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L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

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  • L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

    L'APPORT DE L'ISLAM A LA CIVILISATION HUMAINE L'ASTRONOMIE

    Les sciences qui attirèrent les premières la curiosité de savants musulmans furent l'astronomie et les mathématiques. Le tour d'esprit et aussi, sans doute, l'utilité pratique poussèrent les Arabes à se tourner d'abord vers les sciences exactes.

    L'astronomie en particulier intéressait non seulement les ,hommes de science, mais plusieurs khalifes d'Orient et d'Espagne, mais quelques sultans seldjoukides et khans gengiskhanides et timourides s'y adonnèrent avec passion.
    Rapidement des observations surgirent un peu partout dans les grands centres de l'Empire de l'lslam. Ceux de Bagdad, du Caire, de Cordoue, de Tolède et de Samarkand acquirent une célébrité méritée.
    Les théories antiques furent révisées, plusieurs erreurs de Ptolémée furent relevées et les tables grecques corrigées. A l'actif de l'Ecole de Bagdad figurent la reconnaissance du mouvement de l'apogée du soleil, l'évaluation de l'obliquité de l'écliptique et sa diminution progressive, l'estimation très précise de la durée de l'année. Les savants bagdadiens constatèrent les irrégularités de la plus grande latitude de la lune et découvrirent une troisième inégalité lunaire, connue sous le nom de variation. Ils signalèrent les taches du soleil; étudièrent les éclipses, les apparitions de comètes et autres phénomènes célestes; mirent en question l'immobilité de la terre et furent les précurseurs lointains de Copernic et de Kepler.
    Les résultats des observations de l'Ecole de Bagdad furent consignés dans la Table vérifiée . Parmi les plus célèbres savants de cette école citons:

    AI Batani, que Lalande place parmi les vingt astronomes les plus importants du monde;
    Abou Wefa, dont le nom est lié à une des constatations fondamentales de l'astronomie, celle de la troisième inégalité lunaire. L'astronome musulman devança de dix siècles le savant danois Tycho Brahé, à qui cette découverte est indûment attribuée.
    L'illustre Ah Ibn Younis, inventeur de la pendule et du goomon, pour qui le khalife htimide Al Hakem (9901021) avait fait construire l'observatoire du Mont Mocattam, est considéré comme fondateur de l'Ecole du Caire. Il rédigea la grande Table hakémite qui dépassa en précision toutes celles qui existèrent auparavant. Elle succéda dans tout l'Orient et jusqu'en Chine à l'Almageste de Ptolémée et aux traites de Bagdad.
    Hassan Ibn Al Haitan, un autre astronome et mathématicien de l'Ecole du Caire écrivit à la même époque son célèbre traité sur l'optique qui servit de base aux travaux de Roger Bacon et de Kepler. Il n'est pas sans intérêt de signaler en passant qu'Ibn Haitan fut le premier a préconiser la construction du barrage d'Assouan pour élever le niveau du Nil. Les études astronomiques ne furent pas en moindre honneur en Espagne musulmane.
    L'émir de Cordoue, Abd ar-Rahman il manifesta un intérêt particulier pour cette science. Malheureusement peu de choses nous sont parvenues des travaux astronomiques des Musulmans d'Espagne. La presque totalité de leurs oeuvres fut détruite pendant la reconquête et les persécutions religieuses; nous savons pourtant que les observatoires de Cordoue et de Tolède jouissaient a l'époque d'une grande renommée.
    L'histoire conserva les noms de plusieurs savants de l'Andalousie, tels de Maslamah al Mahrebi, d'Omar Abn Khaldoun, d'Averroès et de quelques autres. On peut juger de la haute qualité des ouvrages perdus des savants musulmans par les nombreux emprunts que leur firent les auteurs chrétiens contemporains. Il apparaît ainsi que les tables astronomiques d'Alphonse X, dites Tables Alphonsines, furent fortement influencées par les travaux des Arabes, sinon entièrement empruntées. Les guerres et les troubles intérieurs qui s'abattirent à partir du Xl' siècle sur l'Asie pesèrent lourdement sur la vie intellectuelle de la société musulmane. Sans doute elles ralentirent considérablement la marche de la civilisation mais ne purent pas l'arrêter complètement. L'Ecole de Bagdad survécut à la déchéance politique du khalifat d'Orient et au démembrement de l'Empire. Elle ne cessa son activité fructueuse qu'au milieu du XV siècle. Son influence s'était étendue entre temps sur l'Asie centrale, sur les Indes et sur la Chine. Un des plus illustres savants du monde de l'lslam, Abdou Rahman Mohammed Ben Ahmad al Birouni, qui servit de lien vivant entre les traditions de l'Ecole de Bagdad et les traditions des savants indiens, vécut a la cour de Mahmoud le Ghaznévide (9971030). Entre ses multiples travaux de toute nature il publia les tables de'longitude et de latitude des principaux lieux de la terre. Le sultan seldjoukide, Melik Chah (1072-1092), souverain éclairé, ami de savants et de lettres, avait un goût pour l'astronomie. Les observations qu'il ordonna conduisirent à la réforme du calendrier. Elle précéda de six siècles la réforme grégorienne et fut plus exacte que cette dernière. L'honneur de cette reforme revient a Abdur Rahman Haseni et à Omar Khayyam, célèbre auteur des quatrains qui immortalisèrent son nom. Les souverains mongols ne furent pas moins favorables aux sciences. La farouche Houlagou, de sinistre mémoire, destructeur de Bagdad, fit construire l'observatoire modèle de Meragah. Sa direction fut confiée à Nasr Ed Dine Thousi, auteur des Tables llkhaniennes ., à qui on doit le perfectionnement des nombreux instruments dont on se servait pour les observations. C'est de ce nouveau centre d'études que les travaux des'astronomes de Bagdad et du Caire pénétrèrent en Chine sous Koubilai Khan. Mais c'est sous le règne d'Ouloug Beg, petit-fils de Tamerlan, que l'astronomie musulmane brilla de son dernier éclat. Ouloug Beg, dont le nom est inséparable, ainsi que celui de son père Chah Rouh, de l'admirable mouvement artistique et littéraire connu sous le nom de Renaissance Timouride fut un astronome passionné. Il est considéré comme le dernier représentant de l'Ecole de Bagdad. Son ouvrage, publie en 1437, donne le tableau exact des connaissances astronomiques de son temps. Un siècle avant Kepler il relie l'astronomie des anciens à celle des modernes.

    De Haidar BEMMATE

  • #2
    L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

    L’islam et l’astronomie (au 2ème siècle de l’Hégire)

    Selon lbn Sînâ (Avicenne) l’astronomie était une des quatre disciplines fondamentales (arithmétique pure, géométrie, et musique) des sciences mathématiques. Les Arabes du désert accordaient beaucoup d’importance aux étoiles. Le rythme de vie des nomades s’inspirait du retour périodique de ces points brillants.
    Au temps de Haroun AI-Raschid et de son fils AI Mamoun (2ème siècle de l’Hégire) les Arabes traduisirent «L’astronomie du grand Hipparque» ainsi que son catalogue d’étoiles. Ce qui explique que la plupart des noms d’étoiles utilisés de nos jours sont d’origine arabe tels que Aldébaran, Algénib, Algol, Alcor, Wéga, Déneb, etc... Bon nombre de termes astronomiques aussi tels que Zénith, Azimut, nadir, Almicantarat etc...
    Ils entreprirent de procéder à une observation systématique et à une recherche méthodique des étoiles ce qui les plaçait à l’avant garde du progrès en matière d’astronomie, et cela pour plusieurs siècles. AI Mamoun fit édifier dans le quartier le plus élevé de Bagdad, près de la porte Chammassiya, un observatoire sous la direction de «Yaya», ses astronomes surveillaient méthodiquement le mouvement des planètes.
    A l’observatoire du Mont Kassiyoum, près de Damas, les astronomes d’Al Mamoum dressèrent les tables dites «éprouvées» ou «Mamouniques». Mohamed Ben Moussa entreprit de mesurer la circonférence de la terre, avec un groupe d’astronomes, partant d’un même point. Un groupe se dirige vers le nord et l’autre vers le sud jusqu’à ce que le premier groupe voit l’étoile polaire s’élever sensiblement et que le second la voit descendre du même nombre de degrés. D’après la distance qui sépare leurs deux groupes, les observateurs, calculent un degré du méridien, et cela avec une précision tout à fait étonnante.
    Le même Mohamed Ben Moussa en collaboration avec son frère Achmed, fabriqua une horloge de cuivre aux dimensions gigantesques. Tandis qu’il observe les changements cycliques des levers et couchers des étoiles les plus importantes, Achmed adapte les calculs extrêmement compliqués de son frère à un appareil d’un raffinement génial et d’une précision parfaite voici ce qu’en dit le médecin Ibn Rabban At-Tabari.
    Devant l’observatoire de Samarra, j’ai vu un appareil construit par les frères Mohamed et Achmed Ben Moussa, tous deux passionnés d’astronomie et de mécanique. Sur cet appareil en forme de sphère sont représentés les constellations et les signes du zodiaque. Il est mû par la force hydraulique. A l’instant où une étoile se couche dans le ciel, son image disparaît sur l’appareil en descendant sous une ligne circulaire qui représente l’horizon. L’étoile remonte t-elle dans le ciel, son image réapparaît aussitôt sur l’appareil en dessus de la ligne d’horizon.
    Les Arabes s’intéressaient aussi à la fabrication d’instruments d’astronomie dont la sphère armillaire composée de cinq anneaux de cuivre (assemblage de cercles figurant les mouvements apparents des astres et au centre duquel un globe représente la terre). Ils inventèrent l’alidade, ce bras mobile capable de mesurer les angles, il palliait dans ce domaine les insuffisances de la sphère armillaire.
    Pour accroître encore la précision de leurs mesures, ils créèrent puis perfectionnèrent de nouveaux instruments destinés à l’emploi de nouvelles méthodes d’observation azimutale, et grâce à cela tout musulman pouvait calculer l’heure exacte, et à l’endroit se trouvait, déterminer aussi bien le moment de la prière que la position de la Mecque pour l’accomplissement de son devoir religieux. Le sextant et I’octant sont également des inventions arabes.
    D’autres créations plus originales comme des cadrans solaires portatifs de forme cylindrique, des horloges mues suivant le cas par l’eau, le mercure, des chandelles ou des poids.
    Les observations astronomiques des Arabes se firent de plus en plus nombreuses, le perfectionnement sans cesse croissant de leurs instruments de mesure, d’observation et le soin toujours plus grand qu’ils apportaient à l’exploration du ciel leur permettait avec le temps de déterminer et d’évaluer de façon toujours plus précise les orbites du soleil, de la lune et des planètes.
    AI Farghani calcula les longitudes terrestres et fut le premier à découvrir que le soleil et les planètes décrivaient des orbites en sens contraire du mouvement diurne.
    Mais surtout AI Battani calcula avec précision les différences de longueurs de l’année du Tropique et de l’année sidérale en mesurant la révolution de la terre autour du soleil. Il perfectionna les études astrologiques d’AI Khowaresmi par de nouvelles recherches sur l’apparition de la nouvelle lune, sur les éclipses de soleil et de lune et sur les parallaxes. Il calcula également avec plus de précision l’obliquité de l’écliptique et découvrit de nouvelles méthodes propres à déterminer la latitude d’un lieu.
    lbn AI-Haïtham découvrit que tous les corps célestes y comprit les étoiles fixées émettaient leur propre lumière, la lune seule recevant sa luminosité du soleil, voici ce qu’il dit «Ce n’est pas un rayon partant de l’oeil qui produit la vision. C’est au contraire l’objet perçu qui envoie ses rayons vers l’oeil, lequel les assimile par le truchement de son corps transparent». AI Hazen explora les divers domaines de l’optique géométrique. Au cours d’une longue série d’expériences méthodiques, il en vient à étudier tout ce que les sources de lumières peuvent lui enseigner. Il est le premier à se servir pour ses expériences d’une chambre noire (ancêtre de l’appareil photographique) qui lui fournit la preuve de la trajectoire rectiligne du rayon lumineux et, c’est à peine s’il ose en croire ses yeux, du renversement des images.
    AI Hazen découvre également l’explication de la réfraction de la lumière à son passage d’un milieu dans un autre, de l’air dans l’eau par exemple, découverte qui lui permet de calculer avec une étonnante précision l’épaisseur de la troposphère qu’il évalue à quinze kilomètres (mesures actuelles : 6Km au pâle, et 17Km à l’équateur). Il étudie les causes du halo lunaire, de la formation du crépuscule, de l’arc-en-ciel. Il applique ses connaissances à la fabrication d’instruments d’optique. Il étudie et calcule la réflexion dans le miroir concave du segment sphérique et de la section conique et découvre les lois de la projection lumineuse. Il étudie le pouvoir calorifique et grossissant tant du miroir concave que de la loupe et imagine la première paire de lunettes.
    AI Kindi introduisit dans la géométrie la détermination au moyen du compas, calcula les poids spécifiques de divers liquides et procéda à des expériences basées sur les lois de la gravitation et de la chute des corps.
    Il introduisit la théorie de l’atome selon laquelle «les corps sont divisibles à l’infini sans qu’on puisse jamais parvenir à quelque chose qui ne soit pas divisible».
    L’Astronomie est encore une science jeune, cela dit, elle ne serait pas si avancée sans l’apport du monde arabe qui par son génie permit de perfectionner des instruments de mesure, d’en inventer d’autres, d’entreprendre des recherches basées sur des expériences méthodiques, de développer les principes fondamentaux propres aux calculs astronomiques.
    Les résultats de leurs recherches parvinrent six cents ans après à Copernic et à des astronomes européens postérieurs, qui les utilisèrent pour fonder la conception héliocentrique du monde. On accordera à Copernic le fait d’avoir révolutionné l’histoire de la pensée et du progrès scientifique en omettant de parler de l’héritage de la culture arabo-islamique et en jetant aux oubliettes d’illustres savants tels que AI Hazen, AI Battani et plus de cinq cents autres encore!
    De nos jours encore le monde occidental accorde une importance excessive à l’héritage gréco-romain, au point d’ignorer qu’il a une dette au moins identique envers le monde musulman.

    Djamel MANSERI

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    • #3
      L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

      Les mathématiciens

      Sous l’impulsion des califes, les arabes deviennent avides de connaissances, les textes scientifiques et philosophiques sont traduits. Les mathématiciens de l’islam ont assimilé les découvertes grecques et hindoues, laissant de côté certains aspects trop théoriques pour développer davantage des sujets plus conformes à leur approche pratique.
      La contribution des Arabes au domaine des mathématiques comprend de nombreux sujets qui gravitent autour de la trigonométrie et de l’algèbre. Ils ont contribué de façon originale à la théorie des équations, au développement de la trigonométrie plane et sphérique, à l’étude du postulat des parallèles, au développement du système décimal et à la généralisation du binôme.

      Abu Abd Allah Muhammad ben Musa aI—Khawarizmi

      Parmi les savants, membres de la «Maison de la Sagesse», fondée par le calife al-Ma’mûn, figurait l’astronome et mathématicien al-Huwarizmi, dont la célébrité provient avant tout d’un ouvrage sur l’algèbre et de son arithmétique. AL-HUWARIZMI, ou plus exactement, Abu Abd Allah Muhammad ben Musa al-Huwarizmi, était originaire de Huwarizm, la ville moderne de Khiwa, qui faisaitt partie de la république socialiste soviétique d’Ouzbékistan. Cette ville, au sud de la mer d’Aral, à l’est de la Caspienne est actuellement la capitale de la république socialiste soviétique du Khorezm. On n’a sur la vie de ce savant aucun renseignement précis. On sait seulement qu’il travailla dans la bibliothèque d’aI-Ma’mûn, calife de 813 à 833, peu après l’époque où Charlemagne régnait sur l’Occident. Il est probable qu’il a commencé ses travaux en établissant des tables astronomiques.
      Son nom, déformé en algoritmus, algorisme, est devenu notre terme algorithme qui a pris le sens très large de procédé de calcul. Le principal ouvrage d’al-Huwarizmi est intitulé Hisab al-jabr Wa - muqqibala qui signifie «science de la transposition et de la réduction», où le terme «al-jabr» est devenu «algèbre», synonyme de la science des équations. On ne peut donner avec certitude la signification des mots «al-jabr» et «airnuqqâbala», mais, suivant la nature des opérations effectuées dans le texte d’al-Huwarizmi, on peut tenter d’en fournir une interprétation vraisemblable.
      Le terme «al-jabr» correspondrait à l’opération algébrique qui consiste à faire passer un terme négatif, dans une équation d’un membre à l’autre, de telle manière qu’il n’en résulte de part et d’autre que des termes positifs. Par ailleurs, le mot «muqqâbala» se réfère plutôt à la réduction ou au balancement des équations, c’est-à-dire à l’annulation des termes semblables dans les termes de l’équation. Dans la préface, l’auteur loue à grands traits le prophète MOHAMMAD (SAW) et le calife al-ma’mûn. Dans la première moitié de son Algèbre, al-Huwarizmi expose, en six chapitres, les six types d’équations. Le contenu de ces six premiers chapitres couvre de façon systématique la théorie des équations linéaires et quadratiques en ce qui a trait aux racines positives seulement.
      L’Algèbre d’al-Huwarizmi comprend, en seconde partie, divers éléments, citons entre autres des règles d’opération concernant des expressions binomiales de la forme (a + b) (a - b), (a+ b) (a - c), etc..., des preuves géométriques supplémentaires à certaines équations algébriques traitées dans les premiers chapitres, une variété de problèmes qui illustrent des applications des différentes sortes d’équations et quelques problèmes qui sont empruntés directement à des auteurs grecs ou autres. Quels sont, en fait, les principaux concepts utilisés par al-Huwarizmi? Tout d’abord, la notion même d’équation du premier et du second degrés: il ne s’agit plus, comme dans les mathématiques babyloniens par exemple, de résoudre des problèmes arithmétiques ou géométriques qu’il est possible de traduire dans les termes d’une équation, mais exactement du contraire.
      On commence par les équations, les problèmes viennent après. Le deuxième concept essentiel, c’est d’isoler la notion de binôme et de trinôme associés à l’équation et d’étudier ainsi les lois de l’arithmétique sur ces objets. La troisième notion, c’est quelle que soit la forme, une équation devra se réduire à une des formules canoniques.
      Enfin, le quatrième concept, c’est la solution algorithmique la solution doit être nécessairement algorithmique et la solution de l’équation du second degré doit être par radicaux. De toute évidence, le traité d’algèbre d’al-Huwarîzmi peut être considéré comme le meilleur exposé élémentaire de l’algèbre jusqu’à l’avènement des temps modernes et, de ce fait, il a joui d’un privilège analogue à celui des éléments d’EUCLIDE. En revanche, l’absence d’une notation symbolique adéquate l’a empêché de jouer un rôle vraiment efficace dans l’évolution de l’algèbre et il faudra attendre le XVIe siècle pour voir surgir ce complément indispensable qui, dans les mains de Descartes et de Fermat, permettra de réaliser la fusion de la géométrie et de l’algèbre.

      IBRAHIM MOULLAN
      Courtoisie “ESPACE DE L’ISLAM

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      • #4
        L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

        Le médecin, le chirurgien, et le psychothérapeute

        Par Ralph STEHLY


        Au XIe siècle, un chirurgien andalou effectuait des recherches sur la tuberculose des vertèbres -maladie connue sous le nom de mal de Pott- sept cent ans avant la découverte de Percival Pott! Un ophtalmologue réussissait en l'an mille à guérir une cataracte huit cent ans avant l'opération réussie de Blanchet!

        La médecine islamique, profondément humaniste, prenait en considération tous les aspects de la vie et de la souffrance du patient, conformément à la vision islamique du monde.
        Elle accordait une attention fort scrupuleuse aux symptômes du patient et à son cadre de vie, aux questions de climat, d'environnement, d'hygiène de vie (y compris l'hygiène sexuelle), de diététique et de régime alimentaire. Les plus hautes sommités médicales ne dédaignaient pas d'écrire des livres de cuisine.
        La médecine arabo-islamique a été à la pointe du progrès de cette discipline durant de nombreux siècles. Le décalage chronologique entre les découvertes des médecins arabo-musulmans et les (re)découvertes occidentales est considérable. Il n'est pas rare qu'il atteigne cinq à huit siècles!
        Le chirurgien andalou Aboul Qâsim (mort en 1013) poursuivit des recherches, sept cents ans avant Percival Pott (1714-1788), sur la tuberculose des vertèbres, connue actuellement sous le nom de mal de Pott.
        L'ophtalmologue Aboul-Qasim Ammâr ben Ali al-Maousils réussissait à Baghdad, en l'an 1000, à guérir une cataracte par succion avec une aiguille creuse. L'opération ne sera réussie en Occident qu'en 1846 par Blanchet. Ibn an-Nafîs (1210-1288) découvrit la petite circulation du sang trois cents ans avant Michel Servet (1509-1553) et quatre cents ans avant William FIarvey (1578-1657).
        L'anesthésie était utilisée dans les opérations chirurgicales. On se servait de la mandragore et du haschisch. On l'administrait en infusion ou en imbibant des éponges qu'on introduisait dans la bouche ou dans les narines du patient. Le sommeil était provoqué par imprégnation directe de la muqueuse à travers laquelle les alcaloïdes passaient directement dans le sang.
        Les Arabes avaient aussi une connaissance empirique de l'effet antibiotique de certaines substances. Ils prélevaient des moisissures de pénicilline et d'aspergille sur les harnachements de leurs ânes et de leurs buffles et en faisaient une pommade qu'ils appliquaient sur la plaie infectée. Et pour soigner une laryngite rebelle, ils soufflaient dans la gorge du malade de la poussière verdâtre de pain moisi.
        On doit aux Arabes la conception moderne de l'hôpital non seulement comme lieu de soins, mais aussi centre d'enseignement et de recherches cliniques. C'est Sinân ben Thâbît (Xe siècle) qui organisa le premier les hôpitaux en terre d'islam, ainsi que les professions médicales et paramédicales. Sinân imposa que les étudiants en médecine suivent un enseignement à la fois théorique et pratique, passent un examen final et prêtent le serment d'Hippocrate, avant d'exercer sous le contrôle de l'Etat.

        Ibnou Sina "Avicenne" (980-1037)

        Ibn Sînà (connu sous le nom d'Avicenne en Occident) naquit en 980 à Afshana (actuel Ouzbékistan soviétique). Il était de souche iranienne. Ce fut un enfant à l'intelligence étonnamment précoce. A dix ans, il connaissait déjà le Coran par coeur. A seize ans, il maîtrisait toutes les sciences de l'époque et exerçait déjà son activité de médecin, qu'il ne cessera d'exercer jusqu'à sa mort à l'âge de cinquante-sept ans, le vendredi 18 juin 1037, dans le désert près de Hamadân.

        Homme au savoir encyclopédique et à la puissance créatrice titanesque, Avicenne fut tout à la fois un éminent médecin, un philosophe au rayonnement sans pareil et un savant qui a illustré la chimie, la physique, l'astronomie et les mathématiques. Il est l'auteur d'une oeuvre monumentale: 456 ouvrages en arabe et 23 en persan.

        Le grand tournant de sa vie se situe en 997- Il était alors âgé de dix sept ans, quand le prince Nouh ben al Mansour tomba gravement malade. Avîcenne fut appelé à son chevet. En signe de gratitude pour les soins prodigués avec tant de compétence et de succès, le prince lui ouvrit les portes de sa bibliothèque. Il put dès Iors assouvir sa passion de lecture et de recherche.
        Puis il fut successivement au service de plusieurs princes, notamment de Majd ad-Daoula, dont il devint vizir, c'est-à-dire ministre de 1014 à 1021. Mais son vizirat lui attira beaucoup d'ennemis politiques et il fut jeté en prison en 1021. Il mit a profit cette retraite forcée de quatre mois pour composer trois livres: un livre de philosophie générale, un traité sur les diarrhées et un récit mystique, l'Epître de Hayy, fils de Yagzân.
        Il s'évada dans des circonstances rocambolesques. Déguisé en derviche, il échappa à ses poursuivants et atteignit Ispahân en toute sécurité. Il y resta quinze ans. C'est là qu'il rédigea la majeure partie du Canon de la médecine, une monumentale encyclopédie médicale d'un million de mots.
        Son oeuvre médicale est prodigieuse. Avicenne a été le premier à décrire correctement l'anatomie de l'oeil humain et à exposer avec précision le système des ventricules et des valvules du coeur. Il effectua le diagnostic différentiel entre la mediastinite, la pleurésie, la pneumonie, l'abcès du foie et la péritonite, diagnostique d'une difficulté considérable avec les moyens de l'époque. Il fut aussi le premier à différencier la méningite infectieuse des autres formes d'infections aiguës et à donner une description différentielle de la méningite cérébro-spinale et de la méningite secondaire.
        Avicenne recommandait, en médecine préventive et curative, l'hydrothérapie, la pratique d'exercices physiques réguliers et celle du sport.
        Il prêta une grande attention aux questions d'hygiène sexuelle, dont il voyait également la dimension psychologique. Selon lui, le renoncement aux relations sexuelles avec l'être aimé peut aller jusqu'à provoquer de profonds troubles mentaux. Parmi les effets bienfaisants qu'Avicenne attribua aux relations sexuelles, « il y a la relaxation de l'esprit, un regain de courage dans la vie, l'arrêt de la rumination en cas de colère excessive, l'équilibre de l'esprit et la pleine maîtrise de soi-même. Les relations sexuelles ont un effet salutaire en cas de mélancolie et dans beaucoup de maladies dépressives» (Canon III, titre 20). Il avait acquis la certitude de l'importance des aspects psychosomatiques dans la guérison du patient.
        C'est ainsi qu'il conseillait: ' Nous devons considérer que l`un des meilleurs traitements, l`un des plus efficaces, consiste à accroître les forces mentales et psychiques du patient, à l'encourager à la lutte, à créer autour de lui une ambiance agréable, à le mettre en contact avec des personnes qui lui plaisent. » De nombreuses anecdotes nous décrivent Avicenne utilisant des procédés psychothérapiques avant l'heure.
        A un jeune homme qui se morfondait d'une mystérieuse maladie, il prit longuement le pouls en lui posant de nombreuses questions de plus en plus intimes sur sa vie. Alors qu'il avait abordé le chapitre de sa vie amoureuse, le patient nia tout problème dans ce domaine. Mais son pouls s'était fortement accéléré. Avicenne répliqua: "Ton corps répond oui."
        Le patient lui avoua alors un amour secret. Avicenne lui conseilla de rejoindre sa bien-aimée et de se marier.
        Il guérit sur le champ.

        SOURCE HISTORIA

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        • #5
          L'apport De L'islam A La Civilisation Humaine

          LES ARABES ONT-ILS INVENTE L’UNIVERSITE?


          La civilisation arabe est à l’origine de deux au moins des grandes institutions modernes : l’hôpital et l'observatoire. Il est fort probable qu’on lui en doit aussi une troisième: l’Université.
          Telle est du moins la thèse qu’exposent ici deux enseignants de l’université de Leeds (Grande-Bretagne) : MM. R.Y. Ebied (études sémites) et M.J.L. Young (études arabes).
          Le Moyen Age a légué au monde moderne trois institutions très importantes : l’hôpital, l’observatoire et l’université. Nous savons depuis longtemps que les deux premières proviennent de la civilisation arabe.
          Quoiqu’un bon nombre d’instruments astronomiques aient été inventés par les Grecs, c’est sous les auspices des califes ou successeurs du prophète arabe Muhammad que l’observatoire devint une institution permanente. Selon les documents parvenus jusqu’à nous, le premier observatoire permanent fut celui qu’établit le calife Ma’mum (813/832 apr. J.-C.) à Bagdad, sa capitale, aux environs de l’année 830.
          La contribution la plus importante des Arabes à la médecine est l’établissement et l’entretien de nombreux hôpitaux. S’ils n’ont pas inventé l’hôpital comme institution, ils ont apporté tant de soins à l’organisation, au financement et à l’entretien des hôpitaux que beaucoup de leurs idées sont encore visibles dans les hôpitaux d’aujourd’hui.

          On peut également démontrer indirectement que la troisième institution médiévale, l’université, doit en grande partie son existence à la civilisation Islamique.
          Parmi les auteurs de manuels scientifiques, médicaux et philosophiques, des savants musulmans, comme Avicenne, Averroès, Albategnius, Avempace, Avenzoar, Albucasis, Arzachel et Alpetraguis, occupent le premier plan.
          Il y a une grande probabilité que les universités européennes aient utilisé ces manuels, en dépit de l’hostilité entre l’islam et le monde chrétien.
          Mais des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que c’est dans l’islam médiéval que nous devons chercher l’origine de l’université elle-même. Les plus grands centres intellectuels musulmans fonctionnaient depuis bien plus d’un siècle quand les premières universités furent fondées en Europe. Le collège-mosquée d’Al-Qarawiyyin à Fez (Maroc) fut établi en 859, celui de Cordoba au début du dixième siècle, le collège-mosquée d’Al-Azhar au Caire en 972 et la Maison de la sagesse dans la même ville au onzième siècle. En Europe, les premiers centres d’éducation supérieure apparurent beaucoup plus tard. Les universités de Bologne, de Paris et de Montpellier n’existaient sûrement pas avant le douzième siècle.
          Lorsque ces universités apparurent en Europe chrétienne, elles possédaient bien des traits communs avec leurs équivalents islamiques. Les étudiants étaient pour la plupart organisés par « nations» - C’est-à-dire qu’ils étaient groupés pour leur logement selon leur lieux d’origine. A l’université d’Al-Azhar au Caire, il existait des logements distincts pour les étudiants du Maroc, de Haute Egypte, d’Irak... A l’université de Paris, les corps d’étudiants comprenaient la nation anglaise, la nation flamande, et bien d’autres. Il reste des traces de cette organisation géographique des étudiants dans quelques-uns des collèges d’Oxford, comme ceux de Lincoln, de Worcester et de Hereford.
          Un autre trait de ressemblance se trouvait dans le fait que les professeurs universitaires se mettaient en tenue particulière, la toge, pour les cours et les cérémonies officielles. La coutume de mettre des vêtements larges ressemblant à ceux qu’on mettait en Europe chrétienne existait depuis le début dans les centres intellectuels de l’islam.
          La terminologie en usage dans les premières institutions intellectuelles de l’Europe chrétienne montre elle aussi une analogie avec celle de l’islam le premier terme européen pour indiquer l’université - studium generale - semble être une traduction du terme académique arabe “majlis amm” signifiant « assemblée générale pour suivre des études ».
          Le «permis d’enseigner» Autre point commun : la coutume largement répandue d’offrir une instruction gratuite aux étudiants. De même, la tradition de l’étudiant itinérant était connue dans les pays islamiques longtemps avant de se révéler comme caractéristique de la vie scolaire dans les pays chrétiens.
          Les étudiants musulmans ne s’attendaient pas qu’un seul professeur sache tout sur une matière, et la coutume de voyager d’un centre d’études à un autre s’était installée dans la vie scolaire de ces étudiants. Ces migrations continuelles sont peut-être à l’origine d’un des traits les plus caractéristiques de l’éducation islamique: la « ijazah » ou “permis d’enseigner”.
          La « ijazah » était le diplôme délivré par un professeur à son étudiant au terme d’un programme d’études et donnant à l’élève le droit d’enseigner les matières qu’il avait étudiées. Ces permis existaient déjà au neuvième siècle. Pour les étudiants voyageant d’un centre académique à un autre à la recherche d’une plus grande instruction, ces « permis d’enseigner » avaient la valeur d’un passeport et d’un certificat de compétence dans des matières particulières. Il est Intéressant de noter que le terme « licence », qui sert aujourd’hui à désigner un degré universitaire, provient du latin « licentia docendi » - permis d’enseigner - terme qu’on donnait dès le début au diplôme conféré aux étudiants dans les universités chrétiennes.
          Dans les universités islamiques du Moyen Age, les professeurs étaient plus libres dans leur enseignement que dans les premières universités chrétiennes. Il n’est donc pas étonnant que chaque professeur ait eu le droit de conférer ses « permis d’enseigner », alors qu’en Europe ce droit était réservé au recteur. Mis à part cette différence, la « ijazah » et la «licentia docendi » étaient des instruments identiques de la vie universitaire. Ces ressemblances entre les pratiques universitaires de l’islam et celles du monde chrétien s’expliquent par le rôle joué pas l’Espagne dans l’établissement de contacts entre l’un et l’autre.
          L’Espagne Islamique était un des grands centres académiques du Moyen Age, et, après la prise de Tolède par les chrétiens (1085), ce pays devint la voie principale par laquelle les fruits de la science islamique passaient à l’Europe chrétienne. A Tolède, l’archevêque Raymond (mort en 1251) fonda une école pour traduire les oeuvres arabes en latin et les mettre ainsi à la disposition du monde savant chrétien. Les trésors de la littérature philosophique, scientifique et médicale arabe furent traduits en latin à l’usage des professeurs et des étudiants chrétiens. Il ne serait donc point surprenant qu’avec les livres, les étudiants chrétiens aient ramené de l’Espagne des idées sur l’organisation des universités.

          Le baccalauréat

          Une des personnalités éminentes dans le domaine des études orientales en Angleterre, le regretté professeur Alfred Guillaume, affirmait dans la première édition de The Legacy of Islam (Oxford 1931) que l’on aurait la preuve d’une liaison entre les universités islamiques et celles de l’Ouest, si l’on trouvait une explication satisfaisante du terme médiéval «baccalareus» ou « baccalaureus » - dont dérive le terme français « baccalauréat». Le professeur Guillaume fit remarquer que l’explication qui fait dériver ce terme du latin «vassa» (une vache) ne peut être prise au sérieux. Il suggère que « baccalaureus » pourrait bien être une défectueuse transposition en latin d’une expression arabe comme par exemple « bihaqq al-riwaya » signifiant le droit de transmettre une science.
          En effet, bien des termes arabes sont passés, déformés, dans le latin du Moyen Age, et dans les autres langues européennes, dans lesquelles ils sont encore en usage aujourd’hui.
          Parmi ces termes on trouve des mots familiers comme « chèque » (de l’arabe « sakk », « tarif » (ta’ref), et « amiral » (amir al’bahir) et bien d’autres. GuiIlaume n’a jamais trouvé l’expression, «bihaqq al-riwaya » dans aucun document arabe, et l’étymologie qu’il en propose ne peut-être considérée que comme une conjecture très intéressante. Mais les dernières recherches des écrivains de nos jours dans les différents exemples de « ijazah » médiéval ont démontré non seulement qu’une expression très similaire à celle que suggéra Guillaume était en usage dans des documents arabes de même type, mais aussi que cette expression était employée exactement dans le sens voulu pour son étymologie proposée. La première «ijazah» (conservée dans un manuscrit de l’université de Cambridge), dans laquelle on trouve l’expression « bihaqq al-riwaya », date de l’année 1147; or, on ne trouve pas le terme « baccalaureus » en Europe, employé dans le sens « licencié », avant 1231, année où le système des degrés universitaires fut établi par la bulle « Parens scientiarum » du pape Grégoire IX. Il paraît donc probable que le terme bachelier est dérivé de l’expression en usage dans les diplômes de l’université islamique.

          R.-Y. EBIED et M.-J.-L. YOUNG. (Le monde de l’éducation)

          ECOLES MUSULMANES ET UNIVERSITES EUROPEENNES

          J’ai lu avec intérêt l’article paru dans le Monde de l’éducation de septembre sous le litre : « Les Arabes ont-ils inventé l’Université ? » Cet article qui présente sans préjugé un aspect de la culture arabe musulmane s’insère dans la tradition d’un groupe de chercheurs occidentaux qui existent depuis le dix neuvième siècle, et dont le nombre ne cesse de croître. (...) A ce sujet ,excusez-moi de me référer à une étude que j’ai publiée en Angleterre en 1957, et où j’ai souligné qu’au Moyen Age les grandes écoles musulmanes et les Universités fondées en Europe à cette époque différaient sur les points suivants
          1. Pour la création des Universités musulmanes, il n’était nécessaire d’obtenir ni l’autorisation de gouvernement ni celle d’une autorité religieuse supérieure.
          2. Les disciplines enseignées dans les Universités musulmanes étaient beaucoup plus variées.
          3. Quoique l’enseignement coranique fût prépondérant, les Universités musulmanes n’établissaient pas une hiérarchie officielle entre les disciplines enseignées (1).

          A. R. KINANY, Directeur du Bureau de l’Organisation de la ligue islamique mondiale à Paris.
          (1) The Year Book of Education, 1957, Evans Brother», Londres. Extrait du Monde de l’Education n” 23.

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