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MISE À NIVEAU DES ENTREPRISES Maroc et Algérie : beaucoup de similitudes

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  • MISE À NIVEAU DES ENTREPRISES Maroc et Algérie : beaucoup de similitudes

    Les années 1990 au Maroc resteront marquées par un processus clairement engagé d’ouverture économique qui accentue l’option libérale imprimée au système économique dès le début des années 1980. En 1994, le Maroc adhère à l’OMC, en 1996, il signe l’accord d’association de libre-échange avec l’Union européenne. En 1997, il signe un accord de libre-échange avec l’AELE, en janvier 2004, le Maroc signe l’accord d’Agadir qui crée une zone de libre-échange Tunisie-Jordanie-Egypte et Maroc.
    En mars 2004, le Maroc signe avec les Etats- Unis un accord de libre-échange. Ces accords, qui internationalisent l’économie marocaine, mettent le pays en face d’un redoutable défi : gagner la bataille de la compétitivité pour, à la foi, éviter au tissu économique national de se délabrer sous l’effet de la concurrence des produits des pays partenaires bénéficiant de la liberté d’accès au marché local, mais aussi, de conquérir des parts de marché extérieur si nécessaires à l’équilibre de la balance commerciale. La modernisation du secteur productif marocain devient alors une nécessité incontournable et c’est dans cette perspective qu’est lancé le programme de mise à niveau des entreprises (PMNE) à l’instar de ceux mis en œuvre au Portugal et en Tunisie. Ce programme est d’autant plus indispensable que dans un an, soit en 2009, et en vertu de l’accord d’association qu’il a signé avec l’Union européenne, le Maroc devra avoir achevé le démantèlement tarifaire.
    Le contenu du PMNE
    Le PMNE au Maroc s’inscrit dans la perspective de faire évoluer le régime de croissance de l’économie trop marquée par les aléas climatiques et un retard de la restructuration de l’industrie manufacturière qui peine à se frayer un chemin sur les marchés extérieurs. Le nouveau régime de croissance recherché par les autorités marocaines s’articule autour de cinq grandes orientations :
    1 - Améliorer le potentiel d’offre de l’économie
    2 - Diversifier et intensifier les exportations
    3 - Améliorer la qualité du capital humain
    4 - Augmenter le taux d’investissement
    5 - Améliorer le cadre institutionnel.
    Le PMNE est lancé en 1997
    A son lancement, le PMNE est porté par les bailleurs internationaux (UE et programme Meda). De 1997 à 2003, le programme enregistre une faible participation des entreprises : 300 entreprises y adhèrent. A partir de 2003, le PMNE est déclaré comme l’une des priorités nationales. Un ministre est nommé pour prendre en charge le programme (ministre délégué chargé des Affaires économiques et de la Mise à niveau). Un fonds spécifique est créé : le fonds de mise à niveau Foman cofinancé par l’UE et le gouvernement marocain. De même est mise en place une agence pour la promotion de la PME (ANPME) qui est désignée comme responsable du PMNE. L’Agence a pour missions l’identification, l’élaboration, le lancement et le suivi des actions d'assistance technique en faveur des entreprises.
    Le PMNE marocain comprend deux séries de mesures :
    1 - Les mesures propres à améliorer le climat des affaires, avec :
    a) le renforcement de l’infrastructure d’accueil de l’investissement
    b) le renforcement de l’infrastructure technologique
    c) l’appui aux associations professionnelles d) le développement de la formation professionnelle.
    2 - Les mesures d’appui direct à l’entreprise, avec :
    a) l’assistance technique aux entreprises, c’est-à-dire leur accompagnement en matière de développement stratégique, de management, de promotion et marketing, de production, qualité et R-D, de comptabilité et finance, de montages financiers
    b) la promotion de la compétitivité internationale de l’économie marocaine.
    Le PMNE, comme nous l’avons déjà signalé, a été lancé en 1997, mais il n’en est toujours, dix ans après, qu’à sa phase de démarrage : sur un total de 7 714 entreprises industrielles de plus de 10 salariés, 275 ont bénéficié d’actions de diagnostic, 220 d’actions de mise à niveau et 132 entreprises ont bénéficié des deux types d’actions à la fois.
    Le bilan est, faut-il le souligner, bien maigre. Plusieurs facteurs expliquent cet échec si l’on en croit une étude de l’Agence française de développement (AFD).
    1°/ La faible implication de l’Etat marocain dans le programme, contrairement à l’expérience tunisienne où le rôle de l’Etat a été déterminant
    2°/ L'absence d’un outil de financement national (contraintes budgétaires ?)
    3°/ Une faible lisibilité du programme, le PMNE est complexe avec un trop grand nombre d’outils financiers qui disposent de procédures spécifiques. De plus trop d’organes institutionnels participent au programme.
    4°/ Des incitations financières insuffisantes qui n’encouragent pas les entreprises à participer et à adhérer au programme.
    5°/ Des institutions bureaucratiques au sein desquelles l’Etat apparaît comme tuteur tatillon du programme. A lire ces conclusions de l’étude, on se croirait en Algérie qui, elle aussi, peine à lancer de manière vigoureuse et déterminée le programme de mise à niveau de ses entreprises qui en ont grand besoin. Et ici on ne peut même pas invoquer les contraintes budgétaires puisque le financement du programme est tout à fait à la portée des finances de l’Etat. Espérons que l’année 2009 sera l’année de la mise à niveau des entreprises, notamment industrielles, avec rôle déterminant de l’Etat.
    A. B.le soir
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