Une nette amélioration par rapport aux éditions précédentes a été enregistrée lors du 7e Festival du film en tamazight organisé à Tlemcen du 11 au 15 janvier en cours. Bien que le programme des projections ait été très chargé, l'amélioration réside dans la qualité des produits participants, relativement aux années précédentes où la mission du jury fut des plus ardues. Cette année, le choix des deux lauréats de l'Olivier d'or semble avoir été facile même si l'assistance avait fait des pronostics qui ne se sont pas concrétisés.Mais c'est généralement le cas lors de ce genre d'activités.

Dans la catégorie des fictions, c'est le film intitulé: Ad-bin tifrat de Mohamed Yargui qui a décroché l'Olivier d'or. Le film en question raconte les pérégrinations de Youcef, un jeune diplômé universitaire qui pénètre la spirale du travail où il se donne corps et âme, cette routine lui permet d'adoucir son quotidien socio-économique ardu. Said Nanache a obtenu l'Olivier d'or du meilleur documentaire pour Les Âmes de l'exil.

Cinq prix d'encouragement ont été décernés à d'autres jeunes réalisateurs amateurs. Les droits des trois meilleurs films de ce festival seront achetés par l'ENTV et y seront diffusés dans quelques semaines. C'est là une première qui encouragera sans doute les jeunes réalisateurs de la Kabylie lesquels n'ont que leur passion et leur volonté.

Parmi les nouveautés de ce festival,

l'édition d'une revue semi-professionnelle trimestrielle de cinéma, dont une partie est consacrée au cinéma berbère naissant ainsi qu’à la distribution d'un lexique de cinéma amazigh-arabe-français.

La présence d'une délégation du cinéma libanais a été diversement appréciée. Pour certains festivaliers, c'est une ouverture tandis que pour d'autres, la présence de cette délégation est tout simplement inappropriée dans un festival du film amazigh.

Les organisateurs expliquent plus tard que l'essentiel est que les films en compétition soient tous en tamazight. Les organisateurs précisent que nouer des relations avec le cinéma libanais et irlandais a pour objectif de mettre sur pied un partenariat qui aboutira sur l'organisation de festivals du cinéma amazigh dans ces deux pays. Une initiative méritoire, pour peu que les jeunes cinéastes kabyles puissent réaliser des produits cinématographiques dignes d'être projetés à l'étranger. Leur talent seul ne suffit pas, il leur faut beaucoup de moyens.

Une autre innovation, est la participation, pour la première fois, des berbères du Maroc avec un film, il s'agit de Touf Tanir't de Abdellah Dari. Le film d'une durée de 90 minutes, très apprécié par le public, est inspiré d'une légende: Touf Tanir't (plus belle que l'ange) est tiré du mythe de Hamou Ounamir. Enfant unique de sa mère, il s'éprend d'une belle créature céleste Tanir't qu'il épouse dans le plus grand secret. Ce mariage doit rester ignoré de sa mère jusqu'à la naissance du premier bébé. Mais celle-ci finit par percer ce secret jusqu'alors bien gardé. Tanir't quitte aussitôt Ounamir non sans lui avoir remis sa bague, ce qui signifie que le nouveau-né sera un garçon.

Le point noir de ce festival est l'absence presque totale du public tlemcenien malgré le travail titanesque de médiatisation effectué par les organisateurs, notamment par voie d'affichage (toute la ville est placardée) sans compter les dizaines de journalistes mobilisés pour l'occasion.

Radio Tlemcen a mis le paquet sans compter le direct réalisé par la Télévision algérienne.

En tout cas, plus de 90% de l'assistance sont venus des deux wilayas de Tizi Ouzou et Bgayet. Même les invités en provenance de l'étranger sont pratiquement tous originaires de Kabylie.

Et dire que tamazight est langue nationale!

Par la dépêche de Kabylie