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Rachid Bouchareb aurait-il copié Tewfik Farès?
«L’histoire est encore plus rancunière que les hommes.»
Nicolaï Karamzine
Extrait de Histoire de l’Etat russe
Rachid Bouchareb s’apprêterait à tourner dès cet été, Hors-la-loi (Outside the Law), un second volet à Indigènes qui s’ouvre sur la sanglante répression du 8 Mai 1945 à Sétif au moment où la France fêtait l’armistice.
Le film qui revient sur le destin de trois frères, évoquera la fin de la guerre d’Indochine avec la défaite française de Diên Biên Phu (7 mai 1954) et débouchera sur la guerre d’Indépendance des Algériens, la Bataille de Paris et les ratonnades du 17 Octobre 1961 moins de six mois avant le cessez-le-feu en Algérie.
Le réalisateur ne compte pas changer une équipe qui gagne et reconduit le même casting pour Indigènes, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan. Seul Jamel Debouzze s’est retiré de l’équipe, estimant qu’il n’était pas le bienvenu en Algérie. Quand à Samy Naceri, il n’est pas en état de tourner des films après ses déboires avec la justice et son état psychologique détérioré.
Curieusement, le cinéaste franco-algérien a choisi la même trame qu’un film algérien tourné dans les années 1970 par Tewfik Farès et fait étonnant, le film porte le même titre: les Hors-la-loi. Bouchareb revient aussi sur la même période que Tewfik Farès: L’après-Seconde Guerre mondiale et retrace la même fin: des officiers algériens de l’armée française, qui s’engagent pour le FLN, après avoir constaté des injustices.
Et surtout le même nombre de héros: trois jeunes Algériens font connaissance en prison. Une fois évadés, ils s’engagent dans la lutte pour l’Indépendance.
Premier long métrage pour le cinéma de Tewfik Farès, tourné à la manière des westerns hollywoodiens. Le film a eu un grand succès critique et commercial: «Traité à la manière d’un western, notait à son sujet feu Guy Hennebelle, ce film évoque l’existence de bandits bien-aimés dans les montagnes des Aurès, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale...Sans en faire un Rio Bravo, Tewfik Farès a su raconter son histoire avec un savoir-faire certain...»
Bouchareb va-t-il faire également dans le style western-couscous comme Tewfik Farès? On est obligé de croire surtout que le réalisateur franco-algérien a demandé les services de Ennio Moricone, pour composer la musique de Hors-la-loi, autrement dit un nouveau western sur la Guerre d’Algérie. Il est presque certain que Bouchareb n’a pas vu le film de Tewfik Farès, sinon ce sera considéré comme du plagiat et Tewfik Farès qui n’a pas tourné depuis plus de 20 ans pourrait exiger dès maintenant un changement de regard sur le sujet. Là encore, il faudrait faire attention de ne pas écorcher l’histoire de l’Algérie et montrer un sujet qui corresponde plus à un public français, qui a envie d’oublier la Guerre d’Algérie, mais à un public algérien, qui a perdu ses repères et qui voudrait bien connaître son Histoire...la vraie.
[email protected]
Amira SOLTANE
L'Expression
Nicolaï Karamzine
Extrait de Histoire de l’Etat russe
Rachid Bouchareb s’apprêterait à tourner dès cet été, Hors-la-loi (Outside the Law), un second volet à Indigènes qui s’ouvre sur la sanglante répression du 8 Mai 1945 à Sétif au moment où la France fêtait l’armistice.
Le film qui revient sur le destin de trois frères, évoquera la fin de la guerre d’Indochine avec la défaite française de Diên Biên Phu (7 mai 1954) et débouchera sur la guerre d’Indépendance des Algériens, la Bataille de Paris et les ratonnades du 17 Octobre 1961 moins de six mois avant le cessez-le-feu en Algérie.
Le réalisateur ne compte pas changer une équipe qui gagne et reconduit le même casting pour Indigènes, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan. Seul Jamel Debouzze s’est retiré de l’équipe, estimant qu’il n’était pas le bienvenu en Algérie. Quand à Samy Naceri, il n’est pas en état de tourner des films après ses déboires avec la justice et son état psychologique détérioré.
Curieusement, le cinéaste franco-algérien a choisi la même trame qu’un film algérien tourné dans les années 1970 par Tewfik Farès et fait étonnant, le film porte le même titre: les Hors-la-loi. Bouchareb revient aussi sur la même période que Tewfik Farès: L’après-Seconde Guerre mondiale et retrace la même fin: des officiers algériens de l’armée française, qui s’engagent pour le FLN, après avoir constaté des injustices.
Et surtout le même nombre de héros: trois jeunes Algériens font connaissance en prison. Une fois évadés, ils s’engagent dans la lutte pour l’Indépendance.
Premier long métrage pour le cinéma de Tewfik Farès, tourné à la manière des westerns hollywoodiens. Le film a eu un grand succès critique et commercial: «Traité à la manière d’un western, notait à son sujet feu Guy Hennebelle, ce film évoque l’existence de bandits bien-aimés dans les montagnes des Aurès, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale...Sans en faire un Rio Bravo, Tewfik Farès a su raconter son histoire avec un savoir-faire certain...»
Bouchareb va-t-il faire également dans le style western-couscous comme Tewfik Farès? On est obligé de croire surtout que le réalisateur franco-algérien a demandé les services de Ennio Moricone, pour composer la musique de Hors-la-loi, autrement dit un nouveau western sur la Guerre d’Algérie. Il est presque certain que Bouchareb n’a pas vu le film de Tewfik Farès, sinon ce sera considéré comme du plagiat et Tewfik Farès qui n’a pas tourné depuis plus de 20 ans pourrait exiger dès maintenant un changement de regard sur le sujet. Là encore, il faudrait faire attention de ne pas écorcher l’histoire de l’Algérie et montrer un sujet qui corresponde plus à un public français, qui a envie d’oublier la Guerre d’Algérie, mais à un public algérien, qui a perdu ses repères et qui voudrait bien connaître son Histoire...la vraie.
[email protected]
Amira SOLTANE
L'Expression