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Alain Gerber, le conteur du jazz

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  • Alain Gerber, le conteur du jazz

    Je me souviens encore des années de prépas ou chaque soir je rentrais, érinté, avec une seule idée dans la tête: écouter la radio dans l'espoir de découvrir une musique nouvelle ou de trouver le titre d'un morceau déjà entendu. A côté de cette petite recherche, il y avait la chronique d'un journaliste sur France Musique. Son titre était "le jazz est un roman". Et chaque soir, ça me faisait plaisir d'entendre la voix douce et fatiguée de ce journaliste ingénieux qui racontait les vies des grandes figures du jazz.
    Aujourd'hui, soit quatre ans plus tard, la voix et le style de ce journaliste me hante encore. J'ai fait une recherche sur internet dans l'espoir de trouver un roman de jazz d'un style proche de "le jazz est un roman". Je suis tombé sur un roman assez culte: "Louie" d'Alain Gerber.
    Les premières pages étaient un vrai plaisir, mais cette beauté unique du style m'intriguait de plus en plus. Alors j'ai tapé "Alain Gerber" sur google, et la première ligne trouvée était "Alain Gerber, le jazz est un roman".
    Finalement, ce journaliste est aussi (ou surtout) un écrivain reconnu. C'est vraiment un homme qui sait raconter le jazz. Sa lecture est agréable et difficile à la fois. Difficile, parce qu'il faut rester concentré et savourer chaque phrase. Car Gerber est un écrivain qui ne fait rien comme tout le monde, il écrit ses romans comme des chansons de jazz, donnant de l'importance à chaque phrase, à chaque mot et faisant du tout un véritable standard.
    Ainsi, on découvre dans "Louie", la vie de l'homme qu'on ne présente plus: Louis Armstrong. Le style décontracté et nonchalant du jazzman est bien rendu par la plume de Gerber, on sent la vie de ces gens de la Nouvelle-Orléans, ces noirs pour qui la misère et l'exclusion est devenue une deuxième nature, la première étant le talent et l'imagination débridée. Ainsi, toute la vie sordide de cette époque (pauvreté, trafiques, crimes, prostitution) est décrite avec un style qui apaise les douleurs et nous fait comprendre une chose: la misère ne transforme pas l'homme en un monstre (pas à 100% en tout cas).

    Une chose est sûr, je sais maintenant quel écrivain je vais lire dans les prochains mois, et je vous le recommande chaudement.
    Dernière modification par Blofeld, 25 mai 2010, 20h04.
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