriment de l’UE ? ». Il
                suffit à quiconque de passer une heure sur notre site pour se rendre
                compte que nous sommes atlantistes (ce que M. Bourdel traduit sans doute
                par « pro américain »), très concernés par la sécurité d’Israël (mais
                favorables à un Etat palestinien), résolument opposés à l’islamisme mais
                défendant un islam tolérant, farouchement « intégrationnistes » en ce qui
                concerne l’immigration, anti-racistes et anti-fascistes, bref, en un mot «
                démocrates ». Mais peut être dans le monde de M. Bourdel ne peut-on « être
                européen » et « plaider pour les Etats-Unis au détriment de l’UE ».


                Il faudrait, dans ce cas, établir une police de la pensée. A ma
                connaissance, elle n’existe pas à ce jour.


                Nous respectons les idées de chacun et reconnaissons à tous le droit de
                nous critiquer sur le fond et d’être en désaccord avec nos prises de
                positions. Mais manier l’amalgame et abuser de raccourcis séduisants mais
                souvent trompeurs n’a jamais fait avancer le débat des idées. Cela
                l’empêche, au contraire.


                Claude MONIQUET
                Président de l’ESISC - Bruxelles
                Dernière modification par ayoub7, 08 juin 2008, 10h49.

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