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Le général Hassan nommé à la tête de la DGSI

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  • Le général Hassan nommé à la tête de la DGSI

    Le général Hassan est le cinquième à diriger le service de renseignements DGSI depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune. Vétéran de la lutte contre le terrorisme, il est aussi passé par la case prison.

    Comme le capitaine Hugh Glass, héros du roman de Michael Punke dont l'adaptation au cinéma a valu à Leonardo DiCaprio l'oscar du meilleur acteur, le général Abdelkader Aït Ourabi, alias Hassan, est un revenant. Ce jeudi 27 août 2015, il est au fond du trou, dans une cellule de la prison militaire de Blida où il est jeté sur ordre de l'impitoyable général-major Ahmed Gaïd Salah, alors vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée.

    Poursuivi dans le cadre d'une affaire de « destruction de documents » d'« infraction aux consignes militaires » sur laquelle est apposée encore de nos jours la mention « secret-défense », le général Hassan est condamné à cinq ans de prison. Il les purgera jusqu'au dernier jour de ce 28 novembre 2020 avant de rentrer dans son modeste appartement d'une cité militaire sur les hauteurs d'Alger où il ruminera longtemps une condamnation infamante.

    Cinquante ans de loyaux services dans les renseignements et dans la lutte antiterroriste qui se terminent derrière les barreaux, voilà une triste fin de carrière à laquelle il ne s'attendait pas. Dix ans après cette première nuit de prisonnier à Blida, le destin lui réserve un rebondissement qui le fait ressembler à cette créature mythologique qui renaît de ses cendres.

    Hier donc, mercredi 21 mai, le général Hassan est installé dans ses nouvelles fonctions de patron de DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) à la place d'Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djinn. De l'infamie aux honneurs de la République ; d'une cellule de prison au bureau capitonné de cette DGSI qui a installé ses nouveaux quartiers à Douera (32 km au sud-ouest d'Alger) dans un vaste domaine militaire où l'ancien président Ahmed Ben Bella a été secrètement détenu pendant quinze ans, la vie du général Hassan aura connu une péripétie aussi inattendue qu'insoupçonnable. Un revenant, quoi !

    Opacité sur un limogeage

    Le limogeage de Nacer El Djinn tout comme la nomination du général Hassan n'ont fait l'objet d'aucune communication officielle. L'opacité qui entoure cet événement le dispute à la confidentialité sur les motifs qui ont conduit à la mise à l'écart de celui qu'on appelle El Djinn (le diable ou l'ange maléfique) en raison de la sinistre réputation acquise durant ses années de lutte contre les groupes islamiques armés.

    Vétéran de la lutte antiterroriste aux côtés du même général Hassan, homme de terrain et des coups tordus, El Djinn s'installe en Espagne en 2015 pour y faire des affaires. Il faut surtout y rester sous le beau soleil andalou après la chute du régime de Bouteflika en 2019 et la montée en puissance de Ahmed Gaïd Salah. Celui-ci s'est juré de faire la peau de tous ces officiers, comme El Djinn et Hassan, qui ont travaillé sous les ordres de son ennemi intime, le général « Toufik », de son vrai nom Mohamed Mediène, patron des services secrets de 1990 jusqu'à son limogeage en 2015. Gaïd entend poursuivre de sa vindicte ses détracteurs quittent à ce qu'ils crèvent en prison.

    Sa disparition en décembre 2019 à la suite d'une crise cardiaque, l'élection de Abdelmadjid Tebboune ainsi que l'arrivée à la tête de l'institution militaire du général Saïd Chengriha redistribuent les cartes politiques, amorcent de profonds changements au sein des structures de l'armée et des renseignements, et autorisent le retour de ceux qui ont fui ou qui ont été écartés. Nacer El Djinn reprend du service en 2022 comme chef du centre principal des opérations à Ben Aknoun, une branche puissante de la DGSI que dirigeait à l'époque le général-major Djamel Kehal Medjdoub. Les soucis de santé de ce dernier poussent le président Tebboune à lui chercher un remplaçant. Il jette son dévolu sur Nacer El Djinn à qui il glisse cette confidence à l'oreille en avril 2024 lors de la prière de l'Aïd à la grande mosquée d'Alger : « Prépare-toi… ».

    Quatre mois plus tard, il devient le boss de la DGSI. Mais à l'instar de ses quatre prédécesseurs, il ne fera pas de vieux os dans cette institution qui s'est mue au cours des cinq dernières années en une police politique omnisciente, omniprésente, pétrifiante. « Il se savait sur la sellette depuis quelque temps », confie un de ceux qui lui ont récemment visite. Un conseiller du président s'est récemment épanché autour d'un café avec ses amis sur l'avenir d'El Djinn avec une note de dédain : « Il va sauter en juillet prochain », tranche ce sherpa qui est dans le secret des dieux. Il a sauté bien avant.

    Maisons de secrets et de mystères

    La DGSI étant une maison de secrets, El Mouradia, le palais de secrets et mystères, il est difficile d'avancer avec certitude la ou les raisons qui ont valu la disgrâce à Nacer El Djinn.

    Selon diverses sources qui se sont confiées au Point, il aurait remis il y a quelques mois au président, à la demande de celui-ci, des dossiers d'affairisme présumé impliquant plusieurs personnalités dont certaines appartiennent au cercle proche du chef de l'État. A-t-il franchi la ligne rouge ou s'est-il approché d'un peu trop d'un pré carré hautement radioactif ? Toujours est-il qu'El Djinn a été disjoncté.

    Dans le bureau des légendes des services algériens, le général Hassan est une légende vivante. Un baroudeur, une tête brûlée mais bien faite, disent ses connaissances, un maître espion, un as de l'infiltration. Abdelkader Aït Ourabi, aujourd'hui âgé de 78 ans, commence sa carrière dans la marine au début des années 1960, fréquente plusieurs écoles de prestige, officie au sein de la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l'armée) et s'engage comme beaucoup de militaires dans la lutte contre le terrorisme dès 1992.

    Ceux qui l'ont connu dans ces années de feu et de sang disent qu'il était proche de ses hommes sur le terrain des opérations. Il a même été blessé lors d'un faux barrage dressé par un groupe terroriste dans la région de Blida, alors fief presque inexpugnable des GIA. En 1993, il quitte le pays pour diverses missions qui le mènent dans les pays du Sahel, au Tchad et au Sénégal. Cette expérience lui confère une grande reconnaissance sur les questions de politique, de défense et de sécurité liées à ces pays. Au cours d'une mission d'observation menée en Angola durant cette décennie, il se blesse grièvement. Son acte de bravoure lui vaudra les félicitations du SG de l'ONU.

    Opération secret-défense

    De retour au bercail en 1999, il réintègre la lutte antiterroriste dont il est devenu un des piliers. Là encore son expertise dans le renseignement, l'infiltration et les opérations secrètes a permis de déjouer plusieurs attentats en Algérie et à l'étranger où on appréciait son travail et son efficacité, notamment les partenaires français et américains. Un de ses anciens avocats se plaisait à rappeler que le général Hassan est l'officier supérieur le plus décoré et le plus titré de l'armée algérienne.

    Le grand coup de sa carrière qui lui vaudra ces cinq ans de prison, le général Hassan le réalise en 2013 peu de temps après l'attaque sanglante du site gazier de Tingentourine, dans le Sud algérien, qui a provoqué la mort de 37 otages et de 29 terroristes. À l'époque, des renseignements arrivés aux oreilles des services algériens font état d'un deal en préparation entre des trafiquants d'armes libyens et des groupes islamiques armés d'Aqmi sous la direction de l'émir Mokhtar Belmokhtar. Celui-là même qui a piloté cette attaque sanglante contre ce site.

    Le général Hassan est alors chargé par le général Toufik de monter un coup pour récupérer cet arsenal dont des missiles français qui faisaient partie du stock de la défunte armée de Kadhafi que se partageaient diverses factions libyennes et groupes islamiques armés. Évidemment, pareille mission nécessite la plus stricte confidentialité, d'où son caractère « secret-défense ». Les hommes de Hassan infiltrent alors un groupe rival, entrent dans la transaction, font monter les enchères, achètent les armes, liquident le groupe et récupèrent l'argent. Du grand art !

    Totalement tenu à l'écart de cette covert-operation, le chef d'état-major de l'armée Ahmed Gaïd Salah ne digère pas cet affront. Rancunier et volcanique, il rumine sa vengeance. Il l'aura un jour. Entre-temps, le général Hassan prend sa retraite en 2013, voyage à l'étranger, s'occupe de ses ennuis de santé et se consacre à sa vie de famille. Il reçoit un premier coup de semonce en février 2014 quand il est convoqué par la justice militaire de Blida pour s'expliquer sur cette opération d'infiltration. Il quittera le bureau du magistrat libre. Avertissement sans frais. Ce jeudi 27 août 2015, le coup de semonce se mue en sentence. Bien sûr ordonnée par l'implacable Gaïd Salah.

    La vengeance de Gaïd Salah

    Lors du procès tenu novembre 2015, les avocats du général Hassan ont beau expliquer l'inanité des accusations et la portée de cette opération hautement bénéfique pour la sécurité nationale, les juges restent de marbre. Fait inédit, le général Toufik, le taciturne qui ne prend jamais la parole et n'apparaît jamais en public, prend la défense du prévenu en expliquant dans une lettre que la mission qu'il avait confiée au général Hassan relevait d'un haut fait de patriotisme. Là encore, les juges restent insensibles. Cinq ans de prison ferme ! En 2021, le général Hassan est acquitté, réhabilité et ses biens restitués.

    Difficile de dire à quoi ressemblerait la DGSI sous sa conduite. C'est que depuis l'arrivée de Tebboune au pouvoir en décembre 2019 et le rattachement des services intérieurs et extérieurs à la présidence, ces deux institutions ont connu une série de nominations et de mises à l'écart uniques dans l'histoire de l'institution militaire algérienne. Sous Tebboune, la DGSI a connu quatre directeurs et le cinquième est le général Hassan. La DGDSE (Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure) a connu sept patrons dont le dernier en date est le général Roshdi Fethi Moussaoui, promu à ce poste en juillet 2024.

    C'est peu dire que le siège est hautement éjectable. Douze chefs des renseignements en six ans, du jamais vu ! Pour donner une idée de ce turn-over qui donne le tournis, le général Toufik est resté 25 ans à la tête des services.

    Des services fragilisés

    Cette instabilité chronique nuit au bon fonctionnement des services dont les missions exigent stabilité, sérénité, discrétion, continuité. Tout sauf ce qui leur est arrivé au cours des cinq dernières années. Ces valses fragilisent les chefs autant qu'elles sapent leur autorité, créent des sentiments d'insécurité, de stress et de précarité à tous les échelons et amoindrissent les capacités de travail et d'interventions d'institutions en charge de la sécurité intérieure du pays. Elles déstabilisent et nuisent également à la coopération internationale en matière de sécurité, de terrorisme, d'immigration clandestine ou de narcotrafic, indispensable aussi bien à l'Algérie qu'à ses partenaires étrangers.

    C'est d'autant plus vrai que l'Algérie est aujourd'hui cernée par une « ceinture de feu » tout au long de ses vastes frontières avec le Maroc, le Mali, le Niger et la Libye. On ne saurait avancer avec certitude si la nomination de Hassan à la tête de la DGSI obéit à cette situation potentiellement explosive autour de cette ceinture, mais son profil présente cette expertise sur ces pays qui rend ce revenant précieux à son nouveau poste.

    Par Farid Alilat
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Un journaliste crédible que ce F Alilat mais on est toujours étonné de tous ces détails qu'il donne, oû peut-il bien les trouver.

    L'Algérie tangue énormément avec Tebboune.
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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    • #3

      Heureusement que Gaid Saleh , sans aucune commune mesure en terme de faits d'armes avec le générale Hassan , n'a pas sévit très longtemps .
      Dernière modification par HADJRESS, 23 mai 2025, 17h38.
      وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

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      • #4
        Le limogeage de Nacer El Djinn tout comme la nomination du général Hassan n'ont fait l'objet d'aucune communication officielle.
        Dans tous les pays du monde de telles nominations ne font pas la Une des journaux,

        En France personne ne connait le nom du chef d'Etat-major des armées et encore moins celui de la DGSE ou de la DST.

        En Algérie, on sacralise trop l' uniforme, le journal du 20h de l'Entv ouvre sa une avec les activités de chenghriha...

        .
        Un journaliste crédible que ce F Alilat mais on est toujours étonné de tous ces détails qu'il donne, oû peut-il bien les trouver.
        Il reprend mot à mot ce que dit Abdou Semmar...
        Dernière modification par sako, 23 mai 2025, 20h55.

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        • #5
          C'est peu dire que le siège est hautement éjectable.

          Douze chefs des renseignements en six ans, du jamais vu ! Pour donner une idée de ce turn-over qui donne le tournis, le général Toufik est resté 25 ans à la tête des services.
          Cette instabilité fragilise ce service.

          De tout façon , le DRS est trop politisé, il faut le reformer !

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          • #6
            Le général Hassan est le cinquième à diriger ce service de renseignements depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.
            Je n'en reviens pas qu'un tel sinsitre crimimel et assasin ait nommé à la tête des renseignements

            Le général qui a détourné tout un arsenal militaire de l'armée algérienne, qui a créé le terrorisme dans le Sahel, qui a tué beaucoup de touristes étrangers dans le sahara, qui a massacré des dizaines d'otages étrangers dans l'affaire Tiguentourine et qui revient à la tête du service le plus important dans le pays !!!!

            Un repris de justice honoré de la plus belle des manières. C'est à cause de cet énergumène que les relations sont notamment tendues avec le Mali

            L'Algérie tombe bien bas, très très bas
            La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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            • #7
              Y en a marre de ces vieilles histoires de généraux.

              Parlez nous plutôt de startup, de recherche, de technologie, d' IA, d'agriculture.
              J'aime surfer sur la vague du chaos.

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              • #8
                sekrouf
                Tu as oublié la deuxiéme guerre mondiale ,hiroshima ,le 11 septembre 2001 et le.génocide à gaza ..
                ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                • #9
                  Parfois la réalité dépasse la fiction !
                  Votre ignorance ou mauvaise foi n'engage que vous. Vous ne risquez pas en tous cas d'avoir ce genre d'informations de l'Entv.

                  Si aujourd'hui le Mali et particulièrement Goita tient rancune à l'Algérie c'est notamment à cause à son activité dangereuse et sournoise dans le sahel vers la fin des années 90 et années 2000. Goita doit bien connaître les terroristes algériens Belmokhtar, Droudkel et El Para, lui qui était sur le terrain en tant que militaire faisant face à eux.
                  La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                  • #10
                    Si aujourd'hui le Mali et particulièrement Goita tient rancune à l'Algérie c'est notamment à cause à son activité dangereuse et sournoise dans le sahel vers la fin des années 90 et années 2000. Goita doit bien connaître les terroristes algériens Belmokhtar, Droudkel et El Para, lui qui était sur le terrain en tant que militaire faisant face à eux.
                    Bien sûr. Et Serval, Épervier et Barkhane sont des opérations militaires Algériennes.
                    Assimi Goita n'a "que" 41 ans durant les années 90 et 2000 le Général avait encore le lait de sa maman entre ses dents.
                    "Citizens of Iraq, Libya, Afghanistan, and Yugoslavia have seen how "peaceful" NATO is."

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                    • #11
                      les terroristes algériens Belmokhtar,
                      si mes souvenirs sont bons, c'est cette ordure qui était derrière Tigantourine.
                      ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                      • #12
                        C'est le seul chauffeur au monde devenu général
                        Droite des Valeurs
                        Gauche du Travail
                        Centre "Intérêt de Mon Pays"

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                        • #13
                          Assimi Goita n'a "que" 41 ans durant les années 90 et 2000 le Général avait encore le lait de sa maman entre ses dents.
                          Je ne pense pas te faire découvrir que les activités scrabreuses de DRS ont continué jusqu'à 2013 et la chute terrible suite aux incidents de Teguentourine. L'arrogance étant un pêché capital.
                          La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                          • #14
                            Le nouveau patron !

                            le général Abdelkader Aït Ourabi, alias Hassan



                            Dernière modification par sako, 26 mai 2025, 14h28.

                            Commentaire


                            • #15
                              Je ne pense pas te faire découvrir que les activités scrabreuses de DRS ont continué jusqu'à 2013 et la chute terrible suite aux incidents de Teguentourine. L'arrogance étant un pêché capital.
                              Tu es au courant j'espére que des dizaines de services étrangers opérent dans le sahel et en Lybie ,turcs, émiraties, marocains, français, russes, anglais ,egyptiens, israéliens..etc ,des sociétés de mercenaires, des trafiquants d'armes, des officiers d'armées étrangères ,des groupes terroristes ..etc,bref ,toute une nébuleuse de méchants qui ne sont pas là que pour des raisons vertueuses...
                              Dernière modification par xenon, 26 mai 2025, 14h57.
                              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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