THÉÂTRE
Acengu la torture, de Hocine Haroun
La générale de la pièce théâtrale Acengu la torture, inspirée de Morts sans sépultures de Jean-Paul Sartre, interprétée, jeudi 28 mai, par une jeune troupe d’Aït Bouadou, daïra des Ouadhias, revisite deux périodes de notre histoire, la guerre de Libération nationale et la période du parti et de la pensée uniques.
Deux époques mais une seule méthode ou technique des appareils répressifs étatiques, la torture, pour obtenir l’information à tout prix et anéantir la résistance du peuple algérien du côté du pouvoir colonial, museler l’opposition, réprimer toute contestation et nier toute espèce de diversité du côté du pouvoir de l’Algérie indépendante. La pièce écrite et réalisée par Hocine Haroun, connu comme artiste peintre, date de 1989, elle fait un parallèle entre la torture exercée par les officiers de l’armée coloniale contre les membres de l’ALN et de l’OCFLN, thème évoqué dans l’œuvre de par J.-P. Sartre, et celle pratiqué durant, notamment, les années 1980 par les agents du pouvoir algérien contre les militants de l’amazighité, langue, culture et civilisation de l’Algérie. Interprétée une seule fois à l’époque et au sein de la même institution, la pièce a disparu du répertoire théâtral, mise sous le boisseau, jusqu’à ce jeudi 28 mai où elle a reçu un accueil chaleureux du public au niveau de la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, presque pleine comme à chaque programmation d’une œuvre en kabyle ou tout autre œuvre de qualité d’un auteur renommé. On connaissait Hocine Haroun, artiste peintre, auteur de tableaux remarquables, qui a rangé ses tréteaux et ses pinceaux pour se consacrer au combat politique dans le cadre du FFS. On a découvert, ce jeudi 28 mai, un autre facette du même homme qui explore le domaine de l’art dramatique. De l’art plastique à l’art dramatique, pour ne pas parler de l’art politique, le passage n’est pas aisé, les modes d’expression, les instruments et les matériaux diffèrent totalement mais l’auteur réalisateur a fini par faire le saut. On l’a vu, certes, faire partie des jurys appelés à statuer sur la valeur des pièces théâtrales dans le cadre du festival du théâtre amateur mais on ne lui connaissait pas de production dans ce domaine, et on ne s’attendait pas à le voir s’inscrire sur la liste des réalisateurs.
C’est désormais chose faite avec Acengu et la troupe de comédiens à 98% jeunes et nouveaux dont le jeu semble avoir conquis le public et même quelques observateurs avertis dont nous ne partageons pas l’enthousiasme global. La prestation de Meziane, Mokrane, Amar, Idir et Tassadit, digne des comédiens professionnels, se distingue de leurs collègues.
On ne peut pas non plus donner la même appréciation des quatre tableaux de la pièce ni du décor de ces derniers sans compter quelques petites maladresses dans le dialogue. Mais le public a donné son quitus et cela est l’essentiel pour tout réalisateur. Salué par des applaudissements, par des éclats de rire, la pièce a donné lieu à des manifestations de sympathie à l’égard du réalisateur et des comédiens qui sont méritées compte tenu de la faiblesse des moyens et du temps (trois mois) mis dans sa remise en scène, 20 ans après.
Le soir d'Algérie
Acengu la torture, de Hocine Haroun
La générale de la pièce théâtrale Acengu la torture, inspirée de Morts sans sépultures de Jean-Paul Sartre, interprétée, jeudi 28 mai, par une jeune troupe d’Aït Bouadou, daïra des Ouadhias, revisite deux périodes de notre histoire, la guerre de Libération nationale et la période du parti et de la pensée uniques.
Deux époques mais une seule méthode ou technique des appareils répressifs étatiques, la torture, pour obtenir l’information à tout prix et anéantir la résistance du peuple algérien du côté du pouvoir colonial, museler l’opposition, réprimer toute contestation et nier toute espèce de diversité du côté du pouvoir de l’Algérie indépendante. La pièce écrite et réalisée par Hocine Haroun, connu comme artiste peintre, date de 1989, elle fait un parallèle entre la torture exercée par les officiers de l’armée coloniale contre les membres de l’ALN et de l’OCFLN, thème évoqué dans l’œuvre de par J.-P. Sartre, et celle pratiqué durant, notamment, les années 1980 par les agents du pouvoir algérien contre les militants de l’amazighité, langue, culture et civilisation de l’Algérie. Interprétée une seule fois à l’époque et au sein de la même institution, la pièce a disparu du répertoire théâtral, mise sous le boisseau, jusqu’à ce jeudi 28 mai où elle a reçu un accueil chaleureux du public au niveau de la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, presque pleine comme à chaque programmation d’une œuvre en kabyle ou tout autre œuvre de qualité d’un auteur renommé. On connaissait Hocine Haroun, artiste peintre, auteur de tableaux remarquables, qui a rangé ses tréteaux et ses pinceaux pour se consacrer au combat politique dans le cadre du FFS. On a découvert, ce jeudi 28 mai, un autre facette du même homme qui explore le domaine de l’art dramatique. De l’art plastique à l’art dramatique, pour ne pas parler de l’art politique, le passage n’est pas aisé, les modes d’expression, les instruments et les matériaux diffèrent totalement mais l’auteur réalisateur a fini par faire le saut. On l’a vu, certes, faire partie des jurys appelés à statuer sur la valeur des pièces théâtrales dans le cadre du festival du théâtre amateur mais on ne lui connaissait pas de production dans ce domaine, et on ne s’attendait pas à le voir s’inscrire sur la liste des réalisateurs.
C’est désormais chose faite avec Acengu et la troupe de comédiens à 98% jeunes et nouveaux dont le jeu semble avoir conquis le public et même quelques observateurs avertis dont nous ne partageons pas l’enthousiasme global. La prestation de Meziane, Mokrane, Amar, Idir et Tassadit, digne des comédiens professionnels, se distingue de leurs collègues.
On ne peut pas non plus donner la même appréciation des quatre tableaux de la pièce ni du décor de ces derniers sans compter quelques petites maladresses dans le dialogue. Mais le public a donné son quitus et cela est l’essentiel pour tout réalisateur. Salué par des applaudissements, par des éclats de rire, la pièce a donné lieu à des manifestations de sympathie à l’égard du réalisateur et des comédiens qui sont méritées compte tenu de la faiblesse des moyens et du temps (trois mois) mis dans sa remise en scène, 20 ans après.
Le soir d'Algérie
