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L'université et la liberté d'expression ?

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  • L'université et la liberté d'expression ?

    Université de M’sila
    Un professeur suspendu pour ses opinions

    Le département de Rachid Harraoubia cherche-t-il à museler les professeurs et chercheurs de l’université algérienne en instaurant un « délit d’opinion » ? Le cas du recteur de l’université de M’sila est, à ce propos, éloquent.


    Le professeur Ahmed Rouadjia, enseignant-chercheur à l’université de M’sila, vient d’être suspendu abusivement de ses fonctions par le recteur de ladite université pour avoir simplement livré son analyse sur le marasme de l’université algérienne, une contribution publiée sur les colonnes des journaux El Watan et Algérie News (édition du 9 mai 2008).

    Première réaction : le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), dans un communiqué signé, samedi 28 juin, par le coordonnateur national, « dénonce fermement l’abus de pouvoir et l’excès de zèle exercés par le recteur de l’université de M’sila et bien d’autres chefs d’établissement, tout en exigeant l’annulation de la suspension et le rétablissement du professeur Ahmed Rouadjia dans tous ses droits moraux, scientifiques et matériels ». Poussant la réprobation jusqu’à qualifier cette affaire d’« insolite », le CNES interpelle le Conseil d’éthique et de déontologie pour se prononcer sur ce problème qui pourrait avoir des retombées « plus graves, si les pouvoirs publics ne prennent pas des décisions urgentes ».

    Le syndicat autonome appelle, également, les pouvoirs publics à protéger les universitaires de ce pays et leur garantir la liberté d’expression sur tous les problèmes touchant notre pays et en particulier ceux qui ont trait à notre université. Tout en rappelant que le professeur Rouadjia est revenu de l’étranger en 2006 pour rejoindre son pays, l’Algérie, dont il n’est pas resté insensible à ses incessants appels, le CNES considère la décision du recteur de l’université de M’sila comme « une démotivation supplémentaire pour faire revenir au pays d’éminents chercheurs afin de participer à l’effort national du démarrage de l’université algérienne qui sommeille dans son marasme permanent depuis au moins deux décennies ».

    El watan 30 juin 2008.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    La contribution de Ahmed Rouadjia.

    L’université algérienne en général et celle de M’sila en particulier

    Les enseignants de l’université de M’sila se coltinent au quotidien avec un « gros paquet » de problèmes insolubles. Le premier — de taille — auquel sont confrontés la plupart d’entre eux est celui du logement.


    Le second est celui de l’inexistence des moyens matériels qui leur permettraient d’accomplir leur mission dans des conditions normales. Le troisième, qui leur complique encore plus la vie, est le refus systématique et réitéré par le recteur d’établir le moindre contact ou dialogue avec les enseignants représentés par les syndicats (Cnes, UGTA). La plupart de ces enseignants ne sont pas logés. Leur nombre s’élèverait à plus de 600 dont beaucoup viennent de loin (Alger, Blida, Biskra, Bou Saâda, Sétif, El Bourdj, etc.). Ils n’ont de cesse de réclamer aux responsables de l’université un logement décent qui leur permettrait d’avoir pied-à-terre pour accomplir à bien leur mission. Leur demande ne sont pas entendues, et cela dure depuis environ cinq ans. Ceux qui ont eu « la chance » d’avoir un lit pour dormir se partagent, à cinq voire à huit, un appartement de deux pièces attribué par l’établissement.

    En entrant dans l’un de ces appartements, j’ai pu constater la présence de quatre lits dans une pièce et quatre matelas éponge dans l’autre, une seule petite table avec quelques chaises défectueuses et encrassées, comme les matelas. Elle sert de bureau de travail pour les sept ou huit enseignants. Dans le couloir d’entrée, les chaussures et les pantoufles s’amoncellent, comme au seuil d’une mosquée, preuve de l’existence d’un surnombre d’individus dans ces pièces exiguës. Au tournant, à droite, une petite cuisine encombrée d’assiettes, de fourchettes et de casseroles non lavées, faute d’eau et de temps. L’impression produite sur nous par ce décor presque insalubre. La raison de l’entassement des hommes et des objets est que ces enseignants sont confinés, malgré eux, dans une sorte de « clochardisation », de paupérisation, qui ne leur donne que peu de temps pour produire un enseignement ou un savoir de qualité pour eux-mêmes et pour leurs étudiants.

    Malgré les appels réitérés de la section locale du Cnes destinés à alerter les responsables sur cette situation dramatique, ces derniers demeurent comme muets. Le dernier appel en ce sens remonte au 3 mars dernier, rendu public immédiatement après le rassemblement des enseignants organisés sous l’égide de la section du Cnes de l’université devant le rectorat, à 10h30. Le second problème crucial est celui de l’absence d’espace de travail propice à la recherche.

    Les enseignants, tous grades confondus, travaillent dans un environnement plus que précaires. Leurs conditions d’enseignement de recherche sont lamentables. Nous pensons que ce problème n’est pas l’apanage de la seule université de M’sila, mais qu’il affecte sans doute toutes les universités nationales où les enseignants logent à la même enseigne. Mais là, en l’occurrence à M’sila, il y a une spécificité locale qui la distingue des autres. Cette spécificité réside dans la gestion quasi « monarchique » de l’établissement qui fait que le dialogue se trouve bloqué et les vrais problèmes qui les concernent, y compris le devenir de l’université, sont refoulés ou niés. Ici, les problèmes, plus qu’ailleurs peut-être, se trouvent multipliés et aggravés par le fait que les enseignants ne sont pas seulement privés de logement, mais aussi et plus grave encore de dignité et de moyens de travail.

    Comme chez eux, ils sont mal « logés » à l’université, et seuls les couloirs leurs servent de point de ralliement, de rencontres et d’échanges plus chargés de propos amers, que d’enthousiasme. Point de goût pour parler « science », communication, colloque, thèses et antithèses ! Souvent, ces enseignants se confondent avec les étudiants auxquels ils se mêlent malgré eux. En effet, en dehors des fonctionnaires et des employés (doyens, vice-doyens, chefs de départements, etc.), nul enseignant ne dispose de bureau, d’ordinateur et de téléphone pour mener ses recherches, et être par ce biais en contact avec les chercheurs nationaux et étrangers. Pour tout contact lié à la recherche, les enseignants usent de leurs téléphones portables.

    Pour imprimer des textes, faire des recherches sur le Web, consulter leurs boites électroniques et envoyer des e-mails, ils recourent aux cybercafés, ce qui grignote leur budget constitué de leurs maigres salaires. Telle est la triste réalité de l’enseignant universitaire, en général, et celui de M’sila, en particulier. Mais ce n’est pas tout. En effet, et sauf . Dans ces pays aussi, c’est l’administration qui est subordonnée aux enseignants, et non l’inverse comme chez nous où le dernier des petits fonctionnaires se comporte à l’égard de l’enseignant comme s’il était son supérieur ! Dans ces conditions où se trouvent les enseignants, il n’est pas difficile d’imaginer combien il est difficile de produire un enseignement de qualité et une recherche digne des laboratoires internationaux.

    Ce sont ces deux problèmes — le logement et l’inexistence d’espace propice à la réflexion — qui rejettent les enseignants vers les cafés d’alentour dont nous avons vu l’insalubrité et les vacarmes assourdissants pour y accomplir, tant bien que mal, certaines de leurs tâches (correction, rédaction, correspondances inter-universitaires, etc.) Ceux qui répugnent à se replier sur ces espaces populaires, ils se trouvent tout bonnement contraints de faire ce qu’ils peuvent dans les couloirs de l’université, debout, sans autres supports pour écrire que leurs serviettes ou cartables. Comment l’université peut-elle rejaillir par son savoir et ses lumières sur son environnement social et urbain, lorsqu’elle elle confine ses propres enseignants dans des conditions végétatives ? A dire vrai, la différence entre l’université et son environnement social est si mince, du point de vue de la culture et des représentations du monde, qu’elle ne semble provoquer aucun effet d’entraînement positif sur ce dernier.

    à suivre .....
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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    • #3
      Suite et fin.

      Le recteur et ses méthodes de gestion

      C’est que notre université est gérée non pas selon une conception d’un savoir autonome et indépendant, mais d’après une vision administrative étroite et étriquée qui n’a rien avoir avec les compétences administratives et bureaucratiques qui ont encadré et accompagné le développement du capitalisme occidental au début du XIXe siècle. Les bureaucraties compétentes, telles que décrites par le sociologue allemand Max Weber, sont celles qui furent à l’origin de la spécialisation et du respect de l’autonomie des sphères intellectuelles, techniques, administratives, gestionnaires et bureaucratiques.

      Ce qui se passe chez nous, malheureusement, c’est l’enrôlement de la sphère intellectuelle, son asservissement au service de la fonction bureaucratique dont nous allons donner des exemples tirés de l’observation des faits. Notre recteur n’est pas seulement peu commode, mais ne se prête guère non plus à l’écoute d’autrui. Rares sont les enseignants qui peuvent l’approcher, l’interpeller. Ils redoutent ses réactions imprévisibles, et parfois brutales. A sa vue, certains enseignants, aussi bien « précaires » que « permanents », tremblent de peur. Combien de fois n’a-t-il pas eu maille à partir avec certains enseignants ?

      Lors des examens du mois de mars passé, toutes les salles et les amphis , où se déroulaient les examens, ont eu presque tous une visite improvisée de M. le recteur qui ne se déplaçait, en de telles occasions, que flanqué de quatre ou cinq agents de sécurité triés en fonction de leurs mines sévères et résolues. En dehors des périodes d’examens, M. le recteur effectue aussi quelquefois des visites improvisées aux salles de cours et de TD. Toujours suivi de ses inévitables agents ; il s’y introduit sans crier gare. Certains enseignants, au lieu de protester contre cette manière de procéder aussi incivique qu’illégale, s’empressent au contraire de lui réserver une sorte d’accueil impérial en ordonnant à leurs étudiants de se lever, comme au primaire !

      La peur fait plier l’échine et perdre la dignité de certains de mes collègues qui oublient que nous sommes dans un Etat de droit où la Constitution et les lois de notre pays imposent des règles strictes et des limites à l’arbitraire. La méconnaissance des lois, jointe à la peur et à ses réminiscences, font que certains favorisent plus qu’ils ne combattent les violations de nos droits et de nos libertés politiques, civiques et civiles. De telles pratiques sont indignes et contraires aux lois et aux intérêts de l’université qui doit être un espace de dialogue, de concertation et de responsabilité partagé et non exclusif.

      Je devine bien les soucis de M. le recteur qui seraient ceux de ne pas avoir « de vagues » de contestation dans l’établissement. Il voudrait une université paisible, calme, sans bruit, où les choses se dérouleraient le plus normalement possible, et comme il le désirerait lui-même. En effet, nous sommes tous pour le calme, l’ordre, le respect de la hiérarchie, des règles et de la discipline. Mais ce n’est pas avec l’autoritarisme, le recours aux agents de « la peur » et le refus de tendre la main aux enseignants que l’on peut parvenir à une gestion apaisée de notre université. La bonne gestion de l’université et sa réussite est une affaire de tous, administration et enseignants, et non l’affaire d’une poignée d’individus grisés par leurs responsabilités, et qui en abusent. Il en résulte de ce qui précède que l’enseignement et la recherche dans ce type d’environnement social et institutionnel auront le plus grand mal à « décoller ».

      Ils sont tributaires et conditionnés par des structures mentales, psychologiques et psychiques complexes qui s’enracinent au plus profond de l’inconscient collectif. Ce ne sont donc pas forcément les institutions en tant que cadres juridiques et physiques qu’il faut incriminer, mais ce sont surtout les hommes, ou certains hommes, qui, prisonniers qu’ils sont par des schèmes de pensée, de sentir et d’agir préétablis, dévient de leur mission première ou pervertissent l’institution particulière qui leur est confiée en gérance. Ainsi en est-il de certains responsables qui gèrent l’université de manière à la fois autoritaire et privative. De cette manière, la culture saisie au sens général ne saurait s’épanouir ou progresser d’un iota.

      Un responsable qui refuse le dialogue avec les enseignants ; qui ne sait pas qui fait quoi ; qui n’accorde pas d’audience ; qui ne répond pas au courrier ni aux propositions de recherche ; qui ne s’enquiert pas de l’état de la recherche dans son établissement ; qui confond gestion administrative et gestion scientifique, et, qui plus est, bloque toutes les initiatives susceptibles de donner corps à des projets de recherche, un tel responsable ne saurait en effet prétendre concourir dans le sens de l’excellence et de la visibilité scientifique de son établissement.

      « Surveiller et punir. » (Michel Foucault) n’est pas une bonne chose, car elle ne fait pas progresser d’un atome la science. Au contraire, elle l’a fait régresser. La meilleure manière, la plus élégante et la plus civilisée, est la bonne gouvernance qui consiste à écouter, à comprendre et à associer les efforts de tous aux objectifs communs que sont la réussite et la performance de l’université. Telle devrait être en effet toute démarche ordonnée et intelligente.


      Par Ahmed Rouadjia
      El Watan le 09 Mai 2008.
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        Le professeur Ahmed Rouadjia, enseignant-chercheur à l’université de M’sila, vient d’être suspendu abusivement de ses fonctions par le recteur de ladite université pour avoir simplement livré son analyse sur le marasme de l’université algérienne, une contribution publiée sur les colonnes des journaux El Watan et Algérie News (édition du 9 mai 2008).
        à croire que l'on vit sous un régime stalinien!!.........au même temps, "curieuse" décision prise à l'encontre de cet enseignant-chercheur.....on général, on les laisse parler....parler.........et parler, à la fin, soit ces prof finissent par rentrer dans "le système"....soit ils plient bagages et direction l canada ou autre!! (les meilleurs généralement, faut l dire!)...mais, mais, mais qd mm (3 fois mais!), certains rares bons profs, honnêtes, à la conscience encore intact...choisissent de rester et de tenir tête au système mafieux qui dirigent nos universités...mais qu'ils sont rares, et que c'est dur!!.....mais qu'ils soient suspendus aussi simplement de leurs fonctions...ça....

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        • #5
          Le professeur Ahmed Rouadjia se confie à El Watan

          « Ma suspension est une prime d’encouragement à l’arbitraire »



          Tout en déclarant avoir confiance en la justice, le Pr Ahmed Rouadjia, suspendu de son poste à l’université de M’sila, juge cette mesure d’ « arbitraire » voire d’« illogique ». Pour autant, le maître de conférences, rentré d’exil en 2005, est décidé à continuer de combattre pour ses idées. Avec un langage direct et dépouillé de tout artifice, il revient sur la nature de ses démêlés avec le recteur de l’université de M’sila, en expliquant la teneur de ses articles-polémiques publiés dans la presse nationale. Entretien !


          M. Rouadjia, vous avez été suspendu de votre poste de professeur, depuis le 22 juin 2008, par le recteur de l’université de M’sila. Quelles sont les circonstances exactes qui ont entouré cette décision ?

          - Pour comprendre le contexte de ma suspension de mon poste avec blocage de mon salaire par le recteur, il faut revenir un peu en arrière. Durant l’année 2007-2008, j’ai publié une série d’articles dans la presse nationale, notamment dans EL Watan et Algérie News sur des sujets d’intérêt variable, mais dont la majorité portait sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique que je trouve sinistrés, de mon point de vue. Mais de tous ces articles, celui qui a soulevé le plus la colère de du recteur est le papier reproduit par El Watan en date du 9/10 mai 2008, et intitulé « L’université algérienne en général et celle de M’sila en particulier ». Que dis-je en substance dans cet article qui a soulevé tant de tempête ? Que l’université algérienne est en crise, car elle mise plus sur la quantité que la qualité de la formation et de la recherche avant d’aborder le cas particulier de l’université de M’sila.

          J’ai insisté en particulier sur les méthodes de gestion du recteur de cet établissement, méthodes qui se distinguent par des comportements dépourvus d’élégance, de pédagogie et de sérénité. J’y ai cité bon nombre d’exemples de ses comportements que nul ne peut démentir : visite inopinée du recteur aux amphis lors du déroulement des examens, toujours accompagnés d’agents de sécurité, cris et hurlement après les enseignants dont certains sont convoqués dans son bureau et sommés de « s’expliquer » ; menace et chantage de mise à pied exercés à l’encontre de certains d’entre eux, et j’en passe. Parallèlement à ces conduites contraires aux bienséances et au respect dû à la dignité des enseignants, s’ajoutent la gestion plus que laxiste du volet de la recherche (absence de revue, de laboratoires qui fonctionnent normalement, d’organisation de séminaires…), et achats onéreux d’outils scientifiques qui s’usent dans des coins de laboratoires, faute d’usage approprié…

          Et quelles sont donc les raisons par lesquelles le recteur a justifié sa décision ?

          - C’est pour avoir signalé toutes ces anomalies dans mon article d’El Watan précité que le recteur s’est vexé. Le jour même de la parution de cet article, il me fit verbalement convoqué par le doyen de la faculté des sciences humaines pour m’expliquer. J’ai repoussé cette demande non motivée. Non content de ce refus de me présenter dans son bureau, le recteur demande alors à au doyen d’établir « un rapport » sur moi susceptible d’inclure une faute professionnelle.

          Mais ce dernier, manifestement conscient de l’illégalité d’une telle procédure, refusa d’obtempérer. Le 9 mai 2008, je suis convoqué par le doyen qui me fait lire la correspondance qui lui est parvenue du recteur me concernant. Il s’agit d’un questionnaire qui m’est adressé dont voici la teneur : « Suivant la correspondance n° 167/2008 en date du 9 juin 2008 provenant de la présidence de l’université (rectorat), nous vous prions de nous fournir des précisions relatives à vos propos diffamatoires parus dans les journaux, et qui comportent en outre des atteintes à l’image de l’université algérienne et celle de M’sila en particulier, et ceci dans un délais de 48heures après avoir accusé réception de ce questionnaire. »

          Ma réponse fut celle-ci : « Monsieur le recteur de l’université de M’sila par l’entremise de M. le doyen, Monsieur, j’ai l’honneur de répondre à votre courrier daté du 10 juin 2008 dans lequel M. le recteur me reproche de l’avoir calomnié et d’avoir entaché l’image de l’université algérienne et celle de M’sila. Je tiens à vous répondre que ce reproche n’a aucun fondement juridique, politique ou moral. Etant chercheur confirmé et reconnu au plan national et international, ma raison d’être est de conduire des travaux et des écritures ayant pour objet tous les sujets sociaux possibles, y compris sur la mauvaise gestion de certaines de nos institutions. Le droit à l’expression est garanti par la Constitution algérienne. En tant que citoyen, j’use pleinement de ce droit. Sur ce point, je n’ai de leçons à recevoir de personne. Veuillez, Monsieur le recteur et le doyen, agréer l’expression de ma haute considération. Je vous remercie, Monsieur le recteur de votre compréhension. » Non satisfait de cette réponse, le recteur décide de prendre deux mesures sans rapport l’une avec l’autre : plainte en justice pour diffamation contre moi et suspension immédiate de mon poste avec arrêt de mon traitement. Cette décision m’a été notifiée en bonne et due forme en date du 22 juin 2008.

          Comment qualifiez-vous la décision du recteur ?

          - D’arbitraire et d’illogique. Elle est contraire non seulement au bon sens, mais elle est contraire aussi aux principes qui fondent notre droit constitutionnel en ce qu’elle viole ses dispositions relatives au droit d’expression et d’association. Elle crée un précédent dangereux, et une sorte de prime d’encouragement à l’arbitraire des gestionnaires de grandes institutions de l’Etat. De tels actes ne sont pas seulement préjudiciables au citoyen ordinaire que nous sommes, ils sont également préjudiciables au prestige de l’Etat, dont la crédibilité aux yeux du citoyen se mesure à l’aune du respect des normes et des lois qui régulent de manière pacifique les rapports sociaux. Un chef autoritaire ne crée pas la sécurité, mais contribue par son comportement contraire aux lois à l’insécurité de l’Etat. Tels sont mes sentiments profonds…

          Comment comptez-vous réagir à la décision du recteur ?

          - Je m’en remets à la justice dont j’ai confiance pour trancher le litige de manière équitable.

          Votre message à la corporation des enseignants et chercheurs de l’université algérienne...

          - Je dirai aux enseignants, à tous les enseignants, aussi bien « précaires » que solidement établis dans la « corporation » d’être solidaires, et surtout responsables et réfléchis ; d’avoir un esprit critique, intelligent et constructif ; de ne pas céder à la peur immotivée et de prendre leur responsabilité de citoyen dans les domaines des initiative positives au service de la nation et de l’Etat. Je dis à ceux d’entre eux qui préfèrent l’esprit courtisanesque comme pour se propulser à l’esprit d’autonomie intellectuel, à la critique scientifique, de renoncer à cette posture servile et opter pour une démarche digne et respectueuse d’eux-mêmes et de la science. Un intellectuel, qui a peur de son ombre et qui ignore que les lois de ce pays, si imparfaites qu’elles puissent paraître à première vue, sont une garantie contre l’injustice et l’arbitraire, n’est pas digne d’être qualifié de chercheur ou d’intellectuel…Tel est en substance mon message aux membres de cette corporation à présent ensommeillés…


          Par Mustapha Rachidiou
          El Watan 03 Juillet 2008.
          “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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          • #6
            moi je crois que la suspention du prof est plutot lié à un reglement de compte personel avec la dmisnitarion/direction peut etre?! qu à autre chose, car dans un pays où les institutions, la culture et la religion et les symboles de l Etat algerien sont insulté frequement sur ces memes tortchons, je ne crois pas qu une seule opinion sur la situation des Universités soit la raison pour cette hogra !

            Commentaire


            • #7
              moi je crois que la suspention du prof est plutot lié à un reglement de compte personel avec la dmisnitarion/direction peut etre?! qu à autre chose, car dans un pays où les institutions, la culture et la religion et les symboles de l Etat algerien sont insulté frequement sur ces memes tortchons, je ne crois pas qu une seule opinion sur la situation des Universités soit la raison pour cette hogra !
              qu'est ce que la religion ,a avoir avec l sujet traités ?

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              • #9
                qu'est ce que la religion ,a avoir avec l sujet traités ?
                on dirait que tu sens oblige de reagir a chaque fois que ce mot est utilise..
                cela te fais malheureusement perdre ton sens de la logique.. dans ce cas precis, pourquoi ne pas mettre en gras le mot 'culture' par exemple et repeter ta meme interrogation quand a son utilisation...ou sur tout le sens de l'intervention de notre ami MenBerline au sujet des journaux ..

                Ah... passion ! quand tu nous tiens..

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                • #10
                  on dirait que tu sens oblige de reagir a chaque fois que ce mot est utilise..
                  cela te fais malheureusement perdre ton sens de la logique.. dans ce cas precis, pourquoi ne pas mettre en gras le mot 'culture' par exemple et repeter ta meme interrogation quand a son utilisation...ou sur tout le sens de l'intervention de notre ami MenBerline au sujet des journaux ..

                  Ah... passion ! quand tu nous tiens..
                  ça doit étre le mektoube maeverik .

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