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FOCUS UN ŒIL SUR RAMALLAH .Un cinéma qui raconte l’humain

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  • FOCUS UN ŒIL SUR RAMALLAH .Un cinéma qui raconte l’humain

    Quatre courts-métrages ont été projetés, jeudi matin à la cinémathèque d’Oran, dans le cadre d’un focus consacré au cinéma de Ramallah. En rediffusion, dans la soirée, un cinquième film a été projeté (un problème technique avait empêché sa diffusion le matin). Les productions présentées au public du Fofa reflètent une réalité sociale, et une dimension humaine.

    Le focus Un Œil sur Ramallah est une série de cinq courts-métrages, sélectionnés par la productrice et distributrice Souad Rachmaoui, notamment Qariat el finjan de Suha Araj, le Pêcheur de sel de Ziad Bakri, Ismaïl de Nora Alsharif, C the C d’Eyad Hourani, et Maqloubeh de Nicolas Damuni. Ce cycle a donné l’occasion au public du Fofa de découvrir un cinéma d’une grande vitalité, axé sur l’humain, et proche d’une réalité plutôt sociale que politique. Au talent incontestable des réalisateurs s’ajoute l’originalité des scénarii et la subtilité du propos. Qariat El Finjan de Suha Araj est un court-métrage féminin et par conséquent, bavard. Il se déroule dans l’intérieur d’une maison où vivent deux sœurs, dont l’une à le don (ou le talent) de lire dans le marc de café. Des personnages loufoques et attachants défilent chez les deux sœurs, pour trouver une solution à leurs problèmes, principalement amoureux. On quitte l’univers coloré et plein de bons sentiments de Qariat El Finjan, pour atterrir dans un monde de silence et d’attente, et ce, dans le court-métrage le Pêcheur de Sel de Ziad Bakri. Un film silencieux et aérien qui retrace le quotidien monotone d’un vieil homme qui recommence quotidiennement le même rituel : il part pêcher, chaque matin, dans la mer Morte. Il retourne à son point de départ. Le Pêcheur de Sel est une métaphore sur l’espoir : l’espoir de pêcher autre chose que du sel, l’espoir qu’il puisse retourner vivre dans sa terre auprès des siens, l’espoir qu’un jour les Palestiniens rejoignent leur terre. Toujours en rapport avec la mer, C the C (See the sea ou voir la mer) d’Eyad Hourani s’intéresse à un jeune homme qui rêve de voir la mer. Cette envie devient une obsession, jusqu’à ce qu’il décide de prendre les choses en main, pour réaliser son vœu. Maqloubeh de Nicolas Damuni raconte, de manière très subtile, les conflits internes en Palestine, à travers l’histoire d’un plat traditionnel, maqloubeh. Certains le préparent avec des œufs et d’autres avec des aubergines, mais les choses se compliquent parce que chacune des deux tendances croit que sa recette est la meilleure. Nora Alsharif signe un remarquable petit bijou cinématographique avec Ismaïl. Après avoir été obligé de quitter sa terre et sa maison, en 1948, on retrouve le jeune Ismaïl, un an après, avec son petit frère, se dirigeant vers la gare de trains pour vendre des petits gâteaux. Au retour, ils changent d’itinéraire et se retrouve sur un chemin dangereux. Les secondes deviennent interminables, et le spectateur partage avec les personnages toute la détresse de leur situation et la peur qui les habite. Le scénario de Ismaïl est très bien ficelé, les comédiens parfaitement dirigés et l’émotion est totalement transmise. À la suite de cette projection, Souad Rachmaoui, a pris part à un débat, durant lequel elle a expliqué ses choix, et évoqué la jeune génération de cinéastes palestiniens, notamment de Ramallah, qui aspirent à raconter des histoires humaines et à décrire le mode de vie des Palestiniens. “Le cinéma en Palestine est le reflet de ce que nous avons vu dans cette sélection”, a-t-elle soutenu. Les jeunes cinéastes palestiniens tendent vers des thématiques proches de l’homme, mais abordent également l’aspect politique parce que cela fait également partie de leur réalité. Mme Rachmoui, qui a fait savoir qu’il y a des films à gros budgets qui sont produits (comme Ismaïl qui a bénéficié d’aides de plusieurs fonds internationaux) –tout en relevant le problème du financement-, et d’autres qui sont faits sans aucune dépense (comme C the C), a également signalé que la Palestine produit environ trois longs-métrages par an, 15 à 20 courts-métrages, et un nombre important de documentaires. Si l’oratrice a relevé la “grande liberté d’expression en Palestine” et la totale “inexistence de lignes rouges”, elle est, en outre, revenue sur les difficultés de tournage. Enfin, on apprendra qu’à Ramallah où existe aujourd’hui deux salles de cinéma qui font office de cinémathèques, aura lieu, en novembre prochain, l’inauguration d’un premier multiplex (financé par un investisseur privé).

    Par : Sara Kharfi
    LIBERTE 29/09/13
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