Au début des années 2000, Jean-Bertrand Aristide, alors président d’Haïti, a demandé des comptes à l’ancienne puissance coloniale française. Il s’est rapidement retrouvé évincé du pouvoir.
Le mot, lâché à mi-discours, fait l’effet d’une bombe.
“Réparation !”, tonne Jean-Bertrand Aristide, l’impétueux président haïtien, sous les vivats d’une foule d’agriculteurs, d’ouvriers et d’étudiants.
Depuis la tribune où il est installé, l’ambassadeur de France en Haïti dissimule son inquiétude derrière un sourire gêné. Il connaît suffisamment M. Aristide pour s’attendre à des piques contre les anciens colons et esclavagistes français. Mais en ce 7 avril 2003, le président haïtien vient soudainement de demander des réparations financières à la France. L’annonce est une déflagration qui deviendra la pierre angulaire de son mandat — et participera à sa chute, de l’aveu même de diplomates.
“Il fallait essayer de le désamorcer”, analyse rétrospectivement Yves Gaudeul, l’ambassadeur français de l’époque, comparant la demande de réparations à un “explosif.”
M. Aristide visait alors à un exhumer un pan de l’histoire qui reste encore largement occulté en France. Bien après que les Haïtiens eurent brisé leurs chaînes, repoussé les troupes napoléoniennes et proclamé leur indépendance il y a 200 ans, les Français étaient revenus à bord de navires de guerre avec un ultimatum inédit : Haïti devrait payer une indemnité astronomique à ses anciens esclavagistes, ou affronter une nouvelle guerre.
Haïti deviendra ainsi le seul pays au monde à payer ses anciens esclavagistes et leurs descendants pendant plusieurs générations. Le pays a versé à la France l’équivalent de centaines de millions de dollars, selon une analyse de milliers de pages d’archives par The New York Times, enclenchant un cycle de dette perpétuelle qui a sapé son développement pendant plus de 100 ans.
Pourtant, cette histoire n’est toujours pas enseignée dans les écoles françaises. Et nombre d’importantes familles aristocratiques françaises ignorent aujourd’hui que les plus pauvres des Haïtiens ont continué à payer leurs ancêtres bien après la fin de l’esclavage.
Mais Jean-Bertrand Aristide, le premier président démocratiquement élu en Haïti après des décennies de dictature, souhaitait que la France fasse bien plus que reconnaître ce passé. Il voulait une restitution des sommes payées.
“Que de belles écoles, de belles universités, de beaux hôpitaux allons-nous bâtir pour les enfants !”, promet-t-il ce jour-là à la foule. “Que de nourriture y aura-t-il en abondance !”
Les conséquences furent immédiates, et durables. Une dizaine de personnalités politiques françaises et haïtiennes ont décrit lors d’interviews comment la France a agit rapidement et résolument pour étouffer la demande de restitution, puis a soutenu les opposants de M. Aristide, avant de le chasser du pouvoir avec l’aide des États-Unis.
La France et les États-Unis ont toujours déclaré que son éviction n’avait rien à voir avec la demande de restitution, accusant plutôt le tournant autocratique du président haïtien et sa perte de contrôle du pays. M. Aristide aurait été poussé à l’exil pour éviter que le pays, déjà en proie à l’agitation, ne sombre dans le chaos.
Mais Thierry Burkard, ambassadeur de France en Haïti à l’époque du départ du président haïtien, admet aujourd’hui que les deux pays ont bien orchestré “un coup” contre M. Aristide. Quant au lien entre sa brusque éviction du pouvoir et la demande de restitution, M. Burkard reconnaît que “c’est probablement ça aussi un peu.”
“Ca nous simplifiait le travail”, explique l’ancien ambassadeur.
Deux siècles après que la France a forcé Haïti à rétribuer ses anciens esclavagistes pour une liberté déjà conquise sur le champ de bataille, le legs de ces paiements pèse encore aujourd’hui sur les relations entre les deux pays. En demandant une restitution, Haïti, un pays né de la révolte d’esclaves la plus victorieuse au monde selon les historiens, frappait au coeur de l’identité nationale de la France, défenseure des droits de l’homme, et risquait d’inciter d’autres pays des Caraïbes et d’Afrique à suivre son exemple.
On était très méprisant vis-à-vis d’Haïti”, se souvient M. Gaudeul. “Ce qu’on ne pardonnera jamais, je crois, à Haïti, au fin fond de nous-mêmes, c’est que c’est le pays qui nous a vaincus.”
La demande de restitution de M. Aristide continuera pourtant de résonner après sa destitution en 2004. Elle conduira même, onze ans plus tard, à une stupéfiante concession de François Hollande, alors président de la République, qui qualifiera indirectement les sommes payées par Haïti de “rançon de l’indépendance”.
Depuis, l’intérêt des chercheurs pour l’histoire des paiements haïtiens n’a cessé de croître. Lors d’une conférence tenue en décembre dernier au ministère de l’économie, Jean-François Brière, l’un des plus éminents historiens des relations franco-haïtiennes, a qualifié ces paiements de forme de “méta-esclavage” ayant empêché Haïti de se libérer du joug français, bien après son indépendance.
“Tous les Français sont concernés” par le passé colonial français en Haïti, déclare aujourd’hui l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. Pourtant, constate-t-il, les élèves n’en entendent pas parler à l’école et peu de responsables politiques en font mention.
“Ce n’est jamais enseigné”, déplore-t-il. “Ce n’est jamais expliqué.”
21 685 135 571 dollars et 48 cents
Au lendemain du discours d’avril 2003, M. Gaudeul, alors ambassadeur en Haïti, souhaite négocier.
Il craint que la soudaine demande de restitution de M. Aristide ne soit une grenade politique qui pourrait embarrasser la France sur la scène internationale et détériorer les relations entre les deux pays.
En outre, la démarche de M. Aristide n’est pas insensée, pense-t-il alors.
“Il n’avait pas tort de dire tout le mal que cela avait fait à son pays et de demander à la France des compensations à son tour”, explique-t-il au sujet du passé colonial français en Haïti.
M. Gaudeul affirme avoir exhorté le gouvernement français à entrer en discussion avec Haïti pour aider à désamorcer la situation, avant d’essuyer un refus catégorique de sa hiérarchie.
“Je ne comprenais pas comment on faisait pour être aussi bête”, déplore-t-il.
M. Aristide, un homme politique clivant, élu au pouvoir grâce son aura de défenseur des pauvres, savait que sa demande sèmerait la discorde. Il avait donc choisi donc un jour emblématique pour l’annoncer et s’assurer un retentissement maximal : le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, le leader révolutionnaire haïtien capturé par les troupes de Napoléon et décédé dans une prison française, sans autre forme de procès
“Pourquoi, après 200 ans, Haïti est-il aussi appauvri ?” interroge Jean-Bertrand Aristide, lors d’une récente interview à son domicile en banlieue de Port-au-Prince. L’une des causes, explique-t-il, est la somme pharamineuse qu’Haïti a dû verser à la France au fil des générations, un lourd fardeau souvent appelé “la dette de l’indépendance”.
Selon ses anciens collaborateurs, M. Aristide ne commence à se pencher sur l’histoire de cette dette qu’après avoir été démis une première fois de ses fonctions, en 1991, lorsqu’un coup d’État militaire le forçe à s’exiler aux États-Unis. Il se plonge alors dans les publications qui émergent à l’époque, se passionnant pour un passé dont il avait lui-même peu entendu parler comme président.
Après que les Américains facilite son retour au pouvoir, il est réélu à présidence du pays en 2000 et intensifie ses recherches. “Il appelait souvent pour demander des informations supplémentaires”, se souvient Francis Saint-Hubert, un médecin haïtien qui a étudié les liens entre l’état lamentable de la santé publique haïtienne et l’argent siphonné par la France.
Le jour du bicentenaire, M. Aristide décide de jouer la surenchère en annonçant le montant exact que la France doit selon lui à Haïti : 21 685 135 571 dollars et 48 cents.
À l’époque, les diplomates français, ainsi que certains intellectuels haïtiens, raillent cette somme phénoménale, y voyant un simple coup de communication de la part d’un démagogue cherchant à se maintenir au pouvoir à tout prix. Un groupe de 130 intellectuels haïtiens qualifie la campagne pour la restitution de “tentative désespérée” pour détourner l’attention de la “dérive totalitaire, l’incompétence et la corruption” du gouvernement de M. Aristide. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères déclare également que la France n’a pas de “leçons à recevoir” des autorités haïtiennes.
Mais une analyse économique du New York Times révèle que les pertes à long terme causées par les versements d’Haïti à la France pourraient être étonnament proches du chiffre avancé par M. Aristide.
L’estimation du président haïtien pourrait même avoir été modeste.
Le Times a parcouru des milliers de pages d’archives gouvernementales pour calculer le montant payé par Haïti à la France sur plusieurs générations. Ces sommes n’incluent pas seulement les indemnités réglées aux anciens esclavagistes, mais aussi un prêt contracté pour aider à les financer. Au total, Haïti aura payé l’équivalent de 560 millions de dollars aujourd’hui.
Mais ce montant traduit mal la perte économique subie par Haïti. Avec l’aide de quinze économistes de renom à travers le monde, nous avons modélisé ce qui aurait pu advenir si cet argent avait été injecté dans l’économie haïtienne, au lieu d’être expédié en France sans biens ni services en retour.
Selon nos estimations, les paiements à la France ont coûté au développement économique d’Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020.
“On construisait un chemin vers la vérité”, a déclaré M. Aristide lors de l’interview, sans qu’il ait alors connaissance des estimations du New York Times.
Le mot, lâché à mi-discours, fait l’effet d’une bombe.
“Réparation !”, tonne Jean-Bertrand Aristide, l’impétueux président haïtien, sous les vivats d’une foule d’agriculteurs, d’ouvriers et d’étudiants.
Depuis la tribune où il est installé, l’ambassadeur de France en Haïti dissimule son inquiétude derrière un sourire gêné. Il connaît suffisamment M. Aristide pour s’attendre à des piques contre les anciens colons et esclavagistes français. Mais en ce 7 avril 2003, le président haïtien vient soudainement de demander des réparations financières à la France. L’annonce est une déflagration qui deviendra la pierre angulaire de son mandat — et participera à sa chute, de l’aveu même de diplomates.
“Il fallait essayer de le désamorcer”, analyse rétrospectivement Yves Gaudeul, l’ambassadeur français de l’époque, comparant la demande de réparations à un “explosif.”
M. Aristide visait alors à un exhumer un pan de l’histoire qui reste encore largement occulté en France. Bien après que les Haïtiens eurent brisé leurs chaînes, repoussé les troupes napoléoniennes et proclamé leur indépendance il y a 200 ans, les Français étaient revenus à bord de navires de guerre avec un ultimatum inédit : Haïti devrait payer une indemnité astronomique à ses anciens esclavagistes, ou affronter une nouvelle guerre.
Haïti deviendra ainsi le seul pays au monde à payer ses anciens esclavagistes et leurs descendants pendant plusieurs générations. Le pays a versé à la France l’équivalent de centaines de millions de dollars, selon une analyse de milliers de pages d’archives par The New York Times, enclenchant un cycle de dette perpétuelle qui a sapé son développement pendant plus de 100 ans.
Pourtant, cette histoire n’est toujours pas enseignée dans les écoles françaises. Et nombre d’importantes familles aristocratiques françaises ignorent aujourd’hui que les plus pauvres des Haïtiens ont continué à payer leurs ancêtres bien après la fin de l’esclavage.
Mais Jean-Bertrand Aristide, le premier président démocratiquement élu en Haïti après des décennies de dictature, souhaitait que la France fasse bien plus que reconnaître ce passé. Il voulait une restitution des sommes payées.
“Que de belles écoles, de belles universités, de beaux hôpitaux allons-nous bâtir pour les enfants !”, promet-t-il ce jour-là à la foule. “Que de nourriture y aura-t-il en abondance !”
Les conséquences furent immédiates, et durables. Une dizaine de personnalités politiques françaises et haïtiennes ont décrit lors d’interviews comment la France a agit rapidement et résolument pour étouffer la demande de restitution, puis a soutenu les opposants de M. Aristide, avant de le chasser du pouvoir avec l’aide des États-Unis.
La France et les États-Unis ont toujours déclaré que son éviction n’avait rien à voir avec la demande de restitution, accusant plutôt le tournant autocratique du président haïtien et sa perte de contrôle du pays. M. Aristide aurait été poussé à l’exil pour éviter que le pays, déjà en proie à l’agitation, ne sombre dans le chaos.
Mais Thierry Burkard, ambassadeur de France en Haïti à l’époque du départ du président haïtien, admet aujourd’hui que les deux pays ont bien orchestré “un coup” contre M. Aristide. Quant au lien entre sa brusque éviction du pouvoir et la demande de restitution, M. Burkard reconnaît que “c’est probablement ça aussi un peu.”
“Ca nous simplifiait le travail”, explique l’ancien ambassadeur.
Deux siècles après que la France a forcé Haïti à rétribuer ses anciens esclavagistes pour une liberté déjà conquise sur le champ de bataille, le legs de ces paiements pèse encore aujourd’hui sur les relations entre les deux pays. En demandant une restitution, Haïti, un pays né de la révolte d’esclaves la plus victorieuse au monde selon les historiens, frappait au coeur de l’identité nationale de la France, défenseure des droits de l’homme, et risquait d’inciter d’autres pays des Caraïbes et d’Afrique à suivre son exemple.
On était très méprisant vis-à-vis d’Haïti”, se souvient M. Gaudeul. “Ce qu’on ne pardonnera jamais, je crois, à Haïti, au fin fond de nous-mêmes, c’est que c’est le pays qui nous a vaincus.”
La demande de restitution de M. Aristide continuera pourtant de résonner après sa destitution en 2004. Elle conduira même, onze ans plus tard, à une stupéfiante concession de François Hollande, alors président de la République, qui qualifiera indirectement les sommes payées par Haïti de “rançon de l’indépendance”.
Depuis, l’intérêt des chercheurs pour l’histoire des paiements haïtiens n’a cessé de croître. Lors d’une conférence tenue en décembre dernier au ministère de l’économie, Jean-François Brière, l’un des plus éminents historiens des relations franco-haïtiennes, a qualifié ces paiements de forme de “méta-esclavage” ayant empêché Haïti de se libérer du joug français, bien après son indépendance.
“Tous les Français sont concernés” par le passé colonial français en Haïti, déclare aujourd’hui l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. Pourtant, constate-t-il, les élèves n’en entendent pas parler à l’école et peu de responsables politiques en font mention.
“Ce n’est jamais enseigné”, déplore-t-il. “Ce n’est jamais expliqué.”
21 685 135 571 dollars et 48 cents
Au lendemain du discours d’avril 2003, M. Gaudeul, alors ambassadeur en Haïti, souhaite négocier.
Il craint que la soudaine demande de restitution de M. Aristide ne soit une grenade politique qui pourrait embarrasser la France sur la scène internationale et détériorer les relations entre les deux pays.
En outre, la démarche de M. Aristide n’est pas insensée, pense-t-il alors.
“Il n’avait pas tort de dire tout le mal que cela avait fait à son pays et de demander à la France des compensations à son tour”, explique-t-il au sujet du passé colonial français en Haïti.
M. Gaudeul affirme avoir exhorté le gouvernement français à entrer en discussion avec Haïti pour aider à désamorcer la situation, avant d’essuyer un refus catégorique de sa hiérarchie.
“Je ne comprenais pas comment on faisait pour être aussi bête”, déplore-t-il.
M. Aristide, un homme politique clivant, élu au pouvoir grâce son aura de défenseur des pauvres, savait que sa demande sèmerait la discorde. Il avait donc choisi donc un jour emblématique pour l’annoncer et s’assurer un retentissement maximal : le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, le leader révolutionnaire haïtien capturé par les troupes de Napoléon et décédé dans une prison française, sans autre forme de procès
“Pourquoi, après 200 ans, Haïti est-il aussi appauvri ?” interroge Jean-Bertrand Aristide, lors d’une récente interview à son domicile en banlieue de Port-au-Prince. L’une des causes, explique-t-il, est la somme pharamineuse qu’Haïti a dû verser à la France au fil des générations, un lourd fardeau souvent appelé “la dette de l’indépendance”.
Selon ses anciens collaborateurs, M. Aristide ne commence à se pencher sur l’histoire de cette dette qu’après avoir été démis une première fois de ses fonctions, en 1991, lorsqu’un coup d’État militaire le forçe à s’exiler aux États-Unis. Il se plonge alors dans les publications qui émergent à l’époque, se passionnant pour un passé dont il avait lui-même peu entendu parler comme président.
Après que les Américains facilite son retour au pouvoir, il est réélu à présidence du pays en 2000 et intensifie ses recherches. “Il appelait souvent pour demander des informations supplémentaires”, se souvient Francis Saint-Hubert, un médecin haïtien qui a étudié les liens entre l’état lamentable de la santé publique haïtienne et l’argent siphonné par la France.
Le jour du bicentenaire, M. Aristide décide de jouer la surenchère en annonçant le montant exact que la France doit selon lui à Haïti : 21 685 135 571 dollars et 48 cents.
À l’époque, les diplomates français, ainsi que certains intellectuels haïtiens, raillent cette somme phénoménale, y voyant un simple coup de communication de la part d’un démagogue cherchant à se maintenir au pouvoir à tout prix. Un groupe de 130 intellectuels haïtiens qualifie la campagne pour la restitution de “tentative désespérée” pour détourner l’attention de la “dérive totalitaire, l’incompétence et la corruption” du gouvernement de M. Aristide. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères déclare également que la France n’a pas de “leçons à recevoir” des autorités haïtiennes.
Mais une analyse économique du New York Times révèle que les pertes à long terme causées par les versements d’Haïti à la France pourraient être étonnament proches du chiffre avancé par M. Aristide.
L’estimation du président haïtien pourrait même avoir été modeste.
Le Times a parcouru des milliers de pages d’archives gouvernementales pour calculer le montant payé par Haïti à la France sur plusieurs générations. Ces sommes n’incluent pas seulement les indemnités réglées aux anciens esclavagistes, mais aussi un prêt contracté pour aider à les financer. Au total, Haïti aura payé l’équivalent de 560 millions de dollars aujourd’hui.
Mais ce montant traduit mal la perte économique subie par Haïti. Avec l’aide de quinze économistes de renom à travers le monde, nous avons modélisé ce qui aurait pu advenir si cet argent avait été injecté dans l’économie haïtienne, au lieu d’être expédié en France sans biens ni services en retour.
Selon nos estimations, les paiements à la France ont coûté au développement économique d’Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020.
“On construisait un chemin vers la vérité”, a déclaré M. Aristide lors de l’interview, sans qu’il ait alors connaissance des estimations du New York Times.
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