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19 juin 1965;:Coup d'État ou sursaut historique ?

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  • 19 juin 1965;:Coup d'État ou sursaut historique ?

    « Qu'est-ce que tu es venu faire ? Allez, fous le camp ! »

    En 1965, Omar Oussedik a été choisi par Abdelaziz Bouteflika pour aller en mission en Chine, en Inde, au Pakistan, en Mongolie et en Corée du Nord pour la préparation de la Conférence afro-asiatique. Le jour même, il est convoqué par Ben Bella qui lui demande de laisser tomber le voyage en Asie pour s'occuper du FFS.

    Le lendemain, il va voir Bouteflika et lui dit, voilà la mission dont me charge le président. Toi tu m'envoies en mission d'un côté et lui me demande à faire une autre mission ! Arrangez-vous.

    - Bouteflika : C'est le chef de l'Etat, tu obéis.

    - Omar : OK. J'y vais.

    - Bouteflika : Quel est son objectif ?

    - Omar : Son objectif, c'est de stopper le FFS pour arriver à une conférence afro-asiatique avec un pays calme, stable, tranquille et uni autour de sa personne, ensuite, il s'occupera de vous.

    - Bouteflika : Tu penses qu'après il va s'occuper de nous ?

    - Omar : C'est comme du papier à musique. Il a liquidé le GPRA, les wilayas, les personnaltiés qui le gênaient tels Khider, Bitat, etc, il lui reste l'ANP. C'est votre tour qui vient de sonner.

    - Bouteflika : Qu'est-ce que tu vas faire ?

    - Omar : Je vais à Paris.

    - Bouteflika : Est-ce que tu prends position contre nous ?

    - Omar : Non ! Vous l'avez amené au pouvoir. Vous êtes unis contre le FFS. C'est vous qui le protégez. Alors de deux choses l'une, ou il vous écarte et il restera seul et il nous sera facile à nous de le « liquider » ou bien vous le faites alors là vous vous sauvez. Omar part donc à Paris et trouve le colonel Si Sadek qui était « couvé » par des gens qui ne voulaient pas que Omar le voie. Omar ayant pris de côté Si Sadek, il lui dit Ben Bella et Boumediène vont se taper à coups de couteau jusqu'au finish mais il faut d'abord qu'ils en aient fini avec vous.

    - Si Sadek : Et alors !

    - Omar : Il vaut mieux vous arranger pour qu'ils aient leur partie de plaisir. Le colonel finit par donner les pleins pouvoirs à Omar. La mission a duré cinq jours. Il rentre à Alger et voit Bouteflika en lui disant : Tu as le bonjour du chauve (Chaïb El Ras).

    - Bouteflika : Tu es en train de faire du marketing ya Si Omar.

    Omar va voir Ben Bella et lui dit Si Slimane Dhilis (c'est le vrai nom du colonel Si Sadek) te dit il faut que la Conférence afro-asiatique réussisse, il faut que Ben Bella parle au nom de tout le peuple algérien, il faut qu'il ait une solution qui sauvegarde la dignité de tous les militants. Ce qui nous intéresse, c'est la révolution. Alors Ben Bella qui se trouvait avec Ali Mendjli ont eu la même réaction : quel patriote cet homme ! Le lendemain en compagnie de Salah Chellik, il se dirige vers la région de Tizi Ouzou où il avait rendez-vous avec Si Abdelhafid, le responsable des maquis FFS. Omar Oussedik fort des pleins pouvoirs délivrés par le colonel Si Sadek n'a pas eu beaucoup de mal à convaincre Si Abdelhafid qu'il était surtout de son côté malgré sa position de médiateur. Vers 17 h, un passeport a été délivré à Si Abdelhafid par les autorités de Tizi Ouzou. Omar Oussedik a refusé de descendre sur Alger ayant peur d'un barrage militaire ! Et puis on ne sait jamais ! Vis-à-vis de l'armée, Si Abdelhafid était toujours considéré comme hors la loi. Après le compte rendu de sa mission au président de la République, il est autorisé à partir avec Si Abdelhafid sur Paris pour rencontrer Si Sadek. Une délégation a été désignée par Ben Bella composée de trois personnalités dont Si Zoubir Bouadjadj, membre des 22, Aït Hocine, membre du B P, et Béjaoui, ex-membre suppléant du 1er CNRA. Omar Oussedik voulait vraiment que la guerre en Kabylie se termine et il a employé tous les moyens possibiles et imaginables pour y arriver. Il a pris à part Aït Hocine et lui a dit :
    Ecoute, tu es membre du bureau politique, tu es originaire de la Kabylie, il faut que toute la Kabylie t'appuie, sauve la dignité des gars du FFS et tout le monde sera derrière toi.

    - Aït Hocine : Je marche
    Omar prend à part Si Zoubir Bouadjadj et lui pose la question suivante : toi, tu es un homme du 1er Novembre ?

    - Zoubir : Bien sûr.

    - Omar : Tes compagnons avec qui tu es aujourd'hui sont arrivés bien après n'est-ce pas ?

    - Zoubir : Oui.

    - Omar : Si Sadek et Abdelhafid sont du 1er Novembre comme toi. Est-ce que tu peux accepter que des gens comme ça rentrent la tête baissée ?

    - Zoubir : Ah non ! Omar n'a absolument rien dit à Béjaoui. Ces trois hommes, militants de la première heure, étaient choisis par Ben Bella. La délégation du FFS était composée de Si Sadek, de Si Abdelhafid, de Benyounès dit Daniel et de « Rouget » de Djidjelli. La négociation s'est déroulée dans l'appartement de Mourad Oussedik à Paris qui lui comme Omar n'avaient rien à voir avec les deux parties. Après plusieurs heures de négociations, Omar, s'adressant à la délégation choisie par Ben Bella, leur dit :
    Il faudrait que tous ceux qui sont morts des deux côtés soient considérés comme des martyrs.
    D'accord.
    Que leurs veuves et leurs enfants touchent une pension.
    D'accord.
    Il faut que tous les détenus soient libérés.
    D'accord.
    Il faut que tout le monde reprenne son travail.
    D'accord.
    Ceux qui ont été nationalisés reprennent leur bien.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    D'accord. Puis à la fin, Omar demande qu'il y ait un communiqué commun. Béjaoui répond : « Ce n'est pas nécessaire, le FFS va lancer un appel disant comme ci, comme ça et le FLN lui aussi lancera son appel et tout le monde sera content. » Omar répond non. Des chefs d'Etat vont arriver, il faut rassurer tout le monde. Ni Sadek, ni Benyounès, ni Abdelhafid, ni Rouget ne voyaient l'utilité du communiqué commun. Omar se retourne vers Zoubir et Aït Hocine et leur dit : « N'est-ce pas qu'il faut le communiqué commun ? » Ils ont répondu d'une même voix : « Bien sûr qu'il faut ce communiqué commun et toi, Omar, rédige-le. Omar s'est mis sur-le-champ au travail : « Le FLN et le FFS décident de mettre fin aux hostilités et appellent tous les militants révolutionnaires à se mobiliser pour la lutte contre la contre-révolution », etc. Omar rentre à Alger en compagnie de Abdelhafid et Benyounès. Dix mois avant, Omar Oussedik avait demandé à Ben Bella de lui remettre Azzedine et Boualem (qui se trouvaient en résidence surveillée à Tamanrasset et à Timimoun) afin de les emmener à Sofia où il était ambassadeur tout en se portant garant. Ben Bella lui a répondu : « Viens me voir dans huit jours. » Lorsque Omar s'est rendu au rendez-vous fixé, Ben Bella au pas de la porte de son bureau lui dit : « Qu'est-ce que tu viens faire ? » « C'est pour votre réponse au sujet de Boualem et Azzedine. » Ben Bella : « Je n'ai rien à dire, fous le camp ! » Omar après avoir informé Bouteflika lui demande de rallonger un peu son congé. Ce dernier lui a dit : « Va à Cannes, va à Nice, va dans n'importe quelle boîte de nuit mais pars, tu t'imagines un ambassadeur arrêté, ça va être le premier du genre et moi je n'en veux pas. » Omar a pris l'avion et il n'était réellement sûr que lorsqu'il survolait l'Italie. Revenons un peu en arrière lorsque Omar est revenu de Paris avec l'accord de Si Sadek et avant d'aller au maquis FFS. Profitant de cet avantage, Omar est revenu à la charge et a redemandé à Ben Bella la libération de ses deux amis Boualem et Azzedine. Ben Bella cette fois-ci lui a répondu d'une autre façon et d'un autre ton que la première fois : « Ne t'en fais pas, je te les donne et puis pourquoi je vais les garder ? Ce sont des militants » etc. C'est à Paris pendant les négociations FLN-FFS relatées plus haut que Omar reçoit un coup de téléphone lui disant « Azzedine sera à Alger tel jour, telle heure. » Omar appelle Salah Chellik et lui dit : « Va à l'aéroport et dis à Azzedine de ne rien déclarer à la presse, de se la boucler et surtout ne le lâche pas d'une semelle car je connais cette tête de mule. Qu'il m'attende, j'ai beaucoup de choses à lui dire. » Au retour de Omar de Paris avec des gens du FFS, il vient me voir et m'informer que la situation évolue positivement et que ça va éclater et qu'il poussait dans ce sens. Il m'a dit aussi que sa préférence allait plutôt pour les militaires que Ben Bella. « Maintenant regardons le machiavélisme de Ben Bella, il me libère mais laisse Boualem en prison pour garder un moyen de pression sur nous. » Quelque temps avant le 19 juin, il serait bon de rappeler cette anecdote. Fetal Mustapha alors préfet de police de Ben Bella s'est rendu à Timimoun pour jauger les détenus Bentoumi et Boualem. Bentoumi lui avait dit : « Nous sommes prêts à nous mobiliser contre le danger de l'armée » etc. Fetal s'est retourné vers Boualem et lui a dit : « Et ton avis ? » Boualem a répondu qu'il était très bien à Timimoun. Omar en arrivant à Alger avec la délégation FFS trouve Aït Hocine à l'aéroport et lui dit : « Je n'ai pas de message spécial à transmettre au président, tu as bien constaté que Si Sadek a été plus que chaleureux et il n'a pas changé d'opinion etc. Moi je vais rejoindre mon poste d'ambassadeur et ça serait bien que ça soit toi qui fasse le compte rendu puisque tu es membre du BP. » Aït Hocine ne demandait pas plus. Omar va voir Bouteflika et lui présente le communiqué commun qui a été rendu public le jour même. Ce dernier fait un bond digne d'un athlète performant et lui dit : Un communiqué commun avec une organisation illégale, etc.

    - Omar : Oui.

    - Bouteflika : Mais Omar, c'est contre le principe du parti unique !

    - Omar : avant de partir d'ici, tu le sais, je t'ai dit que je ne suis pas concerné par le FLN. J'ai des amis en face et mes amis je les défends. J'ai réussi à faire passer le communiqué commun à ton membre du BP, j'ai eu aussi Béjaoui. C'est moi qui ai poussé à la confection et l'adoption du principe du communiqué commun et je l'ai fait pour mes amis parce que leur dignité me concerne et c'est moi qui suis responsable.

    - Bouteflika : Je ne peux te blâmer pour ça, mais combien moi aussi je voudrais compter sur ton amitié dans des moments difficiles.

    - Omar : Jusqu'à présent on s'entend très bien ! Mon amitié t'est acquise à condition qu'elle soit sur une base de réciprocité.

    - Bouteflika : Est-ce que Si Sadek a changé d'opinion ?

    - Omar : Non.

    - Bouteflika : Pour une discussion sérieuse, allons à mon appartement. Omar au passage prend Azzedine et se retrouvent tous les deux chez Bouteflika, d'où une discussion est engagée qui durera quatre heures. Il faut mentionner que Cherif Belkacem, Medeghri et Gaïd Ahmed sont arrivés par la suite vers la fin de la discussion.

    - Bouteflika : Comment voyez-vous la situation ?

    - Omar : Maintenant les choses sont très claires. Vous allez être arrêtés le 25 juin, le jour de l'ouverture de la conférence. Ben Bella va se lever pour dire : ''Un complot vient d'être déjoué, l'armée est impliquée, les responsables sont Boumediène, Bouteflika, Gaïd Ahmed, Cherif Belkacem, etc.''

    - Bouteflika : Quels sont les éléments d'informations ?

    - Omar : L'armée égyptienne a renforcé ses positions à Boufarik (aviation). En plus, il y a une partie de la marine qui se dirige sur Alger venant d'Alexandrie pour soi-disant une visite officielle. Pendant les quatre heures de discussion extrêmement sérieuses, il y avait de la musique classique pour éviter qu'on nous entende.

    - Bouteflika : comment vois-tu la situation ?

    - Omar : Commençons par la Wilaya III, elle ne bougera pas pour défendre Ben Bella. La Wilaya II ne bougera pas ainsi que la Wilaya IV. Quelque chose de sporadique peut-être en Wilaya V. Quant à la Wilaya VI, elle ne bougera pas pour les raisons que tu sais (colonel Chaâbani exécuté, Khider, arrestations des militants). La Wilaya I ne bougera pas aussi. Le danger va venir d'Alger. Vous n'avez pas de base populaire. Et si Alger bouge, attention ça risque de se propager.

    - Bouteflika : Et alors ?

    - Omar : La meilleure façon de faire échouer son complot et de le renverser. C'est d'aller au-devant des demandes du FFS et d'appliquer honnêtement les accords conclus. Il faut aussi commencer par dégager les troupes de l'ANP se trouvant en Kabylie.

    - Bouteflika : Je voudrais vos numéros de téléphone.

    Commandant Azzedine
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    • #3
      19 JUIN 1965

      Il y a 40 ans Houari Boumediène prenait le pouvoir, coup d'état ou sursaut historique ?

      « Qu'est-ce que tu es venu faire ? Allez, fous le camp ! » (Suite et fin)

      Après cette rencontre, nous avons dîné à El Biar puis nous nous sommes dirigés chez Bachir Boumaza. Ce dernier était l'homme du président, mais Ben Bella a voulu l'enlever de son poste et placer à sa place Medeghri. Ce dernier a refusé tout en le faisant savoir à Bachir Boumaza. Ce dernier avait dit à Omar Oussedik : « Si jamais on m'apprend qu'il y a une embuscade qui est montée contre Ben Bella, même si je suis dans le convoi, je ne l'avertirai pas au risque d'y laisser ma peau. »

      Pour la petite histoire, pendant mon séjour forcé à Tamanrasset par Ben Bella, Bachir Boumaza a été très correct avec ma famille et il a même délivré à ma sœur un billet d'avion gratuit avec une autorisation de visite. Nous arrivons donc chez Bachir Boumaza, ce dernier a été d'une très grande franchise avec moi en me disant : « Lorsque tu as été arrêté, je n'ai pas bougé le petit doigt pour ta libération, mais aujourd'hui je suis heureux de te voir. » Le 11 juin 1965, une semaine avant le coup d'Etat, Ben Bella après avoir reçu un président africain à Tamanrasset a demandé à me voir en me disant entre autres que « c'est tes anciens amis de l'EMG qui m'ont induit en erreur et à Alger je réparerai ça ». Quelques jours avant le 19 juin, nous avons vu Bachir Boumaza chez lui, nous avions eu une petite discussion avec lui bien qu'il s'apprêtât à sortir et il nous posa quelques questions.
      Bachir : Comment va Si Sadek ? Quel est votre sentiment sur la situation ? Car moi ça fait quelques jours que je n'ai pas vu Ben Bella.
      Omar : Le colonel va bien et il te salue. J'ai beaucoup de choses à te dire. Il y a quelques jours, nous avons vu les frères Bouteflika, Djamel, Medeghri et Kaïd Ahmed. Je ne te retiens pas. Va à ton rendez-vous mais n'oublies pas que Ben Bella a voulu te sacrifier pour faire plaisir aux militaires. A souligner qu'il avait une arme de poing qu'il portait au ceinturon et il avait 18 miliciens tous de sa région prêts à tirer le coup de feu pour le protéger.
      Bachir : Ça va chauffer, il va y avoir de la casse. Faites attention. Après cette discussion, Omar se tourne vers moi et me dit « Essayons de disparaître. » Omar s'est orienté sur La Casbah et moi sur ma maison. Le 19 juin vers 3 h, Bouteflika téléphone en vain à Si Omar. Celui-ci vient me prendre à 6 h. Nous décidions d'aller aux Affaires étrangères mais avant d'y aller on est passé par la place des Martyrs, le square Bresson, la Grande Poste, la radio, partout il y avait des blindés. Puis nous sommes passés chez Abdelmadjid Bennacer. Nous lui avions dit de prendre ses précautions et de quitter sa maison. De là on s'est dirigé vers les Affaires étrangères. Bouteflika était là.
      Bouteflika : Ah Omar, justement je voudrais te voir pour faire partie de la commission de rédaction du communiqué de la révolution.
      Omar : Pas de problème mais vous avez déjà une équipe merveilleuse qui est en train de préparer le discours d'ouverture de Ben Bella pour la conférence des chefs d'Etat. Bouteflika passe un coup de téléphone. Hadj Yalla et Benhabilès voient se diriger vers eux les militaires croyant que c'était en relation avec leurs écrits. Bouteflika les reçoit et leur dit : « Il faut faire un appel. » Ils ont rédigé le discours (seuls ou avec d'autres ?). En sortant de chez Bouteflika, on apprend qu'il y a des foyers de résistance à Alger. On décide d'aller voir Boumediène qui nous reçoit sur-le-champ.
      Omar : Tu as pris le pouvoir. Félicitations. Mais Alger résiste.
      Boumediène : Et alors ?
      Omar : Il faut maintenant que les motions de soutien arrivent.
      Boumediène : Qui doit les faire ?
      Omar : La première doit être la Wilaya III.
      Boumediène : C'est une très bonne idée si vous pouvez la mettre en application. Allez voir Kaïd Ahmed à la radio pour qu'il vous rétablisse le téléphone. Revenons un peu en arrière. Omar avait réuni les gars du FFS et certains du FLN lorsqu'il avait fait descendre les gars du maquis. Il leur a dit Ben Bella et Boumediène vont s'entredéchirer à mort. Je vous demande de protéger la Kabylie, elle mérite la paix. Ils ont pris l'engagement de laisser la Kabylie en paix. Omar appelle le wali de Tizi Ouzou (Ahmed Zmirli), il n'était pas là. Il appelle le responsable du parti, il n'était pas là. Il appelle le responsable de la milice, il n'était pas là non plu. Il appelle alors le maire, il n'était pas là mais il tombe sur un petit responsable et là Omar demande qu'on lui envoie quelqu'un d'urgence après s'être présenté évidemment. Moins d'une heure après, un homme se présente chez Omar. Il lui donne un stylo et lui dicte la motion de soutien contre le culte de la personnalité, etc. Toutes les wilayas ont été obligées de suivre. Omar va ensuite voir Bouteflika et lui dit : Tu sais bien que la majorité de nos ambassadeurs sont des lèche-bottes de Ben Bella ?
      Bouteflika : Oui bien sûr.
      Omar : Les ambassadeurs sont les représentants du chef de l'Etat. Ils sont accrédités par le chef de l'Etat auprès d'autres chefs d'Etat. Sur le plan international, la meilleure façon de le liquider c'est que les ambassadeurs retirent leur confiance à Ben Bella. Et Omar en tant qu'ambassadeur de l'Algérie auprès de la Bulgarie rédige une motion de soutien de trois lignes. Mais ceux qui étaient proches de Ben Bella ont écrit des demi- pages pour insulter l'ancien chef de l'Etat. Puis arrivent les manifestations de Annaba qui ont fait 4 morts. Les benbellistes ont fait dire à tout le monde que Ben Bella est un national et qu'il est contre le régionalisme. Il s'est fait renverser à cause de son accord avec les Kabyles et cette armée est une armée de division. Ils ont fait une manifestation en pensant qu'elle allait faire boule de neige. Un chauffeur de Annaba apporte des nouvelles fraîches à Omar. Ce dernier prend sa voiture et va voir Boumediène. Omar raconte comment ça s'est passé à Boumediène : Tout cela parce que tu n'as pas appliqué les décisions.
      Boumediène : J'ai donné ordre au ministre de la Justice.
      Omar : Il ne les a pas appliquées.
      Boumediène prend le téléphone et appelle Béjaoui : Les militants du FFS qu'est-ce que tu attends pour les libérer ?
      Bédjaoui : Monsieur le président, je prépare une loi d'amnistie.
      Boumediène : Ta loi d'amnistie mets-là où je pense. Tu es ministre, je te donne un ordre, es-tu prêt à l'exécuter, si tu n'es pas prêt, tu sors de ton bureau, je place quelqu'un qui les libère.
      Béjaoui : Non, Monsieur le président, ils seront libérés.
      Boumediène : Tu avertis immédiatement la prison de Berrouaghia. Il repose le téléphone.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Omar : Maintenant est-ce que je peux aller voir Medeghri ?
        Boumediène : Tu as ma confiance. Omar s'en va donc voir Medeghri et lui demande d'appeler le préfet de Médéa et lui demander de mobiliser tous les moyens de locomotion : taxis, autobus, camions. Il faut que les détenus de Berrouaghia arrivent ce soir à Alger. 2625 détenus ont été libérés. Pendant ce temps-là, Boualem Oussedik, toujours en résidence surveillée, était en train de conseiller le chef de la daïra et le wali de faire des communiqués de soutien. Ces responsables attendaient chaque jour qui allait prendre le pouvoir. Boualem Oussedik leur a dit : Attention, chaque minute compte, vous êtes en train de prendre des risques. Deux jours après, Omar retourne voir Boumediène et lui dit que Boualem Oussedik est toujours en résidence surveillée et que la famille le tarabuste. Boumediène a demandé à l'armée de la région de ramener Si Boualem sur Alger par les moyens les plus rapides. Il a été ramené par avion et débarquait à Boufarik. Quelques heures après son arrivée, on lui a demandé si possible de faire un communiqué de soutien. Si Boualem l'a donné, dans lequel on trouve qu'il adhère au programme figurant dans la déclaration. Par téléphone, le nouveau pouvoir demande à Omar de se préparer pour partir en Afrique maintenant que Boualem est rentré chez lui et de venir à la présidence avec Azzedine. Une fois arrivés à la présidence, nous trouvons Boumediène et Bouteflika.
        Boumediène : Omar, tu disais qu'Alger est la région la plus sensible.
        Omar : Oui.
        Boumediène : Ta mission en Afrique, elle peut attendre. Occupez-vous de la zone d'Alger. En sortant de chez lui, on a contacté les militants de la ZAA et on a commencé d'abord par Si Mohamed Flici, responsable du secteur de Saint-Eugène. Après avoir contacté son staff, un communiqué de soutien au nouveau pouvoir a été fait et donné à la presse. Ce communiqué a fait tache d'huile sur tout Alger. La Fédération s'est effondrée et il ne faut pas oublier que la grande fédération d'Alger avait des armes. Il y a eu une lutte sans effusion de sang entre eux et nous. Notre tactique consistait à faire des brèches dans les organisations de masse afin de les amener à perdre du temps et à colmater les dégâts que nous leur avions causés et pendant ce temps-là les heures s'écoulaient et le nouveau pouvoir se renforçait. Il y avait également beaucoup de militants qui rejoignaient les rangs des autorités, qui par conviction, qui par calcul, qui par peur, etc. Un grand militant de valeur que nous aimions beaucoup, Rebah Lakhdar, est venu nous voir. Il y a eu entre nous un débat contradictoire mais fraternel, sans arriver à un accord. On lui a dit : Vous êtes courageux, nous sommes courageux, vous êtes des patriotes, nous sommes des patriotes, vous êtes capables d'appuyer sur la gâchette, nous sommes capables d'appuyer sur la gâchette, vous êtes pour Ben Bella, nous sommes contre lui. Mais si vous voulez qu'on se donne en spectacle devant une population qui continue à nous respecter, nous ne commencerons jamais les premiers à tirer sur nos anciens compagnons d'armes, mais nous nous battrons. On a eu gain de cause, car sur la plan politique on avait raison, mais il n'y a pas de quoi bomber le torse face à des compagnons de lutte. Notre sentiment, Ben Bella était tellement soumis au président égytien que s'il était resté au pouvoir, il nous aurait réunis à l'Egypte. Le coup d'Etat réussi, il y avait toujours deux hommes en prison : Aït Ahmed et Si Moussa Ben Ahmed. Le pouvoir a demandé à Omar de rendre visite à Aït Ahmed pour le mettre au courant de la nouvelle situation et les accords conclus FLN-FFS. Omar a refusé sans donner d'explication. Ce sont Mourad Oussedik et Abdelhafid qui ont pris la relève. Après le 19 juin, Aït Ahmed qui se trouvait à Lambèse a été transféré vers la maison d'arrêt de Maison-Carrée. Après la libération des 2625 détenus FFS, Abdelhafid est allé voir Aït Ahmed en prison pour lui dire que les autorités leur demandent de restituer les armes. La réponse d'Aït Ahmed est la suivante : « La première négociation a eu lieu avec Ben Bella au pouvoir, elle a abouti à l'accord que nous savons. Ce dernier est arrêté, il faut recommencer les négociations pour discuter de la composition du pouvoir. » C'est-à-dire que le FFS devait être membre du Conseil de la révolution et membre du gouvernement. Abdelhafid retourne voir Omar et lui dit : Quand est-ce qu'ils vont libérer Aït Ahmed ?
        Omar : Je ne sais pas. Ils vont le libérer, c'est sûr.
        Abdelhafid : Il faut qu'il le libère.
        Omar : Oui, si vous faisiez une chose
        Abdelhafid : Laquelle ?
        Omar : Le FFS a été constitué en opposition à Ben Bella qui avait accaparé tous les pouvoirs, instauré le pouvoir personnel et multiplié les abus, etc. Maintenant que Ben Bella est arrêté, il faut envoyer un message pour dire que vous êtes prêts à ouvrir un débat politique avec le Conseil de la révolution. Abdelhafid revient voir Si Omar et lui dit : C'est la composition du pouvoir qu'il veut.
        Omar : Ecoute, quand je suis venu te descendre du maquis, je t'ai dit que ça allait éclater entre les deux si vous vous arrangez.
        Abdelhafid : Oui
        Omar : Je t'ai dit que si vous ne tombez pas d'accord, je m'engage à te ramener au maquis.
        Abdelhafid : Oui.
        Omar : Ce que je t'ai prévu est arrivé, maintenant tu es libre, l'accord je ne te l'ai pas imposé. Il a eu ton aval, il a eu aussi l'aval d'Aït Ahmed, si vous voulez revenir sur vos négociations, moi je ne suis pas le pouvoir et cette fois-ci débrouillez-vous seul. Reprenez les négociations vous-mêmes. Abdelhafid a éclaté en sanglots en disant : Mais qu'est-ce qu'il veut cet homme, notre liquidation ou quoi ? On n'a pas la possibilité de reprendre les armes. Pendant un bon bout de temps, Omar faisait traîner les choses avec Cherif Belkacem. Puis un jour, ce dernier téléphone à Omar en lui disant de venir avec Azzedine. Cherif Belkacem s'adresse à Omar en lui disant : A partir d'aujourd'hui, tu es déchargé des contacts avec le FFS, tu enveloppes trop. Nous préférons Boumediène, à moins que ça soit Azzedine qui prenne les choses en main. Etant assis à côté de mon ami, celui-ci a répondu du tac au tac que c'était un bon choix tout en me pinçant sous la table afin que je me taise. Après avoir pris en charge l'affaire, on a appris que dans la délégation du FFS, il y avait une taupe qui informait les services. Nous avons appris aussi qu'Aït Ahmed dans sa cellule était sous écoute. Tout ce qui se disait était su par le pouvoir. Sachant que le FFS voulait sa part du pouvoir, ils ont laissé traîner jusqu'à ce que Ben Bella soit totalement liquidé. Puis un jour, Cherif Belkacem nous a appelés Abdelhafid et moi. S'adressant à Abdelhafid : Vous ne voulez pas rendre les armes comme c'est stipulé dans les accords, d'accord. Nous, nous avons pris le pouvoir et nous ne reviendrons pas sur les décisions que nous avons prises. Les hommes libérés resteront dehors mais tout ce qui bouge ira en prison. Nous vous donnons huit jours pour rendre les armes sinon nous irons les chercher et on sait où elles sont. Abdelhafid a été voir Aït Ahmed pour lui rendre compte. Aït Ahmed avec beaucoup de dégoût lui a dit : Fais ce que tu veux. Omar avec beaucoup d'émotion m'a raconté un jour ceci : J'étais en poste à Sofia lorsque j'ai appris votre arrestation (Boualem et moi) par Ben Bella. J'ai décidé de quitter la Bulgarie pour rentrer sur Alger. Trois heures avant que je ne prenne l'avion, j'ai envoyé un message à Bouteflika pour lui dire que je viens pour consultation. Un télégramme signé par Bouteflika tombe juste au moment où Omar s'apprêtait à partir vers l'aéroport de Sofia. « Je t'ordonne de rester en place. Te convoquerais en temps opportun. » Quinze jours après, il me convoque.

        Témoignage exclusif du commandant Azzedine .
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        • #5
          Colonel Ahmed Bencherif

          Les dessous du 19 juin 1965

          Au mois de juin 1965, le régime algérien était-il légal ? Evidemment ! Une Constitution élaborée et adoptée par une Assemblée constituante, un président de la République, Ahmed Ben Bella, élu au suffrage universel.

          L'Algérie venait de transcender le « wilayisme » et échapper à une congolisation ; l'armée venait d'entrer dans les casernes. Cependant, malgré l'amélioration progressive du fonctionnement des toutes nouvelles institutions, un profond malaise était perceptible chez les principaux acteurs de la vie politique, notamment Ahmed Medeghri, Abdelaziz Bouteflika, Kaïd Ahmed, Cherif Belkacem, Tayebi Larbi, Ahmed Draia, Saïd Abid et les autres chefs de régions militaires. Ce malaise était provoqué par, d'une part, les sbires de Fethi Dhib, responsable des services spéciaux égyptiens, auxquels Ben Bella avait laissé les portes grandes ouvertes, et, d'autre part, les apprentis sorciers marxistes dont Ben Bella avait fait ses principaux conseillers, faisant de l'Algérie un laboratoire d'expérimentation de théories fumeuses. A titre d'illustration, un extrémiste marxiste, Abderrazak El Djazaïri, entouré de plusieurs groupes de mercenaires venus d'Europe, a organisé, deux ans après l'indépendance de l'Algérie, un maquis en Kabylie. La Gendarmerie nationale, vigilante et jouissant de la confiance de la population, avait vite fait de mettre hors d'état de nuire l'ensemble des mercenaires. A peine cette victoire obtenue que Ben Bella, sans crier gare, fit irruption dans la caserne de l'état-major de la Gendarmerie nationale, où étaient interrogés les prisonniers. Alerté, je l'accueillis et je constatais qu'il était désenchanté et contenait mal sa colère Il se fit accompagner devant toutes les cellules individuelles et devant chacune il a posé la question : « Avez-vous été torturé ? » La réponse a été la suivante : « Non, nous avons été bien traités, Monsieur le Président. » Le jour même, avisé par l'un de ses amis de ma colère devant son comportement irresponsable, il vint précipitamment, toujours sans prévenir quiconque, essayer de rétablir les liens d'amitié, sans évoquer le sujet du maquis de Kabylie. La plupart des responsables de la sécurité constataient qu'ils étaient épiés, objet de filatures et étaient sur écoute au profit de Ben Bella grâce à l'appui sans limite de son ami, le président Gamal Abdel Nasser et de ses espions égyptiens. Informé de tout ce qui constituait le malaise, je pris contact avec Ben Bella à la villa Joly au début du mois de juin. Après avoir précisé à quel titre je venais le voir, il résuma cela à « Si Ahmed viens voir Si Ahmed ! » Je lui proposais mes bons offices entre lui et Boumediène. Il s'évertua longuement à me démontrer qu'il n'y avait entre eux aucun contentieux. Quittant Ben Bella, je rendis visite à Boumediène, à qui je fis part de mon sentiment, cherchant à réconcilier tout le monde. Boumediene soupira que le fossé était profond et conclut avec le sourire : « Les montagnes peuvent être déplacées, mais pas Ben Bella. » Ces premiers jours de juin 1965 permettaient aux initiés de ressentir l'accumulation de nuages dans le ciel d'Algérie. Je décidais d'en avoir le cœur net et je rendis visite au colonel Chabou, alors secrétaire général de la Défense. Notre conversation ne quitta pas les généralités. Profitant d'un moment où il s'était levé pour préparer la mixture pour calmer son ulcère, dans un réflexe d'homme du renseignement, je vidais sa corbeille de papier dans ma poche. De retour à mon bureau, je fus content de ma moisson ! En effet, un coup d'Etat était en préparation. La qualité et l'importance des conspirateurs était telle que le rétablissement de la légalité entraînerait immanquablement un bain de sang et la perte pour le pays de ses meilleurs fils. Réfléchissant à la situation, je n'arrivais pas encore à prendre une décision, lorsque Gaïd Ahmed vint me trouver. Avec Gaïd Ahmed, les relations ont toujours été empreintes de sincérité, nous partagions la même passion pour l'Algérie et son peuple et nous parlions la même langue. Avec son style lapidaire, il fait un réquisitoire sans appel de l'armée et des responsables des ministères de souveraineté. Concluant, il me proposa d'adhérer à leur action. Ecoutant Gaïd Ahmed, je me remémorais que, vis-à-vis de Boumediène, c'était Ben Bella qui avait commencé les hostilités. En effet, six mois plus tôt, Ben Bella avait réussi à fomenter une mutinerie au quartier général contre Boumediène. Le capitaine Bouanane aurait emprisonné Boumediène sans mon intervention. Au cours de cette mutinerie, je jetais à terre le djoundi qui visait le ministre de la Défense nationale, j'emportais manu militari Boumediène à ma voiture. Je fis désarmer et arrêter tous les complices. Gaïd Ahmed parti, j'examinai les rapports quotidiens et analysant les mouvements de responsables, et surtout des militaires, j'arrivais à la certitude qu'une réunion importante se déroulait ce jour. Je fis irruption au domicile de Boumediène. L'accueil était enthousiaste. Boumediène me posa une question ambiguë : « Quelle est la situation ? » Il eut droit à une réponse ambiguë qu'il me demanda de traduire en français : « Il y a un proverbe chez les Ouled Naïl qui dit : ''Cherche la paix quitte à l'acheter et, s'il y a provocation, passe à l'action''. » Le lendemain j'avisais Boumediène que j'allais rejoindre Ben Bella à Oran pour assister au match du Brésil où évoluait Pelé. Devant la tribune où j'avais pris place derrière Ben Bella, Mahmoud Guenez était chargé du service d'ordre et avait placé une haie de sa milice. J'ordonnais la mise en place en double effectif d'une haie de gendarmes et je vis à la mimique de Ben Bella que, pour lui, la présence des miliciens était plus sécurisante. A l'évidence, tout ce qu'il m'avait raconté à la villa Joly n'était pas sincère. Le 19 juin à 5 h, j'étais à Alger où je savais que tout allait se jouer. Quelques mois auparavant, profitant de l'absence de Boumediène, alors en voyage en URSS, le président Ben Bella fit nommer et installer Tahar Zebiri en tant que chef d'état-major de l'ANP, et constatant qu'il avait poussé le bouchon un peu trop loin, il décida d'accueillir son ministre de la Défense à l'aéroport de Dar El Beïda. Boumediène, en véritable Machiavel, avala la pilule et ne laissa rien paraître, il réussit à convaincre Tahar Zebiri en compagnie de Draïa et de djounoud déguisés en CNS de procéder à l'arrestation de Ben Bella. Pour solde de tous comptes ! L'opération a également nécessité l'arrestation d'un certain nombre de collaborateurs tels Nekkache, Hadj Benalla, etc. Lorsque j'allais à 4 h trouver Boumediène, pâle et emmitouflé dans son burnous, pour lui annoncer que l'affaire était terminée. Je savais depuis quelque temps, par mes gendarmes de l'aéroport de Boufarik, qu'un avion avec une valise bourrée de devises attendait Boumediène et ses intimes en cas d'échec. L'affaire réussie sans écoulement de sang était, en fin de compte, un coup d'Etat militaire contre un régime absolument légal.

          A. B. Membre du CNRA Ancien commandant en chef de la Gendarmerie nationale

          Edition du 19 juin 2005 > 19 juin 1965

          « Nul ne peut incarner seul l'Algérie, la Révolution »

          Le noyau dirigeant de l'armée, issu du clan d'Oujda, devenant une menace, Ben Bella opérera des alliances pour tenter de réduire l'influence de cette force.

          Aussi, Ben Bella conclura, sans en informer son ministre de la Défense, Boumediène, des accords avec l'opposition. D'abord le 12 novembre 1963 avec Mohand Ouel Hadj, puis en janvier 1965 avec Moussa Hassani, enfin avec les dirigeants du FFS. Un accord est conclu avec ces derniers le 16 juin 1965. L'armée des frontières ne cessera d'étendre son influence, s'érigeant en groupe de pression. Dans son ouvrage L'armée dans la politique algérienne, Zartmann écrira : « Un principe fondamental de la doctrine militaire professionnelle est de reléguer toute identité entre l'armée et le peuple au niveau abstrait de la volonté générale et de réduire l'effet des origines sociales par l'organisation militaire. Une partie de la logique de l'organisation est de couper les troupes des intérêts civils afin qu'elles acceptent les ordres de leurs officiers sans question. » Dans les textes, l'armée était soumise à l'autorité du parti FLN. Dans les faits, les relations entre l'Etat et l'armée étaient beaucoup plus complexes. Ayant aidé Ben Bella à accéder au pouvoir, il était naturel qu'elle cherche à peser sur celui-ci, à défaut de le détenir seule. D'ailleurs, lors de sa destitution, un des chefs de l'armée n'a-t-il pas déclaré à Ben Bella : « C'est nous qui t'avons mis, c'est nous qui t'enlevons. » Ben Bella s'attachera tout au long de son exercice à traquer le clan d'Oujda. Comme l'écrit Lebjaoui dans son ouvrage Vérités sur la Révolution algérienne, Ben Bella poussa Medeghri à démissionner et s'en prit à Bouteflika à qui il finit par annoncer sa décision de lui enlever les Affaires étrangères, à la veille de la conférence afro-asiatique qui devait se tenir à Alger fin juin 1965. Ben Bella créera une milice populaire aux seules fins de contrebalancer l'inffluence de l'ANP, et nommera Zbiri au poste de chef d'état-major, alors que Boumediène était au Caire. Le clan d'Oujda ne pouvait rester les bras croisés. Ce sera la prise du pouvoir le 19 juin 1965, où le Conseil de la révolution se substituera au CNRA. Le président du Conseil de la révolution est ministre de la Défense, chef du gouvernement et avait la haute main sur les décisions de l'Etat et du parti. Pourtant, dans le préambule de la déclaration de juin 1965, il est écrit : « Quelle que soit l'importance de sa mission, nul ne peut prétendre incarner seul à la fois, l'Algérie, la révolution et le socialisme. » Il est vrai que ce reproche s'adressait à Ben Bella...

          Hamid Tahri
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            Solas, Merci pour ce résumé c'est un extrait d'un livre? je peux avoir le titre si c'est le cas.

            Ouamran&Mohand Ouel Hadj, n'aurai pas dû lâcher les armes....
            شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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            • #7
              Merci pour le partage..
              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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              • #8
                Mon médecin m'a expliqué un jour que lorsque un organisme se trouve affaibli, il y a tout un tas de germes opportunistes qui en profitent pour s'y épanouir. À l’indépendance, notre pays pays était fragilisé par 7 ans de guerre et la perte des meilleurs parmi ses enfants. Les agents pathogènes guettaient et je constate à la lecture de l'article que le microbe Bouteflika était déjà placé aux premières loges.
                Dernière modification par Nazim85, 23 janvier 2012, 18h45.
                Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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                • #9
                  Mohamed Chaâbani, un adepte de Ben Badis, disciple du Cheikh Bachir Ibrahimi est né le 6 Octobre 1934 à Oumache, un petit village de Biskra qui devient à partir de 1954, lieu des transits des armes qui arrivent de Libye par la Tunisie, à destination des wilayas historiques. C'est dans cette région dont la rudesse imprégnait les hommes qu’il entama ses études à l'école coranique que gérait son père, puis l'école primaire à la Medersa TWT (Tarbia Waa Taâlim) de Biskra. Désireux d'approfondir ses connaissances culturelles, politiques et religieuses auprès de maîtres éminents, il partit à Constantine en 1952 et étudia à l'institut du Cheikh Abdelahamid Ibn Badis. Il fit la connaissance de nombreux militants par le biais de ses relations avec les étudiants et la lecture des journaux de l'Association des Ulémas Musulmans Algériens (dissoute par Ben Bella après l'indépendance), où il prit conscience de la nécessité de l'action armée. Il entreprit des opérations contre le colonialisme français dans son village natal et transforma la demeure de ses parents en un centre actif au service de la révolution. Il participe avec un groupe de militants à l’attaque d’un chantier chargé de travaux ferroviaires situé à Chegaâ qui se trouve à quelques kilomètres d'Oumache. Cette opération fut couronnée d’un grand succès.

                  Choisi parmi les meilleurs éléments pour poursuivre ses études en Syrie, mais suite à l'appel du F.L.N., le 19 mai 1956 aux étudiants, il abandonna les bancs de l'école pour rejoindre les rangs de l'armée de libération nationale et devint le compagnon et collaborateur de Ahmed Ben Abderezzak Hamouda dit (Si-Haouès) jusqu’à sa mort. Au mois d’Avril 1958 et suite à une réunion tenue par Si-Haoues avec tous les cadres de la wilaya 6, au Djebel Agsoum, il fut désigné responsable aux cotés de Ali Benmassaoud. Après une courte période, il fut désigné à la tête de la région 3 (Boussaâda-Boukhil) de la wilaya 6, en remplacement de Abderrahmane Abdaoui, mort au champ d'honneur dans une embuscade tendue par les troupes du traître Bellounis. A la mort de Si El-Haouès, le 29 mars 1959, et suite à une réunion des quatre chefs de régions de la wilaya, tenue au mois de juillet 1959, il fût choisi par ses pairs à la tête de la wilaya 6. Il intensifia les opérations militaires et joua un rôle important dans leurs élargissements dans le grand sud notamment après les efforts faits par la France dans le sens d'une politique de sécession du Sahara. Parmi les batailles célèbres sous sa direction, celles de Djebel El Qaâda, Boukhil, El Karma et celle d'El Djeribie les 17 et 18 septembre 1961. De 1958 au cessez le feu il a organisé et mené 30 batailles. Homme d’action et de pensée, il était d'un tempérament calme et serein et ne se précipitait jamais dans la prise des décisions. Colonel sur le terrain depuis 1959, Il fut confirmé par le gouvernement provisoire en 1961(1). Il est considéré comme l'un des rares dirigeants à ne pas avoir quitté le pays pendant la révolution. Après l'indépendance il sera nommé chef de la 4ème Région militaire à Biskra.

                  Deux années après l'indépendance pour laquelle il avait sacrifié les plus beaux moments de sa jeunesse, il fût accusé de tentative de sécession par Ahmed Ben Bella et son ministre de de la défense Boukharouba dit boumedienne, d'entreprendre des relations suspectes avec la France et de vouloir s'emparer du pétrole du Sud, des accusations graves et sans aucun fondement, dans le seul but d'étiqueter Chaâbani pour justifier sa liquidation à l'égard de l'opinion publique. Pour le régime, il y a toujours des prétextes pour éliminer ceux qui le gênent. Or, il était le contraire de ce qu'ils avaient avancé. Il n'a eu à aucun moment l'intention de séparer le Sahara du Nord. Ancien élève de l’institut Ben Badis et sincère dans ses convictions idéologiques, Chaâbani a été scandalisé par le régime prosoviétique que Ben Bella avait imposé au pays. Il refusait l'encadrement francophile dont s'était entouré Boumedienne et exigeait l'assainissement de l'armée et la remise en cause de certaines nominations. Au cours du congrès de 1964, il avait demandé l'épuration de la 3ème force envoyée par De Gaulle pour qu'elle prenne en main les affaires militaires et administratives du pays.

                  La première décision prise par Ben Bella à l'encontre du colonel a été son éviction du bureau politique du F.L.N., lui enlevant son immunité en tant que membre dirigeant de la direction politique du pays, préparant la voie à tous les dépassements. Le second acte orchestré par Ben Bella, probablement dicté par l'Egypte de Nasser, car la direction réelle du pays était entre les mains de Djamel Abdenasser, a consisté à signer deux décrets (2) consécutifs à l'encontre du colonel, l'un le destituant de son grade et l'autre le radiant du corps de l'A.N.P.

                  Avant l'arrestation du colonel, Ben Bella invita chez lui à la villa Jolly, Tahar Laadjel et Mohamed Djeghaba compagnons d’arme du colonel, ils furent arrêtés par la police de Hamadache, après cela Ben Bella le contacta et lui intima l’ordre de rejoindre son poste au ministère de la défense à Alger, sinon les otages ci-dessus cités ne seraient pas relâchés. Il fut poursuivi le 28 Juin et arrêté le 08 juillet 1964 à Boussaâda en compagnie de Hocine Saci député dans le 1er Parlement et Djilali Salim. Il fût menotté et embarqué à plat ventre à bord d’une Land-Rover et transféré à la prison de Djelfa sur une distance de 100 Km durant laquelle il est resté encadré de quatre agents de chaque coté. En outre le véhicule Land-Rover transportant le colonel était précédé d’une D.S. Palace à bord de laquelle se trouvait le colonel Ahmed Bencherif et ses deux chiens Bergers Allemands sur la banquette arrière de la palace, réflexe hérité du colonialisme. A son arrivée à Djelfa toujours menotté, il sollicita un café, Ahmed Bencherif la main frappante de Boumedienne, chargea un soldat de la besogne tout en lui ordonnant de verser la tasse de café sur son visage et lui dire c’est le cadeau d’un ex-militaire de l’armée française. Ensuite il fut transféré à Alger ou il sera séquestré pendant quelques jours dans une cellule de l'état-major de la gendarmerie nationale réservée par le colonel Bencherif (là même ou furent transférées les dépouilles des colonels Nait Hamouda dit Amirouche et Si-Haouès après avoir été exhumés de la caserne militaire de Boussaâda en 1965). De là il fut conduit au PC de la SM à Alger et subira l’interrogatoire par 11 officiers. Lors de sa détention dans ce service, il demandera à un officier commandant de lui remettre une arme pour mettre fin à ses jours, car ne voulant pas subir le déshonneur d’être jugé par des gueux. Cet officier lui répondra que Ben Bella n’oserait jamais le juger, vu son passé révolutionnaire et qu’il serait probablement relâché à la faveur du premier novembre. Quelques jours après Ben Bella, demandera de le remettre à la gendarmerie qui assurera son transfert vers la prison militaire de Sidi El-Houari d’Oran, ou il sera jeté et restera cloîtré pendant un mois dans un cachot de 80 cm de large sur 180 cm de longueur et 5 m de hauteur. Cet infâme trou à rats portait le numero 57 et se situait au 2ème sous-sol. Ces cachots ont vu passer Hocine Saci, Mohamed Khobzi, ministre du commerce proposé par Chaâbani dans le premier gouvernement algérien, Mohamed Djeghaba, Tahar Laadjel, le commandant Cherif Kheireddine, Saïd Abadou et bien d'autres. Ces cachots sont des sortes de puits creusés le long des couloirs. S'y retrouver donne l'impression d'être avalé par la terre.

                  Malade (il souffrait de la vésicule), le défunt colonel fut présenté avec son compagnon d’arme Djilali Salim devant 4 militaires subalternes en civil composant la cour martiale expressément créée par décret présidentiel le 28 juillet 1964 (3) pour ne juger que le colonel Chaâbani. Les décisions ont été sans appel et exécutoires. Les autres compagnons d'arme ne furent pas jugés et ce en raison de leur qualité de députés, membres de la 1 ère A.P.N. Ainsi la cour martiale était présidée par un civil francophile du nom de Zertal proposé par Ben Bella et désigné par le ministre de la justice et une liste de militaires désignés par Boumediene : Chadli Bendjedid, Ahmed Bencherif (on raconte que c'est lui qui a demandé d'être membre de cette cour et participer ainsi à l'assassinat du colonel), Abderrahmane Bensalem analphabète, Said Abid membres (4) et Ahmed Draia ancien convoyeur entre Annaba et Souk Ahras procureur général (5). Le chef d'accusation retenu contre lui : volonté sécessionniste, rébellion contre l'autorité de l'Etat, haute trahison, son refus d’exécuter l’ordre de combattre les forces du F.F.S. de Ait Ahmed (Ses frères Moudjahidinnes), son refus de rejoindre son poste de membre d'État-major à Alger, d'exécuter des traîtres à l’instar de toutes les wilayas historiques, son refus d’accepter dans la 4ème région certains officiers qui lui ont été imposés et bien d’autres chefs d’accusations. Le colonel les écoutait comme s'il n'était pas concerné. Ainsi la parodie de procès a commencé le 03 septembre 1964 vers midi pour se terminer le 04 septembre 1964 vers 3h 00 du matin et l'exécution (l'assassinat) moins d'une heure plus tard dans la prison de Sidi El Houari à Oran (Canastel) après que la cour martiale eut rendu son verdict.
                  ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                  On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                  • #10
                    Dans la cour de prison quelqu'un s'approcha pour lui mettre un bandeau sur les yeux, ce que Chaâbani refusa. Autre fait que retiendra l'histoire, après la salve il fut détaché du poteau d'exécution et mis dans un cercueil, là on constatera qu'il n'était pas encore décédé, un officier lui tira deux balles dans la tête pour parachever l'exécution en proférant à l'égard du défunt des propos injurieux. Après l'assassinat du colonel par des gueux, tous ses compagnons ont été transférés de la prison militaire d'Oran à la prison du Koudia de Constantine, pour être libérés après le coup d'état du 19 juin 1965 et le seul qui fut libéré avant le 19 juin 1965, fut le commandant Cherif Kheireddine. Le colonel fut jugé et condamné à mort deux mois seulement après son arrestation, alors que Hocine Ait Ahmed qui s'est rebellé contre le régime de l'époque et qui fut arrêté le 17 Octobre 1964 n'a été jugé que six mois après, il a été gracié le 12 Avril 1965 par Ben Bella, après avoir été condamné à mort le 10 Avril 1965.

                    L'ironie du sort a voulu que l'Algérie indépendante et pour la première exécution condamne et exécute son plus jeune colonel avant et après l'indépendance et un membre du conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Le 4 septembre 1964 tous les quotidiens ont rapporté la mort du colonel et la grâce accordée par Ben Bella à Zenadi assassin de feu Khemisti Mohamed, ministre des affaires étrangères suite à un décret présidentiel (6). Après le refus d'utiliser son droit de grâce (Chaâbani quant à lui n'avait demandé aucune grâce) et une heure après la mort du colonel, Ben Bella a pris l'avion accompagné du colonel Zbiri (chef d'état-major) pour rendre compte à son maître Nasser lequel avait dénoncé le mouvement chaâbaniste dans le sud algérien et qualifié les opposants de Ben Bella de «vauriens».

                    Ben Bella justifie son crime par le fait qu'il ne pouvait accorder de grâce de peur de se faire déposer par l'armée. Cependant, neuf mois plus tard, Ben Bella a été déposé par les militaires. Le corps du défunt ne sera jamais restitué à sa famille. Ces restes furent transférés par la suite au cimetière des Martyrs d’El-Alia suite à un décret présidentiel de Chadli Ben Djedid en 1984.
                    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                    • #11
                      Solas, Merci pour ce résumé c'est un extrait d'un livre? je peux avoir le titre si c'est le cas.

                      Ouamran&Mohand Ouel Hadj, n'aurai pas dû lâcher les armes....
                      Il y a un chapitre de notre Histoire qui est totalement occulté, et je vais répondre à la question:
                      Le FFS n'a pas continué son action armée pour une raison que le peuple algérien ignore....
                      Après que Ait Ahmed a été arrêté (en compagnie de d'un gars de la SM), il iy eut une entente avec Boumédiene qui se résume à ceci:
                      On fait un coup d'État à Alger
                      On prépare des élections libres au bout d'un AN et après modification de la Constitution qui a été écrite dans un café d'Alger.
                      Pour berner le peuple on prétends que Ait Ahmed s'est sauvé de prison
                      .........................
                      Après tous ces accords (non tenus)
                      On a exilé Ait Ahmed au Maroc ... pour terroriser le peuple on a exécuté un colonel.....

                      Et comme personne n'a mis le peuple au courant de ce qui se tramait....
                      le peuple n'a pas bougé....

                      Et Boumédienne entame son régime ..... oubliant toutes ses promesse... installe tous ses sbires au pouvoir: Il a même soudoyé le Colonel Mouh Oulhadj qu'il a nommé Membre du Conseil Révolutionnaire (Comité Central) ... et en lui permettant de s'approprier quelques batiments à Alger....

                      Et comment je sais cela? Eh bien, étant au courant, je suis rentré à Alger le 18 juin, croyant à une Algérie meilleure.... pour me retrouver à l'ombre... jusqu'à la fin aout 1965..... toujours en vie Dieu merci!!!
                      L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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                      • #12
                        Azul Avuvic,
                        May the blessings of God be on you,

                        Peux tu stp nous dire un peu plus parce que tu veux dire dans cette phrase?
                        Envoyé par avucic
                        Après que Ait Ahmed a été arrêté (en compagnie de d'un gars de la SM),
                        Je veux faite un recoupement avec ce que j ai appris recemment. je peux le partager avec toi en mp.

                        j espere que les les IMghad'en nous reuniront un jour...
                        M.
                        Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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                        • #13
                          Je veux faite un recoupement avec ce que j ai appris recemment. je peux le partager avec toi en mp.
                          Salut!
                          Oui, je croyais que c'était un secret de Polichinelle:
                          Boumédienne avait envoyé Ali (André) Mécili pour discuter de l'avenir de l'Algérie... une fois Ben Bella balayé.
                          Mécili avait contribué à la création du FFS selon certain... mais après l'arrestation de Ait Ahmed, Mécili était encore à la SM (Sécurité Militaire).
                          L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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                          • #14
                            Ca c est une revelation!
                            Qu andre'-Ali faisait partie de la SM ou MALG.
                            Mais je comprends maintenant mieux avec mon recoupement ce que tu avances sur Mr MEcili et Ait Ahmed en revisitant le FFS de 1963 et pourquoi, notre region -si tu vois le clin d oeil- a refuse' de tirer sur l ALN- et Ait Ahmed a agi autrement.

                            En effet, cette guerre par la faute de l armee des frontieres et ce MALG, n est pas encore termine'e. Loin s en faut... car la verite n a pas ete toute dite.

                            M.
                            Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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                            • #15
                              Ce malaise était provoqué par, d'une part, les sbires de Fethi Dhib, responsable des services spéciaux égyptiens, auxquels Ben Bella avait laissé les portes grandes ouvertes, et, d'autre part, les apprentis sorciers marxistes dont Ben Bella avait fait ses principaux conseillers, faisant de l'Algérie un laboratoire d'expérimentation de théories fumeuses.
                              Deux loups dans la bergerie....
                              Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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