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Darija - Arabe académique

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  • #16
    Bonsoir Bachi,
    Envoyé par Bachi
    Je sais, vous êtes les protecteurs de la darija, mais je vous dirai quand même ce que j'en pense.
    Pour moi, c'est de la polution, c'est ce qui fait que l'Algérien communique mal, ce qui fait que nos ministres bégayent au lieu de faire des discours.
    C'est la darija qui nous empêchera toujours de parler convenablement une langue.
    Es-tu sûr que c'est la darija qui fait bégayer les ministres ? Ce ne serait pas plutôt leur ignorance de ce langage avec l'obligation qu'ils ont de parler en arabe qui les font bredouiller et mal communiquer. Parce que s'ils maîtrisaient un tant soit peu les darija, ils auraient été en mesure de produire des discours qui auraient pu être attrayants parce que très imagés, pleins d'expressions, d'adages et de formules populaires. Pour peu que le contenu de leur discours réponde dans une certaine mesure aux attentes des auditeurs, et grâce aux références culturelles suggérées ou exprimées et partagées avec leurs auditoires, ils tisseraient rapidement un certain lien disons de connivence avec ceux-ci.

    Les grands discoureurs arabophones qui ont su capter l'attention et obtenir l'adhésion des "jamahir" (Hassan 2, Bourguiba, Gamal Abdennasser, Boudiaf...) ont été ceux qui maîtrisaient "el-3ammiya" (darija) et y avaient fréquemment recours dans leurs discours.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #17
      Envoyé par benam
      ...un colloque sur les nouvelles tendances de l'art du tmanchir...


      je vais bien et toi j'espère aussi ?

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      • #18
        Au Maroc, on traduit de plus en plus les feuilletons mexicains, brésiliens, turcs.. en darija alors qu'avant c'était principalement en dialecte égyptien, libanais ou syrien. Ca a permis à de nombreuses personnes (femmes au foyer d'un certain âge) de mieux les comprendre.

        Au début, les gens étaient surpris par le fait d'entendre la darija avec des prénoms Manuel, Daniela... mais maintenant ils sont habitués.

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        • #19
          Bonsoir Benam

          Es-tu sûr que c'est la darija qui fait bégayer les ministres ?
          Ce que je me dis, c'est pour maitriser une langue, il faut la parler.
          Pour bien parler arabe, il faut parler arable. Pour bien parler le français, il faut parler français. Chez nous, o ne parle ni arabe, ni français, on parle darija. C'est ce qui fait quand on essaie de faire des discours dans une langue riche et articulée comme l'arabe, on bégaie. La darija, on la parle à la maison, dans la rue, au travail, elle bouffe tout, elle polue tout.
          Le Québec, province oû je vis depuis quelques décennies, a eu un tel problème de langue. Les Québécois ne parlaient ni français, ni anglais mais joual, un genre de patois bâtardisé entre du vieux français et de l'américain. La majorité des intellectuels quand ils essayaient de faire des discours, ils bégayaient comme le font les Algériens maintenant.
          Depuis la loi 22, puis plus encore depuis la loi 101 de 78, le français est imposé partout. Oui, imposé dans les lieux de travail, à l'affichage, la presse, la radio, la télé, etc... Eh bien, résultat des courses, on a réussi à franciser la société et tuer le joual qui poluait la langue. Maintenant, très rares sont ceux qui parlent encore joual.
          ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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          • #20
            Bachi,

            Je dirai que c'est le contraire, c'est le fait de déprécier cette langue vernaculaire et tenter d'imposer une langue qui n'a aucune assise populaire "naturelle" qui crée pollution. Il fallait valoriser la langue locale et s'ouvrir aux langues savantes.

            C'est le choc que subit l'enfant à qui, du jour au lendemain, on fait savoir (explicitement ou implicitement) que la langue qu'il parle avec sa mère n'est pas digne d'une langue (à la limite malpropre). Désormais il faut qu'il apprenne une autre langue... C'est cela qui donne lieu à des paradoxes qui consistent à intérioriser cette diffamation tout en rejetant la langue qu'on lui impose: c'est ce qui le rend bègue.

            Lui faire aimer sa langue maternelle relève de son équilibre avant de s'ouvrir aux langues véhiculaires. Le mal identitaire dont souffre aujourd'hui l'algérien est en partie dû à cette "schizophrénie linguistique".

            Schizophrénie linguistique

            I will not speak French on the school grounds.
            I will not speak French on the school grounds.
            I will not speak French…
            I will not speak French…
            I will not speak French…
            Hé ! Ils sont pas bêtes, salauds.
            Après mille fois, ça commence à pénétrer
            Dans n'importe quel esprit.
            Ça fait mal ; ça fait honte ;
            Puis là, ça fait plus mal.
            Ça devient automatique.
            Et on ne speak pas French on the school grounds
            Et ni anywhere else non plus.
            Jamais avec des étrangers.
            On sait jamais qui a l'autorité
            De faire écrire ses sacrées lignes
            À n'importe quel âge.
            Surtout pas avec les enfants.
            Faut jamais que eux, ils passent leur temps de recess
            À écrire ces sacrées lignes.
            Faut pas qu'ils aient besoin d'écrire ça
            Parce qu'il faut pas qu'ils parlent français du tout.
            Ça laisse voir qu'on est rien que des Cadiens.
            Don't mind us, we're just poor coonasses.
            Basse classe, faut cacher ça.
            Faut dépasser ça.
            Faut parler anglais.
            Faut regarder la télévision en anglais.
            Faut écouter la radio en anglais.
            Comme de bons Américains.
            Why not just go ahead and learn English.
            Don't fight it. It's much easier anyway.
            No bilingual bills, no bilingual publicity.
            No danger of internal frontiers.
            Enseignez l'anglais aux enfants.
            Rendez-les tout le long,
            Tout le long jusqu'aux discos,
            Jusqu'au Million Dollar Man.
            On a pas réellement besoin de parler français quand même.
            C'est les Etats-Unis ici,
            Land of the free.
            On restera toujours rien que des poor coonasses.
            Coonass. Non, non. Ça gêne pas.
            C'est juste un petit nom.
            Ça veut rien dire.
            C'est pour s'amuser. Ça gêne pas.
            On aime ça. C'est cute.
            Ça nous fait pas fâchés. Ça nous fait rire.
            Mais quand on doit rire, c'est en quelle langue qu'on rit ?
            Et pour pleurer, c'est en quelle langue qu'on pleure ?
            Et pour crier ?
            Et chanter ?
            Et aimer ?
            Et vivre ?

            Jean Arceneaux
            Dernière modification par elfamilia, 20 octobre 2014, 21h56.
            "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
            Socrate.

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            • #21
              El Familia, bonsoir.
              J'aurais été vraiment d'accord avec toi si nous avions fait de la darija une langue, une vraie langue.
              Pour les plus belles chansons sur la langue, il faut jeter un coup d'oeil au repertoire du Louisianais Zacharie Richard.
              ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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              • #22
                Salut Bachi,

                Cela c'est l'idéal, à plus long terme. Ce qui passe d'abord par valoriser cette langue: le minimum qu'il fallait faire. Faire comprendre aux enfants que c'est leur langue, porteuse de leur culture et personnalité.

                Ok, merci, je vais jeter un coup d’œil sur ça.
                "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                Socrate.

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                • #23
                  Lixus,
                  J'ai vu quelques doublages de feuilletons mexicains, turcs, etc. en darija marocaine. C'est une horreur. Par contre, les productions marocaines comme Kenza fe-douar ou Diwana , c'est un régal.
                  En Algérie, le doublage parodique de quelques scènes de films américains date des années 1989-90.

                  Bachi,
                  Je pense qu'il y a un malentendu sur ce que l'on entend par darija. Tu pointes du doigt ce parler "batardisé", qui n'est ni de l'arabe ni du français et tu considères que la darija se limite à cela.
                  Pour moi il s'agit surtout de cette langue des qcidate de melhoune, chaabi, hawzi, wahrani, sahraoui, diwane, hawfi, etc., celle des pièces de théâtre de Slimane Benaissa, Abdelkader Alloula et d'autres qu'ils soient professionnels ou amateurs, celle des contes de "grand-mère", celle qui n'a pas été polluée par une forte invasion de mots français... Il s'agit de cette langue issue de l'arabe avec beaucoup d'emprunts lexicaux et de construction aux langues berbères.

                  Par ailleurs, l'expérience québécoise est-elle transposable en Algérie? N'est-ce pas ce que certains courants politico-idéologiques ont imposé en Algérie, avec d'énormes dégâts, depuis des décennies?
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                  • #24
                    ألّلي أْرا أْرا بكري...



                    Réponse hautement philosophique et pas dans la langue de Shakespeare!
                    البعره تدل على البعير

                    Quand l’injustice devient la loi, la Résistance est un Devoir !✊🏼DZ

                    Commentaire


                    • #25
                      Citation:
                      ألّلي أْرا أْرا بكري...



                      Réponse hautement philosophique et pas dans la langue de Shakespeare!
                      Maintenant il faut soit :
                      (تدوي(من فعل تو دو
                      Crier fort et se faire entendre

                      Ou:
                      (تهفي (من فعل تو هاف
                      Heff t3ich, quoi !
                      Dernière modification par elfamilia, 21 octobre 2014, 00h16.
                      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                      Socrate.

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                      • #26
                        Bonjour lala-moulati,
                        Shakespeare n'a qu'à se débrouiller pour traduire dans sa langue à lui cette maxime hautement philosophique.


                        _
                        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

                        Commentaire


                        • #27
                          elfamilia,
                          (تدوي(من فعل تو دو
                          تدوي, en darija veut dire: "tu parles", "tu dis"... Il est en usage au Maroc et on l'entend encore dans certaines qcida du chaabi.
                          Donc "faire" en anglais c'est "dire" en darija.
                          Envoyé par elfamilia
                          (تهفي (من فعل تو هاف
                          Heff t3ich, quoi !
                          Je viens à peine de comprendre celle-ci (la caféine vient à peine d'atteindre les zones centrales de mon cerveau).
                          Dernière modification par benam, 21 octobre 2014, 10h48.
                          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

                          Commentaire


                          • #28
                            A propos d'enseignement des sciences en darija, voici un article de TelQuel où on apprend que 2 ingénieurs marocains produisent des vidéos scientifiques en darija. On peut les retrouver directement sur leur site wadinda.com (cliquer sur le choix de langue correspondant).

                            Education. Les sciences en version darija


                            Gratuité et accessibilité, voici les mots d’ordre de deux ingénieurs marocains qui produisent pour le Web de petites vidéos scientifiques en arabe dialectal, à destination des étudiants.

                            Réforme du système éducatif, enseignement en darija ou en arabe classique… le Maroc n’en finit pas de débattre sur ces questions sans que rien ne soit vraiment tranché. Pendant ce temps, en Suisse, Rachid Guerraoui et Mahdi El Mhamdi, deux Marocains respectivement enseignant chercheur et assistant à l’Ecole Fédérale Polytechnique de Lausanne, ont tenu le pari d’enseigner les sciences en arabe marocain. A travers des tutoriels scientifiques sous format vidéo, les deux compères abordent tour à tour les grands concepts d’informatique, de mathématiques ou de physique « en mêlant explications en darija et mots techniques en anglais, en français ou en arabe classique », explique Rachid Guerraoui.

                            Pédagogie en ligne

                            « En cours, les professeurs enseignent en darija mais, au moment des révisions, les étudiants se retrouvent seuls avec des livres en arabe classique. Il y a un fossé entre ce qu’ils entendent à l’oral et ce qu’ils lisent à l’écrit, puisque la tournure des phrases et les mots sont différents », estime-t-il. « A travers ce projet, notre but était de toucher le plus de Marocains possible et pour cela il fallait s’exprimer dans leur langue », ajoute Mahdi El Mhamdi.

                            Le projet, d’abord pensé par ce dernier, a pris la forme d’un site Internet (wandida.com) et d’une chaîne YouTube éponyme. Lancées il y a près d’un an, les deux plateformes regroupent une centaine de vidéos, chacune produite en français, en anglais, en arabe classique et en darija. Une idée née sur la base de deux constats : le besoin grandissant de soutien scolaire de la part des étudiants et le fait qu’ils aient abandonné les livres pour réviser sur Internet. « On a donc décidé de leur proposer un enseignement gratuit et de qualité », raconte Mahdi El Mhamdi, « tout en abordant les sciences à travers le médium qu’ils maîtrisent le plus. Un bon moyen de leur faire avaler la pilule », renchérit Rachid Guerraoui. Le concept n’est pas sans s’inspirer de Khan Academy, une association créée par l’Indo-américain Salman Khan qui publie en ligne des cours d’histoire, de biologie ou encore d’économie en format vidéo et à destination des collégiens et des lycéens. « En fait, on fait la même chose, sauf qu’on aborde le niveau universitaire », affirme Mahdi el Mhamdi.

                            Le tuto, c’est du boulot

                            « On surfe aussi sur la grande mode des tutoriels sur le Web. Certains font des vidéos pour apprendre à se maquiller ou à faire un gâteau, nous on traite de la loi d’Ohm, d’algorithme, d’équations et d’énergie », précise son confrère.

                            « Globalement, on aimerait bien atteindre 3000 vidéos et proposer une bibliothèque exhaustive qui rassemble tout ce que les lycéens et les étudiants abordent en cours », espère Mahdi El Mhamdi. Un travail de longue haleine, puisque chaque vidéo demande beaucoup de travail. En amont, il faut d’abord réfléchir à la manière d’expliquer le sujet qui sera abordé dans la vidéo et le penser dans les quatre langues. « Ensuite, l’enregistrement prend une demi-heure et le montage près de deux heures. Notre but est de réduire le tutoriel à moins de dix minutes. Au-delà, les jeunes perdent leur concentration », affirme Rachid Guerraoui. Le financement, quant à lui, est assuré par l’Ecole Fédérale Polytechnique et Google. Du côté des internautes, les retours sont assez positifs : « On a atteint près de 50 000 vues et beaucoup d’étudiants nous encouragent à continuer. On a aussi remarqué que les vidéos en darija retenaient beaucoup plus l’attention que celles qui sont en arabe classique », souligne l’enseignant chercheur.

                            Enseigner en darija ?

                            Un point qui pousse Rachid Guerraoui à s’interroger sur la langue de l’enseignement au Maroc, « un vrai problème », selon lui. Loin de se considérer comme un expert sur la question, l’enseignant chercheur estime qu’en débattre est déjà salutaire en soi. « Faut-il enseigner en darija ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que la plupart des pays développés ont simplifié leurs langues pour aller vers celle de l’intuition. Peut-être qu’une simplification de la langue arabe pour se rapprocher de la darija serait une solution », avance Guerraoui, qui poursuit : « Ce n’est malheureusement pas le seul obstacle. Le système éducatif marocain est une vraie catastrophe ». Rachid Guerraoui et Mahdi El Mhamdi savent de quoi ils parlent, puisqu’ils ont tous deux usé leurs fonds de culottes sur les bancs de l’école publique du Maroc profond.

                            Heureusement, ça ne les a pas empêché d’avoir un parcours brillant et de penser aux nouvelles générations.

                            __________________________________________________ __________________________________________________ _____________________________

                            Parcours

                            Qui sont ces chercheurs ?

                            Ils travaillent au sein de la prestigieuse Ecole Polytechnique de Lausanne.

                            Rachid Guerraoui, ingénieur et docteur en informatique, est passé par la Silicon Valley, le MIT de Boston et les Mines de Paris

                            Mahdi El Mhamdi, ingénieur de l’Ecole Polytechnique de Paris, a lancé le projet Wandida en 2011.

                            Dernière modification par LIXUS, 21 octobre 2014, 10h49.

                            Commentaire


                            • #29
                              C'est un débat qui a fait rage au Maroc , entre ceux qui militent pour Darija dans l'enseignement et les autres qui sont pour l'Arabe académique , la Darija est un dialecte qui n'a pas de grammaire et n'est pas unique ,il change d'une région à l'autre et incorpore des mots français ,espagnole et berbère , contrairement à l'arabe

                              Commentaire


                              • #30
                                Bravo

                                Le jour ou il y aura une littérature algérienne avec la deridja on aura fait de grands progrès.

                                Les algériens expriment mieux leur génie et leurs émotions en deridja qu'en arabe ou en français.

                                Commentaire

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