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Algérie :
Pas d'alternative démocratique, populaire et anti-impérialiste sans un grand parti révolutionnaire marxiste-léniniste
Quelle alternative, comment sortir de l'impasse actuelle, éradiquer le cancer de la corruption, stopper l'inflation et garantir une vie décente aux travailleurs et à leurs enfants, casser les verrouillage de la vie politique? Comment empêcher les États impérialistes d'exploiter l'exacerbation des luttes internes en vue de semer la dévastation et la régression dans notre pays? Comment mettre en échec leurs tentatives de s'appuyer sur leurs alliés intérieurs et les mercenaires prêts à se mettre à leur service comme ils l'ont fait en Libye et le font en Syrie?
Telles sont les questions qui percent à travers l'exaspération et l'inquiétude de larges couches sociales, en premier lieu chez ceux qui ne vivent que du fruit de leur travail et dont le pouvoir d'achat diminue sans cesse en raison des pratiques spéculatives et du diktat des importateurs et des gros intermédiaires.
Les masses populaires indignées par l'impunité des gros corrompus
Les scandales qui ont éclaté ces derniers mois attisent une colère mêlée de sentiment d'impuissance face au mépris d'un régime au service des classes possédantes. Cet écœurement a atteint son point culminant après la désignation ces jours-ci d'un personnage, notoirement impliqué dans des affaires de corruption qui relèvent du vrai banditisme d’État, à la tête du FLN, instrument électoral important du régime. Juste avant, les informations sur l'implication de l'ancien ministre de l'Energie dans une grande affaire de corruption n'avaient fait que confirmer le degré de pourrissement de la situation. Khelil, l'ancien ministre, n'est pas n'importe qui. Il a été fonctionnaire de la Banque Mondiale et a agi de toutes ses forces pour privatiser les hydrocarbures de l'Algérie. Cet homme jouissait des appuis solides du chef de l’État. Lui et une une petite bande de parasites, qui ne sont certainement que la partie visible de l'iceberg, ont perçu de gros pots de vin. C'est la première fois qu'une action en justice est engagée contre un ancien ministre.
Si les fuites distillées dans la presse sur l'affaire Khelil traduisent réellement le sursaut salutaire et inattendu d'un courant décidé à engager un processus d'assainissement des appareils d’État, cela est de nature à redonner espoir aux citoyens indignés par l'impunité des éléments corrompus qui pillent les richesses du pays au vu et au su de tous. L'hypothèse que des éléments patriotiques aient pu reprendre l'initiative pour éliminer des responsables qui piétinent les intérêts nationaux n'est pas à écarter. Or, le doute plane. Il n'est pas exclu que cette grosse affaire n'ait été divulguée publiquement que parce qu'une bataille fait rage dans les hautes sphères pour le contrôle des robinets pétroliers, levier décisif pour donner la prééminence à tel ou tel groupe sans foi ni loi dans le partage du butin. Des luttes à couteaux tirés opposent différents groupes du pouvoir à la veille de la prochaine élection présidentielle. La maladie et l'impotence du chef de l’État ont intensifié les intrigues sans principes. Et ne se trompent pas beaucoup ceux qui pensent qu'il ne s'agit, dans cette affaire fracassante, que de neutraliser le groupe qui a eu depuis 10 ans la haute main sur l'argent de Sonatrach. L'objectif ne serait que de réduire ses possibilités de manœuvre pour lui barrer la route de la Présidence en avril prochain. Le but de l'opération médiatisée serait de le remplacer par un autre dont les objectifs inavoués ne sont pas moins mafieux que chez ceux qui sont désignés à la vindicte publique. Des journaux informés par des cercles du pouvoir mettent en cause un frère du chef de l’État qui rêve de devenir président de la République grâce notamment aux soutiens que lui apportent les Emirats et le Qatar.
Les masses populaires ont raison de suivre avec un certain espoir mais aussi avec scepticisme le triste feuilleton. Elles ne s'attendent à aucun changement sérieux survenant de l'intérieur des détenteurs du pouvoir d’État. L'expérience leur a enseigné dans les luttes de tous les jours que le changement véritable ne consiste pas à remplacer un Hadj Moussa par un Moussa Hadj qui laisse intacts les rapports d'exploitation et de pillage et le système de verrouillage politique qui les maintient. Ce qu'elles attendent c'est une rupture avec la politique économique et sociale anti-populaire du régime, c'est que les éléments corrompus soient chassés de tous les postes de responsabilité, que des punitions exemplaires leur soient infligées, que les biens qu'ils ont accumulés par le vol soient confisqués et restitués à la nation.
Les prochains mois révéleront probablement tous les dessous de la divulgation de cette affaire sans précédent.
Les luttes au sein des appareils d'Etat ne changent pas la nature sociale fondamentale du régime
Mais le fait nouveau est que les arbitrages traditionnellement effectués dans la tranquillité au sein des cercles fermés du régime à la veille d'échéances politiques importantes semblent de moins en moins possibles. Car les différents clans bourgeois-mafieux en lutte les uns contre les autres disposent tous de réseaux d'influence à l'intérieur du pays, journaux, partis, police, armée, justice, administration. Ces réseaux se sont solidement tissés autour d'affaires lucratives montées à la faveur de la libération de l'économie et du passage déclaré au capitalisme*. Ils ont aussi des appuis importants à l'extérieur, en raison des liens qu'ils ont établis avec les États impérialistes et les monarchies du Golfe ces dernières décennies. Ils se neutralisent réciproquement. Les uns ne peuvent vaincre les autres en comptant uniquement sur leurs leviers d'actions étatiques militaires et sécuritaires. Aussi les conflits internes ont-ils tendance à déborder des champs opaques et fermés, jusque-là maîtrisés de façon "consensuelle" par les fameux cercles de "décideurs".
Ces conflits sont dans leur nature secondaires par rapport à la contradiction de classe qui oppose objectivement la grande masse du peuple, ouvriers, travailleurs salariés des services et de la fonction publique, fellahs, cadres honnêtes, intellectuels dévoués aux intérêts des masses laborieuses, couches sociales intermédiaires vivant du fruit de leur travail, à une minorité bourgeoise et à l'impérialisme. Cependant si les citoyens sont pris à témoins par l'intermédiaire de la presse pour peser dans un sens ou dans l'autre cela peut déclencher une évolution politique positive qui ne peut être négligée. Elle pourrait conduire, indépendamment de la volonté, des objectifs conjoncturels des détenteurs du pouvoir, de leurs petites manœuvres tacticiennes, à casser le verrouillage de la vie politique, à condition que les citoyens arrivent à agir pour exiger que toute la lumière soit faite non seulement sur l'affaire Khelil mais aussi sur toutes les autres affaires de vol et de pillage.
En même temps, l'évolution des événements peut prendre une tournure dangereuse du fait de l'action permanente des puissances impérialistes qui sont à l'affût du moindre conflit interne et de la moindre occasion de nature à leur offrir une prise pour pousser le plus loin possible dans la voie de la trahison du pays les groupes disposés à s'entendre avec elles afin de faire fructifier leurs intérêts mesquins de classe. Le but final des puissances impérialistes est d'arriver à faire plier le peuple algérien, à obtenir la soumission totale de l'Algérie à leurs intérêts, à s'emparer de ses richesses, à l'exploiter à mort. Le danger est accentué par l'atmosphère de dépolitisation qui touche de larges catégories de la population indignées par l'arbitraire, les injustices sociales, mais peu conscientes de tous les enjeux et de tous les pièges dans lesquels elles peuvent tomber. Les journaux qui se sont alignés sur les positions des pays impérialistes, qui ont relayé quotidiennement leur propagande mensongère sur la question de la Libye et la relayent aujourd'hui sur la Syrie, œuvrent consciemment à cette évolution négative, à affaiblir le niveau de conscience de ces catégories et le front interne indispensable pour mettre en échec les plans impérialistes de vassalisation de notre pays. Ils encouragent les menées des États impérialistes, rassurés de constater qu'ils peuvent compter sur une "5ème colonne" qui travaille à leur créer le terrain politique le plus favorable à de nouvelles offensives d'asservissement des peuples.
Le courant pro-impérialiste révélé au grand jour dans la presse par la participation de nombreux journalistes et éditorialistes algériens à la diabolisation des régimes libyen et syrien, indépendamment des critiques justifiées envers leur hégémonisme qui a fait le lit de la contre-révolution, exprime la formation de couches sociales complètement étrangères aux intérêts nationaux du peuple algérien. Ces catégories sociales, présentes notamment dans certaines couches moyennes nouvelles qui tirent leurs revenus d'activités paritaires jugent que leurs intérêts égoïstes étroits seront mieux assurés si elles jouent le rôle de commis zélés et d'alliées des multinationales, des États impérialistes.
(à suivre)
Algérie :
Pas d'alternative démocratique, populaire et anti-impérialiste sans un grand parti révolutionnaire marxiste-léniniste
Quelle alternative, comment sortir de l'impasse actuelle, éradiquer le cancer de la corruption, stopper l'inflation et garantir une vie décente aux travailleurs et à leurs enfants, casser les verrouillage de la vie politique? Comment empêcher les États impérialistes d'exploiter l'exacerbation des luttes internes en vue de semer la dévastation et la régression dans notre pays? Comment mettre en échec leurs tentatives de s'appuyer sur leurs alliés intérieurs et les mercenaires prêts à se mettre à leur service comme ils l'ont fait en Libye et le font en Syrie?
Telles sont les questions qui percent à travers l'exaspération et l'inquiétude de larges couches sociales, en premier lieu chez ceux qui ne vivent que du fruit de leur travail et dont le pouvoir d'achat diminue sans cesse en raison des pratiques spéculatives et du diktat des importateurs et des gros intermédiaires.
Les masses populaires indignées par l'impunité des gros corrompus
Les scandales qui ont éclaté ces derniers mois attisent une colère mêlée de sentiment d'impuissance face au mépris d'un régime au service des classes possédantes. Cet écœurement a atteint son point culminant après la désignation ces jours-ci d'un personnage, notoirement impliqué dans des affaires de corruption qui relèvent du vrai banditisme d’État, à la tête du FLN, instrument électoral important du régime. Juste avant, les informations sur l'implication de l'ancien ministre de l'Energie dans une grande affaire de corruption n'avaient fait que confirmer le degré de pourrissement de la situation. Khelil, l'ancien ministre, n'est pas n'importe qui. Il a été fonctionnaire de la Banque Mondiale et a agi de toutes ses forces pour privatiser les hydrocarbures de l'Algérie. Cet homme jouissait des appuis solides du chef de l’État. Lui et une une petite bande de parasites, qui ne sont certainement que la partie visible de l'iceberg, ont perçu de gros pots de vin. C'est la première fois qu'une action en justice est engagée contre un ancien ministre.
Si les fuites distillées dans la presse sur l'affaire Khelil traduisent réellement le sursaut salutaire et inattendu d'un courant décidé à engager un processus d'assainissement des appareils d’État, cela est de nature à redonner espoir aux citoyens indignés par l'impunité des éléments corrompus qui pillent les richesses du pays au vu et au su de tous. L'hypothèse que des éléments patriotiques aient pu reprendre l'initiative pour éliminer des responsables qui piétinent les intérêts nationaux n'est pas à écarter. Or, le doute plane. Il n'est pas exclu que cette grosse affaire n'ait été divulguée publiquement que parce qu'une bataille fait rage dans les hautes sphères pour le contrôle des robinets pétroliers, levier décisif pour donner la prééminence à tel ou tel groupe sans foi ni loi dans le partage du butin. Des luttes à couteaux tirés opposent différents groupes du pouvoir à la veille de la prochaine élection présidentielle. La maladie et l'impotence du chef de l’État ont intensifié les intrigues sans principes. Et ne se trompent pas beaucoup ceux qui pensent qu'il ne s'agit, dans cette affaire fracassante, que de neutraliser le groupe qui a eu depuis 10 ans la haute main sur l'argent de Sonatrach. L'objectif ne serait que de réduire ses possibilités de manœuvre pour lui barrer la route de la Présidence en avril prochain. Le but de l'opération médiatisée serait de le remplacer par un autre dont les objectifs inavoués ne sont pas moins mafieux que chez ceux qui sont désignés à la vindicte publique. Des journaux informés par des cercles du pouvoir mettent en cause un frère du chef de l’État qui rêve de devenir président de la République grâce notamment aux soutiens que lui apportent les Emirats et le Qatar.
Les masses populaires ont raison de suivre avec un certain espoir mais aussi avec scepticisme le triste feuilleton. Elles ne s'attendent à aucun changement sérieux survenant de l'intérieur des détenteurs du pouvoir d’État. L'expérience leur a enseigné dans les luttes de tous les jours que le changement véritable ne consiste pas à remplacer un Hadj Moussa par un Moussa Hadj qui laisse intacts les rapports d'exploitation et de pillage et le système de verrouillage politique qui les maintient. Ce qu'elles attendent c'est une rupture avec la politique économique et sociale anti-populaire du régime, c'est que les éléments corrompus soient chassés de tous les postes de responsabilité, que des punitions exemplaires leur soient infligées, que les biens qu'ils ont accumulés par le vol soient confisqués et restitués à la nation.
Les prochains mois révéleront probablement tous les dessous de la divulgation de cette affaire sans précédent.
Les luttes au sein des appareils d'Etat ne changent pas la nature sociale fondamentale du régime
Mais le fait nouveau est que les arbitrages traditionnellement effectués dans la tranquillité au sein des cercles fermés du régime à la veille d'échéances politiques importantes semblent de moins en moins possibles. Car les différents clans bourgeois-mafieux en lutte les uns contre les autres disposent tous de réseaux d'influence à l'intérieur du pays, journaux, partis, police, armée, justice, administration. Ces réseaux se sont solidement tissés autour d'affaires lucratives montées à la faveur de la libération de l'économie et du passage déclaré au capitalisme*. Ils ont aussi des appuis importants à l'extérieur, en raison des liens qu'ils ont établis avec les États impérialistes et les monarchies du Golfe ces dernières décennies. Ils se neutralisent réciproquement. Les uns ne peuvent vaincre les autres en comptant uniquement sur leurs leviers d'actions étatiques militaires et sécuritaires. Aussi les conflits internes ont-ils tendance à déborder des champs opaques et fermés, jusque-là maîtrisés de façon "consensuelle" par les fameux cercles de "décideurs".
Ces conflits sont dans leur nature secondaires par rapport à la contradiction de classe qui oppose objectivement la grande masse du peuple, ouvriers, travailleurs salariés des services et de la fonction publique, fellahs, cadres honnêtes, intellectuels dévoués aux intérêts des masses laborieuses, couches sociales intermédiaires vivant du fruit de leur travail, à une minorité bourgeoise et à l'impérialisme. Cependant si les citoyens sont pris à témoins par l'intermédiaire de la presse pour peser dans un sens ou dans l'autre cela peut déclencher une évolution politique positive qui ne peut être négligée. Elle pourrait conduire, indépendamment de la volonté, des objectifs conjoncturels des détenteurs du pouvoir, de leurs petites manœuvres tacticiennes, à casser le verrouillage de la vie politique, à condition que les citoyens arrivent à agir pour exiger que toute la lumière soit faite non seulement sur l'affaire Khelil mais aussi sur toutes les autres affaires de vol et de pillage.
En même temps, l'évolution des événements peut prendre une tournure dangereuse du fait de l'action permanente des puissances impérialistes qui sont à l'affût du moindre conflit interne et de la moindre occasion de nature à leur offrir une prise pour pousser le plus loin possible dans la voie de la trahison du pays les groupes disposés à s'entendre avec elles afin de faire fructifier leurs intérêts mesquins de classe. Le but final des puissances impérialistes est d'arriver à faire plier le peuple algérien, à obtenir la soumission totale de l'Algérie à leurs intérêts, à s'emparer de ses richesses, à l'exploiter à mort. Le danger est accentué par l'atmosphère de dépolitisation qui touche de larges catégories de la population indignées par l'arbitraire, les injustices sociales, mais peu conscientes de tous les enjeux et de tous les pièges dans lesquels elles peuvent tomber. Les journaux qui se sont alignés sur les positions des pays impérialistes, qui ont relayé quotidiennement leur propagande mensongère sur la question de la Libye et la relayent aujourd'hui sur la Syrie, œuvrent consciemment à cette évolution négative, à affaiblir le niveau de conscience de ces catégories et le front interne indispensable pour mettre en échec les plans impérialistes de vassalisation de notre pays. Ils encouragent les menées des États impérialistes, rassurés de constater qu'ils peuvent compter sur une "5ème colonne" qui travaille à leur créer le terrain politique le plus favorable à de nouvelles offensives d'asservissement des peuples.
Le courant pro-impérialiste révélé au grand jour dans la presse par la participation de nombreux journalistes et éditorialistes algériens à la diabolisation des régimes libyen et syrien, indépendamment des critiques justifiées envers leur hégémonisme qui a fait le lit de la contre-révolution, exprime la formation de couches sociales complètement étrangères aux intérêts nationaux du peuple algérien. Ces catégories sociales, présentes notamment dans certaines couches moyennes nouvelles qui tirent leurs revenus d'activités paritaires jugent que leurs intérêts égoïstes étroits seront mieux assurés si elles jouent le rôle de commis zélés et d'alliées des multinationales, des États impérialistes.
(à suivre)
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