216 patrons et dirigeants sondés. 43% estiment que la conjoncture économique actuelle est défavorable contre 19% seulement il y a six mois. 32% évoquent un ralentissement d’activité.
Les carnets de commandes se réduisent et les délais de paiement s’allongent.
Petite note d’optimiste, 65% gardent espoir pour l’année 2009.
page_image C’est en temps de crise qu’une entreprise peut et doit affûter ses armes pour se préparer à la reprise. Si, en théorie, une telle conception des choses peut paraître séduisante et contribuer à doper le moral des troupes, dans la réalité, elle est difficile à mettre en application.
En avril dernier, à l’occasion d’un sondage, effectué auprès de 200 patrons et dirigeants d’entreprises par le cabinet DS Marketing pour le compte de La Vie éco, ces derniers semblaient avoir le moral et confiance en l’avenir.
Six mois plus tard, la confiance s’est quelque peu érodée, et l’état des lieux a considérablement changé. Le dernier sondage réalisé en octobre par le même cabinet auprès d’un échantillon de 216 dirigeants (voir fiche technique) révèle que les premières répercussions de la crise se font sentir sur l’activité.
Les grandes entreprises et le commerce sont les plus touchés
Ainsi, à la question de savoir ce qu’ils pensent de la conjoncture économique actuelle, 42,6% d’entre eux estiment qu’elle est plutôt défavorable ou très défavorable. Ils n’étaient que 19% à le penser en avril dernier.
Cela dit, la perception de la gravité diffère en fonction des secteurs et de la taille des entreprises. En effet, les plus pessimistes se recrutent dans les grandes entreprises (200 salariés et plus), dont 55 % des interrogés qualifient la conjoncture de défavorable.
Il en est de même dans le commerce et les entreprises installées sur l’axe Casablanca-Rabat : la proportion des patrons qualifiant la conjoncture de défavorable est respectivement de 45% et 46,6%.
Etrangement, à l’opposé, les entreprises basées en province et celles de taille moyenne ou petite semblent moins inquiètes, sans doute parce que, étant moins exposées aux relations avec l’international, elles n’en ressentiront les effets qu’a moyen terme du fait des difficultés de leurs partenaires locaux.
D’ailleurs, cette propension des grandes entreprises et du commerce à s’inquiéter davantage ressortira tout au long du questionnaire.
Si les patrons parlent de conjoncture défavorable, il ne s’agit pas seulement d’un sentiment, de l’expression d’une perception, puisqu’ils le font sur la base d’indicateurs d’activité qu’il estiment bel et bien en recul.
Ainsi, sur les 216 interrogés, 135, soit 62,5 %, affirment que leur entreprise est affectée par un ralentissement d’activité et 58 % d’entre eux déclarent que ce ralentissement est bien imputable à la conjoncture de crise actuelle. Là aussi, la répartition est la même : les plus affectés sont à chercher du côté de la grande entreprise (59%), le secteur du commerce (65,4%) et l’axe Casablanca-Rabat (59%).
Le chiffre d’affaires est l’indicateur par excellence de l’évolution de l’activité. Seuls 35% des répondants signalent une amélioration de cet indicateur sur les neuf premiers mois de 2008 par rapport à la même période de 2007. Au même moment, 32% parlent de stagnation et, surtout plus inquiétant, 32% signalent une baisse. Parmi les plus touchés : l’industrie (37%), le commerce (34%) et les grandes entreprises (36%).
Invité par La Vie éco à commenter ce fait, le ministre de l’industrie et du commerce, Ahmed Chami, corrobore le rôle du facteur «relation à l’international». Il fait remarquer qu’il «est tout à fait normal que les premiers touchés soient les grandes entreprises du fait qu’elles sont plus connectées à l’international et donc plus exposées aux effets de la récession mondiale».
51% prévoient une stagnation ou une baisse de leur CA en 2009
On signalera quelques cas atypiques à ce niveau, à l’instar des entreprises de services, où près de 39,5% des sondés signalent une augmentation de leur chiffre d’affaires à fin septembre 2008 par rapport à la même période 2007.
C’est sans doute là un effet de l’expansion soutenue que continuent de connaître des secteurs comme les télécoms et de la montée en puissance des activités liées à l’offshoring.
Autre preuve que la connexion à l’extérieur est un facteur aggravant du risque : sur les 64 entreprises exportatrices de l’échantillon, 35, soit 55%, affirment que le flux de leurs exportations s’est réduit en volume par rapport à la même période de 2007. C’est d’ailleurs cette même tendance que l’on retrouve dans les chiffres de la balance commerciale à fin août publiée récemment par l’Office des changes.
Le volume global des exportations à cette date est en baisse de 8% par rapport à août 2007.
Par famille de produits, on relève -53% pour les composants électroniques, -19% pour les légumes frais, -18% pour les engrais, -8% pour la bonneterie et -7,4% pour la confection. Heureusement, ces pertes de volume ont été largement compensées par l’envolée des cours mondiaux des phosphates et dérivés, ce qui a permis d’améliorer les exportations en valeur de +32%.
Les observateurs s’accordent à dire que beaucoup d’entreprises sont sauvées par le fait qu’elles travaillent davantage sur le marché intérieur qu’à l’export. Sauf que celles–ci sont plus exposées à un risque caractéristique du marché marocain, celui des délais de paiement, alors que, pour l’export, le règlement est adossé aux crédits documentaires faisant intervenir des banques de part et d’autre, d’où la garantie de recouvrer ses créances à temps.
Les carnets de commandes se réduisent et les délais de paiement s’allongent.
Petite note d’optimiste, 65% gardent espoir pour l’année 2009.
page_image C’est en temps de crise qu’une entreprise peut et doit affûter ses armes pour se préparer à la reprise. Si, en théorie, une telle conception des choses peut paraître séduisante et contribuer à doper le moral des troupes, dans la réalité, elle est difficile à mettre en application.
En avril dernier, à l’occasion d’un sondage, effectué auprès de 200 patrons et dirigeants d’entreprises par le cabinet DS Marketing pour le compte de La Vie éco, ces derniers semblaient avoir le moral et confiance en l’avenir.
Six mois plus tard, la confiance s’est quelque peu érodée, et l’état des lieux a considérablement changé. Le dernier sondage réalisé en octobre par le même cabinet auprès d’un échantillon de 216 dirigeants (voir fiche technique) révèle que les premières répercussions de la crise se font sentir sur l’activité.
Les grandes entreprises et le commerce sont les plus touchés
Ainsi, à la question de savoir ce qu’ils pensent de la conjoncture économique actuelle, 42,6% d’entre eux estiment qu’elle est plutôt défavorable ou très défavorable. Ils n’étaient que 19% à le penser en avril dernier.
Cela dit, la perception de la gravité diffère en fonction des secteurs et de la taille des entreprises. En effet, les plus pessimistes se recrutent dans les grandes entreprises (200 salariés et plus), dont 55 % des interrogés qualifient la conjoncture de défavorable.
Il en est de même dans le commerce et les entreprises installées sur l’axe Casablanca-Rabat : la proportion des patrons qualifiant la conjoncture de défavorable est respectivement de 45% et 46,6%.
Etrangement, à l’opposé, les entreprises basées en province et celles de taille moyenne ou petite semblent moins inquiètes, sans doute parce que, étant moins exposées aux relations avec l’international, elles n’en ressentiront les effets qu’a moyen terme du fait des difficultés de leurs partenaires locaux.
D’ailleurs, cette propension des grandes entreprises et du commerce à s’inquiéter davantage ressortira tout au long du questionnaire.
Si les patrons parlent de conjoncture défavorable, il ne s’agit pas seulement d’un sentiment, de l’expression d’une perception, puisqu’ils le font sur la base d’indicateurs d’activité qu’il estiment bel et bien en recul.
Ainsi, sur les 216 interrogés, 135, soit 62,5 %, affirment que leur entreprise est affectée par un ralentissement d’activité et 58 % d’entre eux déclarent que ce ralentissement est bien imputable à la conjoncture de crise actuelle. Là aussi, la répartition est la même : les plus affectés sont à chercher du côté de la grande entreprise (59%), le secteur du commerce (65,4%) et l’axe Casablanca-Rabat (59%).
Le chiffre d’affaires est l’indicateur par excellence de l’évolution de l’activité. Seuls 35% des répondants signalent une amélioration de cet indicateur sur les neuf premiers mois de 2008 par rapport à la même période de 2007. Au même moment, 32% parlent de stagnation et, surtout plus inquiétant, 32% signalent une baisse. Parmi les plus touchés : l’industrie (37%), le commerce (34%) et les grandes entreprises (36%).
Invité par La Vie éco à commenter ce fait, le ministre de l’industrie et du commerce, Ahmed Chami, corrobore le rôle du facteur «relation à l’international». Il fait remarquer qu’il «est tout à fait normal que les premiers touchés soient les grandes entreprises du fait qu’elles sont plus connectées à l’international et donc plus exposées aux effets de la récession mondiale».
51% prévoient une stagnation ou une baisse de leur CA en 2009
On signalera quelques cas atypiques à ce niveau, à l’instar des entreprises de services, où près de 39,5% des sondés signalent une augmentation de leur chiffre d’affaires à fin septembre 2008 par rapport à la même période 2007.
C’est sans doute là un effet de l’expansion soutenue que continuent de connaître des secteurs comme les télécoms et de la montée en puissance des activités liées à l’offshoring.
Autre preuve que la connexion à l’extérieur est un facteur aggravant du risque : sur les 64 entreprises exportatrices de l’échantillon, 35, soit 55%, affirment que le flux de leurs exportations s’est réduit en volume par rapport à la même période de 2007. C’est d’ailleurs cette même tendance que l’on retrouve dans les chiffres de la balance commerciale à fin août publiée récemment par l’Office des changes.
Le volume global des exportations à cette date est en baisse de 8% par rapport à août 2007.
Par famille de produits, on relève -53% pour les composants électroniques, -19% pour les légumes frais, -18% pour les engrais, -8% pour la bonneterie et -7,4% pour la confection. Heureusement, ces pertes de volume ont été largement compensées par l’envolée des cours mondiaux des phosphates et dérivés, ce qui a permis d’améliorer les exportations en valeur de +32%.
Les observateurs s’accordent à dire que beaucoup d’entreprises sont sauvées par le fait qu’elles travaillent davantage sur le marché intérieur qu’à l’export. Sauf que celles–ci sont plus exposées à un risque caractéristique du marché marocain, celui des délais de paiement, alors que, pour l’export, le règlement est adossé aux crédits documentaires faisant intervenir des banques de part et d’autre, d’où la garantie de recouvrer ses créances à temps.
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