Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Napoléon Bonaparte et la langue française

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Napoléon Bonaparte et la langue française


    1. Le français n’était pas langue maternelle de Napoléon

    Napoléon Bonaparte nait en Corse le 15 août 1769. L’Île est alors française depuis quelques mois seulement. On y parle deux langues proches de l’italien: le corse et le génois. C’est en langue corse que Napoléon prononce ses premiers mots, qu’il communique avec les membres de sa famille pendant toute son enfance.

    On ne sait pas à quel âge exactement Napoléon a commencé à apprendre la langue de Molière. Mais quand il quitte la Corse et entre à l’école militaire de Brienne, vers l’âge de 10 ans, on sait que Napoléon est déjà capable de parler français, malgré un accent corse prononcé et l’emploi de nombreux italianismes.

    Ses camarades de classe se moquent d’ailleurs de son accent et le surnomment “la paille au nez”, en raison de la façon dont il prononce son propre prénom, Napoléon.

    Toute sa vie, Napoléon conservera son accent corse. Il aura aussi certaines difficultés en orthographe, ce qui l’amènera à employer des secrétaires pour éviter de faire trop d’erreurs. Toutefois, ces fautes d’orthographe ne l’empêcheront pas de manier le français avec brio parfois, comme on le verra plus loin.


    2. Napoléon a contribué à la diffusion de la langue française

    Dès le 18e siècle, la langue française est la langue de l’aristocratie européenne. Elle est considérée comme une langue de prestige et de culture. Le prince Frédéric II de Prusse accueille Voltaire à sa cour. Catherine II de Russie et Marie-Thérèse d’Autriche s’expriment dans un français excellent. Le Vénitien Casanova écrit ses mémoires en français. Toute l’Europe cultivée parle français.

    C’est sur cet héritage que Napoléon va s’appuyer pendant sa conquête de l’Europe. Dans les territoires occupés, il s’appuie sur les élites francophones et francophiles pour assurer la domination française. L’usage du français est en général imposé dans l’administration et dans les tribunaux, ainsi que dans les écoles, où il cohabite souvent avec la langue du pays.

    En 1802, Napoléon crée les lycées pour former les élites de la nation. Dans ces nouveaux établissements, l’instruction a lieu exclusivement en français et non en latin, qui était la langue d’éducation sous l’Ancien Régime. Napoléon s’inscrit ici dans l’héritage de la Révolution française, qui a fait du français la langue de la nation, à une époque où beaucoup de Français parlaient des langues régionales.

    [...]
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    Salam,

    2. Napoléon a contribué à la diffusion de la langue française

    Cette deuxième partie est intéressante.. Cela prouve qu’une langue n’est pas qu’un simple butin de guerre.. mais vrai cheval de Troie.

    Commentaire


    • #3
      Mohamed_Rédha

      Euh ... Oui ... lol ... En fait, pour ma part, ce passage à surtout suscité la reflexion sur des aspects pratiques. Je dirais pele-mêle :

      - Que la présence historique d'une langue X au sein d'un espace (devenu) national aujourd'hui ne concorde pas forcément avec la réalité de sa diffusion au présent.

      - Que la francophonie (à titre d'exemple) qu'on vois aujourd'hui comme le premier et le plus important des critères de définition de tout ce qui est proprement "français" ne l'est réellement que depuis 200 ans et non de toute éternité comme on pourrais le croire.

      - Que, pour devenir "France" telle qu'on la connais, des portions entières du territoire que nous voyons aujourd'hui comme etant "français" ont été à un moment conquis ou annexes, et que des peuples à part entière (langue, culture, histoire propres ... etc.) ont été "francisés" avant que l'ensemble n'apparaisse à nos yeux comme "Nation française".

      - Que la réalité politique (Etat) précède l'unité linguistique et/ou culturelle ainsi que toute réalité de type "national".

      ... et d'autres trucs du genre ... lol
      Dernière modification par Harrachi78, 06 août 2022, 18h27.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

      Commentaire


      • #4
        Harrachi78

        ​​​​​​​Oui.. d’un point de vue politique.. avec les guerres et les conquêtes..
        Mais ici je parle de la fascination portée par une population envers une culture étrangère, invasive ou pas, quitte à abandonner sa propre culture (dont la langue est une partie constituante) pour épouser volontairement la nouvelle culture.
        C’est un peu comme une mauvaise (ou bonne) herbe qui se propage sur le territoire d’une autre, moins robuste et plus faible.

        Si on prenait l’exemple du Maghreb au moment de sa colonisation.. Lorsqu’il s’agissait de propager le français par la "bonne" parole chrétienne.. il n’attirait pas les masses.. la religion chrétienne étant techniquement très dépourvue devant l’Islam..
        Mais après la période coloniale.. et pendant les 30 glorieuses, le français ne véhicule plus la chrétienté.. il véhicule la civilisation, le progrès, la beauté.. et surtout la liberté. La langue Arabe devient de facto archaïque et synonyme du sous-développement.. C’est à ce moment-là qu’une classe sociale attirée par le mirage du progrès et du développement.. s’était identifiée à cette langue et à ce qu’elle véhicule comme nouvelles "valeurs"..

        Commentaire


        • #5
          Mohamed_Rédha

          En effet oui. Ce que tu décris là est un phénomène, disons naturel, dans l'évolution de toutes les sociétés humaines : l'acculturation.

          Mais, l'effet d'un tel phénomène est variable, car son déroulement dépand de mille facteurs (à la fois endogènes et exogènes) qui se conjuguent ou non à un moment donné. Dans certains cas le processus est total et aboutit en quelque sorte à l'absorption (au sens culturel du terme) d'un groupe (parfois lui-même superieur en nombre) par un autre ; dans d'autres cas le résultat est partiel et conduit à une transformation de la culture en question tout en gardant une conscience propre ; et dans d'autres cas enfin, le processus reste superficiel et impacte peu la société concernée, ou alors sur un rythme trop étalé dans le temps.

          Il faut dire que, dans le cas du Maghreb, mais de l'Algérie en particulier, c'est l'attachement à l'Islam qui a constitué le principal obstacle à l'assimilation de la communauté algérienne à la France, car il n'y avait plus aucun cadre institutionnel ou organisationnel propre à la société et donc susceptible d'en maintenir la cohésion et l'identité. La nation algérienne s'est vraiment créée elle-même en s'appuyant quasi exclusivement sur l'Islam car c'était tout ce qui lui restait ... lol
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

          Commentaire

          Chargement...
          X