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Des mentalités rentières toujours vivaces

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    Des mentalités rentières toujours vivaces

    « N'oubliez pas qu'on est dans un Etat rentier et la relance par la demande a atteint le mur. Peut-être qu'un jour, elle sera de l'offre.» Les propos sont de Abdelmadjid Bouzidi, chargé par le CNES de coordonner les travaux du comité ad hoc de l'économie fondée sur la connaissance (EFC) mais aussi de ceux menés pour «ramasser» des éléments de synthèse sur «l'état économique et social de la Nation 2005-2006-2007». Cette période, faut-il le noter, coïncide avec la mise en application du plan complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) (2005-2009).

    L'élaboration de ce trienum coïncide surtout avec la fin du deuxième mandat présidentiel de Bouteflika. C'est peut-être ce qui a poussé le CNES à tenir sa session ordinaire hier à la résidence El-Mithak pour en même temps faire un premier bilan du deuxième programme quinquennal du Président et dans la foulée glisser la note de conjoncture du premier semestre 2008, sans en débattre le contenu et sans la passer au vote comme ce fut la tradition. D'ailleurs, le CNES l'a fait bien en retard par rapport aux délais que lui impartit son règlement intérieur et sans même que son carré des intuitu-personae n'ait été renouvelé par les soins du chef de l'Etat.

    Abdelmadjid Bouzidi refuse que le contenu de ce document soit évalué en dehors de cette période parce que, soutient-il, «c'est une analyse économique d'une relance par la demande, n'oubliez pas qu'on est dans un Etat rentier ! Mais un Etat rentier qui s'active à sécuriser les finances publiques, qui crée le fonds de régulation des recettes, qui lance un programme complémentaire de soutien à la croissance, mais c'est merveilleux !»

    Le PIB par habitant est selon les rédacteurs du document passé de 3.110 dollars en 2005 à 3.968 dollars en 2007, soit une progression de 26% en termes courants. La consommation des ménages s'est accrue de 4,7% par rapport à 2006. La création d'emplois pour la même année était de l'ordre de 267 mille. L'indice de l'espérance de vie est passé de 0,807 en 2002 à 0,845 en 2006. L'indice de pauvreté humaine traduit, écrivent-ils, un recul passant de 24,67 en 1998 à 18,95 en 2006.

    Au plan macroéconomique, le processus de désendettement extérieur s'est fortement accéléré durant l'année 2006. «Le remboursement anticipé de la dette a eu des conséquences très positives sur la solvabilité de l'Algérie tout comme il a permis de soustraire aux influences extérieures les choix politiques économiques», notent les experts du CNES. La dette extérieure était donc de 4,89 milliards de dollars en 2007 en baisse par rapport à 2006 où elle était de 5,06 et en 2005 où elle était de 16,4 milliards de dollars. Les réserves de change de 110,18 milliards de dollars. Le fonds de régulation des recettes contenait en 2007, 3.216 milliards de dinars et enfin le taux d'investissement était de 25,4% en hausse par rapport à 2005 et à 2006. Ils continuent sur leur lancée pour affirmer que «la liquidité de l'économie nationale devient un élément de conjoncture intéressant». Ils notent que «cette situation d'excès de liquidité est fortement liée à l'amélioration de la trésorerie publique qui elle-même a profité d'une conjoncture pétrolière favorable depuis 2000. Le CNES fait part d'un taux de croissance du PIB hors hydrocarbures de 4,7 en 2005, de 5,6 en 2006 et de 6,30 en 2007. Le taux de chômage est donné pour 2007 à 11,80%, celui de l'inflation 3,50%. Le nombre de PME en 2007 était de 294.612 dont plus de 99% sont des PME privées. Les experts en viennent cependant aux problèmes pour en souligner que «l'Algérie n'a pas encore suffisamment consolidé son système productif malgré les taux de croissance hors hydrocarbures (...), les nouvelles conditions de l'équilibre socio-économique qui font suite aux transformations profondes de la société algérienne interpellent les activités de régulation face aux excroissances multiples qui se sont développées à l'ombre d'une maîtrise insuffisante de la formation et de la répartition des revenus». Ils reconnaissant que «les transformations en cours et les nombreuses opportunités qui les accompagnent n'ont pourtant pas encore permis l'émergence, du moins à une échelle significative, de nouvelles dynamiques entrepreneuriales, bridées par des mentalités rentières encore vivaces dans un certain nombre de compartiments». Et contrairement au chef du gouvernement et de son ministre des Finances qui affirment que l'économie nationale ne sera pas affectée par les effets de la crise financière mondiale, le CNES souligne que «l'économie algérienne reste néanmoins sensible aux chocs exogènes. (...) Les problèmes que vit l'Algérie, à l'instar de nombreux autres dans le monde, sont liés à son double statut d'économie émergente et d'économie en transition.»
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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