Quinze millénaires après avoir été sculptées sur les parois d'un abri sous roche dans l'ouest de la France, des oeuvres énigmatiques de l'ère magdalénienne sont présentées au public à partir du 21 mars grâce aux technologies numériques.

Une frise sculptée mêlant animaux et humains, trouvée sur le site du «Roc-aux-Sorciers» interdit d'accès pour des raisons de conservation, a inspiré les concepteurs d'un «Centre d'interprétation» dans le village d'Angles-sur-l'Anglin, à une cinquantaine de kilomètres de Poitiers.
«Notre objectif n'était pas de faire un fac-similé. Nous avons voulu faire de la frise un moyen d'interprétation scientifique et y associer les visiteurs», souligne Oscar Fuentes, directeur du Centre.
Grâce à un spectacle multimédia projeté sur un moulage de la frise réalisé à partir d'un relevé par laser, les visiteurs découvriront les différentes hypothèses sur la naissance de ce site.
«Par une voie onirique, nous voulons les amener à trouver leur propre interprétation, à leur faire comprendre qu'ils ont aussi leur mot à dire», résume M. Fuentes.
Le premier élément du Roc-aux-Sorciers (lieu de rendez-vous de sorciers et sorcières, selon une vieille légende locale), une dalle gravée, a été trouvé en 1927 par Lucien Rousseau.
Des recherches systématiques ont ensuite été lancées par Suzanne de Saint-Mathurin et une Britannique, Dorothy Garrod. En 1950, les deux femmes ont découvert la frise, préservée grâce à son ensevelissement dû à l'effondrement de l'abri.
Les Magdaléniens étaient les derniers habitants de l'Europe glaciaire. À une époque où la France ressemblait à la Sibérie, un abri rocheux orienté plein sud fournissait à ces chasseurs-cueilleurs, il y a 15 000 ans, un microclimat agréable.
Ils s'y sont alors installés, comme semblent en témoigner des anneaux percés dans la roche et qui pouvaient servir, par exemple, à attacher des tendons auxquels étaient fixés des séparations en peau.
Le jeu des ombres tracées par les rayons solaires sur les parois calcaires leur faisaient penser là à un bison, ailleurs à un bouquetin ou à un lion des cavernes, sinon à un visage ou à un corps de femme. Un jour, l'un d'entre eux a eu l'idée de perfectionner les formes naturelles de la roche. À l'aide d'outils de pierre, il s'est mis à les transformer en sculptures.
Un long travail artistique se cache derrière chaque relief: pour l'archéologue Geneviève Pinçon, du ministère de la Culture, il est impossible d'attribuer à un seul «sorcier» la sculpture préhistorique de l'ensemble, qui s'étend en tout sur une cinquantaine de mètres sur le site, dont vingt pour la frise principale.
«Que signifient, s'interroge Mme Pinçon, tous ces animaux? Que veut dire le profil humain qui semble nous sourire? Que symbolisent les trois femmes, au sexe sculpté de manière très réaliste, à côté d'un bison couché? La vie et la mort?»
Le Centre d'interprétation permettra d'ausculter par simulation les oeuvres sous toutes les coutures et aidera sans doute les scientifiques, et le public, à formuler des idées nouvelles. Une équipe pédagogique y accueillera des groupes scolaires.
- AFP
- Sur Internet: www.roc-aux-sorciers.com

Une frise sculptée mêlant animaux et humains, trouvée sur le site du «Roc-aux-Sorciers» interdit d'accès pour des raisons de conservation, a inspiré les concepteurs d'un «Centre d'interprétation» dans le village d'Angles-sur-l'Anglin, à une cinquantaine de kilomètres de Poitiers.
«Notre objectif n'était pas de faire un fac-similé. Nous avons voulu faire de la frise un moyen d'interprétation scientifique et y associer les visiteurs», souligne Oscar Fuentes, directeur du Centre.
Grâce à un spectacle multimédia projeté sur un moulage de la frise réalisé à partir d'un relevé par laser, les visiteurs découvriront les différentes hypothèses sur la naissance de ce site.
«Par une voie onirique, nous voulons les amener à trouver leur propre interprétation, à leur faire comprendre qu'ils ont aussi leur mot à dire», résume M. Fuentes.
Le premier élément du Roc-aux-Sorciers (lieu de rendez-vous de sorciers et sorcières, selon une vieille légende locale), une dalle gravée, a été trouvé en 1927 par Lucien Rousseau.
Des recherches systématiques ont ensuite été lancées par Suzanne de Saint-Mathurin et une Britannique, Dorothy Garrod. En 1950, les deux femmes ont découvert la frise, préservée grâce à son ensevelissement dû à l'effondrement de l'abri.
Les Magdaléniens étaient les derniers habitants de l'Europe glaciaire. À une époque où la France ressemblait à la Sibérie, un abri rocheux orienté plein sud fournissait à ces chasseurs-cueilleurs, il y a 15 000 ans, un microclimat agréable.
Ils s'y sont alors installés, comme semblent en témoigner des anneaux percés dans la roche et qui pouvaient servir, par exemple, à attacher des tendons auxquels étaient fixés des séparations en peau.
Le jeu des ombres tracées par les rayons solaires sur les parois calcaires leur faisaient penser là à un bison, ailleurs à un bouquetin ou à un lion des cavernes, sinon à un visage ou à un corps de femme. Un jour, l'un d'entre eux a eu l'idée de perfectionner les formes naturelles de la roche. À l'aide d'outils de pierre, il s'est mis à les transformer en sculptures.
Un long travail artistique se cache derrière chaque relief: pour l'archéologue Geneviève Pinçon, du ministère de la Culture, il est impossible d'attribuer à un seul «sorcier» la sculpture préhistorique de l'ensemble, qui s'étend en tout sur une cinquantaine de mètres sur le site, dont vingt pour la frise principale.
«Que signifient, s'interroge Mme Pinçon, tous ces animaux? Que veut dire le profil humain qui semble nous sourire? Que symbolisent les trois femmes, au sexe sculpté de manière très réaliste, à côté d'un bison couché? La vie et la mort?»
Le Centre d'interprétation permettra d'ausculter par simulation les oeuvres sous toutes les coutures et aidera sans doute les scientifiques, et le public, à formuler des idées nouvelles. Une équipe pédagogique y accueillera des groupes scolaires.
- AFP
- Sur Internet: www.roc-aux-sorciers.com
