Elles sont les favorites des peintres. De tout temps leur motif charmant les a inspirés. Jusqu'à l'art moderne. A Bâle, la fondation Beyeler montre comment elles ont résisté au radicalisme contemporain à travers l'exposition «Le mythe des fleurs de Van Gogh à Jeff Koons».
En fait elles sont allées plus loin, jusqu'à la conquête de nouveaux codes dans les 140 dernières années de leur histoire. Traditionnel symbole de la beauté fugitive dans les natures mortes au rayon des vanités pendant des siècles, la représentation florale est élevée au rang d'expérience artistique et de projection d'une perception par l'impressionnisme. Le pinceau de Manet, qui lui donne une valeur existentielle, et surtout celui de Van Gogh, chez lequel la fleur se rapproche de l'autoportrait dans la «Branche de marronnier en fleurs» (1890), lui confèrent autant d'importance que le portrait ou le paysage.
Au tournant du XXe siècle les fleurs débordent de leur vase pour envahir les toiles de Monet, Renoir et Gauguin, elles explosent chez les fauves avec Matisse et deviennent un thème majeur de l'étrangeté surréaliste.
Mais, le souffle nouveau de l'abstraction leur font prendre un coup de gel. Et, après Paul Klee, leur sort semble lié à celui de la figuration mise à l'ombre par l'avant-garde qui opère la mutation de la forme en contenu.
Et pourtant, au coeur de cette révolution artistique elles participent, pour la première fois, à l'exploration du potentiel abstrait de la forme florale que mènent Augusto Giacometti, Hans Arp ou Georgia O'Keeffe. Une recherche plus tard reprise par la photographie largement présente dans cette exposition.
Parallèlement elles éclosent dans l'expressionnisme d'Ernst Ludwig Kirchner, Emil Nolde et Max Beckmann, et perdent leur suavité pour véhiculer l'inquiétude démoniaque d'un Odilon Redon ou d'un Pipilotti Rist.
Leur renaissance contemporaine arrive avec le Pop Art dans les pétales des «Flowers» d'Andy Warhol qui innove en mariant la sérialité de l'image télévisée et le motif seriel de la nature qu'est la fleur.
Depuis, elles ne cessent d'être cultivées dans les ateliers d'artistes. David Hockney la traite avec ironie pour son célèbre Mount Fuji and Flowers et Jeff Koons leur apporte un soin très kitsch dans divers matériaux. Les installations florales se développent dans les créations de Maria Fernanda Cardoso, Roxy Paine, Keith Edmier ou Yoshihiro Suda. Et elles prolifèrent maintenant dans les vidéos de Silvie Defraoui et dans les travaux de Wolfgang Laib ou Andy Goldsworthy.
Bref la fleur se porte à merveille aujourd'hui. Elle permet même à l'art contemporain de repenser la nature à partir du regard actuel sur le monde.
A voir les 160 oeuvres exposées leur mythe paraît d'une fraîcheur éternelle. Et si une manifestation sur ce thème semble un peu facile le public ne boudera pas son plaisir devant le magnifique spectacle offert.
Source: lefigaro.fr
Pour ceux qui ont la chance de voir cette exposition, profitez en, sinon voici des fleurs dedicaées à toutes les filles du forum



En fait elles sont allées plus loin, jusqu'à la conquête de nouveaux codes dans les 140 dernières années de leur histoire. Traditionnel symbole de la beauté fugitive dans les natures mortes au rayon des vanités pendant des siècles, la représentation florale est élevée au rang d'expérience artistique et de projection d'une perception par l'impressionnisme. Le pinceau de Manet, qui lui donne une valeur existentielle, et surtout celui de Van Gogh, chez lequel la fleur se rapproche de l'autoportrait dans la «Branche de marronnier en fleurs» (1890), lui confèrent autant d'importance que le portrait ou le paysage.
Au tournant du XXe siècle les fleurs débordent de leur vase pour envahir les toiles de Monet, Renoir et Gauguin, elles explosent chez les fauves avec Matisse et deviennent un thème majeur de l'étrangeté surréaliste.
Mais, le souffle nouveau de l'abstraction leur font prendre un coup de gel. Et, après Paul Klee, leur sort semble lié à celui de la figuration mise à l'ombre par l'avant-garde qui opère la mutation de la forme en contenu.
Et pourtant, au coeur de cette révolution artistique elles participent, pour la première fois, à l'exploration du potentiel abstrait de la forme florale que mènent Augusto Giacometti, Hans Arp ou Georgia O'Keeffe. Une recherche plus tard reprise par la photographie largement présente dans cette exposition.
Parallèlement elles éclosent dans l'expressionnisme d'Ernst Ludwig Kirchner, Emil Nolde et Max Beckmann, et perdent leur suavité pour véhiculer l'inquiétude démoniaque d'un Odilon Redon ou d'un Pipilotti Rist.
Leur renaissance contemporaine arrive avec le Pop Art dans les pétales des «Flowers» d'Andy Warhol qui innove en mariant la sérialité de l'image télévisée et le motif seriel de la nature qu'est la fleur.
Depuis, elles ne cessent d'être cultivées dans les ateliers d'artistes. David Hockney la traite avec ironie pour son célèbre Mount Fuji and Flowers et Jeff Koons leur apporte un soin très kitsch dans divers matériaux. Les installations florales se développent dans les créations de Maria Fernanda Cardoso, Roxy Paine, Keith Edmier ou Yoshihiro Suda. Et elles prolifèrent maintenant dans les vidéos de Silvie Defraoui et dans les travaux de Wolfgang Laib ou Andy Goldsworthy.
Bref la fleur se porte à merveille aujourd'hui. Elle permet même à l'art contemporain de repenser la nature à partir du regard actuel sur le monde.
A voir les 160 oeuvres exposées leur mythe paraît d'une fraîcheur éternelle. Et si une manifestation sur ce thème semble un peu facile le public ne boudera pas son plaisir devant le magnifique spectacle offert.
Source: lefigaro.fr
Pour ceux qui ont la chance de voir cette exposition, profitez en, sinon voici des fleurs dedicaées à toutes les filles du forum




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