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Tebboune tente de contourner les soupçons de corruption qui pèsent sur son gouvernement

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  • Tebboune tente de contourner les soupçons de corruption qui pèsent sur son gouvernement

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    Suite à l'emprisonnement de plusieurs anciens ministres, les principaux responsables du gouvernement algérien tentent de se dissocier de ces actions en les liant au gouvernement précédent
    Enrique Fernández

    La perception de la corruption par la population algérienne est l'une des plus élevées au monde, ce qui place les scandales politiques dans une situation délicate lorsqu'il s'agit de les dissimuler. Selon les indices de corruption de Transparency International (TI), l'Algérie est classée 116e sur 180 pays. Étant donné que la perception est ce qui est mesuré et que la liberté de la presse a été affectée, le fait qu'elle n'ait pas changé au cours des dernières années ne signifie pas que la corruption a diminué dans ce pays d'Afrique du Nord. Au contraire, cela soulève la possibilité que les données soient inexactes.

    Sachant que cela affecterait négativement les chances du président Abdelmadjid Tebboune de conserver son second mandat, le gouvernement algérien s'est empressé de dissiper toute interprétation ou suggestion selon laquelle il serait lié aux cas les plus récents de corruption politique et financière, en les reliant à la phase politique précédente et en s'éloignant le plus possible de ce qu'il appelle la "nouvelle Algérie". Nassim Diyafat, le ministre récemment arrêté et accusé d'être impliqué dans une affaire de corruption politique et financière, a été nommément cité dans un télégramme publié par l'agence de presse officielle algérienne sans respecter la présomption d'innocence.

    Le télégramme, qu'Al-Arab a pu consulter, affirme que "le cas de Diyafat n'est que la preuve de la fin de l'ère de l'impunité, car la tumeur est désormais traitée immédiatement pour éviter sa propagation, comme c'était le cas auparavant".

    Les circonstances entourant l'ordre de révocation de l'ancien ministre Diyafat ont donné aux forces de l'inertie l'occasion de diffuser de fausses informations en ligne. Le télégramme démontre également que l'administration centrale a fait preuve de clairvoyance pour atteindre deux objectifs : tromper le public algérien et la communauté internationale sur l'existence de la corruption et éroder la confiance du public dans l'exécutif en instillant un climat de peur et de suspicion.

    Il ajoute qu'au sein du gouvernement règne une tranquillité absolue, précisant qu'il n'y a pas de règlements de compte, pas de poursuites fictives, ni même de liste de cadres en fonction ou hors fonction sous contrôle judiciaire. Il souligne également le fait que peu de responsables gouvernementaux, y compris ceux qui occupent des postes élevés dans la politique nationale, sont actuellement ou ont jamais été impliqués dans des affaires de corruption, et que ceux qui sont actuellement impliqués sont en prison. Abdelmadjid Tebboune, quant à lui, ne se prive pas d'accuser ceux qui, selon lui, "diffusent de fausses informations", d'éradiquer toutes ces opinions "car des dizaines de milliers de cadres et de responsables d'institutions à travers le pays pensent le contraire".

    - Les médias publics algériens n'ont pas la confiance du public
    Le télégramme insiste fortement sur le fait que la corruption dans le pays est liée à l'ancienne scène politique du pays et non à l'État, en déclarant : "Ce qui s'est passé récemment en termes de scandales de corruption qui ont balayé la nation, les nombreux détournements de fonds, la contrebande d'argent et toutes les formes de trafic, sans parler de la complicité de l'oligarchie prédatrice avec les hauts fonctionnaires de l'État, est enfin révolu".

    Selon Al-Arab, l'objectif du télégramme était de contester les rapports du gouvernement sur les procédures judiciaires impliquant les ministres Abdulaziz Jarad et Ayman bin Abdul Rahman. Nassim Diyafat a fait l'objet d'enquêtes judiciaires et de sécurité au cours de la semaine écoulée. Il est le représentant du premier ministre pour les petites entreprises. Parmi les autres ministres impliqués dans l'affaire, citons Samia Mualfi, ministre du Tourisme, Kamal Beljoud, ministre de l'Environnement, et même le ministre de l'Intérieur.

    L'ancien ministre algérien de l'énergie, Chakib Jelil, inculpé pour corruption et condamné à 20 ans de prison, est une autre des personnes impliquées dans les systèmes de déchets et de sous-traitance de haut niveau de l'Algérie
    Si l'on examine les ministères les plus touchés par les attitudes malhonnêtes à l'égard de la population, on découvre qu'il s'agit de ministres que Telegram considère comme "de seconde zone" en raison de la répartition qu'ils reçoivent des budgets annuels. Il s'agit en outre des ministères de l'environnement, des industries traditionnelles et des entreprises liées aux voyages.

    L'arrestation de l'ancien vice-ministre et directeur général de l'Entreprise algérienne de construction d'ouvrages métalliques et de structures, ainsi que de 37 autres personnes, dans le cadre d'enquêtes majeures concernant le Complexe général des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMTAL), qui fait l'objet d'une enquête pour pratiques douteuses dans l'attribution de contrats, en est une illustration. Les preuves suggèrent que Diyafat a utilisé sa position d'influence au niveau de l'une des branches du complexe IMTAL pour servir d'intermédiaire aux membres de sa famille afin de conclure des marchés de manière louche et illégale. Il a également été accusé d'avoir détourné des ressources publiques, d'avoir abusé de son pouvoir et d'avoir accordé des privilèges injustifiés à des personnes extérieures.

    Des dizaines d'Algériens manifestent contre le gouvernement dans le cadre des manifestations du Hirak qui ont éclaté en 2019
    Le juge d'instruction a imposé des mesures de contrôle judiciaire à son épouse, à sa sœur et à l'épouse de son frère dans l'attente de leur procès, les obligeant à se présenter fréquemment au tribunal pour signer.

    La chute incessante des ministres de l'exécutif actuel et de celui de feu Abdelaziz Bouteflika pousse les instances officielles à se désolidariser de toutes les personnes concernées par les affaires. Le fait que la corruption se maintienne dans la nouvelle jeunesse qui entre dans la politique nationale, et qui est donc impliquée et familiarisée avec la corruption, parle plus d'un système corrompu que d'individus malhonnêtes. Comme dans tous les systèmes politiques touchés par le virus de la corruption, la main des hommes d'affaires est toujours présente car ils n'ont pas la charge morale de se soustraire aux responsabilités qui leur ont été confiées par le peuple lors des élections.

    Atalayar
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