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Comment un petit montagnard devient-il professeur de médecine nucléaire ?

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  • Comment un petit montagnard devient-il professeur de médecine nucléaire ?

    Né en 1947 à Tighzert, dans la commune de Beni Douala, le professeur en médecine nucléaire, Lounis Amokrane vient de publier chez Galaxie Editions un ouvrage autobiographique très particulier par son contenu très pédagogique, décrivant le cheminement d’une réussite sociale.

    A travers ses souvenirs, parsemés d’anecdotes, l’auteur dépeint une enfance tumultueuse, chargée de drames, certains liés à la guerre de libération nationale. Très jeune déjà, il fut marqué par des événements malheureux. Après seulement une année passée à l’école d’Ighil Bouzrou, le jeune Lounis subira une première déception suite à l’arrêt brutal de sa scolarité. En effet, son village natal Tighzert, dont la position géographique offrait un emplacement stratégique, deviendra très vite un terrible camp militaire. Dès lors la vie sembla s’arrêter. La population est soumise à des contrôles stricts. Des destins tragiques, faits de mort, d’emprisonnement et de torture se succéderont pour les villageois.

    Ce tableau affligeant marquera à jamais le jeune écolier.

    Son père le transféra à Alger, plus précisément à Soustara, où il reprendra avec brio ses études au Cours Complémentaire Sarrouy. Il sera très vite remarqué par son directeur d’école, Calvet, qui l’encouragera tout particulièrement. Dans cette nouvelle ambiance de la capitale, le jeune Lounis est émerveillé par cette porte ouverte sur un autre monde où la guerre n’occupait pas encore l’espace.

    Les rues d’Alger lui proposaient les portes des grands magasins féériques qu’étaient le Monoprix, le Petit Duc, les grandes salles de cinéma ou encore le fabuleux jardin de la Grande Poste. Mais les enchantements ne durèrent pas et la coupure avec sa région natale l’accablait.

    Le soir venu, les souvenirs amers vécus dans son village revenaient à lui. Sa joie devint alors éphémère. Mais plus encore, la guerre urbaine s’amplifiait et transforme la ville en un véritable champ de bataille. De nouveau il reçoit d’un plein fouet un deuxième traumatisme en voyant le Cours Complémentaire Sarrouy occupé par les Parachutistes.

    De nombreux quartiers d’Alger sont encerclés par les fils barbelés qu’il avait déjà connus à Tighzert. L’épisode O.A.S finit d’achever l’espoir d’une scolarité, plusieurs fois interrompue. Lounis est de nouveau ramené par son père à Tizi-Ousou et une nouvelle époque s’ouvre à lui. Il est maintenant un adolescent.

    Après la guerre il passa avec brio successivement les examens du Brevet Elémentaire (BE), puis le BEPC au collège Jean Maire. En 1967 il obtient avec succès les deux baccalauréats français et algérien. S’en suivra alors un cycle universitaire à Alger puis à l’Institut des Sciences et Techniques Nucléaires de Saclay en France. Cet enfant à la scolarité troublée et même incertaine deviendra le premier médecin nucléaire algérien.

    Sa thèse sur les cancers thyroïdiens fera date dans le domaine. Lounis Amokrane est actuellement professeur hospitalo-universitaire à la faculté de médecine d’Alger.

    Dans sa jeune enfance Lounis rencontrera Mouloud Ferraoun pour qui il avait une admiration sans pareille. Sans doute que le parcours de l’auteur du « Le fils du pauvre » lui avait inspiré son assiduité et sa ténacité à aller vers une réussite sociale. Ils sont nombreux ces jeunes enfants kabyles qui, partis de rien comme nous le raconte Lounis, ont réussi à vaincre le désespoir pour devenir des modèles.



    Par Abdennour Abdesselam- La dépêche de kabylie
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