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La vie littéraire en Algérie avant l'occupation française

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  • La vie littéraire en Algérie avant l'occupation française

    J'ai remarqué qu'il y a avit une sorte de trou noir sur la période qui précède l'occupation française. Je sais que nombre de bibliothèques et zaouias ont été alors détruites par les français.
    Je pose donc les questions suivantes et espère qu'il y aura des personnes plus instruites que mois sur le sujet :
    quelle était la vie littéraire en Algérie avant l'occupation française?
    Y-avait-il une littérature d'expression turque à Alger (Le Miroir de Khodja est écrit en langue turque, y a-t-il eu d'autres oeuvres?)?
    Comment se passait la transmission de poèmes en langue kabyle et berbères?
    quels sont les grands noms de la littérature classique Algérienne?
    Ne croyez pas avoir étouffé la Casbah. Ne croyez pas bâtir sur nos dépouilles votre Nouveau Monde. Kateb Yacine

  • #2
    Salut Maya!

    C'est un sujet très très intéressant, malheureusement je ne pourrais vous apporter des informations bien précises, mes connaissances en la matière n'étant pas très approfondies.

    Je sais seulement que les poèmes en Kabylie se transmettaient oralement, et que les femmes y contribuaient largement, Taos Amrouche par exemple a rassemblé dans son livre Le grain magique des contes berbères que
    lui racontait sa mère... Bref, la tradition orale en Kabylie et d'autres régions en Algérie a facilité la mémorisation des poèmes et contes qui nous sont parvenus par la suite...

    quels sont les grands noms de la littérature classique Algérienne?
    Est-ce que vous parlez ici de la période pré-coloniale ou d'une manière générale?
    Je m'en remets à Dieu!

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    • #3
      Bonjour Rose des Bois

      Oui, je parle de la littérature Algérienne de la période pré-coloniale.

      J'ai lu Sultan Djezair, qui est un receuil de chansons écrites par des janissaires turcs d'Alger. C'est écrit en langue turque. J'ai réussi à trouver ce livre à Alger aux éditions Office des Publications Universitaires. En, plus, il y a le texte original en turc, suivi de la traduction en français.

      Il y a aussi un autre essai, que j'avais lu, mais je n'ai pas la référénce sous la main, il s'agit plus de l'Algérie du Moyen-Age. Et dans certaines villes, il y avait une littérature, mais plutôt de l'exégèse. Interprétation du Coran, textes de loi, juridiques.

      Ouil la tradition orale a joué un grand rôle en Kabylie et dans toutes les régions d'Algérie. Je pense aussi aux bouqalat.
      Ne croyez pas avoir étouffé la Casbah. Ne croyez pas bâtir sur nos dépouilles votre Nouveau Monde. Kateb Yacine

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      • #4
        Rose des Bois

        Concernant la transmission de poèmes en Kabylie :

        Y-avait-il des personnes au sein de la société qui avaient la mission de conserver et transmettre cette poésie?
        Ne croyez pas avoir étouffé la Casbah. Ne croyez pas bâtir sur nos dépouilles votre Nouveau Monde. Kateb Yacine

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        • #5
          Maya, je ne pourrais vous répondre avec certitude mais je ne le crois pas! Cela se faisait instinctivement, ces poèmes étaient généralement chantés: des chants de guerre, de méditation, d'exil, des chants sacrés... Donc cela faisait partie de la vie quotidienne de ces populations.

          On trouvait aussi dans presque chaque maison une personne âgée qui racontait des contes (thimouchouha)...
          Je m'en remets à Dieu!

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          • #6
            Il y a très peu d'écrits de cette période et la transmission était principalement orale. Certains des poèmes chantés encore aujourd'hui, datent de 2 ou 3 siècles.
            Pour la transmission, les poètes avaient "un secrétaire" qui retenait les poèmes par coeur, on l'appelait le "guendouz".

            Pour la transmission écrite, il y a seule exception à ma connaissance : les manuscrits d'Akabli, un petit village de la wilaya d'Adrar. Ces manuscrits sont plutôt bien conservés et traitent de sujets allant de la poésie populaire aux mathématiques!
            Dernière modification par ETTARGUI, 20 juin 2010, 17h40.
            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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            • #7
              Il est extrêmement difficile de parler de littérature algérienne d'avant l'ère coloniale et ce pour deux raisons essentielles:

              - La tradition orale de la transmission des écrits très répandue de ce qui était l'Algérie d'antan.
              Dans cette catégorie, on peut citer:
              Mohand Oulhocine et Si Mhand Oumhand (j'ai lu sur d'autres poètes algériens mais malheureusement je ne me souviens plus de leur noms).

              - L'appartenance de l'espace Algérie de l'époque à un ensemble culturel plus grand qui a fait noyer les œuvres écrites par des algériens ou des natifs d'Algérie dans la littérature de plus grande envergure sans référence à l'origine.
              Dans ce de cas, on peut citer Ibn khaldoun (un écrivain itinérant d'origine tunisienne) qui a écrit une grande partie de son ouvrage Prolégomènes à Tiaret ou Saint Augustin avec une série d'ouvrage dont les principaux sont Discours sur les psaumes, Les confessions, ou De la trinité...etc. On peut citer également Apulée né à M'daourouch avec son ouvrage Les métamorphoses, Florus avec son recueil d'histoire, Fronton et Hassan Al Qalidissi qui a écrit plusieurs ouvrages de mathématiques qui ont même inspiré Léonard de Vinci....

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              • #8
                Rose des bois

                Maya, je ne pourrais vous répondre avec certitude mais je ne le crois pas! Cela se faisait instinctivement, ces poèmes étaient généralement chantés: des chants de guerre, de méditation, d'exil, des chants sacrés... Donc cela faisait partie de la vie quotidienne de ces populations.

                On trouvait aussi dans presque chaque maison une personne âgée qui racontait des contes (thimouchouha)...
                Oui, en effet, je pense que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre de notre histoire. Merci pour votre réponse.


                Ettargui

                Il y a très peu d'écrits de cette période et la transmission était principalement orale. Certains des poèmes chantés encore aujourd'hui, datent de 2 ou 3 siècles.
                Pour la transmission, les poètes avaient "un secrétaire" qui retenait les poèmes par coeur, on l'appelait le "guendouz".

                Pour la transmission écrite, il y a seule exception à ma connaissance : les manuscrits d'Akabli, un petit village de la wilaya d'Adrar. Ces manuscrits sont plutôt bien conservés et traitent de sujets allant de la poésie populaire aux mathématiques!
                Un guendouz? je ne connaissais pas cette fonction.
                Ces manuscrits ont-ils été publiés?

                Mais dans les cours des beys, il devait bien y avoir un peu de divertissement? Tous ces gens devaient bien lire.

                El bahar

                Fronton et Hassan Al Qalidissi qui a écrit plusieurs ouvrages de mathématiques qui ont même inspiré Léonard de Vinci....
                Ah, je ne connaissais pas. Vous avez plus d'infos? Leurs ouvrages sont publiés?
                En fait je ne parlais pas de l'antiquité, mais plus de la période qui va de la Renaissance à l'époque Classique.
                Ne croyez pas avoir étouffé la Casbah. Ne croyez pas bâtir sur nos dépouilles votre Nouveau Monde. Kateb Yacine

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                • #9
                  Oui, en effet, je pense que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre de notre histoire. Merci pour votre réponse.
                  De rien Maya, c'est moi qui vous remercie pour ce topic, j'espère qu'il vivra longtemps!
                  Je m'en remets à Dieu!

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                  • #10
                    De la période s'étalant du 14ème siècle au 18ème siècle (essentiellement l'époque turque), les écrits se faisaient essentiellement en arabe et en turc qui sont malheureusement pas conservés du fait de l'invasion française.

                    Ce qui reste aujourd'hui sont les écrits du moyen âge conservés et publiés par les romains...

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                    • #11
                      Maya's
                      Pour Gandouz, voici la définition que donne Si Hamza Boubakeur : "terme berbère signifiant veau. S'emploie en parler arabe avec le sens d'élève, disciple..." (S.H. Boubakeur; Trois poètes algériens, Mohammed Balkhayr, Abdallah Benkariou, Mohammed Baytâr; page 78).

                      Quand aux manuscrits, les Français se sont accaparé une bonne partie, quelques uns, notamment ceux qui traitent des questions de sociologie, de politique et d'Hstoire, sont cités dans des publications (AGP Martin). Les rares qui restent sont conservés à Adrar, ils peuvent être consultés sur place.
                      Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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                      • #12
                        Bonsoir,

                        La difficulté qu'il y a répondre à la question est à mon sens imputable à trois facteurs essentiels :

                        D'une part, un petit anachronisme s'est glissé dans l'énoncé. La "Littérature" au sens moderne du terme n'existait pas encore comme catégorie ;-)

                        D'autre part, le domaine "Algérien", à proprement parlé, n'existait pas encore. Les productions scripturaires s'inscrivaient surtout dans un ensemble culturel plus vaste. En ce qui a trait aux oeuvres berbères, bien que je ne sois pas spécialiste, il me semble que leur transmission se faisait essentiellement par voie orale.

                        Le troisième point, et c'est ce qui freine les recherches universitaires sur le sujet, est le caractère parcellaire et fragmentaire de la conservation de ces textes.

                        Ceci étant dit, il existe de nombreuses oeuvres connues: des relations de voyages, des "mémoires", des oeuvres théologiques, des traités d'érotologie...etc. Chacune de ces oeuvres appartient à des "genres" qui sont aujourd'hui différenciés mais qui ne l'étaient pas à l'époque.

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