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C'est la premiere fois, depuis sa mort, a l'occasion de son 150e anniversaire, Freud honoré dans sa ville natale.
Freud honoré dans sa ville natale après une longue histoire refoulée
Le bourg tchèque de Pribor, où naquit Sigmund Freud le 6 mai 1856, veut rendre au père de la psychanalyse une place à sa mesure et clore des décennies d'histoire refoulée, par l'inauguration d'un musée dans sa maison natale, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.
«Pribor n'a certes jamais oublié que Freud y est né, mais, pendant longtemps, sans lui donner la place qu'il mérite», avoue Milan Strakos, le maire de la petite ville jadis appelée Freiberg et rattachée à l'empire austro-hongrois.
Ainsi pendant des années, seule une modeste plaque commémorative a signalé sa maison natale qui abritait encore récemment un sauna.
Il fallut attendre 1969, trois décennies après sa mort, pour que les autorités locales lui érigent un buste et vingt ans de plus, pour que la place principale prenne son nom.
«Freud a été nommé citoyen d'honneur 55 ans après sa mort, en 1994. Aucun membre de sa famille n'est alors venu à Pribor, craignant une instabilité chez nous mais aussi la manière dont les Tchèques regardent, selon eux, les Juifs», déplore le maire.
Sous l'occupation nazie, les théories de Freud furent bannies dans le cadre de la politique anti-juive. Le régime communiste qui fit ensuite du pays un satellite de Moscou, n'a guère favorisé la propagation de ses idées, jugées «petites-bourgeoises».
Conséquence, ses idées sont peu connues en République tchèque et rares les Moraves à le revendiquer comme un enfant du pays. En outre, «beaucoup de médecins tchèques reconnaissent son génie mais restent réticents face à ses théories. Surtout les partisans de l' «Evidence-based medicine» (Médecine basée sur des faits avérés), le considèrent comme peu scientifique», explique le Dr Michal Sebek membre de l'Association de Psychanalyse tchèque.
«Cette école est très stricte pour la biologie et les sciences naturelles, en général. Et sur le plan du psychisme, il est très difficile de parler de faits avérés», explique le spécialiste qui donnera une conférence sur l'œuvre de Freud, fin mai à Pribor, dans le cadre des commémorations.
L'auteur du fameux ouvrage «Die Traumdeutung» (Le Rêve et son interprétation) a passé à Pribor les trois premières années de sa vie. Des difficultés financières poussent ensuite son père, négociant en textile, à conduire sa famille à Vienne. Après l'annexion de l'Autriche par les nazis en 1938, alors que ses livres sont brûlés à Berlin, Sigmund Freud s'exile à Londres.
«Seuls quelques lambeaux subsistent dans ma mémoire mais une chose est certaine: cet enfant heureux de Pribor, ce premier-né d'une jeune mère, celui qui a absorbé de cet air et de cette terre ses premières impressions ineffaçables, est profondément empreint en moi», se souviendra-t-il à l'âge de 75 ans.
La maison de Pribor où la famille Freud occupait une modeste pièce de 3 fois 3,5 mètres, a été inscrite l'an dernier au patrimoine culturel de la ville, puis rénovée.
L'inauguration du musée sera le clou des célébrations locales pour le 150e anniversaire de sa naissance.
Le bourg morave se joindra ainsi à Vienne où son célèbre cabinet de la Berggasse abrite depuis longtemps un musée et de Londres, où la maison de ses derniers jours est également devenue un musée en 1986.
«Nous allons coordonner nos activités avec nos partenaires viennois et londoniens pour attirer davantage de touristes», confie M. Strakos.
Pribor espère en effet que ces commémorations, sous les auspices du président tchèque Vaclav Klaus, donneront une impulsion au développement touristique dans une région industrielle quelque peu à l'écart des grands flux voyageurs.
- La nouvelle république
Freud honoré dans sa ville natale après une longue histoire refoulée
Le bourg tchèque de Pribor, où naquit Sigmund Freud le 6 mai 1856, veut rendre au père de la psychanalyse une place à sa mesure et clore des décennies d'histoire refoulée, par l'inauguration d'un musée dans sa maison natale, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.
«Pribor n'a certes jamais oublié que Freud y est né, mais, pendant longtemps, sans lui donner la place qu'il mérite», avoue Milan Strakos, le maire de la petite ville jadis appelée Freiberg et rattachée à l'empire austro-hongrois.
Ainsi pendant des années, seule une modeste plaque commémorative a signalé sa maison natale qui abritait encore récemment un sauna.
Il fallut attendre 1969, trois décennies après sa mort, pour que les autorités locales lui érigent un buste et vingt ans de plus, pour que la place principale prenne son nom.
«Freud a été nommé citoyen d'honneur 55 ans après sa mort, en 1994. Aucun membre de sa famille n'est alors venu à Pribor, craignant une instabilité chez nous mais aussi la manière dont les Tchèques regardent, selon eux, les Juifs», déplore le maire.
Sous l'occupation nazie, les théories de Freud furent bannies dans le cadre de la politique anti-juive. Le régime communiste qui fit ensuite du pays un satellite de Moscou, n'a guère favorisé la propagation de ses idées, jugées «petites-bourgeoises».
Conséquence, ses idées sont peu connues en République tchèque et rares les Moraves à le revendiquer comme un enfant du pays. En outre, «beaucoup de médecins tchèques reconnaissent son génie mais restent réticents face à ses théories. Surtout les partisans de l' «Evidence-based medicine» (Médecine basée sur des faits avérés), le considèrent comme peu scientifique», explique le Dr Michal Sebek membre de l'Association de Psychanalyse tchèque.
«Cette école est très stricte pour la biologie et les sciences naturelles, en général. Et sur le plan du psychisme, il est très difficile de parler de faits avérés», explique le spécialiste qui donnera une conférence sur l'œuvre de Freud, fin mai à Pribor, dans le cadre des commémorations.
L'auteur du fameux ouvrage «Die Traumdeutung» (Le Rêve et son interprétation) a passé à Pribor les trois premières années de sa vie. Des difficultés financières poussent ensuite son père, négociant en textile, à conduire sa famille à Vienne. Après l'annexion de l'Autriche par les nazis en 1938, alors que ses livres sont brûlés à Berlin, Sigmund Freud s'exile à Londres.
«Seuls quelques lambeaux subsistent dans ma mémoire mais une chose est certaine: cet enfant heureux de Pribor, ce premier-né d'une jeune mère, celui qui a absorbé de cet air et de cette terre ses premières impressions ineffaçables, est profondément empreint en moi», se souviendra-t-il à l'âge de 75 ans.
La maison de Pribor où la famille Freud occupait une modeste pièce de 3 fois 3,5 mètres, a été inscrite l'an dernier au patrimoine culturel de la ville, puis rénovée.
L'inauguration du musée sera le clou des célébrations locales pour le 150e anniversaire de sa naissance.
Le bourg morave se joindra ainsi à Vienne où son célèbre cabinet de la Berggasse abrite depuis longtemps un musée et de Londres, où la maison de ses derniers jours est également devenue un musée en 1986.
«Nous allons coordonner nos activités avec nos partenaires viennois et londoniens pour attirer davantage de touristes», confie M. Strakos.
Pribor espère en effet que ces commémorations, sous les auspices du président tchèque Vaclav Klaus, donneront une impulsion au développement touristique dans une région industrielle quelque peu à l'écart des grands flux voyageurs.
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