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TIRS AMIS – La série « Homeland » critiquée par d’anciens agents de la CIA

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  • TIRS AMIS – La série « Homeland » critiquée par d’anciens agents de la CIA

    Affiche de la série "Homeland"
    Succès critique et commercial, la série télévisée américaine "Homeland", dont la troisième saison a débuté dimanche sur les écrans outre-Atlantique, jouit d'une certaine autorité pour sa peinture de la CIA confrontée au terrorisme post-11 septembre 2001. Quelques voix sont venues tempérer cet enthousiasme, et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit d'anciens employés de l'agence de renseignement, cités par le journal britannique The Telegraph.

    Ils mettent principalement en cause la crédibilité du personnage principal, interprété par Claire Danes, une agente de la CIA, Carrie Mathison, atteint de trouble bipolaire et hantée par la crainte d'un nouvel attentat islamiste sur le sol américain.

    "Pourquoi ont-ils autorisé une personne atteinte d'une grave maladie mentale à se saisir d'informations top-secrètes et à mener l'enquête sur un dossier sensible ?" s'interroge l'ancien expert de l'antiterrorisme Aki Peritz. Ce postulat de base de la série pose également problème à Philip Giraldi, un retraité de la CIA spécialisé dans la lutte contre le terrorisme : "Son personnage drogué et névrosé aurait certainement alerté la CIA dans la vraie vie, et elle aurait été placardisée au service courrier pour la tenir hors de portée. J'ai donc arrêté de regarder la série à l'épisode 4, parce que je trouvais tout cela ridicule."

    Au-delà du peu de crédit accordé au personnage principal, c'est aussi le quotidien des agents de la CIA qui est sous le feu des critiques des anciens de la maison. Tara Maller, ex-analyste militaire pour la CIA, dénonce la surenchère dramatique :

    "Homeland se concentre uniquement sur les quelques instants où l'intensité et l'adrénaline des agents est à leur paroxysme pour les empaqueter dans des épisodes d'une heure. Ces moments constituent peut-être 15 à 20 % de la réalité de leurs travail. Le reste du temps, ils le passe à écrire des rapports. Mais vous ne voudriez pas voir à l'écran un analyste scotché à son ordinateur en train de rédiger son debriefing quotidien."

    Par ailleurs, la série multiplie les plans d'agents accrochés à leur téléphone portable dernier cri, tous grades confondus, dans l'enceinte même de la CIA, en Virginie. Une aberration pour ceux qui y ont travaillé, tout comme la possibilité pour Carrie Mathison de pouvoir accéder au bureau du patron de l'agence sans contrôle préalable. Enfin, l'intrigue principale de la série, qui se concentre sur la traque d'un réseau de terroristes sur le sol américain, n'incomberait pas aux seuls agents de la CIA, "c'est absolument ridicule", persifle M. Peritz.

    Tout cela étant dit, "Homeland" a bien sa place dans le paysage télévisuel américain pour ces anciens agents, qui admettent regarder d'un œil tendre la série malgré ses grossières erreurs factuelles.

    D'autant qu'"en plein débat actuel sur la place et la perception des agences de renseignement par l'opinion publique", les dilemmes moraux des personnages "reflètent les ambiguïtés de la politique de sécurité nationale" assure Tara Maller. Un divertissement cathartique donc ?

    le monde
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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