
«L’année 2027 sera une année charnière où les réformes économiques seront achevées.»
Le propos est celui du président de la République lors de son discours au ministère de la défense, mercredi dernier. Lors de cette allocution, le chef de l’Etat a mis en exergue des avancées réalisées par l’Algérie, la positionnant désormais comme la troisième puissance économique en Afrique, notamment grâce à une production nationale de plus en plus performante. Le président de la République a, par-là même, mis en lumière la capacité croissante du pays à produire en full process, mais également à exporter ses produits fabriqués localement, tout en ouvrant une parenthèse pour évoquer les difficultés rencontrées par l’économie nationale, tout au long de la période précédant le Hirak. Sur ce point, le chef de l’État a évoqué un véritable risque d’effondrement économique, attribuable, en partie, à un discours politique défaitiste qui favorisait l’endettement extérieur.
Lors de son discours prononcé mercredi dernier en marge de sa visite au ministère de la défense nationale, le président a mis en exergue les perspectives économiques peu encourageantes auxquelles l’Algérie était confrontée jusqu’en 2019. Il a souligné que les dirigeants de l’époque envisageaient sérieusement de solliciter l’assistance du fonds monétaire international. « Nous étions au bord de l’effondrement, et les dirigeants de l’époque s’apprêtaient à frapper à la porte du fonds monétaire international », a-t-il rappelé, insistant sur les efforts entrepris depuis lors, qui ont permis à l’Algérie d’éviter le « piège de l’endettement extérieur ».
Dans ce cadre, le chef de l’Etat a également abordé le discours défaitiste qui prévalait à l’époque, soulignant que celui-ci prophétisait la faillite de l’Etat, citant les « observateurs étrangers » qui, selon lui, étaient « affiliés à des cercles hostiles » et prédisaient inéluctablement un recours à l’endettement extérieur d’ici la fin de l’année 2020.
Toujours concernant cette période, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que les réserves de change avaient atteint 42 milliards de dollars, malgré un déficit de 18 milliards de dollars. Ce dernier, a-t-il souligné, a été accentué par ce qu’il a qualifié de « surfacturation des produits importés ». Dans ce sens, le président a rappelé que durant cette époque, l’Algérie importait pour 750 millions de dollars de ketchup et de mayonnaise, « ce qui équivaut au budget d’un pays ».
Ainsi, le chef de l’Etat a affirmé que le redressement de l’économie nationale était en cours, grâce à des mesures ciblées visant à éradiquer la bureaucratie et la corruption. Il a souligné que l’Algérie avait réussi à relancer près d’un millier d’usines dont les activités étaient auparavant à l’arrêt. « L’économie nationale commence à se rétablir (…) grâce à la lutte contre la bureaucratie, la lutte contre la corruption », a-t-il déclaré, mettant en avant la remise en marche de ces 900 usines.
Pour une production nationale renforcée
Après avoir évoqué en détail les obstacles entravant le développement économique du pays, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant la nette amélioration de la production nationale, avec une orientation vers une prochaine autosuffisance dans la production d’huile et de sucre. Il a déclaré : « Nous disposons d’une usine à Béjaïa et une autre à Jijel qui nous permettront de répondre à la demande nationale et d’exporter d’ici un an et demi ou deux ans. » Cette annonce intervient alors que l’Algérie s’efforce de combler son déficit en production céréalière.
Le président de la République a également mis l’accent sur l’impératif de développer le secteur agricole, soulignant que, chaque année, l’Algérie importe près de 9 millions de tonnes de céréales, mettant ainsi en évidence l’ampleur du défi. Toutefois, il a mis en avant les efforts considérables déployés pour pallier ce déficit.
Parallèlement à ces efforts, le président a évoqué les initiatives visant à renforcer la production laitière. Parmi ces initiatives, le lancement du projet algéro-qatari de production de poudre de lait dans le sud du pays est particulièrement notable. Ce projet, évalué à 3,5 milliards de dollars US, s’étend sur une superficie totale de 117 000 ha.
Outre les réalisations citées, le président de la République a également parlé de l’exportation du clinker, qui constitue la matière première essentielle à la production du ciment, ainsi que du rond à béton et du fer. « Il y a cinq ans à peine, nous étions encore contraints d’importer ces matériaux », a-t-il fait remarquer.
A cet égard, il a souligné que le secteur du BTP n’a désormais plus besoin de recourir à des matériaux étrangers, étant donné que tout est produit localement. Par ailleurs, le chef de l’Etat a dévoilé un nouveau projet visant à la fabrication de pneus industriels à usage tant militaire que civil. Il convient de noter que le président de la République n’a mentionné que quelques exemples de secteurs ayant enregistré des performances positives, ainsi que des projets en cours ou à venir. D’autres domaines d’activité, tels que les cosmétiques, ont atteint l’autosuffisance, et certains opérateurs peuvent aujourd’hui se targuer d’exporter.
M.M.
Algérie Aujurd'hui
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