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L’éclaircie, promotion des droits de l’homme et inquiétudes, Ali Haroun

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  • L’éclaircie, promotion des droits de l’homme et inquiétudes, Ali Haroun

    Ali Haroun souligne qu’il n’est pas chose aisée de parler de cette période particulière de six mois, dans un livre, et qu’il est tout autant difficile de trouver un titre à celui-ci lorsqu’on traite de la question des droits de l’homme.«Entre les deux gros nuages que sont la grève insurrectionnelle du FIS et l’ouragan des élections législatives du 26 décembre 1991, il y a eu une éclaircie dans le ciel assombri de l’Algérie». «Cette éclaircie a duré en tout six mois, période pendant laquelle j’étais en charge du ministère des Droits de l’homme sous le gouvernement Ghozali», résume Me Ali Haroun à propos du titre de son récent ouvrage paru à Casbah éditions.

    L’avocat et ancien membre du HCE (Haut- Comité d’Etat) a animé samedi dernier une conférence de presse à la librairie du Tiers-Monde, à Alger, pour présenter son livre qu’il a justement intitulé L’éclaircie, promotion des droits de l’homme et inquiétudes (1991-1992).

    La rencontre a été suivie d’une séance de vente-dédicace de son ouvrage. Pour commencer, Ali Haroun souligne qu’il n’est pas chose aisée de parler de cette période particulière de six mois, dans un livre, et qu’il est tout autant difficile de trouver un titre à celui-ci lorsqu’on traite de la question des droits de l’homme. Le plus important, ajoute-t- il, c’est que «ce livre est le fruit de mon expérience personnelle ».

    Plus encore, «j’ai estimé qu’ayant été témoin de l’histoire, je devais écrire sur cette période. C’est ensuite aux historiens de se pencher sur ce témoignage et d’en apprécier la valeur». Et de rappeler que c’est la toute première fois qu’il y a eu un ministère des Droits de l’homme en Algérie et dans le monde arabe, ce qui ouvrait de nouvelles perspectives dans la conception des droits humains.

    «Depuis janvier 1992, relève Ali Haroun, il s’est passé beaucoup de choses. Il y a eu d’autres ligues, l’observatoire des droits de l’homme a pris le relais. Il y a eu des efforts, mais cela n’a pas évolué en ligne ascendante, car l’Algérie a connu des régressions dans le domaine, par exemple avec le code de la presse. Aujourd’hui, je peux dire que le respect des droits de l’homme n’a pas connu l’évolution positive espérée. Cela est particulièrement illustré par les deux visages de Janus qu’on retrouve dans la presse, avec une certaine liberté d’expression comme côté positif et, fait paradoxal, le revers de la médaille qu’est le harcèlement judiciaire des journalistes entre autres.»

    Une chose est sûre, à son avis, c’est qu’«entre juin et décembre 1991 (le temps qu’a duré le gouvernement Ghozali chargé de préparer les élections législatives), l’Algérie a vécu une période riche en débats politiques. Quant au ministère des Droits de l’homme, il a lui aussi profité de cette «éclaircie »». Certes, précise Ali Haroun, «nous n’avons pas réalisé tout ce qu’on espérait, mais il est évident qu’on ne pouvait pas tout faire».

    A une question sur l’évolution future des droits de l’homme en Algérie, au vu de la conjoncture actuelle et du dernier discours du président de la République, Ali Haroun répond avec des mots mesurés. «Je ne suis pas devin, dit-il, je ne peux donc pas prévoir quand le deuxième gros nuage se dissipera. Néanmoins, je suis quelqu’un d’optimiste et je suis persuadé que, tôt ou tard, le peuple algérien et en particulier les jeunes vont tirer les leçons et aller de l’avant. Depuis que l’Algérie est indépendante, le citoyen ne bénéficie pas de toutes les libertés, ses droits ne sont pas respectés par les pouvoirs successifs, mais sincèrement je crois à une évolution positive pour tout ce qui touche à la démocratie, à la citoyenneté et aux droits de l’homme.»

    En fin de compte, Ali Haroun estime que la meilleure façon de défendre les droits de l’homme est de dépendre d’une assemblée nationale souverainement élue par le peuple, et non pas du pouvoir exécutif (un gouvernement). Et de citer comme exemple le «defensor d’el pueblo» en Espagne, ce représentant du peuple qui n’a de comptes à rendre qu’au Parlement car désigné par celui-ci. Ce n’était pas le cas pour lui, lors de son passage au ministère des Droits de l’homme. Mais ce n’était qu’une «éclaircie»

    Par Le Soir
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