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Hommage à Mammeri .

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  • Hommage à Mammeri .

    Il y a exactement 16 ans que nous quitta Dda L’mulud (Mouloud Maamri), mort par un accident de la circulation, de retour d’Oujda. A l’age de 72 ans (Né 1917).
    Un parcourt très riche et honorable, et une voix a suivre pour ceux qui l’aimaient et l’estimaient.

    Liberté : http://www.liberte-***********/edit.php?id=35362

  • #2
    Bonjour Thirga,

    Merci pour cet hommage hommage à Dda l'Mouloud

    Sur notre revue de presse, vous pourrez lire deux articles sur Mouloud Mammeri :

    Da l’Mulud ou la quête identitaire


    Mouloud Mammeri : la force tranquille

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    • #3
      Bonjour thirga et nassim

      Mouloud Mammeri est l’une des figures emblématiques de la cause amazigh, il a consacré toute sa vie pour que notre langue retrouve ça place dans le maghrébe.

      Ghass thelkdem achehal dithri, igheni ourineghrara.


      sam
      Dernière modification par samjarod, 27 février 2005, 13h24.
      sam et ca repart............

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      • #4
        "Quand je regarde en arrière, je n'ai nul regret, je n'aurai pas voulu vivre autrement ...De toutes façons, un fantasme n'est jamais que cela. Je ne me dis pas :J'aurais voulu être un citoyen d'Athènes au temps de Périclès, ni un citoyen de Grenade sous les Abencérages, ni un bourgeois de la Vienne des valses. Je suis né dans un canton écarté de haute montagne, d'une vieille race qui, depuis des millénaires n'a pas cessé d'être là, avec les uns, avec les autres...qui, sous le soleil ou la neige, à travers les sables garamantes ou les vieilles cités du Tell, a déroulé sa saga, ses épreuves et ses fastes, qui a contribué dans l'histoire, de diverses façons, à rendre plus humaine la vie des hommes."
        Mouloud Mammeri

        il restera dans nos coeurs

        dani

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        • #5
          salut

          merci Dani pour cette estrait de D'A L MOULOUD.


          Sam
          sam et ca repart............

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          • #6
            Merci pour cette belle évocation de la mémoire de Dda Mulud.
            Qui mieux que notre tout aussi regretté Tahar Djaout ne pouvait parler de Mouloud Mammeri et lui rendre un vibrant hommage quelque temps aprés sa mort...

            LETTRE A DA L'MULUD

            Comme il va être dur de devoir desormais parler de toi au passé ! Quelques heures apres ta mort, que ta famille et tes amis ignoraient encore, un universitaire qui venait d'assister a ce colloque d'Oujda d'ou tu revenais toi aussi m'entretenait de toi. Il me disait, entre autres, que tu avais passé sept heures à la frontière; trois heures et demie du côte algérien et autant du côté marocain. En dépit de ce que tu as donné à la culture maghrébine, tu demeurais un citoyen comme les autres, un homme qui n'a jamais demandé de privilèges qui a, au contraire, refusé tous ceux qui lui ont été proposés. Depuis le prix litteraire qui a couronné ton premier roman et que tu as refusé d'aller recevoir, tu t'es mefié de toutes les recompenses parce que tu savais qu'elles demandaient des contreparties. Tu n'étais pas de ces écrivains qui voyagent dans les délégations officielles, dans les bagages des ministres ou des présidents, et qui poussent parfois le cynisme jusqu'à écrire, une fois rentrés, des articles contre les intellectuels aux ordres des pouvoirs !

            Tes rapports avec le pouvoir (tous les pouvoirs) ont été trés clairs; une distance souveraine. Tu étais, au lendemain de l'indépendance, president de la première Union d'écrivains algeriens. Mais le jour ou l'on était venu t'informer que l'Union allait passer sous l'autorité du Parti, tu avais remis le tablier avec cette courtoisie seigneuriale qui t'est coutumière. Tu n'acceptais aucune contrainte, aucun boulet à ton pied, aucune laisse a ton cou. Tu étais par excellence, UN HOMME LIBRE. Et c'est ce que AMAZIGH veut dire. Cette liberté t'a couté cher. De toute facon, tu en savais le prix et tu l'a toujours accepté. Tu as eté peut-être le plus persecuté des intellectuels algeriens, toi l'un des fils les plus valeureux que cette nation ait jamais engendrés. Le soir ou la télévision avait annoncé laconiquement et brutalement ta mort, je ne pus m'empecher, en dépit de l'indicible emotion, de remarquer que c'etait la deuxieme fois qu'elle parlait de toi; la première fois pour t'insulter lorsque, en 1980, une campagne honteusement diffamatoire a été declenchée contre toi et la deuxième fois, neuf ans plus tard, pour nous annoncer ta disparition. La télévision de ton pays n'avait aucun document à nous montrer sur toi; elle ne t'avait jamais filmé, elle ne t'avait jamais donné la parole, elle qui a perennisé en des kilomètres de pellicule tant d'intellectuels approximatifs, tant de manieurs de plume aux ordres du pouvoir.

            Mais je vais clore la le chapitre navrant et long des brimades. Ce serait faire affront à ta generosite et à ta noblesse d'ame que de m'attarder a l'énumeration des injustices, des diffamations qui glissaient sur toi comme de simples égratignures, qui te faisaient peut-être mal a l'interieur mais ne transparaissaient pas. Tes préoccupations étaient ailleurs, tu avais autre chose a faire. Et puis, tu respectais trop les autres, même lorsqu'ils te faisaient du mal. Sans avoir jamais prétendu donner de lecon, ta vie, ton comportement, ton courage et ton integrité constituaient en eux mêmes un exemple et une lecon. C'est pourquoi, toi l'homme modeste et brillant qui ne se montre gêné et pris de court que lorsqu'il s'agit de lui-meme, tu as toujours été au coeur de ce qui fait ce pays. Et les 200 000 personnes venues de toute l'Algerie escalader ces "chemins qui montent" pour t'accompagner à ton ultime demeure au coeur du Djurdjura témoignent en quelque sorte de cela. Toi l'homme pacifique et courtois, toi qui ne claques les portes que lorsqu'un pouvoir ou une chapelle quelconque tente de t'embrigader, tu as aidé, non par des déclarations fracassantes, mais par ta lucidite, par ton travail intellectuel minutieux et soutenu, au lent cheminement de la tolérance et de la liberté.

            Qui peut oublier les débuts de l'annee 80 ? Des hommes qui nient une partie de la culture de ce peuple (tout le monde heureusement a oublié leurs noms, car ce ne sont pas des noms que l'histoire retient) t'interdisent de prononcer une conférence sur la poésie kabyle. De partout, de Béjaia, de Bouira, de Tizi-Ouzou, la Kabylie se lève pour defendre ses poètes. Et c'est toute l'Algerie qui, peu a peu, année apres année, rejettera les baillons, les exclusions, les intolerances, la médiocrité et qui un jour d'octobre descendra dans la rue pour l'affirmer en versant une fois encore son sang. Toi, l'humaniste sceptique et indépendant qui n'a jamais asséné de vérité, qui n'a jamais jugé personne, tu étais, presque malgre toi, en amont d'une prise de conscience.

            Et voici que nous devons désormais nous passer de ta présence chaleureuse et brillante, de ta superbe intelligence, de ta bonne humeur à toute épreuve, de ton endurance physique (on peut difficilement t'imaginer malade, par exemple) qui te faisait faire des centaines de kilomètres par jour pour aller donner bénévolement une conférence et remonter tout de suite apres dans ta voiture. Tu es mort au volant de ta 205 (une voiture de jeune) comme le jeune homme fougueux que tu as toujours été. Sois rassuré, Da Lmulud, la dernière image que je garderai de toi ce n'est pas celle, émouvante, du mort accidenté que j'ai vu mais celle de ce jeudi 16 fevrier ou nous nous étions retrouvés avec d'autres amis à Ighil-Bwamas pour discuter du tournage d'un film. Tu étais élégant et alerte comme toujours, en tennis. Tu étais le premier au rendez-vous. Tu nous plaisantais sur notre retard, disant que tu croyais te tromper de jour. Tu étais aussi le premier à repartir, toujours disponible et toujours pressé. Tu avais beaucoup de choses à faire, à donner à cette culture que tu as servie généreusement, sans rien demander en retour, supportant au contraire avec dignité les brimades que ton travail t'attirait. Tu étais impatient en ce jeudi 16 fevrier comme si tu savais déja que le temps pressait. Je te vois monter dans ta 205 et démarrer bruyamment sur la route difficile tandis que nous étions encore à bavarder. C'etait la dernière fois que je devais te voir vivant.

            La jeunesse assoiffée de culture et de liberte t'a toujours reconnu comme l'une de ses figures symboliques, quelques intellectuels et artistes t'ont toujours témoigné amitié, respect ou admiration dans les moments les plus difficiles. Mais ces derniers mois, c'est tout le monde intellectuel et médiatique algerien qui a commencé à comprendre ton importance et qui a recherché ton point de vue. C'est vrai que certains médias, qui avaient peur de "se compromettre", te sont demeurés fermés jusqu'à ta mort. Mais que de projets auxquels des gens voulaient t'associer ! que de journaux t'ont interviewé ! Et toi, porte et comme enivré par cette brise de liberté, tu te démenais, tu prenais ta voiture, sillonais les routes et te rendais partout ou l'on te sollicitait. Oran, Ain-El-Hammam (où tu devais rendre hommage a Si Mohand ou Mhand et ou l'on t'avait offert un burnous), Béjaia. Et enfin Oujda. Au mois de janvier, à Bejaia, ta conference sur la culture berbere a drainé tellement de monde qu'aucun édifice ne pouvait le contenir. Et c'est dans le stade de la ville que des milliers de gens t'ont écouté et ont discuté de leur culture. Quelle belle revanche sur l'interdiction de ta conference en 1980 ! Quel trajet parcouru depuis cette date sur le chemin de l'expression libre !

            Je te revois à cette époque ou nous préparions l'entretien qui allait paraitre aux éditions Laphomic. Je me rappelle la vivacité de ton intelligence, ton sens de la répartie, ta pudeur et ta gêne lorsque nous sortions du domaine de l'esthétique ou des idées et que je te demandais de parler de toi-meme (ton combat nationaliste, par exemple, ton militantisme au MTLD, ce que tu as souffert durant la guerre, tu ne les évoquais jamais même lorsqu'on te contestait ton passé ou qu'on t'en fabriquait un autre). Je me rappelle surtout ta jeunesse indéfectible. Je nous revois prenant des glaces dans l'un de ces innombrables salons de thé qui encombrent la rue Ben M'hidi ou dans le cafe "Le Veronese" à Paris.

            Tu seras toujours pres de nous, éternel jeune homme des Ath Yenni et d'Algerie.
            Qim di lehna
            Tahar Djaout

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